Je me suis fait… cryothérapiser !

Trois minutes dans un caisson à – 140°C, ça vous dit ? On a testé l’expérience à Tours et libéré nos endorphines, pour se sentir bieeeen…

« Je vais me faire cryothérapiser ! »

À l’énoncé de cette phrase, mes collègues et mes amis voyaient surtout le potentiel « pique-toi-la-honte » des photos que j’allais ramener de moi. La cryothérapie, c’est le traitement par le froid dans un gros caisson. Une douzaine de centres en France et un seul dans notre région : Cryo-one, à Tours. L’idée vient de Jérémy Ouanna, Tourangeau d’origine, qui m’accueille ce jour-là avec un sourire qui file déjà la patate. À 34 ans, l’homme, plusieurs fois champion en boxe française et anglaise, est aussi passé par la case pompiers de Paris. De quoi 1) rassurer en cas de pépin de santé ; 2) ne pas écrire d’article qui pourrait le vexer (gentil boxeur, gentil).

DSK avec des Crocs®

Jérémy, rejoint par Coralie, récupère la fiche médicale remplie par mon médecin. À 28 ans, je n’ai ni pacemaker, ni asthme, ni antécédent cardio-vasculaire. Ma pression artérielle est OK (Jérémy la vérifie). Je peux donc offrir mon corps d’Apollon (non, je rigole) à Mme Cryothérapie.
Une fois en maillot de bain, j’enfile les gants et chaussettes obligatoires. Au top du style, je n’oublie pas les Crocs® que l’on m’a donnés. Je ressemble à un touriste allemand. Il est l’heure d’enlever mon peignoir — mon côté DSK – et pénétrer dans THE machine. Murs blancs, tableaux de l’artiste Xav, gentillesse des hôtes : tout est fait pour déstresser.

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Posey, à me faire cryothérapisey

– 156°C !

Jérémy est hyper à l’écoute et attentif. Me demande si j’ai des douleurs après mon running (je ne fais pas que boire de la bière, je cours aussi). Ma tête est à l’extérieur du caisson, mais mon corps tout entier baigne dans la fumée d’azote. GNIH ! La température chute ! L’écran indique – 130 puis – 140°C. Je ressens de légers picotements. Mais c’est très agréable. Le froid enveloppe mon corps, mes muscles se relâchent. En fait, je ne me sens même plus. L’impression de flotter. Un air glacé chatouille mes narines. Des frissons me parcourent, mais il ne fait pas si froid. « C’est parce qu’il n’y a aucune humidité, contrairement à l’extérieur », souligne Jérémy.
J’en suis à 2 minutes. La température baisse à – 156°C. Je repense au SMS de mon père, la veille, qui me disait « protège bien la zigounette haha » (oui, mon papa est très bienveillant). Mince, – 150°C, c’est pire que sortir de l’eau de la piscine, non ? (spoiler : en fait non, même pas ! Ouf)

Pas qu’aux sportifs

3 minutes ! Je ressors. Mes poils ont quadruplé de taille et sont tout blancs. En enfilant de nouveau le peignoir, les sensations sont décuplées. Je me sens détendu comme jamais. « Tes jambes vont paraître plus légères quand tu iras courir. » Mais pas de méprise : la cryo est loin de n’être destinée qu’aux sportifs. Surtout pas ! « Je reçois beaucoup de clients qui ont entre 40 et 50 ans. Certains ont de l’arthrose et ça leur fait vraiment du bien. » Les intéressé(e)s viennent aussi lors de douleurs musculaires, de problèmes de peau (eczéma, psoriasis) ou encore d’insomnies. « La cryothérapie élimine les toxines. »
Pour remettre le corps en route, je monte sur le vélo d’intérieur. Toujours zen, quel pied. Seule ma tension a augmenté d’un poil. Rien de plus normal après une séance. En sortant, je me prends une bourrasque de vent et la pluie. Fait froid ! Je jette un oeil à la température extérieure : 8°C. Pfeuh, p’tit joueur.

Coralie et Jérémy, de Cryo-One, deux hôtes adorables.
Coralie et Jérémy, de Cryo-One, deux hôtes chaleureux.

> 156 rue Giraudeau à Tours. cryo-one.fr ou sur Facebook. Réservations au 06 19 24 39 35.
> Tarifs : 39 € la séance (35 € pour un sportif licencié). 32 €/personne pour une séance en duo.
> Possibilité d’analyses corporelles et coaching sportif + salle de boxe. Comités d’entreprise bienvenus.

Jeune sur le ring

Joué-lès-Tours accueille la « Fête de la boxe ». Une occasion de remettre des gamins en selle, par le sport.

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La sueur dégouline de son front. Il enlève ses gants, encore essoufflé. « Ici, j’ai toujours le sourire. Franchement, c’est plus qu’un sport ». Karim, 19 ans, a déjà six ans de boxe derrière lui. Il a découvert au club du Morier une discipline qu’il « n’est pas prêt de lâcher ». Malik Mesbah l’observe d’un oeil bienveillant. Le vice-président du Comité départemental 37 de boxe anglaise (CD 37) compte attirer des jeunes vers son sport le 8 juin prochain, avec la « Fête de la boxe », une demi-journée d’initiation organisée à Joué-lès-Tours. À ses côtés, Wilfried Triolet, entraîneur à Monts et membre du CB 37, confirme. « On veut montrer la boxe sous tous ses traits et que les plus petits se fassent plaisir ».
La trentaine de sportifs enchaîne les exercices. Cordes à sauter, séances d’abdos. Le jeu de jambes est vif et leurs petits pas résonnent sur le sol du gymnase du Morier. Des cris d’épuisement parfois. Jafar, 14 ans, a le visage rougi par l’effort. « J’avais besoin de me défouler et la boxe est un excellent moyen », explique-t-il. Se calmer, évacuer le quotidien. Les mots reviennent dans la bouche de tous. « Quand j’ai commencé, il fallait que je me canalise, comme eux », continue Malik Mesbah.
Il voit aussi dans la boxe des vertus éducatives. « Les entraîneurs ne sont pas là seulement sur le plan sportif. On joue parfois les psychologues, les grands frères, Pôle Emploi », abonde-t-il, derrière sa carrure imposante. Avec l’idée, en filigrane, de faire de la découverte du sport une étape clé dans l’avenir de certains gamins.
Il raconte les histoires. Celle du grand frère qui pousse le petit à venir toutes les semaines à l’entraînement. « La boxe donne un cadre pour la vie de tous les jours. Elle évite de faire des conneries », glisse Karim. Son pote Jafar, la mine timide, dit avoir appris « le respect ». Sur le côté, Malik Mesbah se marre en entendant ses poulains. De sa voix grave, le grand gaillard prend du recul et conclut : « ils arrivent avec leurs rêves de Tyson et compagnie. Une image donnée par les médias. Mais ils voient autre chose ici. Ils grandissent avec nous et avec cette discipline ».
Guillaume Vénétitay


C’EST QUOI ?
La Fête de la boxe (sous-titrée « Faites de la boxe » est organisée par le Comité départemental de boxe anglaise (CD 37). Cela se passe devant le Super U (boulevard des Bretonnières) de Joué-lès-Tours, le 8 juin, de 14 h à 18 h. Il y aura un ring gonflable, des explications d’entraîneurs. Et bien sûr, à boire et à manger pour se restaurer après les combats. En cas de pluie, le rendezvous est fixé au gymnase du Morier.
PAS DE COUP
L’initiation sera effectuée par de la boxe éducative, c’est-àdire que les coups sont seulement portés et non donnés. Aucun risque pour votre bambin de revenir avec une blessure !
LA BOXE ANGLAISE
Les enfants seront initiés à la boxe anglaise, réputée comme la plus noble. Elle date du XVIIIe siècle. Seuls les poings sont utilisés pour porter des coups à l’adversaire, au visage ou au buste.
UN CHAMPION
Le Tourangeau Jérémy Ouanna est champion de France des lourds-légers. Il s’est initié à la boxe anglaise au club du Morier. « C’est le courage incarné. Il a enquillé des séances d’entraînements intenses pour en arriver là, enchaîné de nombreuses défaites avant de remporter des titres », raconte Malik Mesbah, admiratif.