Formations digitales : My-Serious-Game impose son jeu

Spécialisée dans la création de formations digitales personnalisées et axées sur le jeu, My-Serious-Game connaît une croissance fulgurante. Visite de cette entreprise tourangelle devenue leader sur le marché national.

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My-Serious-Game a déménagé rue Édouard-Vaillant pour de plus grands locaux.

Mercredi matin, à deux pas de la gare. Au numéro 21 se dresse un de ces nombreux immeubles de la rue Édouard-Vaillant, coincé entre les hôtels et les résidences étudiantes. Direction le 3e étage. Il y a déjà du mouvement ici et l’ambiance est studieuse. Une poignée de main ferme et énergique nous accueille : c’est Frédéric Kuntzmann, le big boss des lieux.
Bienvenue à My Serious Game, ou MySG pour les intimes.

Ici, on crée des formations digitales sur mesure. Exit les méthodes tradi’ à coup de Power Point ronflants : MySG s’est spécialisée dans des solutions technologiques et modernes qu’elle vend aux entreprises pour qu’elles forment leurs collaborateurs de manière ludique, à travers des jeux sérieux. S’adapter à l’apprenant, en faisant appel à différentes formes comme la simulation 3 D, la vidéo interactive ou encore la réalité virtuelle.

Devenue leader français sur ce marché, My-Serious-Game a pourtant débuté il y a peu. C’était en 2014. Le duo tourangeau Aurélie Duclos et Frédéric Kuntzmann fonde à cette époque cette startup qui va vite affoler les compteurs. Aujourd’hui, elle « affiche une croissance annuelle à deux chiffres », précise la direction. Elle compte des clients comme « des grands groupes du CAC 40, des acteurs publics ou des organismes de formation et des PME ». De sept salariés au départ, on en compte désormais… 40. Un effectif qui devrait encore doubler d’ici la fin d’année.

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Les salariés créent des formations ludiques et technologiques, offrant de vraies aventures immersives.

ESPRIT STARTUP

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Frédéric Kuntzmann, CEO et co-fondateur de My-Serious-Game, dans son bureau

En se baladant dans les immenses et récents locaux (la troupe s’y est installée cet été), on sent que MySG, bien que devenue entreprise, a souhaité garder l’esprit startup. On pense à ces atmosphères typiques des bureaux nés dans la Silicon Valley. Murs blancs, salles lumineuses, canapés confortables à droite à gauche, des plantes un peu partout. Au beau milieu trônent un baby-foot et une cuisine. « Désolé du bazar, on a fait la galette des rois !, lance Clément Horvath, communication manager qui nous présente aussi « la machine à café customisée » : à la clé, des jeux de mots que n’aurait pas renié l’astrologue de tmv (en-dessous du thé à la menthe est inscrit « sans kebab ») et un logo détourné.

Un peu plus loin, on aperçoit un espace avec faux gazon au sol et hamac suspendu. Ambiance décontractée mais studieuse caractéristique pour une équipe dont la moyenne d’âge oscille entre 30 et 35 ans. « C’est assez jeune, car c’est une génération qui oeuvre dans le digital. Les profils sont divers : développeurs web, designers, chefs de projet, commerciaux, ingénieurs pédagogiques ou personnes issues du monde de la formation », énumère Clément.

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Ici, le management se fait à l’horizontale : tout le monde est autonome et responsable.

Carlos par exemple se présente comme « expert en neurosciences ». Sourire vissé aux lèvres, couronne sur la tête (il a eu la fève !), il travaille en ce moment sur une « solution digitale pour les formateurs, afin d’accompagner les gens sur leurs compétences cognitives ». La première version devrait être disponible en mai pour le marché national. Quelques secondes après, il a déjà disparu pour plancher derrière son Mac.

MySG s’est propulsée aux quatre coins du monde, lors de salons à Paris, Las Vegas, Lisbonne ou encore Londres. Montrer son savoir-faire et étoffer le porte-feuille clients avec Sanofi, SNCF ou encore le Ministère de l’Intérieur. Pour ce dernier, My-Serious-Game « a conçu un “ jeu ” pour voir comment réagir en cas d’attaque terroriste », explique Clément. Pour Bouygues Construction, « on a fourni une formation digitale pour que leurs équipes partagent les valeurs de la société. On a ainsi modélisé un chantier dans lequel le collaborateur pouvait s’immerger ».
Il y a également leur gros bébé, IFSImulation, une simulation 100 % digitale dédiée à l’application de prescriptions médicales pour un apprentissage par la pratique. Exit les faux mannequins pour s’entraîner : ici, l’étudiant(e) infirmier(e) évolue dans un environnement 3D et applique les méthodes apprises en formation.

