La parité femmes-hommes dans l’art en chiffres

Parité et égalité hommes-femmes dans le monde de l’art ? On en est encore loin. La preuve en chiffres.

186

En millions de dollars, les revenus combinés des 10 actrices les mieux payées à Hollywood.

VERSUS

488,5

En millions de dollars, les mêmes revenus combinés, mais cette fois des 10 acteurs…

28,7 %

La représentation des rôles féminins dans les personnages principaux des films.

PORNO Capture

C’est le seul milieu où les femmes gagnent davantage que les hommes… alors qu’elles sont pour la plupart traitées comme des objets…

60 %

La part de femmes dans les écoles d’art.

Cinéma

Une femme réalisatrice est 42 % moins bien payée qu’un homme.

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43 %

Dans le monde de la BD, une femme sera 43 % moins bien payée qu’un homme.

2 %

La part de femmes ayant reçu le César de la meilleure réalisation.

5

Le nombre de femmes ayant obtenu l’Oscar dans la catégorie « meilleure réalisation »… en 91 ans d’existence.

Cate Blanchette

Présidente en 2018 du festival de Cannes, elle n’est que la 12e femme à avoir eu cet honneur en 71 ans.

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1987

L’année à laquelle le couple Holladay a créée le National Museum of women in the arts pour abriter une collection de 4 000 œuvres.

Hound Dog

Le célèbre single d’Elvis Presley en 1956 a d’abord été enregistré par… une femme, Big Mama Thornton, en 1953.

Capture1897

L’année qu’il aura fallu attendre pour que l’École des Beaux-Arts en France s’ouvre aux femmes et devienne mixte.

16 %

La part des œuvres créées par des femmes qui ont été acquises par le Fonds national d’art contemporain en 2013.

82

Le nombre de stars et femmes du 7e Art qui ont participé à une montée des marches historique et 100 % féminine, lors du Festival de Cannes 2018. Elles réclamaient l’égalité salariale dans le cinéma.

45

Le nombre de festivals de musique américains et européens qui se sont engagés à respecter la parité hommes-femmes dans leur programmation d’ici à 2022.

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Aucune femme n’est présente dans le top 10 des DJ les mieux payés de la planète.

14,5 %

La proportion de concerts d’artistes féminines dans les dix festivals de musiques actuelles les plus fréquentés. Outre-Atlantique, le chiffre est sensiblement le même.

Sylvia Massy

Cette Américaine est l’une des productrices les plus cotées : elle a produit certains albums de Tool, System of a Down, Johnny Cash ou encore les Red Hot Chili Peppers.

Sources : Forbes, rapport annuel annenberg.usc.edu, Ouvrage « Judy, Lola, Sofia & moi », 20 minutes, Arts visuels en Région Centre AAAR, Le Monde, rapport du Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, djfrenchy.com, Telerama. Pitchfork.

Top 4 : Taxi, 20 ans après, que sont-ils devenus ?

Alors que Taxi 5 a fait le plus mauvais démarrage de la franchise, on revient 20 ans en arrière : que sont devenus les acteurs du premier volet ?

SAMY NACERI

Écarté de Taxi 5, l’acteur est pourtant apparu dans tous les autres films. Désormais, l’homme est plutôt habitué des chroniques judiciaires : exhibition sexuelle, menaces, outrage, bagarres et prison ferme. La chute est rude.

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EMMA SJÖBERG

Révélée par Taxi 1, la grande blonde a continué des apparitions dans quelques films et pubs TV, en poursuivant sa carrière de mannequin. Elle a finalement lâché le cinéma en 2007, pour lancer sa société de cosmétique en Suède.

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FRÉDÉRIC DIEFENTHAL

« Emilieeeen ! » Flic pataud dans la saga, l’acteur – désormais heureux papa – a refusé de signer pour le 5e. Mais il ne chôme pas : cinéma, téléfilms policiers, série, théâtre, interventions à la radio (Les Grosses Têtes)…

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MARION COTILLARD

Difficile de ne pas savoir ! De son rôle en retrait dans Taxi, Marion Cotillard est maintenant une star mondiale, passée par La Môme, De rouille et d’os, Les Petits Mouchoirs, Inception… Petite Marion est devenue grande.
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Chroniques culture #47

Les chroniques culture sont de retour. Double dose de BD au programme, avec aussi le vinyle du mois de Radio Campus, les gros salaires à Hollywood, et une série… sans images !

