Mer Made, l’appel de la crevette

Stelda nous fait découvrir une petite marque de déco tourangelle, Mer made, 100 % locale et éthique.

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Choisir la mer comme thème décoratif, c’est vu et revu. Et pourtant…
Les deux fondateurs tourangeaux de Mer Made réussissent à nous surprendre et à nous embarquer. Marie Lonqueu est couturière et costumière, Quentin Rivière est graphiste et illustrateur. À quatre mains (ou peut-être quatre nageoires…), ils ont créé un univers plein d’humour, un peu enfantin mais qui fait tomber en amour les grands.

Mention spéciale à leurs crevettes, rondes et rouges, posées comme des virgules sur des coussins, à leurs crabes qui caracolent sur des torchons et aux portes-conteneurs en bois qui rappellent les jouets de nos grands-parents.

Marie et Quentin aiment la mer mais s’inquiètent aussi de la terre ; ils ont donc choisi de travailler des matériaux chinés ou des matières écologiques : encres à base d’eau, lin enduits, coton bio. Ils fabriquent une partie de leurs produits et sous-traitent le reste à des entreprises locales ou de travail adapté. Une démarche cohérente. Jolie preuve qu’une entreprise peut faire beau et éthique.

>> Le site : ateliermermade.com/

Stelda

Couche lavable pour bébé éco(lo)

Économique, écologique et même pratique. Loin des langes de nos grands-mères, la couche lavable nouvelle génération est plébiscitée par une association tourangelle

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« Combien de couches un enfant utilise-t-il de sa naissance à l’âge de la propreté ?, interpelle Marianne Bertrel, de la Maison des familles de Touraine. Environ 2 000 à 3 000. Ça remplirait la piscine d’un particulier ! » À l’ère de la réduction des déchets, existe-t-il un plan B ? Oui, répond Marianne. Maman d’une fillette de 18 mois, elle a adopté les couches lavables à la maison et au sein de la micro-crèche qu’elle a créée. Désormais, elle partage son expérience dans le cadre d’ateliers.

Ce mercredi-là, à quelques pas du jardin botanique, deux femmes enceintes participent. Si Mélanie et Cindy sont venues seules, elles comptent bien embarquer leur compagnon dans l’aventure. Leur motivation ? « Le côté économique et écologique », affirme Mélanie, qui compte se lancer pour son deuxième enfant.
Convaincue, Marianne Bertrel confirme : il faut investir au départ, mais à terme les couches lavables reviennent environ moitié moins cher. Sans compter qu’on peut les réutiliser pour un autre enfant. « Elles sont plus saines », ajoute Cindy, enceinte de son premier. En janvier, une enquête de 60 millions de consommateurs pointait la présence de résidus toxiques dans des couches-culottes jetables.

Pour autant, est-ce si simple à utiliser ? On imagine le côté peu ragoutant de la chose… Et puis, on a tellement à faire avec un nouveau-né ! « C’est vrai, ça prend un peu de temps. Ça nécessite 2 à 3 lessives de couches par semaine, concède Marianne. Mais si l’on est bien conseillé et qu’on choisit des modèles adaptés, c’est assez facile. » Et l’animatrice de montrer les différentes couches existantes : celle à placer dans une culotte imperméable, la couche tout-en-un… Finalement, c’est comme l’allaitement ou le repas fait-maison, « il faut se lancer si l’on a envie. »

Nathalie Picard

Pierre-Guy Bichot : « Créer des vocations »

Pierre-Guy Bichot est directeur des pépinières d’entreprises de Joué-lès-Tours et Tours-Sanitas. Entretien.

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Vu le nom, Start’ère, c’est une nouvelle ère, un démarrage pour les jeunes patrons ?
Effectivement, c’est en partie cela. Cela sert d’envol pour les entreprises, c’est le coup de boost au démarrage. Les deux pépinières appartiennent à Tour(s)plus. La gestion est accordée au cabinet Interfaces (immobilier d’entreprise, NDLR). En fait, on accompagne dans le démarrage, le développement et l’installation.