Mais face à « un marché qui bouge vite », My-Serious-Game a les yeux rivés vers le futur. Déjà parce qu’elle vient tout juste de lever 3 millions d’euros auprès de trois fonds d’investissement. Ensuite, parce qu’elle va ouvrir des locaux à Paris prochainement. Et enfin, parce qu’elle vise un gros projet d’internationalisation.
« On est leader sur le secteur national mais on veut désormais l’être au niveau européen », annonce Clément. Leur projet ? Une solution basée sur l’intelligence artificielle. Rendez-vous à l’été 2019.

> My-Serious-Game sera présent au Vinci le 24 janvier au Human Tech Days et les 30 et 31 janvier au Learning Technologies de Paris.

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Une entreprise à l’esprit startup : ça se voit dans l’aménagement du plateau de travail !

Reportage : Aurélien Germain
Photos : Aurélien Germain & My-Serious-Game

Cefim, à l’école du numérique

Depuis 2002, la Cefim forme dans ses locaux du quartier des Deux-Lions une centaine d’étudiants par an aux métiers du web, des réseaux et du numérique. Franck Gauttron, le fondateur et directeur, nous présente son école.

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FORMATIONS

« Il y a trois types de formations. La formation diplômante donne un niveau bac+2. L’entrée se fait sur dossier, les étudiants travaillent en alternance et ont un examen final. Les cursus vont du designer web au technicien informatique en passant par le community manager. Ce sont uniquement des cours techniques, avec de l’anglais obligatoire en plus. Un total de 35 heures par semaine. Ensuite il y a des formations de quelques jours pour des salariés d’entreprise et des formations de sensibilisation au numérique. »

ÉTUDIANTS

« En formation diplômante, les étudiants ont entre 18 et 30 ans. Certains sont en réorientation, certains ont déjà un bac+5. Il y a une majorité d’hommes, on a moins de candidature chez les femmes. La plupart viennent de la région ou des départements voisins. »

COÛT DES ÉTUDES

« Nos formations coûtent environ 6 000 euros l’année. La plupart sont prises en charge, soit par Pôle emploi, soit par la Région ou par des entreprises elles-mêmes. Mais comme il est difficile d’avoir un job à côté, il faut s’assurer de pouvoir assumer le coût de la vie à Tours. »

 FORMATEURS

« Il y a quatorze formateurs permanents et une vingtaine d’intervenants extérieurs. J’attends d’eux qu’ils aient une solide expérience professionnelle et une grande capacité au travail d’équipe. Actuellement, ils viennent pour la plupart de la région Centre. »

EMPLOI À LA SORTIE

« Tous les étudiants doivent avoir un emploi à la sortie de la formation. Certains sont embauchés par de gros groupes, comme Atos ou Orange, d’autres par des agences régionales ou des agences de communication. Ils restent à 80 % en région Centre. Quelques-uns tentent le freelance mais on le déconseille au début. Depuis deux ans, il y a plus d’offres d’emploi que d’étudiants dans certains domaines comme, en développement web par exemple. Ils ont donc plusieurs possibilités d’embauche. »

SALAIRE À LA SORTIE

« Pour les développeurs web, les salaires sont autour de 25 000 euros par an. Pour certains ça peut monter à 30 000 ou 35 000 euros par an. Les grosses sociétés payent mieux mais certains étudiants recherchent plutôt une bonne ambiance dans une équipe qu’un plus gros salaire. »

DES PROJETS

« J’ai trois projets. D’abord trouver des locaux plus grands. Ensuite chercher davantage de profils d’étudiants, surtout des femmes mais aussi travailler avec des migrants, certains ont déjà des bases. Enfin, travailler sur la transition numérique des entreprises. »

>> + d’infos sur le site de l’école.

