L’exposition : Olivier Debré, architecte

Retour aux sources de l’œuvre d’Olivier Debré, avec cette exposition collective, Étendue, corps, espace, au CCCOD jusqu’au 28 mars.

Il fallait bien une exposition collective pour figurer l’importance de l’architecture dans le travail et l’œuvre d’Olivier Debré. « Il y a une quantité incalculable de carnets de croquis, de calques qui ont trait à des projets d’architecture réalisés ou non, explique Marine Rochard, chargée d’exposition. Nous en avons mis un petit échantillon en ouverture de l’exposition. C’était pour planter le décor et servir de point de départ à notre exposition. »

Car, si l’artiste est évidemment d’abord connu pour ses toiles et ses sculptures, c’est bien en architecture qu’il s’est d’abord inscrit à l’Ecole des Beaux-Arts, en 1937, avant de se tourner vers la peinture au sortir de la guerre.

La résonance entre l’art et l’architecture

L’objet de cette exposition qui occupe la galerie blanche, à l’étage du CCCOD, est donc de montrer, dans les œuvres d’artistes contemporains, cette résonance entre l’art et l’architecture qui était omniprésente chez Olivier Debré et qui perdure aujourd’hui.

Les artistes réunis sont américain, français, allemand ou espagnol, ils utilisent des matériaux et suivent des démarches bien différentes. Cela donne à cette exposition un aspect « cabinet de curiosité » très plaisant.

Naturellement, la visite est également l’occasion de revoir, dans la nef, l’envoûtant Scalaire de Vivien Roubaud. On peut se perdre des heures dans la contemplation de cette toile qui flotte dans l’air au gré de ses mouvements. À ne pas rater non plus, dans la galerie noire, Odysées, de Marie-Anita gaube, des grands formats peints, qui vous plongent dans un imaginaire coloré et délicieusement naïf.
M.P.


> CCCOD, jardin François 1er. Tram Porte de Loire. Tarifs : 7 € (réduit : 4 €). Gratuit pour les moins de 18 ans. Ouvert du mercredi au dimanche, de 11 h à 18 h et le samedi jusqu’à 19 h.

 

Aurélie Gandit : l’art dansé

Aurélie Gandit a l’art dans la peau. Pour allier ses deux passions, l’histoire de l’art et la danse, l’artiste nancéenne crée des visites guidées chorégraphiées dans les musées et les centres d’art contemporain. Mi-juin, elle va danser sur « Les Nymphéas d’Olivier Debré » dans la galerie blanche du CCCOD.

© Matthieu Rousseau
© Matthieu Rousseau

BIO

Originaire de Nancy, elle vient de fêter ses 40 printemps, dont 36 de danse classique et contemporaine. Après une formation en histoire de l’art, elle a travaillé dans des musées et centres d’art contemporain. Mais sa première passion la rattrape : elle démissionne pour suivre une formation de deux ans dans la danse. Un jour, une idée émerge : « Pourquoi ne danserais-je pas ce que je raconte lors mes visites guidées au musée ? » Ainsi naît son concept de visite dansée.

CITATION

« L’art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art. » Cette citation de Robert Filliou touche particulièrement Aurélie Gandit : « Les œuvres d’Olivier Debré se rattachent à la Loire et évoquent la puissance de la nature. Elles me font revenir à la nature. Chaque jour, lors de mes résidences au CCCOD, je vais sur les bords de Loire. L’art ouvre

le regard et l’attention sur la vie, qui se passe à l’extérieur du musée. »

VISITE DANSÉE

« Parfois je raconte comment j’interprète l’oeuvre ou ce qu’en disent les critiques, parfois je danse, parfois je fais les deux en même temps. Sans plateau, ni musique, ni jeu de lumière, je partage le même espace que le spectateur. Je ne danse pas les oeuvres, mais le discours sur les oeuvres. C’est un aller-retour perpétuel entre le corps et l’esprit : comment le corps ouvre le regard sur l’oeuvre ? Comment la réflexion et le discours nourrissent la danse ? »

COMPAGNIE

Elle crée la compagnie La Brèche en 2007 à Nancy. Son objectif : développer des projets chorégraphiques dans les musées et sur scène. Aurélie Gandit tisse des liens entre arts visuels, texte et danse. Parmi ses créations phares, des visites dansées au centre Pompidou de Metz et au musée des Beaux-Arts de Nancy.

