Avocates… rien que pour les enfants !

#VisMaVille La justice des mineurs ce n’est pas que des enfants qui commettent des délits ou en danger. C’est aussi, au quotidien, des avocats qui recueillent la parole d’enfants empêtrés dans les histoires de divorce de leurs parents. Rencontre avec deux avocates tourangelles, Karine et Valérie.

Le mercredi après-midi, la salle d’attente est remplie d’enfants dans le cabinet des Maîtres Bourgueil et Dubois, boulevard Heurteloup. Ces deux avocates tourangelles ont une prédilection pour ces clients pas ordinaires. Si être avocat d’enfant n’est pas une spécialité reconnue dans le droit, certains sont passés maîtres dans l’art de l’exercer, avec tact et empathie.

Valérie Bourgueil reçoit dans son bureau chaleureux, et met à l’aise, rassure l’enfant qui voit pour la première fois un professionnel de la justice. « Est-ce que tu sais qui je suis ? Je suis un avocat un peu particulier. Je ne suis ni l’avocat de ton père, ni l’avocat de ta mère. Je suis là pour toi. Tout est secret et je ne le répéterai à personne. »

Justine, 11 ans, semble très vite en confiance. Ses parents viennent de se séparer. Maître Bourgueil l’interroge pour évaluer si elle a envie de voir le juge et faire part de ses souhaits en termes de garde. L’avocat joue ici le rôle de « filtre ». Pour Karine Dubois, « les enfants y sont très sensibles car ils ont des messages à faire passer aux parents qu’ils ne peuvent pas transmettre directement. Il y a une liberté de ton. C’est à nous de porter cette parole auprès du juge. Nous avons aussi un rôle d’explication de ce qui va se passer. Pour eux, ce peut être compliqué à comprendre ».

Pour un cas de divorce, après avoir vu son avocat, l’enfant décide s’il souhaite être entendu par le juge aux affaires familiales. Après un entretien à huis clos, toujours sans ses parents, un rapport sera établi puis lu à ses parents, lors de l’audience de la procédure de divorce. « Leur parole sera écoutée mais pas toujours entendue », précise Maître Dubois. « Je suis claire avec eux sur ce point. »

Comment appréhender ces « clients » pas comme les autres ? À Tours, ils sont entendus à partir de 8 ans. L’avocat est chargé d’évaluer s’il est capable de discernement et s’il n’est pas manipulé par un de ses parents. Maître Bourgueil va au-delà, en « soutenant les enfants. Je les aide à traverser cette épreuve et prendre du recul, on est là pour qu’ils nous disent ce dont ils ont besoin et pas ce dont leurs parents ont besoin ou veulent entendre ».

Une relation de confiance et de complicité se noue. L’enfant sait qu’il peut joindre à tout moment son avocat. Comme ces deux sœurs qui souhaitaient revoir Maître Bourgueil, juste avant leur audition par le juge. Simplement besoin d’être rassurées. Et tout cela, gratuitement. Pas d’honoraires pour les avocats, l’aide juridictionnelle les rémunère, un forfait de 96 euros, quel que soit le temps passé. Autant dire que c’est une vocation.

Texte : Aurélie Dunouau / Photos : Aurélie Dunouau et Adobe Stock

Christelle Thierry : place à la jeunesse !

À 40 ans, Christelle Thierry a quitté le milieu parisien de la finance pour ouvrir le Café pouce à La-Ville-aux-Dames. Un lieu où les enfants et les poussettes sont les bienvenus.

Christelle Thierry

SA TOURAINE ADOPTIVE

Originaire de Melun, elle a quitté la vie parisienne sans regret. « J’aime retourner à Paris de temps en temps, mais je trouve la ville trop bruyante, trop polluée. Les Parisiens vivent chacun dans leur coin. Les Tourangeaux, eux, sont plus ouverts. » Installée à Saint-Avertin, elle apprécie la proximité du domaine de Cangé et de sa médiathèque bien fournie.
« Pour les enfants, c’est super ! Le week-end, à 20 kilomètres à la ronde, il y a un large choix d’activités : expos, spectacles, sorties de plein air… Ce n’est pas très cher et accessible sans perdre une heure dans les bouchons. »

SON CHANGEMENT DE VIE

Avant, elle était secrétaire générale d’un cabinet de conseil auprès d’experts comptables à Paris. « Comme mon mari avait la possibilité de muter facilement, nous avons décidé de nous installer en province il y a trois ans. Parmi les villes à 1 heure de Paris, c’est Tours que nous avons préféré. » Commencent alors, pour Christelle, des navettes quotidiennes pour aller travailler à la capitale.
« J’aimais mon travail, je ne voulais pas le quitter. » Puis son deuxième enfant est arrivé, il y a 20 mois, et avec lui l’envie de se poser. « Comme je ne trouvais pas de travail me plaisant sur Tours, j’ai décidé de le créer. » Une décision prise en début d’année, puis tout s’est enchaîné. Ce qu’elle apprécie dans son nouveau métier ? « Les échanges. C’est plus humain que la finance ! »

