La Ressourcerie, une fourmilière humaine

Imaginez un lieu où chacun pourrait venir bricoler, lire ou encore coudre librement avec tout le matériel nécessaire à disposition. Un endroit où au moindre problème, il y aura toujours quelqu’un de bon conseil pour vous aider et montrer que vous êtes capable de le faire. Et bien tout cela existe à la ressourcerie de La Riche. #EPJTMV

La ressourcerie, située à La Riche, ne désemplit pas de bénévoles et de clients. Photo : Alizée Touami
La ressourcerie, située à La Riche, ne désemplit pas de bénévoles et de clients. Photo : Alizée Touami

« La ressourcerie œuvre dans le réemploi, la restauration et la réparation d’objets. » Sophie Robin, fondatrice de la boutique au printemps 2015, met de côté un téléphone mural en bakélite tout juste donné. Très prisé par les acheteurs, il sera transformé en luminaire après un long débat entre les bénévoles (qui se nomment valoristes) sur son avenir. La discussion fait la force, elle intervient aussi pour fixer les prix des objets vendus à la boutique. « Les dons ne sont pas anonymes. Nous prenons le nom des donneurs car nous souhaitons qu’ils nous racontent l’histoire de leur objet ».

L’association La ressourcerie La Charpentière a vu le jour en 2014, avant le lancement du magasin. Elle porte en elle l’éducation populaire, notamment avec les habitants du quartier. « Les 378 adhérents viennent de toute la Touraine, affirme Sophie Robin. L’association compte aussi quatre salariés en CDI, un service civique et souvent des stagiaires. » Un détail mais pas des moindres, l’adhésion est à prix libre, comme les livres vendus.

Des grafitis, des bacs de compostage, l'extérieur de la ressourceriez est aussi atypique que l'association. Photo : Alizée Touami
Des grafitis, des bacs de compostage, l’extérieur de la ressourceriez est aussi atypique que l’association. Photo : Alizée Touami.

Le lien social, avant tout

 Blanc, froid et industriel, l’extérieur du bâtiment de la rue Marcel Dassault à La Riche ne dit rien de l’intérieur coloré et vivant. Des graffitis, réalisés en chantier participatif, ornent l’entrée de la ressourcerie. Un composteur et des bacs potagers pour les habitants forment une petite cour. La boutique côtoie les ateliers. L’espace est restreint mais tout est rangé. « Nous vendons des objets en ligne, aux enchères sur ebay ou des meubles encombrants sur Le bon coin », explique une adhérente. Une fois par mois, un grand déstockage est organisé pour éviter que les objets ne s’entassent.

Située à proximité de deux quartiers populaires, à la limite de Tours et de la Riche, non loin de la faculté de médecine et de la voie rapide, la ressourcerie est un lieu de brassage social. « Ici les valoristes viennent de tous les milieux et de tous les horizons professionnels.», indique Sophie Robin.

L’une des forces de la ressourcerie se trouve dans l’entraide. Si tous les outils sont mis à disposition, la technique, elle, s’apprend grâce aux conseils de chacun.  « Ici, il y aura toujours quelqu’un pour vous aider », confie … en service civique à La Charpentière depuis octobre.

Comme dans une fourmilière, les bénévoles s’activent. Chacun connaît son rôle. Sur les pancartes colorées, il est inscrit : « Des ateliers outillés et équipés par et pour les habitants. » Avec l’aide de partenaires comme le Conseil régional ou des entreprises, la Charpentière a pu se doter d’outils. « Nous sommes en plein dans l’économie de la fonctionnalité, un objet sert à plusieurs personnes », se réjouit la fondatrice.

Les bénévoles peuvent réparer eux-mêmes leurs objets ou venir en restaurer. « Ils n’ont pas toujours la possibilité de faire du bruit chez eux et ne disposent ni de la place ni des outils nécessaires », confie Sophie. Elle aime observer ce petit monde s’activer, à côté de la mascotte Charp. « Ce singe représente la malice et les savoirs faire », glisse-t-elle.