(Photo © Ben Pruchnie/Getty Images)
Emma Stone (Photo © Ben Pruchnie/Getty Images)

CINÉMA
GROS SALAIRES
Chaque année, le magazine Forbes dévoile son traditionnel classement des actrices et acteurs les mieux payés au monde. Du côté des femmes, c’est Emma Stone, 28 ans, qui devient la comédienne au plus gros salaire, puisqu’elle a récolté 26 millions de dollars pour la saison 2016-2017. Elle détrône Jennifer Aniston et ses 25,5 millions et Jennifer Lawrence (24 millions). Suivent Melissa Mc Carthy (18 millions) et Mila Kunis (15,5 millions).
Pour les hommes, Mark Wahlberg truste la première place avec ses 68 millions de dollars. À la deuxième marche du podium se trouve Dwayne Johnson (65 millions), puis Vin Diesel (54,5 millions). Ensuite, on trouve Adam Sandler (50,5 millions) et Jackie Chan (49 millions). De gros chiffres… avec de grosses disparités ? Côté égalité salariale hommes/femmes, Hollywood aussi a encore des efforts à faire…
A.G.

PAUSE_ECRANS_DVDLE DVD
FAST & FURIOUS 8
Stupide et régressif, mais pourtant diablement jubilatoire… Voilà comment se résumerait ce huitième volet de Fast & Furious, le bébé de Vin Diesel. Dans un déluge de cascades hallucinantes et de folles poursuites, ce segment de la saga offre un divertissement (qui a dit plaisir coupable ?) énergique et efficace. Exit l’intrigue paresseuse et la bêtise du film, on se concentre plutôt sur l’action : Fast & Furious 8 va à mille à l’heure et c’est tant mieux pour les fans. Pour l’édition DVD, on se tournera davantage vers le Blu-ray qui propose une palanquée de suppléments, notamment une séquence sur les cascades et une version longue des combats.
A.G.

LE VINYLE DU MOIS DE RADIO CAMPUS All-Amerikkkan-Bada-Double-Vinyle-Gatefold-Inclus-photos-exclusives-et-coupon-MP3
JOEY BADA$$ – ALL AMERIKKKAN BADA$$
On se souvient de l’entrée fracassante de Joey dans le rap US en 2012 , avec le désormais classique 1999, révélant déjà son flow carré et un bon goût indéniable dans le choix des sons. Depuis, il a mûri, développé une belle voix et pris son temps pour son deuxième album, bien aidé par de beaux featuring et les superbes productions de Kirk Knight de l’équipe Pro Era. Joey sait être conscient dans ses thèmes, You don’t love me miss America, ou le furax Rockabye Baby, pas tendre avec l’administration américaine actuelle. Totalement d’actualité (les trois K du titre…), cet album se révèle comme étant le témoin d’une époque charnière et tourmentée pour sa communauté, bien loin de la soupe version Migos !
J.J.

LES BDs
PAUSE_ECRANS_BD1>JOUR J – LE PRINCE DES TÉNÈBRES (VOL. 1 & 2)
Et si les attentats du 11 Septembre avaient pu être évités ? Et si un agent du FBI avait eu l’intuition que Ben Laden préparait une attaque d’envergure contre les États- Unis ? Avec des « si », on refait le monde. C’est ce que font d’ailleurs Duval, Pécau et Kordey dans cette trilogie BD intitulée Jour J – Le Prince des ténèbres.
Cette rétro-fiction parvient à dérouler une analyse rétro-historique très pertinente. Nourries du trait reconnaissable d’Igor Kordey, les planches alternent entre dialogues, action et grandes cases dessinées à la frontière du plan cinématographique. Rythmé, malin et intéressant, Jour J – Le Prince des ténèbres est une découverte qui se dévore. Les deux premiers volets du triptyque sont déjà parus. Pour le 3e opus, il faudra en revanche attendre le mois de novembre…
A.G.