C’est quoi, concrètement, une pépinière d’entreprises ?
Il y a trois volets. D’abord, le volet immobilier : avec Start’ère, on offre des tarifs préférentiels pour les jeunes entreprises ou celles en création. Elles sont prises une fois que leur dossier, passé en commission, est accepté. Le second volet, c’est l’accompagnement, le conseil : il y a une plate-forme de veille juridique, fiscale, commerciale, stratégique… Enfin, il y a le volet animation de ces outils, avec des ateliers, la mise en réseau de partenaires, etc.

C’est une ville dans la ville ?
Non, c’est plutôt une communauté d’entrepreneurs et on les incite à se mettre en réseau avec d’autres partenaires locaux, voire nationaux. On les prépare à leur sortie de la pépinière. On ne reste pas ici toute sa vie. Les start-up, ici, peuvent rester quatre ans maximum.

Comment ça se passe, au quotidien ?
Chaque entreprise est autonome. Chacune a accès à ses locaux, 24 h sur 24, sept jours sur sept.

Selon vous, c’est quoi une bonne ou une mauvaise start-up ?
Il n’y a pas de bonne ou mauvaise start-up ! Il y a juste un porteur de projet et une idée. L’entrepreneur doit se demander de quoi il a besoin côté technique, commercial, gestion, etc. avant de venir ici. Nous, on va regarder le modèle économique, comment il va générer de la valeur et surtout, la pérennité possible de l’entreprise. Certains projets sont refusés, car ils ne sont pas assez solides, il n’y a pas de réel marché et ils ne sont pas assez viables.

Vu l’état du marché du travail, c’est la bonne idée de lancer sa propre entreprise ?
Ici, il y a de nombreux profils : de jeunes sortis de l’école, des entrepreneurs en phase de reconversion, des profils cadre, managers… Les porteurs de projet ne sont pas créatifs par défaut, ils ne sont pas là juste parce que le marché du travail souffre.

Pourquoi se retrouve-t-on avec des pépinières d’entreprises ?
En raison de la volonté de se doter d’outils économiques pour les petites entreprises. Celle de Tours se situe près de l’A10 et de la gare ; celle de Joué à 3 minutes de la sortie du périph’, à 5 minutes de l’A10 et de l’A85. Les deux se trouvent au pied du tramway et ont un espace de coworking… Les pépinières d’entreprises apportent une vraie activité économique. Sur Joué-lès-Tours, aussi ! Ça peut créer des vocations. C’est un accompagnement à la carte.

Joué-lès-Tours : Les entreprises appuient sur le Start’ère

L’appellation semble obscure pour beaucoup : la pépinière d’entreprises Start’ère, à Joué-lès-Tours, est pourtant un véritable lieu d’innovation. Visite guidée d’un endroit rempli de jeunes entrepreneurs et bouillonnant d’idées.

Avec Antoine Lagarde, c’est Game of drones.
Avec Antoine Lagarde, c’est Game of drones.

Le bâtiment trône rue Mansart. Murs gris, grilles jaunes et de gros carrés rouge pétant. Ce jeudi matin, le soleil inonde le stade Jean-Bouin qui fait face à Start’ère, la pépinière d’entreprises de Joué-lès-Tours. À ses pieds, le tram’ dispose de rares passagers. Un calme qui contraste avec ce petit monde qui bouge à Start’ère. Une trentaine de bureaux modulables, allant de 15 à 50 m2, y abritent les jeunes start-up innovantes de Touraine. « Start’ère, c’est le coup de boost au démarrage. » La formule de Pierre- Guy Bichot claque comme une phrase marketing. Jolie et bien troussée. Mais force est de constater qu’elle vise juste.
Pierre-Guy Bichot est le directeur de la pépinière d’entreprises de Joué-lès-Tours, mais aussi de celle de Tours, au Sanitas. Petite barbe taillée au millimètre, lunettes carrées, poignée de main franche quand il nous accueille. Quand il raconte la genèse de Start’ère (lire notre interview), il triture sa bague, semble ravi de faire découvrir l’endroit. Ravi, aussi, quand on lui fait remarquer que Joué est loin de n’être qu’une banale cité-dortoir. La deuxième ville du département a redoublé d’attractivité depuis que les jeunes entrepreneurs du coin se bousculent pour avoir leurs locaux ici. Dans leur tête, une idée ; dans leur sac, un projet.