OLIVIER DEBRÉ

« Je suis très impressionnée par l’exposition “ Les Nymphéas d’Olivier Debré» ” qui occupe la galerie blanche du CCCOD. La taille et la qualité des peintures permettent une immersion totale du corps physique et mental. Ces oeuvres abstraites, avec une référence sensible et subtile à la nature, invitent à la contemplation. Olivier Debré vivait l’art comme une expérience : il s’émerveillait face à la puissance du fleuve ou l’apparition d’un rayon de soleil. »

TOURS D’HORIZONS

Rendez-vous pour 4 visites dansées dans le cadre du festival de danse Tours d’horizons organisé du 5 au 16 juin par le Centre chorégraphique national de Tours (CCNT).
Jeudi 14 juin à 10 h 30, vendredi 15 juin à 19 h et samedi 16 juin à à 10 h 30 et 19 h au CCCOD. Paysages de la sensation.
Une visite dansée au Centre de création contemporaine Olivier Debré. Par Aurélie Gandit de la compagnie La Brèche (Nancy). Durée : 50 min. Tarif unique : 8 €. Réservation vivement conseillée auprès du CCNT.

Le CCC OD : objectif atteint

Le CCC OD, Centre de création contemporaine Olivier-Debré, a fêté ses un an. Et le bilan est plus que positif !

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Joyeux anniversaire ! Le Centre de création contemporaine Olivier-Debré a fêté ses un an.
Inauguré le 10 mars 2017, le CCC OD a annoncé avoir accueilli 102 000 personnes, dépassant donc son objectif de fréquentation de 100 000 visiteurs. Près de 53 % d’entre eux viennent d’Indre-et-Loire et de nombreux Parisiens ont aussi découvert le CCC OD (15 %).

De quoi réjouir Alain Julien-Laferrière, le directeur, qui estime « que le pari est gagné » après un an d’activité.
Autre fierté pour lui, celle d’avoir vu un public se rajeunir considérablement : 40 % des visiteurs du Centre sont des « gratuits », des scolaires ou moins de 18 ans.

Conscient que l’effet nouveauté a pleinement joué, Alain Julien- Laferrière ne semble pas redouter une éventuelle perte de fréquentation de 20 % sur la deuxième année. Prochains objectifs ? « Améliorer la signalétique en ville, développer des programmes de formation avec la fac de médecine », porter des artistes dans des échanges internationaux et bien sûr, continuer les belles expos…

Le Café contemporain : manger au CCC OD

Si vous n’avez toujours pas entendu parler du CCC OD, vous vivez peut-être dans une grotte. Il n’empêche que les réfractaires à l’art contemporain pourront tout de même y aller… pour manger. On a testé le restaurant du CCC OD !

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Bon, déjà, déjeuner au Café contemporain, c’est le bon plan pour pouvoir dire à tout le monde que vous êtes allé au CCC OD alors que vous n’avez pas encore pris le temps d’aller voir les expos (ce qui est bien dommage, hein, ne nous faites pas dire ce qu’on a pas dit…). Ben oui, puisque c’est le resto du lieu, en accès libre et ouvert aux heures d’ouverture du Centre (le premier qui dit musée, il est privé de dessert).
Du coup, on ne s’attarde pas sur le cadre : c’est beau, c’est classe, c’est design et en plus, c’est cocoon.

Le café-resto comporte deux salles, une très lumineuse juste en entrant à droite et une autre, plus cosy, vers la gauche dont une des ouvertures donne sur la nef et ses expos monumentales. Coup d’oeil obligatoire. « Notre métier, avant, explique Julie, qui gère le lieu avec Thomas, c’était Table d’hôtes itinérante. » Comme on lève un sourcil interrogateur, elle détaille : « On arrivait dans un endroit avec tout notre matériel et toute notre déco et on s’installait ».

