Chroniques culture : Mosaïque le mag rap, un prix animaliste, le retour de Tom Morello et le plein de BD

Pour bien aborder l’été, la rédac de tmv vous présente un média 100 % rap et indépendant, le nouveau disque du guitariste de Rage Against The Machine, le vinyle du mois de Radio Campus, les résultats du Prix Maya et, bien sûr, une grosse dose de BD. Pour des vacances pleines de culture !

MEDIA

MOSAÏQUE, LE MAG RAP

C’est qu’on les avait à l’œil les loustics ! Eux, ce sont Lise Lacombe et Thibaud Hue, jeunes journalistes passés par l’École publique de journalisme de Tours (EPJT) qu’on avait connus lors d’un numéro spécial de tmv. Désormais, il faut compter sur eux avec Mosaïque, leur petit bébé. Un mag’ web 100 % indépendant, 200 % rap.

Ici, Slimka côtoie Médine ; là, on interviewe Sean, avant de dévoiler la playlist du mois ou encore de chroniquer l’album de Khali. Mosaïque fait office de véritable petite pépite pour quiconque a le rap qui coule dans ses veines. Cerise sur le gâteau : les formats longs sont légion, permettant un traitement exhaustif et passionnant des sujets et des artistes. Filez-y !
Aurélien Germain

> lnk.bio/mosaiquefr

LE EP

THE CATASTROPHISTS

Tom Morello va bien et ne s’ennuie pas du tout, merci pour lui ! Coincé comme beaucoup par la pandémie, le guitariste de Rage Against The Machine s’est acoquiné avec les Bloody Beetroots pour sortir un EP collaboratif, où les gros riffs heavy rock fréquentent les nappes électro. Alors certes, la tambouille a de quoi surprendre, mais force est de constater que le groove de sieur Morello est dévastateur (« The Devil’s infantry »). Derrière, les Pussy Riot ou encore Ana Tijoux assurent un beau mélange des genres, porté par un son lourd et une production massive. À découvrir !
A.G.

LE VINYLE DU MOIS DE RADIO CAMPUS

Pat Kalla et le Super Mojo – Hymne à la vie On connaissait Pat Kalla ambianceur funk du duo Voilaaa avec le producteur et DJ lyonnais Bruno Patchworks. Le voici qui troque la musique électro pour une orchestration caribéenne et makossa pour nous proposer cet « Hymne à la vie » bienvenu, un album pour accompagner votre été. Pat Kalla, qui a grandi avec les musiques camerounaises, reprend à son compte les rythmes makossa tout au long de cet album qui redonne le goût des pistes de danse et vous emmène dans les nuits des maquis de Douala ou Yaoundé (au Cameroun, un maquis est un restaurant populaire où l’on peut manger debout et danser). Un album où le groove très funky de Pat Kalla et le makossa se conjuguent parfaitement aux sonorités brésiliennes et caribéennes.
Sébastien
>Sorti chez Pura Vida Sounds / Heavenly Sweetness

LITTERATURE

PRIX MAYA ET CAUSE ANIMALE

Comme chaque année à Tours, le Prix Maya (premier prix littéraire animaliste de France) a récompensé des ouvrages servant la cause animale. Alors, quels sont les lauréats de cette édition 2021 ? Il s’agit de « Mama Red » (Bren McClain), sacré meilleur roman animaliste ; « Milagro – Sea Shepherd » (Guillaume Mazurage) pour la meilleure BD et « Oust, du balai » (Vincent Dhuicque) comme meilleur ouvrage. Le jury était exclusivement composé de personnalités investies dans la cause animale, à l’instar de Yolaine de La Bigne, fondatrice de l’Université d’été de l’animal, par exemple.
A.G.

L’été des BD

Commençons avec l’épatant « Mon album Platini » (Delcourt), où Sylvain Venayre et le dessinateur ex-tourangeau Christopher nous font revivre avec émotion la demi-finale France-Allemagne de 1982, entre foot et digressions sur le temps qui passe. Avec « Fausses pistes » (Grand Angle), Bruno Duhamel alterne des allers retours entre présent et passé, avec duel de Tombstone, fake news et culte des armes à feu au menu. Après le western, un très bon récit de vampires avec « Sideshow » (Soleil) : Corbeyran et Despujol nous lâchent dans une série noire aux frontières du réel. Ambiance freaks garantie !

