Sculpturoscope : toucher le sacré

Dans le cadre de notre dossier sur l’art et la science, zoom sur le Sculpturoscope à Tours.

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(Photo Julien Pruvost)

Ici, ce n’est pas interdit de poser les mains sur les statues. Il est même fortement conseillé de les soulever pour évaluer leur poids. Sculpturoscope apparaît comme un Ovni au musée des Beaux-Arts.

Ce n’est d’ailleurs pas une exposition d’artistes qui est présentée, mais le résultat des trois ans de recherches scientifiques en histoire de l’art et en informatique. Ce sont les ingénieurs du Laboratoire d’informatique fondamentale et appliquée (LIFAT) qui ont contacté le Centre d’études supérieures de la Renaissance (CESR) pour monter un projet commun.
« Nous avions déjà travaillé des données 3D dans les domaines médical et biologique, tout comme la visualisation des résultats sur des interfaces 3D pour les professionnels. En revanche, nous voulions acquérir des connaissances sur la transmission au public de données scientifiques », raconte le professeur d’informatique Gilles Venturini. Grâce à la sélection de leur second projet par la Région, les équipes ont pu travailler ensemble sur un thème très présent dans le Val de Loire à la Renaissance : La Vierge à l’Enfant.

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(Photo Julien Pruvost)

« De grands chercheurs se sont penchés sur ce sujet, on a l’impression qu’on a déjà tout dit et tout vu, et pourtant, je me suis demandé comment on pouvait, avec ces technologies déjà utilisées en architecture et en archéologie, faire émerger de nouveaux questionnements », raconte Marion Boudon-Machuel, professeure en histoire de l’art moderne au CESR.
Trois œuvres sont ainsi présentées physiquement dans l’exposition : la Vierge d’Ivoy-le-Pré, la Vierge des Carmes et la Vierge de Blois. La première a fait l’objet d’impression 3D, la seconde, incomplète, est présentée de manière interactive et la dernière a été passée au scanner X de l’Institut national de la recherche agronomique. Un projet qui a si bien fonctionné que les informaticiens continuent à s’immiscer dans divers domaines, à travers un projet de réalité augmentée pour la Cité Royale de Loches et l’accompagnement de l’artiste plasticienne Laurence Dréano pour « mettre du numérique dans ces œuvres », décrit énigmatique le chercheur Barthélémy Serres.

> Pratique : Jusqu’au 10 septembre au musée des Beaux-Arts, 18, place François-Sicard. Ouvert tous les jours de 9 h à 12 h et de 14 h à 18 h. (fermé le 14/07)
> Tarifs : 6 €, 3 € réduit, gratuit le 1er dimanche du mois et enfants – 12 ans.

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