>LES NOUVELLES AVENTURES DE LAPINOT PAUSE_ECRANS_BD2
Commencer cette nouvelle saison avec une BD dont le titre est Un monde un peu meilleur et fêter en même temps le retour de l’iconique Lapinot ? Avouez que c’est de bon augure ! On ne vous redira pas que Lewis Trondheim est un génie et que son lapin intelligent et sensible lui sert à mettre un doigt sur toutes les tares et dérives de notre société.. Après 13 ans d’absence, notre héros se confronte donc aux applis intrusives de nos portables, aux chaînes d’infos en continu anxiogènes, sans oublier quand même un peu d’espoir, une bonne dose d’amitié et surtout un humour ravageur. LA BD de la rentrée sans aucun conteste !
Hervé Bourit

À LA TV
CALLS, PREMIÈRE SÉRIE SANS IMAGES
Diffuser une fiction télé sans images, il fallait oser. Canal+ relève le défi cet automne avec Calls ; cette série de dix épisodes de dix minutes, uniquement sonores, a été créée par Timothée Hochet, un web cinéaste né sur Youtube. « À travers la boîte noire d’un avion, les cassettes d’un magnétophone, les messages laissés sur un répondeur ou des appels à Police secours… plusieurs histoires qui mêlent l’étrange, l’angoisse, l’amour et parfois l’inexplicable », promet Canal+. Malgré une narration trop brouillonne, Calls est un bijou de montage. Elle a aussi le mérite de rappeler que la série est un genre à part entière. Et qu’elle est, comme d’autres réalisations visuelles, capable de surprendre.
E.S.

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TOP 4 des acteurs pas rentables

Comme chaque année, Forbes a livré son classement des acteurs les moins rentables, calculé à partir des salaires qu’ils ont touché pour les films sortis de juin 2015 à juin 2016. Voilà le top 4.

1. JOHNNY DEPP

Comme l’an dernier, Johnny Depp arrive en tête du classement. L’acteur rapporte 2,80 $ aux producteurs pour chaque dollar déboursé. Un retour sur investissement faible. Et son rôle dans Alice… n’y a rien changé.

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2. WILL SMITH

En rapportant 5 $ par dollar déboursé, Willou se vautre et squatte la deuxième place. Le bide du film Seul contre tous y est pour quelque chose. Et le classement ne comptabilise pas le carton Suicide Squad (sorti en août).

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3. CHANNING TATUM

Visiblement, Channing Tatum est aussi trop payé comparé à ce qu’il rapporte. Une troisième place pour le comédien, plombé par le flop intersidéral de Jupiter : Le Destin de l’univers… Magic Mike XXL ne le sauve pas non plus.

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4. WILL FERRELL

L’acteur déjanté n’avait clairement pas séduit dans le tristement pathétique Zoolander 2. Avec un ratio de 6,50 $ gagnés pour un dollar investi, Will Ferrell atterrit à la quatrième place. Au coude-à-coude avec George Clooney. What else ?
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TOP4 ciné : aboule le pognon !

Le magazine Forbes a dévoilé le classements des acteurs et actrices les mieux payé(e)s du monde en 2016. Zoom sur les deux vainqueurs, du côté des filles et des garçons.

JENNIFER LAWRENCE

Popularisée par son rôle de Katniss dans la saga Hunger Games, Jennifer Lawrence truste la première place des actrices les mieux payées au monde avec 46 millions de dollars entre juin 2015 et juin 2016. Et à seulement 26 ans.

MELISSA MC CARTHY

Le remake de Ghostbusters a beau avoir fait un flop au box-office, sa comédienne Melissa Mc Carthy (très populaire outre-Atlantique) est seconde au classement des filles avec la bagatelle de 33 millions de dollars de revenus.

DWAYNE JOHNSON

Bye bye l’ex-number one Robert Downey Jr. En 2016, c’est Dwayne Johnson, alias The Rock, qui est l’acteur le mieux payé du monde avec 64 millions de dollars. Mister gros bras peut dire merci à Fast & Furious et San Andreas.

JACKIE CHAN

Avec 61 millions de dollars, Jackie Chan squatte la 2e marche du podium. Okay, on ne l’a pas franchement vu au ciné, mais la star de 62 ans reste une des idoles du public asiatique et américain. Et ça, ça n’a pas de prix.

Pour voir le reste du classement (et rêver un peu… ou pas), c’est PAR ICI ! 

Dirty Dancing et nostalgie : que sont-ils devenus ?

Le 30 juin, TMC rediffuse pour la 23 982e fois Dirty Dancing. Alors qu’un remake du film culte se profile aussi, c’est le moment de voir ce que sont devenus les acteurs près de 30 ans après.