Textes : Margaux Dussaud (étudiante à l’EPJT)

Fibre optique : 2022 comme objectif

Débuté en 2012, le déploiement de la fibre optique à Tours avance à grand pas. Après une année 2017 déjà active, 2018 commence sur les chapeaux de roues. L’objectif : une métropole fibrée à 100 % en 2022.

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La fibre optique partout dans la métropole en 2022 ? C’est un objectif de Tours Métropole Val-de-Loire qui sera tenu, assure-t-on à la Direction des services d’information (DSI) de la mairie de Tours.

L’installation de la fibre optique pour les particuliers a débuté à Tours en 2012. D’ici 2022, tous les chantiers devraient être terminés et tous les logements raccordables. Mais avant cela, il reste un peu de travail pour passer du cuivre à la fibre. « 2018 va être une année d’accélération », confie Frédéric Nicolas, directeur des relations avec les collectivités locales en Indre-et- Loire et Loir-et-Cher.

Alors que l’année vient tout juste de commencer, Orange et la DSI espèrent que 75 % des logements seront raccordables à la fin 2018. C’est-à-dire que les habitants de ces logements pourront demander la fibre optique sans pour autant l’avoir d’office dans leur foyer. À Tours, c’est donc Orange qui s’occupe de construire le réseau de fibre optique. « Nous avons signé une convention en 2014 avec la communauté d’agglomération, la Région, le Département et l’État pour un déploiement dans toute l’agglomération à l’horizon 2020, explique Frédéric Nicolas. Nous nous engageons à fibrer 100 % des adresses des 19 communes. »

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Bien qu’Orange construise le réseau avec ses propres fonds, il n’est pas l’unique opérateur à l’exploiter. « Le réseau que nous construisons est réglementairement ouvert à tous les fournisseurs d’accès Internet. Nous louons la partie mutualisée aux autres opérateurs », explique Frédéric Nicolas. Les clients auront donc le choix pour souscrire à la fibre optique une fois leur logement raccordable. En 2018, ce sont donc environ 20 000 prises qui vont être installées à Tours. « Nos efforts se concentrent cette année sur Tours Sud, entre le boulevard Jean-Royer et les rives du Cher ; et l’Ouest de Tours, autour de l’hôpital Bretonneau », justifie Patrick Sottejeau, le directeur adjoint de la DSI.
Le premier quartier entièrement fibré de la ville fut les Rives du Cher. « Ce n’est pas un quartier qui nous arrangeait mais Orange nous a expliqué qu’ils allaient déployer la fibre à partir des infrastructures existantes. Or, un de leurs centraux téléphoniques est situé à la Bergeonnerie… », explique Patrick Sottejeau.

Aujourd’hui, la fibre optique est indispensable pour l’attractivité d’un territoire. « L’Indre-et-Loire, et particulièrement la métropole, est un moteur pour la région en terme de numérique, annonce Patrick Sottejeau. La fibre optique, c’est vraiment le réseau de demain », poursuit-il. À la question « Tours est-elle une ville numérique ? », Patrick Sottejeau sourit et répond : « On y travaille, mais on peut toujours mieux faire ! »

Textes : François Breton (étudiant à l’EPJT)
Photos : Orange

Castel IT : data universe

Le centre de données Castle IT vient de fêter ses deux ans. Basée au sud de Tours, l’entreprise est vite devenue une référence en région Centre-Val de Loire. Elle héberge physiquement des données numériques pour des clients de la région.

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L’ÉQUIPE

La société existe depuis janvier 2016 et a été lancée par six associés, dont quatre productifs : Louis-Baptiste Paillot, le président, Yoann Thomas, le directeur technique, Mikaël Leblanc, le responsable du développement et Maxime Paillot, le directeur financier. « Il manquait une véritable offre qualitative de moyens et d’outils permettant de paramétrer certains serveurs », estime Louis-Baptiste Paillot. Le complexe de Castle IT, situé dans la ZA Les Brosses III à Larçay, a une superficie de 1 300 m2.

DATA CENTER ?