SA PASSION

La lecture. Au Café pouce, il y aura des livres pour tous. Déjà, quelques albums jeunesse sont installés dans des bacs. Christelle compte ajouter une grande bibliothèque pour les adultes, avec des livres sur la parentalité ou des romans se lisant rapidement. Son fournisseur ? Sa bibliothèque personnelle. « J’adore lire des romans policiers, des BD… J’aime vivre l’histoire avec le personnage principal, analyser les relations. Il m’arrive souvent de prendre des notes, mais pas sur le livre. Jamais je n’en abîmerais ou jetterais un. Un livre, c’est une oeuvre, comme une peinture ou une sculpture. »

SA FAMILLE

Grâce à son nouveau métier, Christelle peut rentrer plus tôt chez elle le soir. « Avant, j’arrivais à 20 h 30 à la maison. Désormais, je suis là vers 19 h. Je peux préparer le repas, manger avec mon mari et mes deux garçons de 6 ans et 20 mois. Je ne travaille pas le lundi, ce qui me permet d’être à 16h30 à la sortie de l’école et chez la nourrice. C’est précieux. »

SON CAFÉ POUSSETTE

Le Café pouce. Pouce comme la pause que l’on s’accorde en plein jeu ou dans un rythme de vie effréné. C’est aussi le plaisir de déguster un bon café noisette, comme l’écureuil mascotte de l’enseigne. « En tant que parents, nous recherchions un tel lieu. Dans les cafés classiques, souvent exigus, nous avons l’impression de déranger avec une poussette. Et notre aîné s’ennuie vite. »
Ici, avec 80 m², il y a de quoi garer des poussettes. Les enfants ont leur coin jeux, avec des tables et des chaises en bois adaptées à leur taille. Christelle cuisine « comme à la maison » : elle confectionne elle-même ses pâtisseries, ses yaourts et ses crèmes aux œufs. Elle compte se lancer aussi dans la restauration salée : tarte aux légumes, quiches, cakes…
Le Café pouce est ouvert depuis le vendredi 13 octobre. « Une bonne date : les 30 ans de mon petit frère. Je mise sur ma chance ! »

Par Nathalie Picard 

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Bibliothèque : le numérique pour les petits

Avez-vous déjà tenté de rechercher une appli pour enfant sur votre téléphone ? Trouver un simple puzzle relève de l’exploit dans les jungles foisonnantes que sont Play Store et l’App Store… Ne vous fatiguez plus ! La Bibliothèque de Tours a déniché les meilleures appli 2016.

« Papa, j’peux faire un jeu sur ton téléphone ? Maman, tu m’prêtes ta tablette ? » Soyons clairs, face à cette question et à l’offre pléthorique d’applications pour enfant, trois solutions s’offrent à vous : résister en brandissant un bon vieux Monopoly®, succomber aux premières suggestions du genre « Make up Reine des neiges » ou bien tenter de trouver des applis intéressantes. Parce que oui, il y en a !

Consciente du rôle qu’elle a à jouer auprès des familles sur ce terrain, l’équipe de la section jeunesse de la bibliothèque centrale de Tours a entrepris un travail de fourmi pour dénicher plus d’une trentaine d’applications vraiment réussies. Stéphanie Faligand et Lydie Sénécal ont fouiné, testé puis sélectionné une offre graphique, ludique et surtout captivante. La plupart fait écho à la littérature jeunesse, comme celles d’Olivier Douzou ou de Christian Voltz. Contes interactifs, jeux ou documentaires, il y en a pour toutes les bourses puisque si cinq d’entre elles sont gratuites, le prix des autres varie de 0,99 à 9,99 €.
La bibliothèque centrale vous les fait aussi tester : dès le mois d’octobre, la section jeunesse mettra à disposition des petits lecteurs quatre tablettes sur lesquelles elles seront installées. « Nous sommes au point de départ de la valorisation de notre offre numérique, explique Bérangère Rouchon-Borie, responsable du département Jeunesse. L’équipe a été formée et est en place, on est doté d’outils adaptés. Nous allons maintenant pouvoir donner une meilleure visibilité à ce qu’on propose. » Car l’institution dispose déjà d’une réelle offre numérique trop méconnue. Ses abonné(e)s ont notamment accès à un large choix de films en streaming, d’eBook et de formation en ligne via le site Nom@de. Allez voir, ça vaut le détour.

Jeanne Beutter