PATRICK SWAYZE

L’acteur principal de Dirty Dancing a connu ses années de gloire dans les années 90 (souvenez-vous le fantôme sexy de Ghost). En 2008, tout bascule. On apprend que Patrick est atteint d’un cancer du pancréas. Il décède un an plus tard.

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JENNIFER GREY

Âgée de 56 ans, celle qui jouait « bébé » a toujours un visage de bébé… mais botoxé, celui-ci. Son passage en chirurgie esthétique début ‘90 l’a fait peu à peu tomber dans l’oubli. Échecs au cinéma, rôles à la télé et instant télé-réalité. Bof.

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KELLY BISHOP

La maman de Jennifer Grey dans Dirty Dancing s’est imposée sur le petit écran. Pendant 7 ans, elle a campé une mamie bien snobinarde dans la série Gilmore Girls. Sinon, elle fait de l’aérobic et du jardinage. Passionnant, n’est-ce pas ?

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MAX CANTOR

Rah, ce bad boy… Tromper la soeur de Bébé, mettre enceinte Penny : celui qui jouait Robbie dans Dirty Dancing a finalement très mal fini. Rapidement devenu toxicomane, il meurt quatre ans après le film des suites d’une overdose. À 32 ans.

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Au cœur du tournage : Tours montre sa bobine

Tmv a suivi Pepiang Toufdy, jeune réalisateur, pour le tournage de son court-métrage, en collaboration avec Arcades Institute. On vous refait le film.

Pepiang Toufdy, réalisateur du court-métrage (Photo tmv)

Vendredi matin. Il est un peu plus de 9 h. La gare de Tours somnole encore. Une petite mamie vient valider son ticket dans l’une des machines à composter. Elle n’a pas vu qu’une caméra la zieutait : elle vient de passer dans le champ et fait légèrement (restons gentil) louper la scène. Parce que ce jour-là, Tours est un immense plateau de tournage. C’est aujourd’hui que le court-métrage Daymane Tours est mis en boîte. Son réalisateur ? Pepiang Toufdy. Hyperactif et gros nom de la culture en Touraine. Il n’a même pas 30 ans mais a déjà à son actif un long-métrage et plusieurs courts ; il est aussi le créateur du festival Imag’In. L’homme ne s’arrête jamais.
Ce matin-là, Pepiang dirige son équipe technique d’une main de maître. Costard classe dans les tons gris, baskets et casquette. Il ne lâche pas sa tablette qui lui permet de suivre ce que filme la caméra en direct. Il court partout. Le réalisateur n’a même pas les traits tirés, alors qu’il revient d’un aller-retour express à Washington (hyperactif, qu’on vous a dit). « Action ! », crie-t-il dans l’écho de la gare. Un TGV déverse son petit lot de voyageurs. Tous et toutes sont figurant(e)s. Tous et toutes de Tours. Essentiel, car ce court-métrage se veut quasiment à 100 % tourangeau. De l’équipe technique aux figurants, en passant par le cinéaste et les lieux de tournage. La voie B de la gare voit la même scène se jouer plusieurs fois. Les figurants remontent dans le train. Effectuent les mêmes gestes, encore et encore. Pepiang Toufdy est visiblement du genre perfectionniste : « On la refait ! », lance-t-il, toujours tout sourire. Quatrième prise. Il veut le cadrage parfait. « Encore une… Pour le plaisir ! » Les figurants ne se font pas prier et ne se plaignent pas. Même quand ils rejouent le même trajet pour la dixième fois, dans le hall. « Oh, bah on est là pour ça. Bon ceci dit, c’est la première fois que j’ai un sac à dos et une valise vides ! », plaisante l’un d’entre eux. Une autre essaie de se dégourdir. Elle fait le pied de grue devant la photocopieuse et le Photomaton… depuis une demi-heure. Mal aux jambes ? « La prochaine fois, je prendrai des baskets, oui ! »

Au loin, Manda Touré se marre entre chaque prise. Mais dès que la caméra tourne, elle se transforme. Sérieuse, concentrée, pro. Manda, c’est un peu l’actrice principale de ce court-métrage. Daymane Tours raconte effectivement l’histoire d’une jeune migrante qui arrive à Tours, après avoir traversé plusieurs pays. Elle rencontrera par hasard une Tourangelle et se liera d’amitié avec elle. Ainsi qu’avec sa famille et son grand-père, un homme qui a vécu dans une Afrique qu’il adore. En résumé ? Un film humaniste et d’actualité.