« Cloud, data center : des mots souvent utilisés sans savoir ce que c’est. Pour vulgariser, le cloud est la technologie permettant de virtualiser et d’accéder aux données. Un data center est un centre d’hébergement pour stocker et protéger des données. »

LES CLIENTS

« Beaucoup d’entreprises spécialisées, des infogéreurs, s’occupent de l’informatique des sociétés. La plupart d’entre elles sont d’une certaine taille : des hôteliers, des grands groupes… Des petites sociétés peuvent aussi venir pour des microservices, ainsi que quelques start-up dans le numérique. »

SÉCURITÉ

« Il y a de la redondance dans toutes nos salles pour la climatisation, l’électricité, etc. En cas de coupure le groupe électrogène prend le relais. Le matériel est régulièrement testé, le bâtiment protégé. Tout est fait pour sécuriser les clients. »

ÉNERGIVORE ?

« Nous avons fait le choix de l’énergie verte et notre équipement est éco-efficient. Nous voulons consommer le moins possible. De manière générale nous faisons tout ce que nous pouvons : trier les déchets, séparer les cartons, les plastiques… »

LE MARCHÉ

« Les data centers consomment 10 % de l’électricité française et le marché est en pleine croissance. On estime qu’aujourd’hui chaque personne possède entre deux et cinq objets connectés. Voitures, montres, téléphones : d’ici 2025 on s’attend à cinquante objets connectés par personne. Or chaque objet envoie des données : plus il y en a plus il y a besoin de serveurs pour les stocker, d’unités pour stocker ces serveurs… Le marché est porteur et il y a encore beaucoup à faire. Nous ne sommes encore qu’au début. »

COMMENT SE DÉMARQUER ?

« Nous prenons le temps de discuter avec chaque client. Il va peut-être consommer moins de services chez nous mais appliqués à quelque chose dont il a vraiment besoin. Tout est informatique ici, donc on se base sur l’accompagnement humain. »

Textes : Daryl Ramadier & Photos : Alizée Touami (étudiants à l’EPJT)

Le HQ va faire bouger la tech à Tours !

La place Jean-Jaurès verra bientôt naître le HQ, temple du numérique. Au menu, 1 000 m2 et 3 étages pour mieux accueillir la population et les entrepreneurs tourangeaux. Visite des lieux.

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Le HQ s’adresse à tous, de l’étudiant au salarié, du plus jeune au plus âgé.

À chaque niveau, odeurs de peinture, câbles électriques et échafaudages à gogo. Alors que Julien Dargaisse, l’un des cinq associés à l’initiative du HQ et directeur de l’association Palo Altours (retrouvez son interview juste ICI), nous promène d’étage en étage, ouvriers et chefs de projets s’affairent.

Dans les anciens locaux de La Poste, ambiance French tech et co-working seront au rendez-vous courant février, selon le jeune entrepreneur. Au premier niveau, étudiants, lycéens et travailleurs en pause déjeuner, ou souhaitant se retrouver entre amis, seront les bienvenus dans un espace de travail avec café et bar. Dans cette même salle, un espace exclusivement dédié à l’événementiel, avec vidéoprojecteur, pourra accueillir 170 personnes et plus si besoin. Un endroit chaleureux et décontracté ouvert à tous, gratuit aussi souvent que possible, qui ouvrira ses portes dans quelques semaines.

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Architectes et ouvriers s’activent pour finir les travaux à temps.

Quelques marches plus haut, les visiteurs pourront se restaurer tout en travaillant. Des bureaux pourront être loués au mois, sachant que la structure privilégiera les entrepreneurs dont le projet touche au numérique et à l’innovation. Le plus important restant les valeurs entrepreneuriales des candidats. Dernière étape, et pas des moins intéressantes, le troisième étage. Ici, Julien Dargaisse et ses collaborateurs pensent à un studio photo couplé d’une sorte de Fablab à la pointe de la technologie où pourraient être installées des imprimantes 3D. De quoi faire rêver les passionnés les plus habiles. « Ici, l’enjeu sera de favoriser la collaboration entre les différents acteurs qui s’y rencontreront », insiste Julien Dargaisse.
Étudiants, startupers et entreprises se côtoieront donc quotidiennement, autour du numérique. « Nous allons aussi proposer des formations autour de l’innovation », explique Julien Dargaisse. Les entreprises pourront venir se former à de nouvelles méthodes de travail ou des nouvelles technologies numériques. Les formations seront assurées par des intervenants extérieurs, sélectionnés par le HQ. « Tout le monde pourra proposer des formations. On regardera de quoi il s’agit, si ce n’est pas n’importe quoi, puis on validera. Ensuite, ces formations seront intégrées dans notre catalogue », explique Julien Dargaisse.