Ponctuels ou réguliers, les ateliers font l’âme de la ressourcerie. Toutes sortes de fabrications y sont réalisées, de la confection d’instrument de musique au relooking de meubles. D’une année sur l’autre, le projet grimpe d’un étage dans le bâtiment et s’aménage au fur et à mesure.  Alors que les ateliers bricolage ont fait leur place au rez-de-chaussée, la couture et l’électronique se tiennent en haut de l’escalier en bois. Avec un premier niveau saturé, le deuxième étage permet le stockage. Le dernier étage est loué à deux artisanes.

"Nom de la dame" profite de l'atelier relooking de meuble pour donner une seconde vie a un plateau. Photo : Alizée Touami.
Une bénévole profite de l’atelier relooking de meuble pour donner une seconde vie a un plateau. Photo : Alizée Touami.

 Lutte contre les déchets et l’obsolescence programmée

Les donneurs se sont multipliés très vite mais la ressourcerie s’est mise à trier. « Parfois, on nous prend pour une déchetterie ou on nous apporte des objets dégueulasses… » peste la fondatrice. La remise en circulation des objets destinés à être jetés est constamment travaillée. « Malheureusement, c’est rien comparé à la quantité de déchets », déplore Sophie.

Les biens détournés, restaurés ou réparés nécessitent un travail de longue haleine. Une part des dons doit être jetée lorsque l’intervention est impossible. La ressourcerie s’emploie dans le recyclage. Dans un coin exigu, Sophie Robin pointe les matières recyclées. « Nous recyclons le métal et le papier mais nous cherchons une solution pour le plastique car c’est plus compliqué. »

Le développement incessant de la ressourcerie ne tient pas qu’à l’énergie de ses acteurs. « Les financeurs comme les pouvoirs publics ou les entreprises sont essentiels », souligne Sophie Robin. Avec la naissance d’autres ressourceries, la grande ambition de la fondatrice de la Charpentière est de créer un circuit touristique entre celles-ci. « Nous ne sommes toutefois pas prêts de concurrencer le vin ou les châteaux » sourit-elle.

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La ressourcerie la Charpentière, 2 bis, rue Marcel Dassault, La Riche. Ouvert les mercredis, vendredis et samedis après-midi. Téléphone : 09 51 04 54 19.

 Valériane Gouban et Charles Lemercier

Bienvenue en Terres du Son

Du 7 au 9 juillet, Terres du Son revient à Monts. Petit guide pratique pour tout savoir (ou presque) du festival !

(Photo Maxime Hillairaud)
(Photo Maxime Hillairaud)

TROIS QUESTIONS (OU PEUT-ÊTRE QUATRE) À CAROLINE, RESPONSABLE DE LA COMMISSION DÉVELOPPEMENT DURABLE.

On a entendu parler d’un projet à vélo pour aller à Terres du Son…
Oui, le dispositif Pédalons jusqu’à Terres du Son a pour but de sensibiliser les gens. Le parcours vélo démarre de la gare de Tours, pour 20 km, jusqu’au domaine de Candé. Les personnes sont accompagnées du point A au point B avec des étapes, notamment à la Gloriette où des concerts et des ateliers sont organisés.

La gabare, la monnaie locale tourangelle, sera de la partie à Terres du Son ?
On soutient cette monnaie locale. Cette année, on a instauré le paiement en gabare dans l’Ecovillage (NDLR : ouvert à tous). On a des accords avec les producteurs et artisans qui seront sur place. Pratiquement tous adhèrent au projet.

Et comment ça se passe sur le camping pour les déchets ? affiche
C’est aujourd’hui la base : on demande aux festivaliers de mettre leurs déchets dans des poubelles et de trier. À leur arrivée, on leur donne un sac jaune et un sac noir. Une plate forme de re-tri sera également sur place, gérée par Tri 37, une entreprise partenaire. Elle se charge de récupérer les déchets déposés par les festivaliers au point de tri dans le camping. Le but est d’étendre ce système à d’autres événements dans la région.