MAMIE REBELLE ET KLAXON DE BUS

Emballé, c’est pesé. L’équipe a fini ses prises dans la gare. Au même moment, débarque un trio sur qui se tournent tous les regards. Philippe du Janerand, Jacques Boudet et Céline Vitcoq sont les têtes d’affiche du court-métrage. Le premier a tourné dans plus de 100 films (Nikita, Taxi, Monsieur Batignole, Les Choristes…). Le second est une vraie gueule de théâtre, un grand bonhomme qui a tourné avec Blier et Lelouch. La troisième est connue pour son rôle de Wendy dans la série Plus Belle la vie. Une actrice qui, d’ailleurs, ne passe pas inaperçue, ce vendredi. « Oh my god, mais c’est Wendy de Plus belle la vie ! Faut que j’prenne un selfie avec ! », s’excite une ado, sur le parvis de la gare. Ses copines se moquent gentiment : elle n’ose pas aller demander une photo à la jolie blonde qui vient de finir sa scène.

Manda Touré, en plein tournage (Photo tmv)

L’ambiance est bon enfant. Pendant que Pepiang, Manda, Céline et la petite équipe technique s’appliquent à bosser leur champ/contrechamp, les bénévoles, eux, sont en pleine galère. La raison ? Elle tient en deux mots : gare, midi. Il y a désormais bien plus de monde que ce matin. Et personne ne doit passer derrière les actrices. La plupart des passants acceptent sans rechigner. Une petite mamie n’est pas de cet avis : quand l’équipe lui demande gentiment de faire un détour d’environ – allez, soyons large – deux mètres trente pour contourner la caméra, celle-ci balance un « Oh je m’en fiche, c’est pas grave. Je vais prendre mon bus ! » Bon… Si on refaisait la prise ?
Quelques mètres plus loin, des badauds s’agglutinent et observent la scène. « Ne regardez pas vers nous ! Faites comme si on n’était pas là ! », lance l’assistant-réal’. Forcément, pour ce court-métrage sur une migrante, il vaut mieux éviter l’effet reportage de JT avec des gugusses qui font coucou à la caméra. Au même moment, un homme visiblement éméché, parfumé au whisky, débarque derrière la caméra en baragouinant « On vise plus haaaut, la kalaaach’ » (nota bene : … euh, pardon ?). En fond sonore, un bus klaxonne un cycliste qu’il a failli percuter. Deux minutes plus tard, c’est une voiture immatriculée dans la Vienne qui se trompe de chemin et se met à rouler sur le parvis de la gare jusqu’à l’entrée. L’équipe aurait dû prévoir un bêtisier…

UNE CENTAINE DE FIGURANTS

Cela fait déjà quatre heures de tournage. Pepiang Toufdy navigue entre son équipe, les figurants (qui demandent une photo souvenir), une équipe télé de France 3… « Mais je suis tellement content et ravi. Je travaille avec des comédiens que j’ai toujours appréciés. Ce projet, c’est une lourde responsabilité », soulignet- il. Lourde responsabilité qu’Arcades Institute a confiée sans hésiter à Pepiang. Car ce sont eux qui sont à la base de tout ça. L’espace culturel tourangeau a en effet créé les « Essentiels » : l’idée est de permettre à un jeune scénariste-réalisateur de se lancer dans une oeuvre de fiction de court-métrage dans un lieu patrimonial de la ville.
« On voulait un projet ambitieux, plus visible et qui touche un large public. Le court-métrage était tout trouvé, puisque Tours est une ville de cinéma. L’idée est de faire un festival de création, pas de diffusion », précise Jean-Pascal Jauzenque, l’un des propriétaires d’Arcades. L’acteur Philippe du Janerand est alors mis dans la boucle. Il jouera non seulement dans le court de Pepiang, mais sera aussi son parrain. « Philippe a une liste de contacts longue comme le bras. Il nous a beaucoup aidés », enchaîne Jean-Pascal Jauzenque. Une subvention de 10 000 € dans la poche, des autorisations de tournage dans les lieux patrimoniaux de Tours et hop : il ne reste plus qu’à Elsa, de l’équipe les Essentiels, à recruter les figurants. L’appel lancé sur les réseaux sociaux cartonne. « Les Tourangeaux se sont mobilisés. On a trouvé une grosse centaine de figurants en huit jours », précise Elsa.

