Athlétisme : Agathe Bougouin, un bond en avant

Agathe Bougouin (A3 Tours) a enfin franchi la ligne des 6 mètres au saut en longueur !

L’athlète de l’A3 Tours affichait un grand sourire, dimanche soir, à l’issue des championnats de France espoirs d’athlétisme indoor disputés à Saint-Brieuc. Non seulement, Agathe Bougouin venait d’ajouter une nouvelle médaille nationale à son palmarès en prenant la troisième place mais, de surcroît, en franchissant pour la première fois les 6 m au saut en longueur, elle venait de signer son entrée dans la cour des grandes.

À 20 ans, la native d’Angers qui a grandi à Saint-Nicolas de Bourgueil, pour vivre aujourd’hui à Nantes où elle est étudiante en sociologie, continue de gravir les échelons dans la hiérarchie nationale. Alors qu’elle se présentait en outsider à l’entame du concours, l’athlète licenciée à Tours, nous a sorti un de ses concours dont elle a le secret.

Un record personnel

Comme aux championnats de France juniors, il y a trois ans, ou déjà en espoirs en 2018, elle a signé sa meilleure perf de la saison en grande compétition. Prenant la tête de l’épreuve au 2e essai (5,98 m) en battant de six centimètres son record personnel, elle faisait encore mieux lors de son avant-dernière tentative avec 6,01 m venant se classer derrière Léonie Cambours (6,16 m) et Angelica Berriot (6,05 m).

Désormais 13e performeuse française de la saison, juste derrière Heather Arneton, grand espoir de la discipline en France, Agathe Bougouin vise les championnats de France élite à la fin du mois à Liévin où l’occasion lui sera donnée de briller encore et de démontrer que l’allongement de sa course d’élan (14 à 16 foulées) pourrait l’emmener encore plus loin.

Thierry Mathiot

Hervé Dion au chevet de la Fédération d’athlétisme

Les affaires de dopage touchant le monde de la course de fond en France ont ébranlé la Fédération d’athlétisme. Hervé Dion a du travail !

Membre de la commission d’éthique et de déontologie de la Fédération française d’athlétisme, l’ancien athlète tourangeau, Hervé Dion, docteur en droit, a du pain sur la planche.

Les affaires de dopage touchant quelques-uns des ténors des courses de fond en France ont sérieusement ébranlé l’instance dirigeante à quelques mois des JO de Tokyo et à un peu plus de quatre ans du rendez-vous olympique de Paris 2024. Hervé Dion multiplie les allers-retours entre Saint-Avertin, où il habite, et Paris, où siège la fédé.

« Les dernières affaires nous ont obligé à amender et compléter la charte d’éthique. À la commission, nous pouvons convoquer des athlètes ainsi que des dirigeants dont le comportement n’est pas conforme au droit. »

Les déboires actuels d’Ophélie Claude-Boxberger l’affectent également. « J’ai bien connu Jacky Boxberger lors de stages en équipe de France et en compétition. Nous étions copains et je me souviens l’avoir emmené sur les bases de son record en 1973. À chaque fois que nous nous retrouvions, c’était une grande émotion. »

À la retraite depuis une dizaine d’années, après avoir été professeur de droit et chef du département gestion des entreprises à l’IUT de Tours, ainsi que chargé de cours à la faculté de pharmacie, Hervé Dion est également un des membres actifs du Groupement des Internationaux français d’athlétisme (GIFA).

C’est d’ailleurs, grâce à lui, que Montlouis a été le cadre en juin dernier de la visite d’une cinquantaine d’anciens athlètes, médaillés olympiques ou finalistes européens venus lors de l’AG du GIFA découvrir les charmes de notre région.

Thierry Mathiot

Alice Mitard sur la piste aux étoiles

Déterminée et motivée, Alice Mitard l’est assurément. Rencontre avec une championne.

Avec son gabarit de poche (1,56 m ; 47 kg), on aurait pu la deviner acrobate ou funambule, faisant le spectacle dans un cirque, sur la piste. Raté ! C’est sur une autre piste, d’athlétisme celle-là, que la jeune Tourangelle (21 ans) brille depuis une dizaine d’années.

Et si la saison estivale s’est déroulée, pour elle, entre hauts et bas (vice-championne de France espoirs sur 3 000 m steeple ; 14e place sur 1 500 m en élite, quelques semaines plus tard), Alice reste déterminée.

