Chroniques culture : l’histoire de Nivek, le plein de BD et un polar iconoclaste

On commence le voyage en Touraine avec le nouveau clip du rappeur Nivek, avant d’embarquer pour le roman singulier de Benjamin Dierstein et finir dans le royaume de la BD.

LE CLIP

NIVEK – HISTOIRE

Rarement Nivek nous aura autant touché avec une de ses chansons… Car avec « Histoire », le rappeur tourangeau vise le cœur via un titre personnel, bercé par une étrange mais douce mélancolie et un texte fort et brut (« Dire qu’à l’époque j’étais au premier rang ; puis d’moins en moins, craindre la sonnerie comme un premier round »).

Pour mieux porter ce morceau, le musicien a fait appel à Yannis Poncho de Poncho Prod’ qui signe là encore et de nouveau un clip esthétique (le grain, l’effet rétro, les plans en horizontalité des tours et des bancs), dont la colonne vertébrale est constituée par cette tonne de vidéos d’archives de la vie de Nivek.
Aurélien Germain

(Photo ouverture : Charline Adzuar)

LES BD DE LA SEMAINE

Incroyable, cette biographie de « Leonard Cohen » (éditions Casterman) signée Philippe Girard, où l’on se replonge avec délice dans la vie mouvementée du chanteur canadien ! À travers ce portrait et cette voix unique se dessinent un génie et toutes les failles d’une vie agitée.
Musique encore avec « Une Histoire du Velvet Underground » (Dargaud) : Prosperi Buri aborde la vie de ce groupe new yorkais, pierre angulaire du rock des 60s. Warhol, la Factory, les anecdotes, les engueulades, tout y passe, un vrai bonheur. Comme celui de lire « Idiss » (Rue de Sèvres) de Bernard et Malka, adaptation, au long de ces sublimes 128 pages, de l’histoire de la famille du grand avocat Robert Badinter.

En matière d’adaptation, on saluera également celle de « Peter Gynt » (Soleil), dans laquelle Antoine Carion fait des merveilles en noir et blanc. On restera dans le côté obscur avec « La Ballade de Ran » (Bamboo), superbe manga de Yûsuke Ôsawa qui livre en deux tomes une geste fabuleuse d’un héros en quête de sa propre humanité au pays des monstres de cauchemar.
Hervé Bourit

LE LIVRE

BENJAMIN DIERSTEIN – UN DERNIER BALLON POUR LA ROUTE

Hommage à la fois au western et à la France d’en bas, ce polar iconoclaste (éd. Les Arènes) se lit comme on regarderait un film d’Audiard de 2021. Car les deux branquignols à la recherche d’une petite fille disparue et qui sont au cœur du récit ont tout des protagonistes d’un de ces buddy movies aux clichés essorés jusqu’à plus soif, perdus au fin fond de banlieues crasses ou de villages fantômes. Le résultat est une improbable réussite qui confine au génie tellement le trait est vif, les dialogues savoureux et le sens du rythme imparable.
Hervé Bourit

Printemps de Bourges : ça va bouger !

Du 24 au 29 avril, le Printemps de Bourges fête sa nouvelle édition : entre grands noms et découvertes, mais aussi avec un retour en force de la région Centre sur les planches.

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De grands noms

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on l’attendait ce Printemps ! Pas la saison, non, non (nous ne ferons pas de commentaire sur la météo…), mais celui de Bourges, pour retrouver une fois de plus cette sensation de début de saison, de commencement de cette longue liste de festivals et de concerts qui va marquer l’été.
Et cette année, le Printemps de Bourges – PDB pour les intimes – a fait très fort. Toutes les sensations de l’année sont là, de Juliette Armanet aux déjantés de Shaka Ponk, en passant par Eddy de Pretto, Orelsan, Alice Merton, Lomepal ou Bigflo et Oli, mais aussi les jeunes pousses dont on va entendre parler dans les mois qui viennent comme Corinne, Therapy Taxi, L’Impératrice ou Hollydays, pour ne citer que ceux-là.

Des découvertes… et la région en force !

Il ne faut bien sûr pas oublier la marque de fabrique du Printemps de Bourges : les Inouïs, ex- « Découvertes », et leurs multiples ramifications : chanson, hip hop, électro et rock. On suivra notamment avec attention le retour de la Région Centre disparue des radars depuis quelques années avec les Orléanais d’Angle Mort & Clignotant (passés récemment au Temps Machine) et leur techno-trap délirante, mais surtout les Tourangeaux de Péroké. Loin de se répéter, Fred Guillon et Sylvain Rousselle mêlent avec un bonheur indicible les musique traditionnelles africaines entre Addis Abeda et Lagos, à une électro dansante et festive pour un résultat qui devrait enchanter le dance floor de la mythique salle du 22.

D’autres Tourangeaux ou néo Tourangeaux se glisseront dans le programme, (mais non officiel celui-ci), comme Carine Achard, les géniaux Sybernetyks, Jekyll Wood ou Bazar et Bemols.

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Hommage à Leonard Cohen

On retiendra aussi les belles surprises que nous réservent, comme chaque année, les programmateurs. Avec, notamment, une création autour de Léonard Cohen, orchestrée par le leader des cultissimes Nits, Henk Hofstede, accompagné par l’occasion de rien moins que Rover, Jeanne Added, Dom La Nena, Rosemarie de Moriarty et bien d’autres pour saluer ce grand musicien. Cette création, l’Avalanche Quartet, risque de faire grand bruit !

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Show gratuit

On notera aussi que cette année encore, sur la grande scène gratuite de la Place Séraucourt, il y aura du beau monde en concerts, comme Théo Lawrence, Kadebostany, Gaël Faure, Palatine, mais aussi trois belles propositions le dimanche 25 avril : Lady Einstein, Pti’Sam et Brimstone, le tout orchestré par l’antenne Centre du Printemps de Bourges.

Le jeune public chouchouté

On verra également et avec plaisir le retour en force des spectacles jeune public et le lancement de soirées folk dans un nouveau lieu du festival, l’Ecole du Cirque ainsi que de belles propositions de deux soirées autour du hip hop (Lomepal !) et du reggae (Soom T !) dans ce lieu étonnant qu’est la Halle au Blé.

En résumé ?

Le Printemps de Bourges, en fait, c’est de la musique à volonté, presque 24 h/24 durant 6 jours de folie ! Musique donc, mais aussi expositions, cinéma, conférences, fanfare dans les rues, podium à tous les coins de rues, concerts dans les bars, voire en appartement, dégustation de produits locaux … L’agenda risque d’exploser littéralement pour ces 42 ans du festival…

Hervé Bourit

> Renseignements, tarifs et programmation complète sur printemps-bourges. com