Retour plateau. Les estomacs gargouillent. Il est midi passé. Pas de temps mort, il faut aller au foyer des jeunes travailleurs pour y tourner une scène. Pepiang et son équipe embarquent le matos et filent rue Palissy. Il faudra attendre un peu pour découvrir Daymane Tours, court-métrage tourangeau jusqu’au bout de la bobine. D’ici à septembre 2016, Arcades et leur projet « Les Essentiels » auront soutenu trois autres cinéastes du coin. Avec toujours un mot d’ordre : un film tourangeau, capable de faire ensuite sa route dans les festivals français.

Reportage et photos par Aurélien Germain

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Lou ! journal infime : bonbon surprise

Un gros bonbon sucré, visuellement audacieux, attachant et pas du tout réservé aux enfants.

Lou ! journal infime
Lou ! journal infime, de Julien Neel.

Adapter une bande dessinée à l’écran, beaucoup ont essayé et se sont emmêlés les pinceaux. Dans le cas de Lou ! journal infime, il paraissait difficile de retranscrire l’uni-vers acidulé et ses personnages si caractéristiques sur grand écran. Pourtant, Julien Neel, son auteur, a transformé cet exercice périlleux en réussite. Le dessinateur a tout simplement décidé d’adapter lui-même sa BD.
Et autant dire que les éventuels a priori de départ (film pour enfantsados, synopsis déjà vu, estampillé « girly ») disparaissent sitôt le premier quart d’heure écoulé. Sans connaître la BD, le spectateur se retrouve face au quotidien presque banal de Lou : une jeune ado créative, la tête dans les nuages, obsédée par Tristan, le beau gosse à la tignasse-choucroute façon BB Brunes. Elle vit seule avec sa mère, Emma, éternelle maman-enfant branchée sur sa console.

Et derrière des thèmes simples (l’adolescence, ses petits tracas, les amourettes, le chômage, la monoparentalité), le réalisateur déploie alors un univers hallucinant, excentrique, loufoque à la Boris Vian. L’Écume des jours de Gondry n’est d’ailleurs pas loin. Le travail sur les costumes, entre rétro et futurisme, et les accessoires, d’une ingéniosité stupéfiante, est phénoménal. Les décors sont fouillés, bourrés de détails. Julien Neel expérimente. Il ose. Il trempe son audace dans une photographie vintage et flashy. Tout y est coloré, éblouissant, techniquement irréprochable.
Parfois, il s’affranchit des limites en partant dans un délire improbable façon animation japonaise, mix entre le club Dorothée et la science-fiction !

Dans cet univers extravagant, Lola Lasseron, alias Lou, balade ses yeux bleus et son air timide et maladroit. Terriblement attachante, authentique, la jeune actrice est une révélation et prouve qu’elle maîtrise un large panel d’émotions. Mention spéciale aussi à Ludivine Sagnier, méconnaissable en maman fofolle, et l’inattendu Kyan Khojandi (connu pour sa série Bref) en musicien hippie empoté et gaffeur. Dommage que certains autres rôles ne soient pas assez exploités. La galerie des personnages secondaires est exquise, mais inégale : de l’excellence à la faiblesse de certains débutants, rendant alors le rythme inconstant.
Alors certes, Lou ! journal infime peut décontenancer avec ses quelques clins d’oeil à la BD. Mais le charme du film finit par gommer cet aspect mineur. Mieux, la justesse et la joliesse des textes soulignent le travail de Julien Neel. Et de ce premier long-métrage, il s’échappe finalement une douce poésie. Étonnant et attachant.
Aurélien Germain

NOTE : ***

Durée : 1 h 44. Comédie de Julien Neel (France). Avec Ludivine Sagnier, Lola Lasseron, Kyan Khojandi, Nathalie Baye…

NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=HmfQQe13F9Y[/youtube]

The Baby : mais quel sale gosse…

Accouchement d’un énième ersatz de Paranormal Activity version femme enceinte. Opportuniste, peu inspiré et pas effrayant.