« Même si les mondiaux d’athlé n’ont pas encore eu lieu (Doha, 27 septembre-6 octobre), le travail a repris avec les cross qui se profilent. Je suis encore en espoirs et j’espère de nouveau briller aux championnats de France (titrée en 2018, elle a fini 3e en mars à Vittel) et puis aussi améliorer mon classement aux championnats d’Europe (35e en 2019). La saison dernière n’a pas été décevante, ajoute-t-elle. Avec Guy Recouderc, mon entraîneur à l’A3T, on a modifié des choses. J’ai commencé une nouvelle discipline (3 000 m steeple). J’ai une totale confiance en lui. »

« J’ai besoin de m’ouvrir l’esprit »

Alice Mitard n’est pas seulement une athlète au grand potentiel. Elle poursuit également ses études avec enthousiasme. « J’ai obtenu ma licence en biologie à la Fac de Tours mais cette dernière année a été compliquée pour conjuguer mon cursus avec l’athlé. »

Depuis début septembre, la demi-fondeuse a pris un virage. « J’ai toujours voulu être prof, instit’. Et cette année, j’ai intégré l’Institut universitaire de formation des maîtres (IUFM), à Fondettes. J’ai besoin de m’ouvrir l’esprit et de me projeter vers d’autres centres d’intérêts. » Ça se comprend, quand on s’entraîne 6 ou 7 fois par semaine…

Thierry Mathiot


LE SOUVENIR
« C’EST TOI LA CHAMPIONNE ? »

« Avant de présenter mon dossier à l’IUFM, j’ai effectué quelques stages d’observation en école primaire, pas loin de chez moi, à Tours », raconte Alice Mitard. Elle était attendue avec curiosité par les jeunes élèves. « Un petit est venu me voir en me disant : “C’est toi la championne ?” », se souvient-elle.

Réussir ses 10 et 20km de Tours

Des semaines de préparation, des litres de sueur écoulés. A quelques jours de l’épreuve, les conseils de Frédéric Lepinay, entraîneur à l’A3 Tours.

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À 55 ans, il peut encore courir un 10 km en 40 minutes. Entraîneur à l’Athletic Trois Tours (A3T), Frédéric Lepinay livre ses recommandations avant le grand départ.
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« Au niveau de la course, il faut lever le pied. On peut courir la veille ou l’avant-veille, 40 à 45 minutes pour une personne lambda. Mais sans puiser dans ses réserves. Pour que les jambes ne soient pas trop lourdes le jour de la course, la musculation doit être évitée. Une bonne avant-dernière nuit est importante, car la veille, le stress et l’adrénaline perturbent le sommeil ».
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« Le repas du soir, on privilégie bien sûr les sucres lents : du riz ou des pâtes. Et on ne boit pas d’alcool bien sûr, Pour être même plus précis, le vin blanc donne des crampes. C’est l’ennemi des coureurs ! Ne pas hésiter, par contre, à prendre du thé et du café, sans excès. »
Le matin
« L’idéal est de manger au minimum trois heures avant. Quatre heures, c’est encore mieux, mais du coup, on se lève très tôt ! Ainsi, quand on s’apprête à courir, on a digéré. Si on avale un petit-déjeuner seulement 30 minutes avant, on va souffrir ! Arrivé sur les lieux, un réveil musculaire fait du bien, avec des étirements. Je conseille un travail de respiration pour évacuer le stress. »
Pendant la course
« Surtout ne pas rater les ravitaillements. Indispensables pour le 20 kms. Les bons athlètes peuvent s’en passer sur un 10 km. Les coureurs qui ne sont pas habitués à boire en plein effort, je leur conseille de s’arrêter pour le faire, car ce n’est pas évident. Il y a aussi du monde sur la route. On peut trouver quelqu’un qui court au même rythme ou un peu plus vite et se mettre dans sa roue. Ce n’est que bénéfique. C’est de l’entraide. »
Après la course
« Après une course, on a soif ! Donc, boire beaucoup d’eau pour la récupération. Et se restaurer tranquillement, avec des barres de chocolat ou des oranges par exemple. Ne pas trop attendre avant de se doucher, sinon on aura l’impression que les muscles se durcissent ».
Propos recueillis par G. V.


ARRÊTER DE FUMER
« Bien sûr, il ne faut pas fumer juste avant la course. Pratiquée régulièrement, elle peut même être un bon moyen pour arrêter la cigarette. J’accompagne un coureur qui réduit progressivement grâce au footing. Avec l’effort, on libère de l’endorphine qui n’a pas besoin d’être stimulée par le tabac ».
LE SUCRE
« J’avais une petite habitude lors des 10 km, pour me donner un coup de fouet sur la fin. Au 7e kilomètre, j’avalais un petit morceau de sucre pour me booster. Après, il y a aussi une part psychologique, mais ça peut aider. »
LA PLAYLIST DE LA RÉDAC
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Cinq titres pour vous aider à fournir votre effort !
Let’s groove – Earth Wind & Fire
Eye of the Tiger – Survivor
Beat it – Michael Jackson
I need a dollar – Aloe Blacc
Run run run – Phoenix
BIENTÔT LE MARATHON
L’an prochain, Tours accueillera son premier marathon, le 21 septembre, en même temps que la prochaine édition des 10 & 20 km ! Le parcours longera la Loire et le Cher, jusqu’à Villandry. C’est déjà l’heure de se préparer !