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Les collaborateurs veillent au bon déroulement des opérations.

Pour les intervenants, l’entrepreneur peut déjà compter sur le réseau qu’il a développé avec Palo Altours, son association dédié au numérique. Elle compte 150 membres et pourrait intégrer les locaux flambant neufs. À Palo Altours, les membres proposent des formations par rapport à leurs connaissances. Ces formations sont ensuite validées et dispensées aux gens qui le souhaitent. Le système sera semblable au HQ.

SENSIBILISER AU NUMÉRIQUE

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Le 3er étage accueillera un studio photo et un Fablab.

La formation tiendra donc une place importante. Avec cette offre, Julien Dargaisse veut sensibiliser les entreprises tourangelles au numérique. « Les entreprises du territoire n’ont pas toutes pris le virage du numérique, surtout les PME. Nous pensons qu’il faut les aider à le faire sinon elles vont droit dans le mur », estime Julien Dargaisse. Les formations seront donc très pratiques et n’excéderont pas deux jours. L’idée est que les entreprises puissent directement rentrer dans leurs établissements avec des solutions concrètes.

Le modèle du HQ n’est pas nouveau. Ce genre d’espace existe déjà à Paris. « Nous n’avons rien inventé. On s’est inspiré de ce qui existait déjà, on l’a transporté à Tours parce qu’il n’y avait rien », explique Julien Dargaisse. Le coût global du projet : deux millions d’euros. Il a fallu racheter le bâtiment et tout rénover. Pour réunir cette somme, il s’est donc entouré de quatre autres associés, mais la Région Centre-Val-de-Loire a également participé au projet en accordant un prêt de 200 000 euros. C’est le seul investisseur public du projet. « Nous n’avons pas demandé d’argent à la mairie ou une autre collectivité. Je pense que l’argent public peut servir à plein d’autres choses », confie Julien.

Pour rentabiliser ces lourds investissements, le HQ commercialisera ses offres de formation et compte sur la location des bureaux et de la salle de conférence. Avec le HQ, Julien Dargaisse veut que Tours compte dans le numérique, avec un lieu ouvert à tous.

EN SAVOIR PLUS
> lehq.co/
> facebook.com/lehqtours

TEXTES : Clara Gaillot & François Breton / PHOTOS : Lorenza Pensa (toutes et tous étudiants à l’EPJT)

« La Touraine est une terre de business »

Président de l’association Palo Altours et fondateur du HQ, Julien Dargaisse est un acteur clé du numérique et de l’innovation à Tours. Son souhait : servir de rampe de lancement pour dynamiser le territoire.

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Quelles sont vos différentes activités dans le domaine du numérique ?
J’ai créé une start-up spécialisée dans le recrutement par entretien vidéo automatisé, InterviewApp. J’ai également une autre start-up de conseil en innovation. Puis j’ai fondé Palo Altours en 2012, une association qui fait vivre l’écosystème numérique à Tours. Avant de créer HQ , j’avais des locaux près de la cathédrale et de la place libre dans lesquels j’ai mis des bureaux à disposition de jeunes startupers, essentiellement dans le numérique. Il y a eu une très forte demande et j’ai dû refuser du monde. Aujourd’hui j’ai plein d’autres projets, comme une application mobile avec le CHU.

Pourquoi créer des espaces de coworking à Tours ?
Il y a une très forte demande. Pour le HQ , qui ouvrira en février, nous avons déjà 300 % de pré-réservations et nous allons devoir sélectionner les entreprises candidates. Mais nous voulons aussi dynamiser le territoire. Plus on créé d’espaces de ce type, plus la Touraine sera dynamique. Quand on est à Paris, il y a des espaces de coworking à tous les coins de rue. Mais à Tours, il n’y a rien de tout ça. Il n’y a rien de formalisé, de structuré, mis à part quelques personnes qui proposent deux ou trois bureaux. Donc proposer 1000 m2 d’espace place Jean-Jaurès, c’est plutôt pas mal.