LE DRONE TE DONNE DES AILES
Créée par Tour(s) plus et inaugurée en 2012, la pépinière compte trois étages. Ici, ce sont quatorze start-up qui bénéficient d’une aide et d’un accompagnement. Start’ère, comme son nom l’indique, serait donc une aide au démarrage pour les entreprises. Un tremplin ? Antoine Machon confirme. À 26 ans, lui et Antoine Lagarde, même âge, gèrent Drone Contrast. Ce jour-là, ils bidouillent un énorme drone, sur lequel ils essayent de faire tenir une caméra. De loin, la bête fait penser à une grosse araignée. Ces deux ex-ingénieurs, aidés de leurs coéquipiers, travaillent dur. Carburent au RedBull®. Entre deux essais, Antoine Machon prend quelques minutes pour raconter le lancement de leur projet, en mai 2014 : « On était passionnés des drones et c’était aussi la naissance du drone commercial. » Ajoutez à ça « l’envie d’entreprendre » et les deux Antoine se retrouvent ici, à Joué. « On a non seulement trouvé un accompagnement, mais aussi des locaux moins chers. On ne se fait pas écraser par les charges dès le début… » La conception et la fabrication de drones pour le cinéma et la vidéo occupent une grande partie de leur temps. Mais ils forment aussi des gens qui veulent être télépilotes de drones et louent leurs services « à la publicité, l’industrie, le tourisme… On fait aussi des prises de vue thermique ! »

La guitare créée par Atalow : fais péter les watts !
La guitare créée par Atalow : fais péter les watts !

Ce sont leurs drones qui ont survolé le festival Aucard de Tours, l’an dernier. L’initiative avait fait grincer quelques dents : « On entend toujours davantage ceux qui râlent ! Et puis, quand tout le monde a vu les images, ils ont compris qu’il n’y avait pas de quoi s’inquiéter. On voit l’endroit, mais on ne reconnaît personne. » Quand on lui pose la question de la violation de la vie privée, Antoine réfute en bloc : « Déjà, ce n’est pas un lieu privé. Ensuite, il y a souvent des gens qui ne veulent pas être filmés par un drone, mais qui vont l’être durant tout le festival pendant les concerts, etc. » Le jeune entrepreneur pense que les mentalités bougeront. « Nous, ce n’est pas de l’espionnage, ce sont juste de nouveaux outils. » Drone Contrast se porte bien, d’après son créateur. Même le chiffre d’affaires en ferait rougir certains. « Et on peut même se verser des salaires maintenant. »

EFFETS SPÉCIAUX, COACH ET SILO
Atalow, lui, n’en est peut-être pas encore là. Inutile de connaître son identité ou son âge, il ne le souhaite pas et vous n’aurez que son pseudo. On peut simplement dire qu’Atalow paraît plutôt jeune et surtout, qu’il est bigrement doué. Scotché à son PC, celui qui est arrivé il y a à peine deux semaines, nous montre toutes ses prouesses. Tronatic, studio, c’est le nom de son bébé. Atalow baigne dans la marmite de l’imagerie numérique. Pro de la 3D et des effets spéciaux, il est capable de créer un pot à crayons qu’il fera naître par imprimante 3D… comme il peut réaliser une guitare futuriste ou une cuisine moderne à l’extrême. Dans la vidéo postée sur son site tronatic-studio.com, il montre l’étendue de ses capacités pour les VFX, les effets visuels : une table de salon qui se fait la malle, une explosion qui souffle tout, une voiture ultra-design… « Être ici, c’est une ambiance. Je suis tout nouveau, mais j’ai déjà des potes. Tout le monde est sympa, mais professionnel. Et là… j’ai un bureau ! », se réjouit-il. Idéal pour « concrétiser ses idées ».

