Chroniques culture : fanzine metal, polar rigolo tourangeau, pop punk et BD

Cette semaine, on se nettoie les oreilles avec le EP des Astray Astronauts, on sourit en lisant Une Certaine idée du paradis, on fait le plein de BD et on découvre un fanzine 100 % metal.

LE ROMAN
UNE CERTAINE IDÉE DU PARADIS

Quel plaisir de retrouver la plume d’Élisabeth Segard. Non pas parce que madame est une de nos collègues émérites (roh, pas notre genre), mais parce qu’elle possède ce sens du roman bien ficelé, bien amené, de ceux qu’on engloutit en quelques bouchées.

Les Pépètes du cacatoès en janvier 2019, c’était déjà elle. Pour la rentrée 2020, place à Une certaine idée du paradis (éd. Calmann-Lévy), polar prenant place dans la campagne tourangelle, dans un petit village où une vieille dame discrète (aussi intrigante que peu commode) se retrouve mêlée à une histoire de meurtre, celui d’une citadine un poil bobo tout juste arrivée.

Comme d’habitude, dame Segard a le sens du rythme, du livre qui va droit au but, toujours riche en trouvailles. Et en distillant son humour avec parcimonie, elle parvient à faire de son roman une petite gourmandise sucrée qu’on dévore.
A.G.

LE FANZINE
ARGYOPE

Alors ça, on ne va pas se mentir, ça nous a fait un bien fou de recevoir cette petite pépite. Son nom ? Argyope. Kézako ? Un fanzine, un vrai de vrai. Un qui sent la sueur (à cause du travail fourni, hein), la passion et le metal à plein nez.

Mais attention, oubliez le metal mainstream ou les formations trop connues. Ici, on déniche les groupes obscurs, piochant aussi bien dans le death metal mexicain 100 % féminin que le black/thrash vicieux. Dans la plus pure des traditions (noir & blanc + collages DIY + photos découpées), ce fanzine devrait satisfaire les metalleux de tout poil.

« Pour les gens intéressés, je le vends à 2 € de la main à la main, sinon faut ajouter les frais de port », nous indique le boss du fanzine, Saul. Support the underground, comme on dit.
A.G.
> sauldaniel666@yahoo.fr

MUSIQUE
ASTRAY ASTRONAUTS – KINTSUGI

On avait laissé nos rockeurs tourangeaux en janvier avec « Let’s get the hell outta here ». Revoilà les Astray Astronauts avec « Kintsugi » sous le bras, un EP 4 titres. Le confinement n’a pas calmé nos loustics, leur propos est toujours pop punk. Mais pas du genre sirupeux, non merci ma bonne dame. Le rock est toujours mis en avant (joli travail sur le mix d’ailleurs, le son de batterie est excellent), le sens de la mélodie est encore là.

Pas de chichis, Astray Astronauts est efficace et sans fioritures, en témoignent des titres oscillant entre 3 et 3 minutes 30. Kintsugi sortira le 25 septembre en version digitale, avant un concert au Bateau ivre le 16 octobre. Le rendez-vous est pris !
A.G.

LES BD DE LA SEMAINE

Avec Cocteau, l’enfant terrible (Casterman), Rivière et Mattiussi délivrent, en noir et blanc, une biographie saisissante et onirique de ce cinéaste, poète et écrivain. Dans «La Fuite du cerveau (Dargaud), Gomont s’attaque lui à la rocambolesque histoire du vol du cerveau d’Albert Einstein, avec un trait magnifique.
Autre travail graphique époustouflant, celui de Lapone qui, sur un scénario de Canales et Valero, livre avec Gentlemind (Dargaud) une magnifique reconstitution de l’univers des grands magazines américains des années 50.
Et bonne nouvelle pour les amateurs de Donjon, le nouveau tome Antipode (Delcourt) est enfin sorti avec, aux manettes, Sfar, Trondheim et Vince ! Enfin, avec Ghost Kid (Grand Angle), c’est Tiburce Oger qui nous offre un des meilleurs westerns du moment.
H.B.