Chroniques culture : l’album d’Amari Natura, un nouveau mag’ rap et le dernier Springsteen

Cette semaine, on commence avec un disque bourré de soleil, celui d’Amari Natura, partie d’Amérique du Sud et désormais Tourangelle. On enchaîne avec un tout nouveau magazine 100 % rap, Mosaïque. Et on finit avec le petit kif de Bruce Springsteen !

L’ALBUM

AMARI NATURA – MUÉVETE

Le mois de novembre n’est pas franchement connu pour être le plus gai de l’année. Par chance, voilà un album qui devrait apporter une bonne grosse dose de soleil, de bonne humeur et de « caliente ». Parce qu’aux manettes de ce « Muévete », on retrouve Amari Natura, chanteuse née en Colombie, ayant grandi au Vénézuela, et qui a ramené dans ses valises (elle vit désormais à… Tours !) des compositions péchues et qui sentent bon l’Amérique du sud.

Pour se faire une idée, il faut imaginer un mélange habile entre reggaeton latino, cumbia et de trap. Un résultat qui fait du bien aux oreilles, fait bouger du popotin (le bien nommé « Danser Bonito ») et fait réellement voyager (l’ouverture « La Cumbia Brava »). Amari Natura chante dans sa langue natale et reste tout aussi mélodique lorsqu’elle se lance dans des paroles en français.

Réfugiée en France en 2017, membre de L’Atelier des artistes en exil, activiste pour l’environnement et le droit des femmes, elle raconte à travers « Muévete » sa vie, son parcours, son histoire. Un album à potentiel. Il suffit de jeter une oreille à « Cumbiamba » et son refrain qui s’ancre en tête dès la première écoute ; un véritable single dont le clip a été tourné à Tours pour un résultat (d)étonnant. À l’image de ce disque.

Aurélien Germain

> amarinatura.com et réseaux sociaux @amarinatura


LE MAG

MOSAÏQUE

Juillet 2021, tmv vous faisait part d’un petit nouveau dans le monde des médias : Mosaïque, magazine web 100 % indépendant consacré au rap, lancé par Lise et Thibaud, deux jeunes journalistes passés par l’Ecole publique de journalisme de Tours. Depuis, leur bébé a bien grandi… et pas qu’un peu, puisque le duo tente désormais l’aventure du mag’ papier.

Et c’est carton plein, puisque ce trimestriel (écoresponsable de surcroît) qui veut relancer la presse rap a écoulé tous les exemplaires de son tout premier numéro en… moins d’une heure ! Pour ne pas louper les prochains, restez donc à l’affût sur mosaiquemagazine.fr 

A.G


LE CD

BRUCE SPRINGSTEEN – ONLY THE STRONG SURVIVE

Reprendre des titres de soul et de rhythm’n’blues des années 60-70 ? C’est l’exercice qu’entreprend Bruce Springsteen ici, avec ce « Only the strong survive ». Petite récréation avant sa tournée 2023, le rockeur s’offre un petit plaisir coupable, tant son enthousiasme semble communicatif. Au total donc, quinze covers piochant dans Franck Wilson, The Temptations, ou encore The Four Tops et autres références de la Motown.

Un joli répertoire, porté par une voix rocailleuse, où la technique est mise en avant et où Springsteen semble s’éclater. À 73 ans, il reste le Boss.

A.G

Chroniques culture : Mosaïque le mag rap, un prix animaliste, le retour de Tom Morello et le plein de BD

Pour bien aborder l’été, la rédac de tmv vous présente un média 100 % rap et indépendant, le nouveau disque du guitariste de Rage Against The Machine, le vinyle du mois de Radio Campus, les résultats du Prix Maya et, bien sûr, une grosse dose de BD. Pour des vacances pleines de culture !

MEDIA

MOSAÏQUE, LE MAG RAP

C’est qu’on les avait à l’œil les loustics ! Eux, ce sont Lise Lacombe et Thibaud Hue, jeunes journalistes passés par l’École publique de journalisme de Tours (EPJT) qu’on avait connus lors d’un numéro spécial de tmv. Désormais, il faut compter sur eux avec Mosaïque, leur petit bébé. Un mag’ web 100 % indépendant, 200 % rap.