CINE_PAP1
Paranormal Activity n’aura eu qu’un mérite : titiller le spectateur lambda, en apportant un regain d’intérêt pour le genre de l’épouvante. Pour le reste, il a surtout prouvé aux réalisateurs flemmards que l’on pouvait amasser du pèze en filmant du vide. Imaginez un peu, son réalisateur Oren Peli avait réussi à récolter 200 millions de billets verts pour un budget de… 15 000 dollars !
Gloire au found footage, assemblage de vraies-fausses images retrouvées et de caméra à l’épaule. Faible coût de production assuré et succès auprès des ados…
The Baby, tout comme 9 999 de ses clones, espère lui aussi surfer sur cette vague des [Rec], Blair Witch et consorts. Avec l’histoire de deux jeunes mariés, apprenant l’arrivée d’un heureux événement suite à une soirée arrosée pendant leur lune de miel. Sauf qu’au lieu du petit bébé tout mignon, c’est plutôt l’Antéchrist qui a pris place dans le bidon de Samantha. La future maman va alors adopter un comportement de plus en plus inquiétant. Papa, lui, n’en perd pas une miette et filme la grossesse, les repas de famille, le passage chez le gynécologue…
Found footage oblige, The Baby enfile une tripotée d’images sans grand intérêt et mal filmées. Avec son titre francisé ridicule (The Devil’s Due, en version originale…), cette resucée de Paranormal Activity a beau piocher dans le passé (merci Rosemary’s Baby), il n’en est pas moins grotesque et pas effrayant pour un sou. Les rares bonnes idées sont systématiquement et rapidement avortées (pardon pour le jeu de mot…).
Les autres ne sont qu’un recyclage expédié vite fait mal fait : objets qui volent, télékinésie, visions infrarouges, faux rebondissements « effrayants »… The Baby enquille les clichés du found footage, ingurgite les poncifs du cinéma d’horreur jusqu’à l’indigestion. Ce ne sont pas les personnages insipides, transparents, aux traits de caractère à peine esquissés, qui vont sauver du naufrage. Et les dialogues, d’une platitude consternante, peinent à cacher la misère scénaristique.
Un gâchis, The Baby ? Pour sûr… Déjà parce que le buzz orchestré avant sa sortie était génial, avec cette caméra cachée d’un bébé satanique dans une poussette. Ensuite, parce que le niveau de The Baby n’est relevé que durant la dernière demi-heure, clin d’œil à Poltergeist et Chronicle à l’appui. Enfin, parce que son final sombre dans le ridicule le plus absurde. Une déception quand on connaît le travail des réalisateurs, Bettinelli- Olpin et Gillett, responsables d’un segment franchement réussi dans le film à sketches flippant V/H/S. Là, rien de tout ça. Pas un sursaut, ni un semblant de frousse.
Aurélien Germain
CINE_FICHENOTE : X
Épouvante-horreur, de Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett (États-Unis). Durée : 1 h 29. Avec Allison Miller, Zach Gilford, Sam Anderson…

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TOUJOURS EN SALLE
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JOE ***
Une œuvre cruelle, mais belle, voilà ce qu’est Joe : l’histoire d’un ex-taulard qui prend sous son aile un ado et qui va, pour la première fois, se sentir important. Le dernier David Gordon Green est un drame poisseux sur les rencontres rédemptrices. Filmé avec une crudité documentaire, Joe sent l’Amérique white trash, sale, pleine de désespoir. Nicolas Cage signe son grand retour après un enchaînement de navets sans nom, tandis que le jeune Tye Sheridan, véritable révélation, excelle. A. G.
BABYSITTING ***
Faute de baby-sitter pour le week-end, un patron confie son sale gosse à Franck, son employé « sérieux », selon lui. Sauf que sa bande d’amis débarque en surprise pour fêter ses 30 ans. Et tout part légèrement en sucette… Babysitting, signé par la Bande à fifi, Bref et le Palmashow (des troupes nées sur Canal et le Net), est un gros déluge de vannes. Sans répit, cette comédie hilarante est une copie française de Projet X et Very Bad Trip. Déjanté, drôle, une bouffée d’air frais ! A. G.
NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime

 
 

47 Ronin : le hara-kiri de Keanu Reeves

Images magnifiques, mais rythme anémique et lecture chaotique : le film de samouraïs se fait hara-kiri.