Et c’est exactement ce qu’ils ont fait au CCC OD, avec bonheur, il faut bien le reconnaître. À la dégustation, une évidence s’impose : le bon plan, il est surtout pour vos papilles. C’est frais, c’est bon, c’est inventif, moderne et sans chichi. Chaque jour, un plat de viande, un de poisson, des salades et des super sandwichs bons-comme là-bas-dis. Nous, on a opté pour le Poke Bowl. Eh oui, c’est la nouvelle food-tendance et elle nous vient de Hawaï, paraît-il. C’est une sorte de salade avec du quinoa, du poisson et tout plein de saveurs super fraîches. Pour finir, un petit cheesecake au cumbawa vraiment très agréable.

Ce qui ne gâche rien, Julie et Thomas proposent un choix de vins au verre très bien vu, notamment en nectars régionaux. Le Café contemporain, pour cassecroûter chic et décontracté, c’est The nouvelle place to be en ville…

> Le café contemporain, à l’étage du CCC OD, en accès libre, aux heures d’ouverture.

Poussez les portes du CCC OD

Et si on poussait les portes du CCCOD ? Mais si, vous savez, le Centre de création contemporaine Olivier Debré. Tmv y a fait un petit tour, pour vous montrer l’envers du décor.

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On préfère vous prévenir : vous allez en entendre parler. Et c’est normal. L’ouverture du CCC OD à Tours, c’est un événement de la dimension de la construction du Vinci ou de l’arrivée du TGV pour vous situer la chose. Mais c’est quoi, au juste, le CCC OD ? Eh bien, c’est un peu comme si le CCC de la rue Marcel- Tribut avait avalé un tonneau de potion magique pour devenir le plus grand Centre de création contemporaine de France. Rien que ça. 4 500 m2 dont près de 2 000 m2 de salles d’expos qui permettent de tout faire, de tout exposer, de tout oser. Cette semaine, l’équipe du CCC OD entre dans ses locaux. Alors, nous, on y est allés juste avant, jeter un petit œil. On vous fait visiter ? Effet « whaou » garanti !

>>> Pour tout savoir du CCC OD, côté chiffres et dates, cliquez ICI <<<

Elle court tout autour du nouveau bâtiment, la galerie de verre. Toute la construction semble reposer sur elle, mais il n’en est rien. Les prodiges de l’architecture font que tout le poids est réparti vers le haut. Le soir venu, la galerie s’éclaire et le cube de pierre semble flotter dans la nuit.

Associer l’ancien bâtiment avec une construction moderne, c’était tout le défi proposé aux architectes portugais. Minéralité, solidité et fluidité, le bâtiment, de l’extérieur, ne dévoile pas tous ses secrets.

C’est par cet escalier que les visiteurs accéderont à l’étage.
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La Nef, une salle de onze mètres de hauteur qui permet d’exposer les œuvres les plus monumentales. Ouverte sur l’extérieur, elle permettra aux Tourangeaux d’entrevoir, par les immenses baies vitrées, une partie des œuvres présentées.
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Nous sommes ici dans la « salle noire ». Située au rez-de-chaussée, juste en face de la nef, elle est conçue pour permettre un noir absolu. On pourra y exposer des œuvres multimédia, de la vidéo, des créations qui travaillent sur la lumière.
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CA VEUT DIRE QUOI CCC OD ?

OD, ce sont simplement les initiales du peintre Olivier Debré, dont la famille est profondément liée à la Touraine. Toute sa vie, le peintre a magnifié les couleurs et le mystère de la Loire. Les cinq plus grands tableaux qui avaient été réalisés en 1991 pour les cimaises du CCC ont fait l’objet d’une donation à Tour(s)Plus. À cela s’ajoutent une sélection de 150 œuvres graphiques (dessins…) et le prêt permanent de 140 tableaux. C’est dans cette « Salle blanche » que les oeuvres d’Olivier Debré seront exposées. Mais le lieu n’a pas vocation à être un musée Olivier Debré. C’est un Centre de création ouvert aux artistes contemporains du monde entier.