Ici, Slimka côtoie Médine ; là, on interviewe Sean, avant de dévoiler la playlist du mois ou encore de chroniquer l’album de Khali. Mosaïque fait office de véritable petite pépite pour quiconque a le rap qui coule dans ses veines. Cerise sur le gâteau : les formats longs sont légion, permettant un traitement exhaustif et passionnant des sujets et des artistes. Filez-y !
Aurélien Germain

> lnk.bio/mosaiquefr

LE EP

THE CATASTROPHISTS

Tom Morello va bien et ne s’ennuie pas du tout, merci pour lui ! Coincé comme beaucoup par la pandémie, le guitariste de Rage Against The Machine s’est acoquiné avec les Bloody Beetroots pour sortir un EP collaboratif, où les gros riffs heavy rock fréquentent les nappes électro. Alors certes, la tambouille a de quoi surprendre, mais force est de constater que le groove de sieur Morello est dévastateur (« The Devil’s infantry »). Derrière, les Pussy Riot ou encore Ana Tijoux assurent un beau mélange des genres, porté par un son lourd et une production massive. À découvrir !
A.G.

LE VINYLE DU MOIS DE RADIO CAMPUS

Pat Kalla et le Super Mojo – Hymne à la vie On connaissait Pat Kalla ambianceur funk du duo Voilaaa avec le producteur et DJ lyonnais Bruno Patchworks. Le voici qui troque la musique électro pour une orchestration caribéenne et makossa pour nous proposer cet « Hymne à la vie » bienvenu, un album pour accompagner votre été. Pat Kalla, qui a grandi avec les musiques camerounaises, reprend à son compte les rythmes makossa tout au long de cet album qui redonne le goût des pistes de danse et vous emmène dans les nuits des maquis de Douala ou Yaoundé (au Cameroun, un maquis est un restaurant populaire où l’on peut manger debout et danser). Un album où le groove très funky de Pat Kalla et le makossa se conjuguent parfaitement aux sonorités brésiliennes et caribéennes.
Sébastien
>Sorti chez Pura Vida Sounds / Heavenly Sweetness

LITTERATURE

PRIX MAYA ET CAUSE ANIMALE

Comme chaque année à Tours, le Prix Maya (premier prix littéraire animaliste de France) a récompensé des ouvrages servant la cause animale. Alors, quels sont les lauréats de cette édition 2021 ? Il s’agit de « Mama Red » (Bren McClain), sacré meilleur roman animaliste ; « Milagro – Sea Shepherd » (Guillaume Mazurage) pour la meilleure BD et « Oust, du balai » (Vincent Dhuicque) comme meilleur ouvrage. Le jury était exclusivement composé de personnalités investies dans la cause animale, à l’instar de Yolaine de La Bigne, fondatrice de l’Université d’été de l’animal, par exemple.
A.G.

L’été des BD

Commençons avec l’épatant « Mon album Platini » (Delcourt), où Sylvain Venayre et le dessinateur ex-tourangeau Christopher nous font revivre avec émotion la demi-finale France-Allemagne de 1982, entre foot et digressions sur le temps qui passe. Avec « Fausses pistes » (Grand Angle), Bruno Duhamel alterne des allers retours entre présent et passé, avec duel de Tombstone, fake news et culte des armes à feu au menu. Après le western, un très bon récit de vampires avec « Sideshow » (Soleil) : Corbeyran et Despujol nous lâchent dans une série noire aux frontières du réel. Ambiance freaks garantie !

Passionnante également, la dernière collection « Affaires d’état » (Glénat), où une pléiade d’auteurs nous plonge dans la Guerre froide et dans les coulisses du Jihad notamment. À la manoeuvre, l’excellent Philippe Richelle et des dessinateurs de talent : Penet, Wachs et Buscaglia. On finira sur la réédition d’un chef d’œuvre pionnier du roman graphique, « Stuck Rubber Baby » (Casterman) dans lequel Howard Cruse pose les bases d’un récit sensible sur la lutte des droits civiques aux États-Unis.
Hervé Bourit