La 4S, royaume du ping-pong

La 4S est actuellement deuxième du championnat de Pro B de tennis de table. Ce jeudi, les Tourangeaux affrontent Levallois, lanterne rouge du championnat. L’occasion d’une plongée au coeur de ce club mythique du sport tourangeau.

David Rigault
David Rigault, coach de la 4S.

3 QUESTIONS À
DAVID RIGAULT, COACH DE L’ÉQUIPE PREMIÈRE

La Pro A, vous y pensez vraiment ?
Bien sûr qu’on y pense. Mais il faut bien comprendre que la Pro A, c’est une tout autre aventure. C’est un projet global. Notre équipe fanion actuelle, elle s’est construite autour d’un joueur formé au club, Lilian Bardet, qui a été trois fois champion de France en individuel et trois fois en équipe dans les catégories jeunes et que nous voulons accompagner le plus loin et le plus longtemps possible. Pour constituer cette équipe de Pro B et la rendre performante, bien sûr, nous sommes allés chercher d’autres joueurs ailleurs, Michel Martinez ou Grégoire Jean, mais le projet, c’était qu’ils soient impliqués dans la vie du club, ce qui ne se retrouve pas forcément ailleurs.

Impliqués jusqu’à échanger des balles avec les joueurs amateurs ?
Oui, ça arrive souvent. Les matchs ont lieu, le plus souvent, le mardi soir. Les joueurs arrivent le lundi et on passe tous un peu de temps ensemble, pour échanger quelques balles, parler de la stratégie, se préparer. Mais souvent, les joueurs restent le mercredi et viennent donner quelques conseils aux jeunes qui s’entraînent.

Comment repère t-on un jeune prometteur ?
On peut détecter assez vite un jeune qui sera bon. Il y a l’aspect technique, ceux qui savent dès le début jongler avec la balle, la contrôler et ceux aussi qui savent se maîtriser et écouter ce qu’on leur dit. Car dans ce sport, le mental est très important. Les échanges sont très tendus, très courts et on peut très vite sortir d’un match si on s’énerve. Il faut apprendre à perdre et l’accepter. C’est aussi un sport qui exige une grande discipline dans le travail. Après, il y a tout un système de détection qui commence au niveau départemental et dès les benjamins. Ça se passe sous forme de journées, avec des activités le matin et matchs l’après-midi. On retrouve le même principe au niveau régional et national.

GRÉGOIRE JEAN, JOUEUR L’ÉQUIPE DE PRO B
« Le Ping pong, ça sert dans la vie ! »

On fait comment pour devenir joueur de ping pong professionnel ? 4S_JEAN
On travaille ! Pour maîtriser parfaitement un coup, il faut le répéter un million de fois. Moi, je m’entraîne six heures par jour, tous les jours. Et puis, en plus, j’ai un programme physique à base de musculation et de course à pied. Il faut savoir garder une très bonne hygiène de vie aussi, faire attention à ce que l’on mange et ne pas trop faire la fête. Mais pour devenir un bon joueur, il faut surtout beaucoup aimer ça et prendre du plaisir à jouer.

À quel âge avez-vous commencé à jouer ?
J’ai commencé à quatre ans. Mes parents jouaient et mon frère aussi. Au début, je faisais en même temps du foot et j’étais assez bon aussi, mais quand je suis entré dans le groupe France, on m’a demandé de choisir et j’ai choisi le ping. Parce que là, je gagnais !

Un souvenir de votre première compétition ?
J’avais 5 ans. C’était un balbutop départemental, une compétition d’initiation réservée aux enfants de moins de 11 ans, à Prades-le-Lez, à côté de Montpellier où j’habitais. J’ai fini 3e après une défaite cinglante contre mon frère en demi-finale…

Quelles sont les qualités à avoir pour devenir un bon joueur ?
80 % de la performance, au ping pong, elle est dans le mental. Il faut savoir se contrôler, ne pas perdre ses moyens quand on est en difficulté. Il faut savoir écouter les consignes aussi et les appliquer. Ce sont des choses qui sont aussi très utiles dans la vie. D’ailleurs, bien souvent, les bons joueurs de ping sont aussi de bons élèves.

4S_GATIENLES GRANDES HEURES

La 4S a déjà connu les honneurs du plus haut niveau national. Plusieurs fois champion de France par équipe, le club a remporté de nombreux titres nationaux et vu passer dans ses rangs l’élite française de la discipline. En 1984, Jean-Philippe Gatien devient Tourangeau et permet au Club de se classer troisième club de France.
Il partira ensuite pour Levallois, où il restera jusqu’à la fin de sa carrière, en 2004. Gatien reste à ce jour le seul Français sacré champion du monde, en 1993. Lors de cette finale mythique disputée à Götebog, le meilleur joueur français de tous les temps affrontait Jean-Michel Saive, autre gloire du ping-pong européen (il est Belge) et également ancien Tourangeau.

COMMENT ÇA MARCHE ?

Le principe du ping pong, on connaît : faire en sorte de faire rebondir la balle sur la partie de table adverse en espérant que l’autre joueur ne pourra pas la renvoyer. Un match se joue au meilleur des cinq manches, comme au tennis. Pour gagner une manche, il faut gagner 11 points et avoir deux points d’avance sur son adversaire. Une rencontre de championnat comme celle qui se disputera jeudi contre Levallois, se décompose en cinq matchs. Une rencontre s’arrête dès que l’une des deux équipes a atteint 3 points. On peut donc avoir les scores suivant : 3-0, 3-1 ou 3-2. Et c’est le score qui indique le nombre de points attribués finalement à l’équipe. Pour un 3-2, le vainqueur prend 3 points et le vaincu en récolte quand même 2.
Limpide, non ?