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Légendes : Matthieu Pays
Photos : Christophe Kibleur

L’expo de la semaine : Aires Mateus

Les architectes portugais du futur Centre de création contemporaine Olivier-Debré investissent le CCC rue Marcel-Tribut. Visite guidée.

(Photo tmv)
(Photo tmv)

Aux murs ,le nouveau nom est déjà installé. Il faut désormais dire CCCOD. Atmosphère de fin d’époque, le Centre de création contemporaine entame sa mue. Le CCC de la rue Marcel-Tribut vit ses derniers mois, ses dernières expos, avant son déménagement en 2016 en haut de la rue Nationale. Il s’agit justement de cela.

À quoi ressemblera le futur musée ? Première réponse à l’entrée, sous la forme d’une grande maquette grise en polystyrène. Coupé en deux, le Centre de création contemporaine Olivier-Debré offre ses entrailles à la curiosité du visiteur. Pour mieux éprouver les volumes, la lumière. À l’origine du musée, deux stars de l’architecture contemporaine européenne : les Portugais Francisco et Manuel Mateus. Dominance de blanc et de matière lisse, les deux architectes présentent également 60 maquettes. 60 projets d’architecture que le cabinet Aires Mateus a fait sortir de terre ces 15 dernières années. 60 miniatures qui ont modelé sa réputation d’acteur majeur de l’architecture actuelle. Minuscule, à l’échelle 1:200, ces bâtiments tiennent pratiquement tous dans la paume d’une main.
Objets plastiques témoins d’une créativité architecturale, d’une ligne, d’une pensée, ces bâtiments miniatures reposent sur de grandes planches en bois brut. Au mur, des plans de coupe, de face, des vues aériennes sans légende, sans contexte, soulignent cette volonté de s’affranchir d’explications pompeuses. C’est justement l’attrait de cette exposition : pouvoir se plonger dans les projets d’Aires Mateus sans forcément s’alourdir de concepts architecturaux. Juste éprouver. Les oeuvres se transforment en sculptures immaculées. Abstraction, Francisco et Manuel Mateus pensent avant tout aux vides, aux creux, aux trous. Leurs bâtiments ressemblent à des blocs de pierre évidés. Aires Mateus imprime à chaque construction une identité forte, comme une emprunte indélébile, sans pour autant s’affranchir du territoire dans lequel il s’élève. Le Centre de création contemporaine Olivier-Debré fera désormais partie de cette lignée, comme un signal fort qui coïnciderait avec l’ambition tourangelle.

EN BREF
PRATIQUE
Le CCCOD (son nouveau nom) n’a pas encore bougé, il est toujours au 55 rue Marcel-Tribut (quartier Velpeau). Il est ouvert du mercredi au dimanche, de 14 h à 18 h, sauf le 1er mai. Entrée gratuite.

ATELIER
Les architectes d’Aires Mateus ont imaginé pour vous un atelier construction. Vous serez amenés à construire vous-même (en maquette papier, hein ?) votre Centre contemporain Olivier Debré. Une fois assemblé, vous aurez un bel aperçu du futur bâtiment (vous pourrez même mettre la tête dedans il paraît). Le 16 mai prochain pendant la Nuit des musées, de 18 h à minuit. Gratuit.

LE FUTUR MUSÉE
Le Centre de création contemporaine Olivier-Debré ouvrira ses portes l’année prochaine et disposera d’une surface de 4 500 m2. En gros, il y a aura quatre lieux d’exposition : la nef pour les grandes installations, la galerie noire pour des expos temporaires, les petites galeries pour des oeuvres graphique et la galerie des abstraits où sera présentée l’oeuvre d’Olivier Debré et des formes de l’abstraction.