CINE_PAP1
Le flop semblait prévu dès le départ. Sortie maintes fois repoussée (le film devait sortir initialement en novembre 2012), tournage chaotique, tensions entre les producteurs et le réalisateur (Carl Erik Rinsch, jeune surdoué dont la carrière se résume à… un seul court-métrage) : 47 Ronin, nouvelle super production hollywoodienne, fonce droit dans le mur.
Après l’échec de Lone Ranger, c’est donc un autre blockbuster au budget colossal qui s’écrase : 47 Ronin a beau afficher la note salée de 200 millions de dollars, son crash aux États-Unis et au Japon va coûter plus de 120 millions à Universal Studios…

47 Ronin raconte la légende japonaise des 47 samouraïs, assoiffés de vengeance après l’assassinat de leur maître par un seigneur de guerre, qui s’allient à Kai, un esclave « demi-sang », vrai-faux samouraï mal-aimé.
Tiraillé entre la demande des producteurs d’un film grand public et le désir d’un récit 100 % japonais du réalisateur, 47 Ronin manque déjà cruellement de panache. Deux heures de montagnes russes, où le meilleur (très rare) côtoie le pire (fréquent).
Passé une première scène d’action vraiment belle, à la photographie somptueuse, on commence vite à piquer du nez… Rythme incroyablement lent, dialogues creux et poussifs, rendent la lecture si difficile et laborieuse. Et ce n’est pas la présence de Keanu Reeves – choisi comme seul samouraï d’origine américaine dans un casting 100 % japonais – qui sauvera du désastre. Presque en retrait, il ne correspond pas du tout au rôle. Pis, il semble complètement ailleurs et s’ennuyer ferme. Comme nous.

CINE_FICHEEt tout cela est triste. Vraiment. Car on sent le réalisateur impliqué, avec une volonté de fer. Carl Erik Rinsch accouche d’ailleurs de certaines scènes plaisantes et joliment traitées (ce combat à l’épée, le fantôme d’enfant dans la forêt qui s’enveloppe autour des arbres…). Les costumes, eux, sont de toute beauté, tout comme cette représentation du Japon féodal. On parle aussi vengeance, amour interdit, mythologie ou encore honneur… mais sans jamais aller au bout, sans jamais creuser ces choix narratifs.
Pas de folie, pas de saveur, pour une légende du XVIIIe siècle pourtant intéressante. Tout est confus et toujours torpillé par ce rythme anesthésiant.

En fait, on reste dubitatif. On se pose des questions tout au long du film. Pourquoi avoir mis sur l’affiche le célèbre Zombie Boy (Rick Genest, mannequin tatoué sur 90 % du corps), alors qu’il n’apparaît que quatre secondes dans le film ? Pourquoi avoir choisi des acteurs nippons qui ne savent pas parler anglais ? Pourquoi ne faire sortir le spectateur de sa torpeur que durant la dernière demi-heure ? Pourquoi tant d’argent pour cela ? Pourquoi ?
Aurélien Germain
NOTE : *

Action / Arts martiaux / Fantastique, de Carl Erick Rinsch (États-Unis). Durée : 1 h 59. Avec Keanu Reeves, Hiroyuki Sanada, Kô Shibasaki, Tanadobu Asano…
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TOUJOURS EN SALLE
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SITUATION AMOUREUSE… **
Ben, la trentaine, est sur le point d’épouser Juliette. Sa petite vie est bouleversée quand Vanessa, la bombe atomique de son collège dont il était éperdument amoureux, revient… Pour sa première réalisation, Manu Payet réussit une comédie romantique sans prétention, avec son lot de bonnes surprises. Interprétation sans faille, vannes vraiment bien senties, et du positif à tous les étages. Loin de révolutionner le genre, mais une bonne dose de fraîcheur. A. G.
ALL ABOUT ALBERT **
Eva, mère divorcée au quotidien un peu ronflant, rencontre Albert, séparé lui aussi. Elle va rapidement douter de leur relation quand une de ses clientes ne cesse de dénigrer son ex-mari… Comédie romantique, All About Albert met en scène le regretté James Gandolfini, superbe dans un rôle improbable de gros ours amoureux. Jamais mièvre, le film n’apporte rien au genre et ne restera pas dans les mémoires, mais a le mérite d’être beau et maîtrisé. Sincère et sympathique. A. G.
 
NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime