Association Courteline : des emplois menacés

Le retour à la semaine de 4 jours entraînera une perte d’activités pour l’association Courteline. Elle est contrainte à un plan de sauvegarde de l’emploi.

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C’est un coup dur pour Courteline, l’association socioculturelle gérant les accueils de loisir dans plusieurs secteurs de la Ville de Tours…

En raison du retour à la semaine de quatre jours (le changement aura lieu dès septembre), Courteline doit envisager un plan de sauvegarde de l’emploi et serait contrainte à « lancer une procédure de licenciements collectifs », comme l’a annoncé son directeur Jean Chausson.
Lui et son adjoint, Romain Ménage, ont réuni les salariés vendredi dernier. « Nous souhaitons limiter au maximum les licenciements et organiser du mieux possible les reclassements. »

Entre 27 et 122 licenciements sont prévus par le plan de sauvegarde, a rappelé l’équipe, précisant toutefois qu’il était impossible d’être plus précis « à ce jour ». Concrètement, si tout le monde accepte de réduire son volume horaire, il y en aura 27. Si personne n’accepte, 122 postes seront supprimés.

Rythmes scolaires : sur quel pied danser ?

À l’échelle de la France, une école sur trois est retournée à la semaine des 4 jours. Les villes de Tours et de Joué-lès-Tours ont lancé une grande consultation auprès des parents. Quels arguments faire jouer ?

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SEMAINE DE 4 JOURS

Pour laisser dormir les enfants le mercredi matin
Quitte à choquer les experts, je sais une chose : les gosses de 5 ou 8 ans qui se lèvent à 7 h (et parfois plus tôt) cinq jours d’affilé sont à ramasser à la petite cuillère au bout d’un mois. Quand bien même on les couche à 20 h 30 tous les soirs. Ça s’appelle l’apprentissage empirique et ça vaut toutes les études du monde.

Pour faciliter la vie des collectivités
On a beau être de sales citoyens pourris gâtés et râleurs, on plaint les malheureux élus, éducateurs, enseignants, qui doivent articuler cours et TAP. On voit à quel point on misère pour planifier le truc avec nos 3 gosses, on n’imagine pas le bazar avec 9 000. Et le double de parents hystériques.

Pour limiter le nombre d’intervenants
Entre les heures de cours, la surveillance à la cantine, celle des cours de récré entre midi et deux ou le soir, les TAP, les heures de garderie ou d’études, les enfants peuvent avoir une dizaine de référents. Avec le risque, surtout pour les plus petits, d’être perdu au milieu de tous ces intervenants.

Pour faciliter la vie des parents
Oui, on est un peu égoïstes nous les parents, mais c’est plus facile d’organiser la garde des enfants sur une journée complète que sur quatre heures. Qu’il s’agisse des grands-parents qui se fadent la route ou d’une garde d’enfants. On ne parle pas des familles qui ont des enfants dans le privé et dans le public et doivent gérer le quotidien avec des rythmes à deux tons. Ajoutez une garde partagée et c’est la cacophonie.

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SEMAINE DE 4 JOURS ET DEMI

Pour ne rien changer
Un pas en avant, un pas en arrière, un pas sur le côté… Ça commence à devenir fatigant. Cahin-caha, tout le monde supportait enfin la semaine des quatre jours et demi, par pitié, touchez plus à rien.

Pour bénéficier du maximum de temps de cerveau disponible
En majorité, les enfants sont plus réceptifs et concentrés le matin. La semaine de 4 jours et demi permet donc d’exploiter une matinée de plus, pour « les savoirs fondamentaux », précise le site de l’Éducation nationale. Soit 36 matinées supplémentaires par an.

Pour offrir aux enfants des activité gratuites
Selon l’Observatoire des rythmes et temps de vie des enfants et des jeunes (Ortej), la semaine de quatre jours aggraverait les inégalités. D’après le chronobiologiste tourangeau François Testu, président de l’observatoire : « Cette mesure pénalise notamment les enfants issus de familles aux revenus les plus faibles, parce qu’elles n’ont pas forcément les moyens de prendre en charge des activités extrascolaires. »

Pour copier les voisins
Avec 4 jours de classe hebdomadaire, les écoliers français détenaient le nombre de jours d’école le plus faible des 34 pays de l’OCDE : 144 jours sur 365, contre 187 jours en moyenne. Avec 4 jours et demi, les petits Français arrivent à 180 jours par an.

Pour poursuivre la réduction du temps de travail
Nan, on rigole. Les enfants passent toujours 24 h / semaine en classe mais la semaine de 4 jours et demi, qui était déjà la règle avant 2008, permet de mieux répartir les heures de classe sur la semaine et d’alléger la journée de classe de 45 minutes en moyenne.