Pourquoi avez-vous choisi Tours ?
J’ai fait mes études à l’Escem (École supérieure de commerce et de management), à Tours. D’où l’importance d’avoir une école sur un territoire ! Ça aide à faire revenir les anciens élèves. C’est un point d’ancrage intéressant, on a déjà un réseau. Et la Touraine est une terre de business, on a la gare à côté, on est à une heure de Paris. J’espère que HQ sera une rampe de lancement pour développer les start-up et le numérique à Tours. J’aimerais que ça attire d’autres espaces de coworking.

Propos recueillis par Clément Argoud (étudiant à l’EPJT)

Community manager : « Des gens frais avec des idées jeunes »

Antoine Gayral est un jeune community manager de 22 ans basé à Tours. Son âge ne l’empêche pas d’avoir un CV bien rempli. Il a notamment géré la communication de l’événement TEDx à Tours. Sa jeunesse est une force. Il maîtrise les codes de Facebook, Twitter et Instagram sur le bout des doigts. Aujourd’hui, il s’épanouit avec la Social Media Family, une agence de communication tourangelle.

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« Il faut gérer l’image des entreprises et des personnes, créer du contenu et les valoriser tout en étant créatif. Il existe une façon de communiquer sur les réseaux sociaux, avec des codes, que tout le monde n’a pas forcément. »

SOCIAL MEDIA FAMILY

« C’était l’idée d’Antoine Périgne, social media manager. C’est un collectif de spécialistes des réseaux sociaux qui a de l’avenir. Nous sommes trois [avec Antoine Périgne et Alix Beauchamps, NDLR] à y travailler et de manière complémentaire car Antoine Périgne a choisi des profils différents. Je m’oriente plus vers des projets d’entrepreneuriat par exemple. »

UN MODÈLE ?

« Le community manager de la marque Innocent fait du bon travail, celui de la SNCF ne s’en sort pas mal non plus, il faut voir la gestion des crises sur Twitter. D’ailleurs ce sont des équipes, et non une seule personne, qui sont en charge des réseaux sociaux dans les grandes structures. »

QUALITÉS

« Il faut sans cesse avoir de nouvelles idées et pouvoir s’adapter à toutes les demandes. Il faut aussi avoir des compétences en graphisme et aimer le travail d’équipe. »

SA JEUNESSE

« Pour convaincre les potentiels clients, il ne faut pas attendre d’être plus âgé. Les clients cherchent des gens frais avec des idées jeunes. C’est un marché ouvert, il y a du community management pour toutes les personnes. C’est en essayant qu’on apprend. »

INCONVÉNIENTS

« Les horaires. C’est le vrai point noir pour les community managers indépendants. »

RÉSEAUX SOCIAUX

« Je préfère incontestablement Facebook et Twitter. Je connais les codes d’Instagram mais je l’utilise beaucoup moins. Il y a aussi Pinterest, qui est un outil intéressant de travail pour son côté graphique. LinkedIn me permet de faire du marketing relationnel et d’y montrer mes compétences. »

DÉCROCHER DES RÉSEAUX

« Je fais du sport et de la musique pour cela. La semaine, les journées sont intenses mais le week-end j’essaye de m’écarter de mon téléphone et de prendre un peu de recul. »

Par Taliane Elobo, étudiante à l’EPJT.

Wine&Box : entre vin idéal et solidarité

Deux Tourangeaux de 25 ans ont créé Wine&Box, un site d’e-commerce qui trouve le vin qui vous correspond grâce à un algorithme… et aide les producteurs dans le besoin !

WINE&BOX, C’EST QUOI ?

Pierre Seigne

Un site de vente de vin en ligne, sous forme d’abonnements et au détail. Son avantage ? Un algorithme pour « faciliter l’achat. C’est le vin qui vient à vous », présente Pierre Seigne, entrepreneur depuis ses 21 ans et l’un des créateurs de Wine&Box, aux côtés de Gaëlle Le Bouffau. En gros, dis-moi qui tu es, je te dirai quel vin tu bois. Cet algorithme a été développé avec Henri Chapon, 3e meilleur sommelier d’Europe. C’est lui qui sélectionnera les vins qui figureront dans la cave du site et dans les box d’abonnement (un coffret surprise avec 3 bouteilles par mois).
Le site wineandbox.com devrait être opérationnel fin mai, début juin.

