Ça plane dans Cloud Atlas

Le dernier film des frères Wachowski, les réalisateurs de Matrix. Un blockbuster compliqué.

Cloud atlas
Vous connaissez les films chorus ? D’autres disent polyphoniques ou films à tiroirs. Des mots différents pour parler d’une seule et même chose : ces longs métrages avec différentes histoires sans liens apparents. Cloud Atlas, c’est ça. Dans le genre, il y a les films d’Alejandro González Iñárritu (Amours chiennes, 21 grammes ou encore Babel). Avant de les décortiquer, il faut d’abord comprendre la trame. Et elle est plutôt compliquée, en général. Cloud Atlas met donc en scène six récits à six époques différentes. Des aventures d’un jeune explorateur au XIXe siècle au destin d’une jeune femme en l’an 2300, en passant par celle d’un éditeur anglais en 2013, c’est facile de perdre le fil. Surtout que les six acteurs principaux de chaque histoire jouent aussi dans les autres récits. Ça va, vous suivez ? On continue. Et ça se complique. Ces différents récits, qui se succèdent sans jamais vraiment coïncider sont, en revanche, liés
Les frères Wachowski, en adaptant le livre de David Mitchell (La Cartographie des rêves, en France), font clairement référence à la réincarnation et tout ce que cela implique. Si le comportement d’un personnage en 2013 est jugé moral, il renaîtra en 2300 sous les traits d’un gentil. Et inversement. Malgré cette grande complexité, Cloud Atlas se veut grand public : une brochette d’acteurs incroyables (Tom Hanks, Halle Berry, Hugh Grant, etc…), des moyens énormes, des effets spéciaux réussis… En dépit de ses abords abscons, Cloud Atlas est loin d’être à jeter. Au contraire. D’abord pour sa réflexion tout en nuances sur le fameux effet papillon qui intrigue beaucoup de cinéastes. Ensuite pour son étonnante exigence à ne pas se perdre malgré les nombreux obstacles. Les frères Wachowski insufflent une véritable humanité dans ces histoires. Ils prouvent encore une fois leur brio à offrir un blockbuster sombre, bien loin d’être lisse.