Nolwenn Lavanant : la couture est son art

Nolwenn Lavanant est une jeune créatrice de mode tourangelle qui vient de remporter un prix prestigieux. Tmv fait les présentations avec cette styliste pleine d’avenir, juste avant son passage au Vinci ce week-end.

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Nolwenn Lavanant a de l’or au bout des doigts. Elle le sait peut-être. Ou peut-être pas : la jeune femme de 19 ans est modeste. Pourtant, c’est bien elle qui, devant un jury de professionnels à Paris, a remporté le premier prix national étudiant du Trophée UNACAC (Union nationale de l’artisanat de la couture et des activités connexes), dans la catégorie « Tailleur jupe ». Une réussite, une victoire sous forme de « joie immense ».
Toute en retenue, elle préfère ajouter, dans un sourire, qu’effectivement à son âge, « ça encourage et c’est énorme ». Avant de compléter : « Ça m’a redonné confiance aussi. »

Nolwenn est tombée dans la marmite de la mode et de la création très tôt. « Toute petite, j’étais très manuelle. Je faisais des bijoux en pierre semi-précieuse. J’avais 11-12 ans. Ensuite, je me suis intéressée à la mode. J’achetais des magazines, je dessinais et redessinais les tenues », se souvient-elle. À 13 ans, elle apprend à manier la machine à coudre avec une couturière de son village, près de Blois, avant de s’intéresser au stylisme… Puis Nolwenn fait ses armes à Orléans, en bac pro métiers de la mode.
Le bouche-àoreilles la pousse ensuite au CFAM, le Centre de formation aux arts de la mode à Saint-Cyr-sur-Loire. C’est là qu’elle apprend et peaufine son style. Qu’elle prend du galon. Au début, Nolwenn était une grande stressée et perfectionniste. « Maintenant, ça va mieux. Je gère le stress ! », dit-elle en riant. Frédérique Payat, la directrice du CFAM, confirme : « Le fait de gagner ce concours l’a évidemment aidée. »

« Je veux sublimer la femme »

Nolwenn est élégante. A du style. Un foulard coloré noué autour du cou, une tenue sombre, des bracelets et des boucles d’oreilles pour habiller le reste, un petit trait d’eyeliner pour sublimer le regard. Du chic et de la douceur. Quelqu’un de classe, mais quelqu’un de « vrai », au naturel désarmant. Quand on lui demande si, tout de même, il lui arrive de rester chez elle en jogging (qu’on est espiègle, à tmv !), elle éclate de rire : « Oui, comme tout le monde… Heureusement ! »

Son large sourire, elle ne s’en départit pas non plus quand il s’agit de parler de sa création qui l’a emmenée sur la première marche du podium. Elle a mis de sa personnalité dans la création de ce tailleur. « J’aime les bijoux, le clinquant, ce qui brille. Ça se ressent dans ma création. Je veux sublimer la femme », résume-t-elle.
« Le thème du concours était le romantisme. Et je suis passionnée par la partie de ce mouvement qui se situe au milieu du XIXe siècle. J’ai effectué des recherches avant de faire un travail sur le velours : les hommes le portaient avec des couleurs sombres. Les femmes allaient plutôt vers la soie, le satin, la mousseline. J’ai donc allié le velours et l’organza pour créer mon tailleur. »

La tenue qu’elle a présentée au jury à Paris a mis tout le monde d’accord. Subjugués « par la broderie et les beaux tissus », la technique et la composition, les professionnels ont adoubé son travail. Pour l’anecdote, en passant dans la rue avec son modèle sous le bras, Nolwenn a même été arrêtée par une designer new yorkaise : « Elle a adoré ma création. Et m’a donné sa carte ! » Un pas de plus dans le parcours sans faute de Nolwenn.

Pour l’instant, elle ne filera évidemment pas outre-Atlantique (elle aimerait plutôt Londres ou Milan d’ailleurs), mais son modèle sera présenté au Salon de l’art au quotidien, du 10 au 13 novembre au Vinci de Tours. Nolwenn, elle, y sera le samedi dès 14 h. La jeune créatrice dit « qu’il faut avoir de l’ambition ». Elle a des projets, des envies, des idées. Son rêve ? « Avoir ma propre boîte, mes collections et dessiner tout le temps. »
En ce moment, Nolwenn est sur un petit nuage. Mais garde les pieds sur terre.

Portrait et photo : Aurélien Germain

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