PRO B : GROS ENJEU

Nous jouons, ce jeudi 29 mars, la 13e journée de la Pro B. Face à la lanterne rouge, Levallois, les Tourangeaux doivent s’imposer à domicile. Ainsi, ils resteraient sur le podium avant le sprint final des cinq dernières rencontres. Pour mémoire, le champion de Pro monte directement en Pro A et le vicechampion dispute un barrage contre l’avant-dernier de Pro A.

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TOUT LE MONDE AU PING !

LES BÉBÉS
Eh oui, dès 4 ans, on peut s’initier sous forme de jeux d’adresse, d’équilibre, de mobilité. Ça se passe le samedi matin et ça dure une heure.

LES ENFANTS
Certains découvrent le “ping” (ben oui, c’est comme ça qu’on dit quand on en est) à la suite d’une session scolaire, d’autres parce qu’ils connaissent quelqu’un qui… Les séances ont lieu tous les jours de la semaine avec une grosse pointe le mercredi. Initiation, détection, élite, il y en a pour toutes les raquettes.

EN LOISIR
Pour les adultes qui ont envie de taper la balle, juste pour le plaisir ou un peu en compétition. Deux séances par semaine.

POUR LES COLLÉGIENS MOTIVÉS
Un partenariat avec l’Institution Notre-Dame-la-Riche permet à des collégiens doués et qui veulent faire de la compétition, d’aménager leurs horaires scolaires.

Polo vs Cricket

Le polo n’est pas qu’un vêtement et le cricket n’est pas qu’un insecte. Méconnus en France, les deux sports sont très prisés outre-Manche. Laquelle des deux disciplines est la plus abordable pour vous ?

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LE PLUS WESTMINSTER
Le polo est un des sports les plus appréciés de la noblesse outre-Manche. De temps à autre, on aperçoit les Prince William et Harry à la une des tabloids, entre deux matches. Une version light oeuvre à sa démocratisation : le paddock polo, sur un terrain plus petit (150 m de long contre 275 m pour le polo).
Le monde du cricket tient à sa réputation de deuxième sport le plus populaire du monde derrière le foot. Longtemps réservé aux classes sociales les moins favorisées, il a été accaparé au fur et à mesure par la bourgeoisie. Il reste néanmoins très pratiqué dans plusieurs pays du Commonwealth (Inde, Nouvelle-Zélande, Canada).
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LE MOINS COMPLICATED
Au polo, le principe est plutôt simple : deux équipes de quatre joueurs à cheval doivent inscrire le plus de buts possible. « Mais si les règles peuvent être parfois complexes, elles sont souples. Les arbitres s’adaptent en fonction du danger », explique Yann Guillemin, instructeur au Polo Club de Touraine.
Le règlement du cricket est difficile à assimiler pour le néophyte. Pour résumer, les batteurs d’une équipe doivent marquer le plus grand nombre de runs (aller-retour jusqu’à la ligne de leur acolyte), après avoir envoyé la balle le plus loin possible. Soyez patients, les matches peuvent durer plusieurs jours.
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LE PLUS GENTLEMAN
« La 3e mi-temps est la plus intéressante », note avec malice Yann Guillemin. Après un match, se retrouver autour d’une bière (british of course) est apprécié par les joueurs. « Mais sur le terrain, il n’y a pas un esprit fair-play particulier. Tout dépend des personnes, comme dans chaque sport », analyse-t-il.
Au cricket, on est moins peace. Tapez « fight+cricket » sur internet et vous trouverez des belles vidéos d’embrouilles, avec peu de beignes mais quelques lancers de balle sur l’adversaire. C’est le haut niveau, les amateurs sont plus calmes.
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LE MOINS DANGEROUS
« Une fois, j’ai tiré dans la balle, elle a atterri dans la figure d’un adversaire. Il est ressorti avec de multiples fractures », raconte Yann Guillemin. Lourdeur de la balle, chevaux galopant côte à côte, accrochages du maillet (accessoire avec lequel on frappe dans la balle) : bref, le polo, ça déménage !
Le cricket est moins risqué. Les batteurs sont protégés par un casque. Pour, justement, éviter de recevoir la balle en pleine tête. Leurs jambes et leurs avant-bras sont également préservés par des pads. Ils disposent de gants. Les joueurs de champ, moins exposés, n’y ont pas droit.
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LE PLUS ÉPUISANT
« Toutes les parties du corps sont stimulées dans la pratique du polo », note l’ancien joueur, qui recommande aussi de travailler les méninges, le sport étant très tactique. Mais, avouons-le : sur un terrain aussi grand, ce sont surtout les chevaux qui sont épuisés…
Au cricket, un joueur peut passer des heures sans être sollicité. La concentration est la donnée la plus importante car il peut être obligé de se réveiller à tout moment. Il doit être explosif et agile dans ses courses, lancers et plongeons.
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LE MOINS EXPENSIVE
Malgré ses évolutions et ses variantes, le polo reste un sport assez cher. Comptez entre 50 et 70 euros pour une leçon collective d’une heure. «Mais cela reste dans les prix d’une discipline équestre », explique Yann Guillemin.
Une licence annuelle de cricket coûte généralement entre 150 et 200 euros. Ajoutez 50 à 100 euros d’équipement (batte, casque, gants) pour les joueurs qui en ont besoin.
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Score final : 3-3
« Tie » comme disent les British ! À chaque sport son style. Si vous êtes d’une nature concentrée et calme, préférez le cricket ! Pour ceux qui veulent se défouler, osez monter sur le cheval pour une partie de Polo.