Autre étage, autre ambiance. Plus studieuse (quoique… !), la fine équipe d’ESA Coaching se prépare à réaliser une « petite vidéo marketing », sourit Emmanuel Moyer, 38 ans. Dans ce grand bureau lumineux, il y a la co-gérante Agnès Mailhebiau Couzinet, 45 ans, et ses collègues Charles Ouedraogo et Sarah Lesellier, 19 ans. « On ne communique plus comme avant. On ne travaille plus comme avant », pose Emmanuel Moyer. D’où sa start-up qui forme à la posture de coaching, s’adresse à des personnes en poste qui souhaitent évoluer dans leurs fonctions d’encadrant ou d’accompagnateur. « On a créé un cursus de 6 mois pour repartir avec les outils. À la fin, les futurs coachs sont opérationnels. On ne va pas se mentir, la pépinière était attractive niveau loyers. Mais l’endroit crée aussi une émulation, on rencontre de jeunes entrepreneurs », justifie Agnès Mailhebiau Couzinet. « Et on reçoit beaucoup de conseils. Il y a de l’entraide », ajoute Sarah Lesellier.

L’équipe d’ESA Coaching s’entraîne dur.
L’équipe d’ESA Coaching s’entraîne dur.

L’entraide, c’est d’ailleurs le mot qui revient constamment ici. Dans les couloirs, on se croise, on se salue. Les portes sont souvent ouvertes. « Parfois, on mange aussi tous ensemble à la cafèt’, ça aide », souligne Raphaël Autale, le boss de Tekin. Il est arrivé dans ces 25 m2 avec son équipe le 20 avril. Le fondateur de Tekin, entrepreneur quadra auparavant basé sur Tours Nord, travaille avec Pascal Micoud, son collaborateur, 45 ans, avec qui il va fusionner son entreprise. Près de la fenêtre, deux stagiaires pianotent sur l’ordinateur : « Quentin et Pierre ne sont pas là pour faire des photocopies ! », plaisante Raphaël Autale. Ensemble, ils travaillent sur le développement d’objets connectés pour les entreprises. « En ce moment, c’est pour l’agriculture, avec une application qui permet de surveiller son silo à distance. En fait, on amène la technologie pour faciliter le travail. »
L’équipe insiste sur le côté « pratico- pratique » de Start’ère. « Il y a cette proximité avec les entrepreneurs. L’écosystème de la pépinière est propice à l’innovation. » Tekin, lauréat du concours Attract Tours Awards cette année, répète aussi la facilité à s’installer : « Quand j’étais sur Tours Nord, j’ai eu un souci d’Internet. Cela a duré trois mois ! Et je n’ai jamais reçu ma box, d’ailleurs… Ici, tout est beaucoup plus simple. » La visite s’achève. Dans les couloirs, les portes sont toujours ouvertes. Dehors, le soleil brille encore, mais la rue Mansart est toujours aussi calme. Au numéro 27, la fourmilière continue de travailler.

LES PRÉSENTATIONS
Start’ère compte vingt-neuf bureaux tout neuf, répartis sur trois étages colorés. Il y a un secrétariat commun, deux salles de réunion, un espace de coworking, une cafétéria, le tout équipé de la fibre optique pour Internet. Trente-cinq personnes travaillent ici

14 C’est le nombre d’entreprises à la pépinière de Joué-lès-Tours. Outre celles citées dans notre article, figurent aussi Agri NPK, e-stoires, Connect services, International food solution, KDN animation, PLC Centre, Pygmatec, SPS, Technigrain, Antikorp et Tours 2 mains.

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Le bac pour les nuls : économie

Austérité, dette, système de retraites. Vous ne comprenez rien à ce qu’on vous dit au JT ? La fiche de Sciences économiques et sociales de TMV.

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Il ne faut pas croire, mais un prof, c’est rusé. Oui, oui. Et ça écoute France-Inter. Alors à tmv, ça ne nous étonnerait pas qu’un sujet sur le chômage tombe cette année, vu la situation pas franchement réjouissante du pays. Ou un autre sur la fiscalité, vu que des petits malins s’amusent à s’exiler fiscalement (ah, je vous jure !). Alors, à vos cahiers, futurs économistes de France : révisez la mesure des inégalités grâce à la courbe de Lorenz et les NINJA Generation. C’est mignon comme tout comme mot, non ? En fait, c’est l’acronyme de « No income, no job, no asset » (pas de revenu, pas d’emploi, pas d’actifs). Ah on rigole tout de suite moins.
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