Terres du Son porte un réel intérêt au développement durable. Pourquoi ?
Les fondateurs avaient déjà cette volonté dès la création du festival. On souhaite montrer les valeurs que l’on porte. Des valeurs que nous essayons de partager dans l’équipe de bénévoles. L’objectif pour nous, est de diminuer l’impact sur l’environnement, valoriser la culture, sensibiliser les festivaliers et innover. Et on a encore plein de choses à faire !

TROIS QUESTIONS SUR LES BÉNÉVOLES, À PAULINE,
RESPONSABLE COMMUNICATION.

Comment se déroule le recrutement des bénévoles ?
Une grande partie des bénévoles revient d’une année sur l’autre. Il sont répartis sur une trentaine de commissions. Pour candidater, ça se passe sur le site internet. Le bénévole peut exposer ses envies en effectuant un classement des commissions auxquelles il aimerait participer. Les responsables prennent ensuite contact avec lui. Si tout le monde est toujours d’accord et que le bénévole est disponible, il rentre dans la commission.

Combien de bénévoles compte Terres du Son ?
Cette année, on compte 1 000 bénévoles sur l’ensemble du domaine. La plus petite commission a besoin d’environ 10 bénévoles, la plus grosse, aux bars, a besoin de 70 personnes. Chaque responsable de commission recrute en fonction des besoins.

C’est quoi être bénévole à Terres du Son ?
Quand un bénévole arrive, il est pris en charge, on l’oriente et on lui offre un package : t-shirt, goodies… Pendant le festival, il a accès à un coin détente mais aussi à la restauration. Un camping et un parking sont dédiés à l’ensemble des bénévoles. Il peut aussi profiter de ses soirées : des roulements entre bénévoles sont prévus pour que chacun puisse se restaurer et se reposer.

DES ARTISTES RÉGIONAUX

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FKJ

La programmation de Terres du son est composée à 70 % de groupes régionaux. Sur les scènes de l’Ecovillage, la totalité des artistes vient du coin. Idem sur la scène Propulson’, installée dans l’enceinte du site. Sous le Chapit’Ô, on retrouve le rock-folk du Tourangeau-Nantais Eddy Kaiser. Son concert se déroule le samedi 8 juillet à 15 h 30. On retrouve aussi les Tourangeaux du groupe Maze. Électro et techno au programme le dernier jour du festival, à 1 h 15. Petite fierté pour Terres du son : le jeune musicien électro FKJ est présent le vendredi soir. Il a acquis une notoriété et mixe aujourd’hui sur les scènes du monde entier. Et évidemment, c’est un Tourangeau.

UNE BELLE PROG’

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Petit Biscuit

« Terres du Son a l’envie de faire découvrir une multitude de musiques et d’artistes ». La programmation de cette édition est très riche et éclectique avec des artistes reconnus en France et à l’international. On peut citer quelques grands noms, dont Imany et Petit Biscuit qu’on entend beaucoup à la radio. Mais n’oublions pas Morcheeba, MØME, Gojira, Birdy Nam Nam ou encore Tété.

FLASH BACK

Mais au fait ça vient d’où Terres du son ? Le festival est né en 2005. C’est un groupe d’amis qui s’est lancé dans cette aventure musicale. Au départ, le festival se déroulait au parc des expositions de Tours, pour ensuite se déplacer à La Ville-aux-Dames. Depuis 2008, c’est à Monts, au domaine de Candé, qu’il a lieu. Terres du Son a réussi à faire venir de nombreuses têtes d’affiche, mais n’oublie surtout pas de soutenir les groupes locaux. Le festival a su conquérir, d’années en années, le public, passant de 25 000 festivaliers en 2010 au double en 2015.

