Qui es-tu Ketkeophomphone ?

Comptant parmi les révélations du début de saison du TFC, l’ailier au nom imprononçable possède une trajectoire complexe.

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Il rigole encore de ce qui circule sur sa page Wikipedia. Sur son identité complète, il est écrit « Vilayphone Ketkeophomphone ». « Mais Vilayphone, c’est n’importe quoi ! Mon prénom est Billy ! », s’exclame le garçon de 23 ans. Son nom est bien l’original. La prononciation s’avère compliquée. À l’image de son parcours, jamais linéaire.
Première étape : intégrer l’Institut national de foot (INF) de Clairefontaine. « Le rêve de tout gamin qui veut faire du foot », dit Billy. Originaire du Val-de-Marne, il évolue dans le petit club de Bussy-Saint- Georges. Autrement dit : un monde d’écart par rapport aux candidats. « Les tests m’ont marqué. Je ne connaissais pas grand-monde dans le milieu », glisse-t-il. Passé les détections, il se souvient de « la difficulté » d’être séparé de sa famille. Son père, ancien chauffeur de taxi, immigré Laotien arrivé il y a une trentaine d’années, avale des kilomètres chaque week-end pour le ramener à la maison. La dernière année, le PSG s’intéresse à lui. « J’ai finalement choisi Strasbourg. Je sais qu’à Paris, c’est compliqué de percer pour les jeunes », confie-t-il.
« A chaque fois qu’il commençait à être bon, il se blessait »
La trajectoire idéale s’étiole doucement. Difficile passage au monde professionnel. « J’aurais aimé percer plus vite. Je voyais mes camarades aller en équipe première », analyse Ketkeo. La récompense intervient en novembre 2009, en Coupe de France. Premier match et premier but. Il joue plus l’année suivante, quand Strasbourg tombe en National. Le club est rétrogradé administrativement en CFA2 (5e division) la saison d’après. « Le président a fait n’importe quoi… Cela m’a poussé à partir ».
Billy subit encore au FC Sion, en Suisse. Six mois sans jouer, il patiente. « Je m’entraînais pour moi », explique-t-il. Quand le TFC débarque en janvier 2012, il « saute sur l’occasion ». À Tours, il est vite freiné. « On savait qu’il était capable. Mais à chaque fois qu’il commençait à être bon, il se blessait », regrette Bernard Blaquart.
Derrière les quatre buts de ce début de saison, Ketkeo cache une douleur personnelle. Celle d’avoir perdu une de ses filles, il y a quelques semaines. « Tous les jours, j’y pense. Et elle me donne de la force », estime-t-il. Stabilisé niveau foot, il espère surtout pouvoir aller au Laos, avec sa famille, d’ici quelques années. « Pour découvrir mes racines ». Il a approché la Fédération pour jouer avec l’équipe nationale. Et se marre : « Il y a eu un malentendu, ils voulaient me faire jouer dans un club ». Une étape qui n’aurait pas détonné dans son parcours.


SON PLAT PRÉFÉRÉ
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« Les plats de ma maman ! J’adore la soupe Khao Pun ». À base de nouilles de riz, du bouillon au lait de coco et des légumes. « Mais bon, je ne sais pas cuisiner laotien. Alors j’en profite quand je vois mes parents ! ».
DANS SES OREILLES
« Au niveau rap français, j’aime bien La Fouine. J’écoute aussi du hip-hop US, avec Wale ou Chris Brown. En ce moment, aussi pas mal Génération Goldman. J’écoute donc de tout. »
SES CHEVEUX
« J’essaye de changer tous les mois. Avoir un truc qu’on ne voit pas tous les jours, qui sort de l’ordinaire. » En ce moment, il arbore une petite touffe sur le crâne, sur des cheveux courts.
UN FILM
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« Cette année, j’ai kiffé Django. Globalement, tous les films de Tarantino, comme Pulp Fiction, ça bouge bien ! »

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