Passionnante également, la dernière collection « Affaires d’état » (Glénat), où une pléiade d’auteurs nous plonge dans la Guerre froide et dans les coulisses du Jihad notamment. À la manoeuvre, l’excellent Philippe Richelle et des dessinateurs de talent : Penet, Wachs et Buscaglia. On finira sur la réédition d’un chef d’œuvre pionnier du roman graphique, « Stuck Rubber Baby » (Casterman) dans lequel Howard Cruse pose les bases d’un récit sensible sur la lutte des droits civiques aux États-Unis.
Hervé Bourit

Ils vont réaliser un supplément sur Tours dans L’Express

Dix étudiants de l’Escem participent au défi Grandes écoles organisé par le magazine L’Express. Objectif ? Confectionner un hors-série sur Tours de A à Z, soit de la rédaction à la vente, en passant par la communication sur les réseaux.

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Quand on la taquine en lui disant qu’elle « nous vole notre boulot », Cloé Pilato étouffe un petit rire. Pas peu fiers, elle et neuf de ses camarades sont des journalistes multifonctions pendant quelques mois. Ces dix étudiants en MBA, âgés de 20 à 23 ans, sont dans l’aventure du défi Grandes écoles.
Ils feront paraître, le 21 mars, un supplément sur la Ville de Tours dans L’Express.

« Ce sont les écoles qui candidatent », retrace Cloé, coordinatrice du groupe. « En fait, on réalise vraiment un journal, du début à la fin. C’est-à-dire qu’on a cherché des sujets, écrit des articles, pris des photos… » Pas forcément chose aisée quand on n’a pas les pieds dans la tambouille journalistique.
« Ce n’est pas notre cœur de métier », acquiesce Cloé. Mais le groupe, « soudé et bien organisé », s’est débrouillé comme il faut : recherches en amont, contacts et un paquet de coups de téléphone et de rencontres. « Un thème était imposé cette année, puisque c’est le 30e anniversaire du concours. On a donc choisi les 30 qui font bouger la Ville de Tours, dans diverses rubriques : gastronomie, économie, sport, santé… » Pour ne pas spoiler nos confrères d’un jour, nous ne divulguerons pas les heureux élus. Mais l’équipe n’a pas voulu choisir les plus médiatisés ! 22780369_1629912313746401_2958144555235570835_n

Outre l’écriture, il y a également tous les autres aspects à gérer. D’une part, les réseaux sociaux, entre Facebook, Tumblr, Instagram et autres Twitter. Mais aussi le commercial, davantage au centre de leur formation : « Là, il nous reste 3 semaines pour vendre de la publicité. Il faut qu’on recrute de la force de vente. »
Bref, des petites mains pour un grand travail, puisque — difficultés supplémentaires — « le projet a commencé en octobre et de plus, on était en alternance ! » Si l’ensemble du travail a tout de même été chapeauté par leur parrain Christian Makarian, directeur délégué à L’Express, La Rédac Tourangelle (leur petit nom sur les réseaux sociaux) a tout de même eu de la liberté. « Il y a quand même un regard, notamment sur la Une. Mais tout s’est bien passé. Ça nous fait vraiment plaisir ».

Ce qui les ravirait, aussi, serait de gagner. Car ce défi est un concours face à 11 autres écoles françaises. « Chaque groupe est noté sur le résultat final, le volume publicitaire, la qualité des portraits, mais aussi le site local avec nos articles et le community management. » Un jury professionnel s’occupera de désigner le vainqueur. Nos Tourangeaux croisent les doigts avec leur bébé d’une vingtaine de pages qui leur a donné « quelques nuits blanches ! », dit Cloé. « La compétition est un moteur, bien sûr. Mais l’important reste qu’on a réalisé tout ça de A à Z. Quand on l’aura dans les mains, on se fera fier. »

>> defigrandesecoles.lexpress.fr/tours-2017/
>> À retrouver aussi sur facebook.com/defiexpress.escemtours

Tmv : vis ma vie de streeteuse !

Pour fêter comme il se doit nos 5 ans, on a laissé la parole à un maillon très important de la chaîne : les streeters et streeteuses. Ces étudiant(e)s adorables (graou, we love you) qui vous distribuent tmv le mercredi matin, qu’il neige, qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il fasse 40 °C. Anaïs, que vous croisiez souvent jusque récemment, raconte son expérience !

Depuis les débuts de tmv, peu importe le temps, les streeters et streeteuses sont là !
Depuis les débuts de tmv, peu importe le temps, les streeters et streeteuses sont là !