1,8 MILLION

C’est le budget de cette 13e édition de Terres du son. Le festival s’autofinance à 80 %.

(Photo Maxime Hillairaud)
(Photo Maxime Hillairaud)

INFOS PRATIQUES

Avant de partir, le festivalier doit détenir toutes les informations nécessaires pour passer un week-end au top. Tmv a décidé de vous faire un petit récap’ des informations pratiques avant de partir à l’aventure !
COMMENT JE VAIS Y ALLER ?
Avant de profiter des concerts, beh, faut pouvoir se rendre au domaine de Candé. Plusieurs dispositifs sont mis en place pour débarquer sereinement. Fil Vert propose une ligne gratuite direction le festival. Si vous préférez le train, pas de souci. Pour seulement 4 petits euros (aller et retour) vous pouvez partir de toutes les gares de la région vers Tours ou Monts (à condition d’avoir votre pass Terres du Son, bien sûr). Question horaires, courez sur le site TER Région Centre. Évidemment, vous pouvez aussi vous y rendre en voiture. Le parking sur place est gratuit. La com’ Terres du Son s’est permise une petite vanne qu’on aime bien : « Attention nouveauté ! Cette année venez vivre l’expérience magique et féerique de Terres du son avec vos dragons ! » Donc oui, si vous avez un dragon domestique vous pouvez venir avec. Relax. « Une équipe de pompiers expérimentée sera là pour encadrer les départs de feu involontaires ».

OÙ EST-CE QUE JE VAIS FAIRE UN GROS DODO ?
(OU PAS) Qui dit festoche, dit camping. Il est gratuit pour tous ceux qui possèdent un pass pour le festival (de 1 à 3 jours). Il est interdit aux mineurs non accompagnés. Une taxe collaborative est mise en place pour cette édition. Il suffit de donner trois bouchons plastiques à l’association Les P’tits Bouchons. Dernier mot : le camping ouvre à 10 h le vendredi et ferme le lundi à 12 h (n’oubliez pas vos tentes dans le champ, on se retrouve toujours bête). Si vous vous voulez éviter la super grosse ambiance du camping du festoche, vous pouvez aussi loger dans des hôtels ou les campings aux alentours.

ET COMMENT JE CONSOMME SUR PLACE ?
Tous les festivals passent à de nouveaux dispositifs de paiement sur leurs sites : ce sont des cartes spéciales festivals. À Terres du Son, on appelle ça la carte K7. Ne perdez plus vos quelques pièces dans la boue, dans les toilettes ou au camping : la carte est un moyen beaucoup plus pratique et rapide. Avec, vous pouvez consommer au bar, à la restauration ou encore au merchandising. Pour l’alimenter c’est plutôt simple. Soit vous décidez de le faire avant d’arriver au domaine de Candé sur le site internet du festival. La carte ne vous sera, par contre, donnée que le Jour J. Vous pouvez aussi recharger la carte K7 sur place aux guichets mis à disposition sur le site.
Essentiel : télécharger l’application Terres du son. Elle vous permettra d’avoir toutes sortes d’informations mais aussi, du coup, de pouvoir recharger (mais aussi voir si vous n’avez pas trop dépensé), directement votre carte depuis votre smartphone. Si vous voyez trop gros pendant le festival, don’t worry, vous pouvez récupérer l’argent non dépensé sur le site de Terres du Son après le festival. Ou alors, vous êtes quelqu’un de trop top et vous laissez l’argent à l’asso. À vous de choisir.

SI J’AI TOUJOURS PAS MES BILLETS ET QUE JE SUIS EN PANIQUE
Il reste des pass pour les trois jours. Mais dépêchez- vous quand même ! Le pass 3 jours est à 68 € en tarif réduit, 72 € plein tarif. Le pass 1 jour (vendredi ou samedi ou dimanche) coûte 29 € en tarif réduit, 33 € plein tarif. Go go go !

> Pour toutes démarches ou informations complémentaires : Terresduson.com

Par Philippine David