SOLIDAIRE DES PRODUCTEURS

« Nous sommes en désaccord avec la grande distribution qui compresse les producteurs. Alors, si on peut aider… » Pierre Seigne et Gaëlle Le Bouffau ont donc eu l’idée d’une « box solidaire » pour Wine&Box. Les bénéfices de ce quatrième abonnement seront reversés aux producteurs qui ont connu une mauvais année ou une grosse galère : « Ce projet, c’est une grande famille. S’il y a des bons produits, c’est parce qu’il y a de bons producteurs. Mais des fois, ils peuvent avoir des problèmes : incendie, climat, mauvais rendements… », justifie Pierre Seigne. « On développe une base de données sur le terrain et on identifie les producteurs qui en ont besoin. »

Gaëlle Le Bouffau.
Gaëlle Le Bouffau.

POUR QUI ?

« C’est vrai qu’on vise surtout les 18-35 ans, éduqués aux réseaux sociaux », admet le créateur. Mais selon lui, Wine&Box s’adresse globalement aux consommateurs qui souhaitent de la facilité et du fun (chaque action sur le site donnera droit à des points, des badges, pour passer des niveaux, un peu comme le système TripAdvisor)… et d’être guidé par un grand sommelier.

100 % RÉGIONAL

« C’est un projet vraiment régional », tient à préciser Pierre Seigne qui rappelle que, tant au niveau du développement, du graphisme que de la logistique, tout s’est fait dans le coin. Pierre Seigne et Gaëlle Le Bouffau se sont rencontrés en 1re année à l’IAE de Tours. « Même Henri Chapon est en Touraine, maintenant », se réjouit Pierre Seigne.

FINANCEMENT PARTICIPATIF

« Le boss de Kiss kiss bank bank [site de financement participatif, NDLR] m’a dit : Mets ton projet sur ma plateforme ! C’est la banque de demain. » Parce que la première fois que Pierre Seigne a parlé de Wine&Box à son banquier, « ça a mis 4 mois… » « On a donc opté pour le crowdfunding, afin de lancer le projet. C’est une arme de communication, maintenant. Ça crée une communauté et de la visibilité. »
Wine&Box a donc lancé sa campagne de financement participatif (*) pour « avancer sereinement » et « se donner le maximum de chances de réussir ». La petite équipe recherche 15 000 € et a déjà récolté plus de 4 500 € en deux semaines. « On y croit à fond, car on a eu que des échos positifs. On veut vraiment changer le monde du vin ! »

(*) CapturePour soutenir le projet : kisskissbankbank.com/wine-box-com

>> Le Facebook de Wine&Box est à retrouver ICI

Boulot : et si on sortait de sa bulle (et de son portable) ?

Mails, messagerie instantanée, veille sur les réseaux sociaux : oui, les outils numériques au bureau nous facilitent le travail. Mais ils sont aussi envahissants, au point que certains exigent un droit à la déconnexion pour les salariés. Avant d’étouffer dans notre bulle digitale, stoppons les mauvaises habitudes. Six astuces pour reprendre la main sur notre bureau digital.

TUE

JE CONSULTE MA MESSAGERIE PRO MÊME EN VACANCES À HAWAÏ

Vous n’êtes pas le seul : 41 % des cadres estiment ne pas pouvoir déconnecter en soirée et 29 % en congés. L’Humanité et L’Entreprise dénonçait déjà en 2011 « la laisse électronique » ; encore perçus comme des avantages, les smartphones et ordi portables sont devenus des fils à la patte. « J’ai refusé le téléphone et le portable de fonction, explique une cadre tourangelle. En cas de besoin, mon chef a mon téléphone perso et du coup, il ne m’appelle le week-end qu’en cas de vraie urgence ». Le rapport Mettling remis début septembre au ministre du Travail préconise le droit à la déconnexion.
« C’est indispensable, confirme Mickaël David, enseignant à l’IAE de Tours. Mais la jeune génération de salariés apprécie la flexibilité des horaires, préférant une longue pause méridienne pour faire du sport ou faire les boutiques et travailler le soir, contrairement à leur aînés qui, eux, apprécient de finir plus tôt. » Il faut donc conjuguer ces deux visions décalées, un grand écart que les managers peuvent pourtant réussir avec brio s’ils poussent leurs collaborateurs à échanger (autour d’une table, pas derrière un PC!). En attendant, préparez une réponse automatique d’absence (sans mentionner que vous êtes sous les palmiers).