Aaah ! Mais qu’est-ce que c’est que ce bruit ?! 
Après un rapide  coup d’œil autour de moi, la zone semble sous contrôle. C’est juste le  réveil qui vient de sonner : il est 5 h 27, on est mercredi et c’est l’heure  d’aller distribuer le nouveau numéro de tmv ! Tout va bien. Le réveil, c’est l’étape la plus délicate. Une fois la radio allumée, il ne  faut pas refermer les yeux. Jamais ! À l’heure où seul le camion poubelle  fait du bruit dans la rue déserte, le train du sommeil peut être fourbe et  repartir aussi vite qu’il est arrivé.
Mais, alors que mes yeux sont encore  mi-clos, j’aperçois un objet qui finit de réveiller complètement ma rétine  endormie : la casquette tmv. Elle est là, posée, m’attend sur le coin de  mon bureau. Difficile de la louper.

Le petit-déjeuner est rapide et, sans tarder, j’enfile ma combinaison.
Il est 6 h.  Courageuse, j’enfourche mon vélo, prête à aller accomplir ma mission. Il fait encore nuit noire mais au moins il ne pleut pas.  C’est la première bonne nouvelle du matin. Il est 6 h 10. Je m’approche du  lieu de rendez-vous, aperçoit le camion NR et quelques casquettes roses.  Je dis alors bonjour à mes camarades puis, c’est le ballet des chariots  qui commence ! On sort les caddies, on les déplie, on met les paquets  de journaux dessus et c’est parti. Oh, j’allais oublier la touche finale… le parasol.
Cette fois c’est bon. Tous les petits bonhommes en noir et  magenta partent chacun de leur côté de la gare. On se retrouvera tout à  l’heure, à 9 h, pour faire les comptes.

6 h 20.
Mon chariot est posé près de l’arrêt de tram et ne bougera plus pour les trois prochaines heures . J’ai mes bonnes chaussures, sur le point de commencer ma randonnée entre les regards des  courageux encore endormis. Jusqu’à 7 h, même les abords de la gare  sont calmes.
[instant poésie : ON] J’en profite pour apprécier la belle  présence de la lune qui ne va pas tarder à se coucher et celle du soleil  qui arrive petit à petit pour prendre le relais. [Instant poésie : OFF]

Quand 7 h 30 se profile, la grande chorégraphie des passants  débute pour de vrai .
Et après plusieurs mercredis, c’est amusant de  distinguer les différentes catégories d’individus parmi les lève-tôt.  Tout d’abord, il y a les personnes-relais et notamment cette dame qui  me demande toujours 4 ou 5 exemplaires du journal. Elle travaille à la  maison de retraite et les donnera à « ses petits vieux » (comme elle les  nomme affectueusement) qui aiment bien le lire. Et cette autre dame, qui  en prend une dizaine tous les mercredis ! On apprend à se reconnaître  au fil des semaines et on échange seulement un sourire maintenant  lorsqu’elle me dit :  « Bonjour, je vais me servir sur le chariot ! ».
Ensuite, il y a les pressés. Et parmi eux, certains cyclistes sans peur qui  tendent le bras et lâchent le guidon quelques secondes au péril de leur  vie (comment ça, on exagère ?) pour attraper le journal au vol ! Il y a  ceux qui n’en veulent pas et qui se sont levés du mauvais pied :  « Oh,  pour ce qu’il y a écrit dedans… » . Heureusement, il y a aussi ceux qui  savent dire non avec le sourire :  « Désolé, je sais pas lire ! » .
Parmi les  lève-tôt, il y a aussi des dragueurs :  « Comment résister à votre sourire ?  Vous pourriez donner n’importe quoi avec. »

Et au milieu de tout ce petit monde ,  il y a nous .
Nous qui, à force  de faire les 100 pas sur une aire relativement étroite, sommes au courant  de choses qui pourraient bien améliorer vos matins. Alors si vous êtes  gentils avec la personne cachée dans la doudoune rose, elle pourra par  exemple vous prévenir que la deuxième porte coulissante de l’entrée  ouest de la gare ne s’ouvre pas ce matin (on vous évite un nez cassé  et une honte intersidérale, gnark).
Elle vous dira aussi que ça ne sert  à rien de courir pour monter dans le tramway puisqu’il est à l’arrêt  depuis 8 minutes. Bref, ce qu’on aime nous, c’est distribuer tmv avec le  sourire et recevoir les vôtres en échange. Rien de tel pour commencer  une journée. Oh, mais il est déjà 9 h. L’heure idéale pour retourner se  coucher, parole de casquette rose !

Récit par Anaïs Andos