JE N’ARRIVE PLUS À RÉPONDRE À TOUS LES MAILS

Hier matin, à 8 h 45, vous avez sélectionné les 35 messages qui étaient déjà tapis dans la boîte et cliqué « marquer comme lu ». Hop, ni vu ni connu. Une réaction normale : à raison de 5 minutes d’attention par message, si on en reçoit 50 par jour, on y consacre plus de 4 heures. Et pourtant, si tu ne réponds pas dans l’heure, ton correspondant croit que
1/il est tombé dans les spams,
2/ tu es en vacances au Tibet,
3/ tu le snobes.
Un peu d’empathie, que diable ! Si vous, vous n’arrivez pas à répondre, vos correspondants ont sans doute le même problème, alors évitez la surcharge informationnelle via des filtres : « est-ce utile, important, urgent ? » Oui, j’envoie. Non, j’envoie pas. Pour gagner du temps, planifiez des heures de consultation : par exemple à 9 h, 12 h, 14 h et 16 h. Et préparez des messages-type de réponse.

JE POLIS MA PAGE LINKEDIN AU MIRROR, J’AI UN COMPTE VIADEO QUI ENVOIE DU RÊVE

Pour attirer des contacts professionnels, ces pages doivent être irréprochables, mises à jour et enrichies de publications ou d’échanges sur les forums de chaque plateforme. L’exercice devient vite chronophage ! Il est préférable de choisir un seul réseau, le mieux adapté à votre secteur d’activité et d’effacer les vieux profils sur les autres comptes.
Et puis, ça peut sembler fou, mais il y a encore des gens qui trouvent du travail en envoyant un brave vieux CV papier. Les réseaux sociaux sont très utiles mais pas indispensables. On connaît même des journalistes qui bossent sans facebook ni twitter. Leur réseau ? Le café, les discussions avec la caissière ou la pharmacienne, à la sortie de l’école… IRL*, quoi. *In Real Life, ou Dans la vraie vie

JE CONSULTE MON SMART PHONE 246 FOIS PAR JOUR

Soit 2 fois plus que la moyenne des utilisateurs. Si c’est pour regarder l’heure, achetez une montre. Mieux, faites-en vous offrir une à Noël. Si c’est pour guetter les notifications, posez-vous sérieusement cette question : est-ce que vous soulevez 246 fois le combiné de votre téléphone de bureau pour voir s’il fonctionne ? Non ? Ben voilà.

JE PARTAGE TOUT CE QUE J’AIME SUR MON MUR FACEBOOK

Notre utilisation des TIC en tant que consommateur a des impacts sur l’entreprise. C’est parce qu’on consulte plus les réseaux sociaux le week-end et le soir que les buzz s’y répandent… obligeant les community managers, chefs de projets et autres chargés de relation client à être réactifs à des heures où ils préféreraient boire une limonade en terrasse. Être un consommateur responsable socialement, c’est donc aussi prendre le temps de réfléchir avant de retweeter ou partager dans la micro-secondes : « Pourquoi ça m’énerve ? Si je le partage, qu’est-ce que ça apporte de positif à ma communauté ? Et à cette entreprise ou cette personne impliquée ? »

JE BOIS MON CAFÉ EN LISANT TWITTER (ET JE CONTINUE DANS LE BUS, ET EN ALLANT AUX TOILETTES)

Le Fomo (fear of missing out), la peur de manquer quelque chose, a été démultipliée par les réseaux sociaux. Être curieux, c’est bien mais voir défiler 20 h / 24 des dizaines d’informations contradictoires ou sur lesquelles on n’a aucune prise fait parfois mal au ventre. Avant d’être contraint à prendre une mesure extrême comme une cure totale de déconnexion, offrez- vous un jour par semaine sans Internet. Est-ce que vous achetez chaque matin les 60 journaux qui paraissent en France ? Non. Ben voilà. Vous en manquez, des choses…