Covid, climat, bio, changements : le monde du vin en pleine mutation

Économie, société, climat… Le monde viticole s’adapte aux évolutions du monde actuel, sans négliger la qualité et l’amour du travail bien fait.

Au printemps 2020, les Français étaient confinés. Tous ? Non, d’irréductibles viticulteurs tourangeaux, ne pouvant délaisser leurs ceps trop longtemps, étaient au pied des vignes. En plein air et à distance les uns des autres, ils ne risquaient alors rien pour leur santé mais voulaient préserver celle de leurs vignobles.

Ont-ils bien fait ? La vigne n’a en tous cas pas attendu le déconfinement pour vivre sa vie : 2020 a été à Vouvray le débourrement le plus précoce de l’histoire de l’appellation. Et tout le cycle de vie de la vigne a suivi, avec des vendanges achevées en septembre dans certains domaines, quand elles trainent certaines années jusqu’à la mi-octobre.

Covid : repenser la commercialisation

Mais si les grappes de raisin ont fait fi du Covid pour faire leur petit bonhomme de chemin, les vignerons ne sont pas tous sortis indemnes de cette année 2020 pas comme les autres. « Le Val de Loire est en général bien représenté sur les cartes des restaurants, et certains vins s’exportent bien. La pandémie, avec ses confinements et fermetures, a donc eu un gros impact pour certains viticulteurs qui ont vu chuter leurs ventes. »

Pour Lionel Gosseaume, président d’InterLoire, l’interprofession des vins du Val de Loire (de Sancerre à Nantes), le Covid aura donc des effets à long terme sur la santé économique de certaines exploitations viticoles. Toutes ne sont pas dans la même situation, comme le souligne Romain Baillon, conseiller viticulture au GABBTO (Groupement des agriculteurs biologiques et biodynamiques de Touraine) : « Pour nos vignerons qui avaient déjà une clientèle constituée de particuliers, ils s’en sont bien sortis, parfois même mieux que les années précédentes. Alors que pour ceux qui vendaient à l’export ou en hôtellerie-restauration, la situation a été compliquée, il a fallu trouver de nouveaux marchés. »

Quel que soit le profil, l’adaptation est apparue comme le maître-mot du monde viticole. Du côté de Chinon, la tradition a dû s’effacer durant quelques mois, comme le souligne Fabrice Gasnier, président du syndicat des vins de l’AOC : « Chez nous, on a l’habitude de venir au domaine, chez le vigneron, pour acheter ses bouteilles. Les portes sont ouvertes en permanence. Avec le confinement, certains se sont adaptés, ont développé la livraison à domicile par exemple. »

Au domaine du Margalleau, en AOC Vouvray, la famille Pieaux travaille par exemple à la création d’un site web. Valentin Pieaux nous dit pourquoi : « Les neuf mois de fermeture des restaurants ont été compliqués pour nous. Il faut diversifier nos moyens de commercialisation, et réfléchir à comment contrer ce genre de situation, car c’est le monde vers lequel on va. » Un monde qui n’en finit pas de changer… et de se réchauffer.

Climat : anticiper les aléas

Ça chauffe ! Ou ça gèle ? Bref : ça bouge ? 2020 a été une année précoce dans tous les vignobles de Touraine, mais 2021 a été marquée par le gel pour plusieurs appellations. Chinon est passé entre les gouttes. Mais chez d’autres, le verdict a été sans appel : plus de la moitié de la récolte tuée dans l’œuf (ou plutôt dans le bourgeon). Et on ne vous parle même pas des risques de mildiou qui ont fait transpirer nos vignerons tout l’été…

Au-delà de la seule récolte 2021, c’est toute une dynamique qui se trouve freinée, comme le rappelle Hervé Denis, le président de la cave des producteurs de Montlouis-sur-Loire (Maison Laudacius) : « Nous avons eu des gels à répétition en 2016, 2017, 2019 et 2021. Les récoltes sont donc irrégulières, il devient compliqué de planifier des investissements. Et avec l’incertitude sur la production, les projets commerciaux que nous avions sont au ralenti. Nous avons trois de retard par rapport à nos ambitions de développement ! ».

La coopérative montlouisienne a même dû contracter un prêt, tout en assurant le paiement mensuel de ses quinze adhérents, pour qui le dicton « l’union fait la force » n’a jamais été autant d’actualité. L’interprofession InterLoire et les syndicats de producteurs veulent anticiper l’accélération de ces changements climatiques, « des questions centrales et stratégiques » selon L. Gosseaume.

Coté commercialisation, une gestion des stocks adaptée pour ne pas reculer sur les nouveaux marchés où les vins de Loire sont concurrencés par d’autres vignobles français ou étrangers. Et côté prévention, une cartographie précise des terroirs pour identifier ceux à risque et le test de nouveaux cépages durant dix ans, plus adaptés à ces conditions climatiques coté prévention, pourraient aider à se préparer à ces changements inéluctables. Sur le terrain, certains cherchent d’autres parades.

Sophie Clair et Romuald Colin, au Chai de Thélème, réfléchissent aussi à la plantation de cépages adaptés à ce nouveau climat. Mais ils misent aussi sur l’ouverture d’un gite axé sur l’œnotourisme pour compléter leur activité.

Et le bio alors ?

Autre évolution à laquelle le monde du vin s’engage : le bio, le respect de l’environnement, et au passage, de notre santé. Là encore, regard sur le futur : d’ici à 2030, 100 % des exploitations viticoles en label environnemental ? C’est l’objectif que se fixe InterLoire. À l’heure actuelle, 50 % des exploitations (pour 30 % des surfaces viticoles) sont inscrites en label Bio, HVE3, Terravitis ou Agriconfiance entre Sancerre et Nantes, en passant par la Touraine. Au GABBTO, on compte aujourd’hui 80 vignerons adhérents, sur les quelques 180 à 200 que compte l’Indre-et-Loire.

Et les chiffres grimpent d’année en année. Les motivations sont multiples : convictions profondes de nouveaux venus, ou motivations économiques face à l’engouement de la clientèle grand public pour les produits labellisés bio. À la cave Laudacius (Montlouis), on évoque ainsi la « pression sociétale » et « l’évolution des demandes pour un respect accru des terroirs et de la nature ».

Mais comme le souligne Romain Baillon, « même si parfois la motivation première est l’intérêt pour la commercialisation, les vignerons qui se forment pour se convertir en bio découvrent tout l’intérêt de ces pratiques et deviennent eux aussi des convaincus ! ». Une chose est sûre : à tmv, on est convaincus que nos vins de Touraine sont partis pour durer, grâce aux efforts déployés par ces professionnels qui ne lâchent pas la grappe tant qu’elle n’est pas mûre à point.

Les jeunes prennent le relais

À Saint-Martin-le-Beau (AOC Montlouis), Céline Avenet a rejoint son père pour créer le GAEC Les Mons Gas. Elle avait pourtant débuté son parcours dans une autre voie : la statistique, dans l’industrie pharmaceutique. Mais après deux ans de vie parisienne, retour au bercail : « J’avais déjà hésité à rejoindre la viticulture, mais j’avais peur que ce soit trop difficile. Finalement ça l’est, un peu tous les jours, mais ça me passionne ! J’adore passer ma vie dehors à chouchouter mes vignes, voir pousser le raisin. Et être en coopérative est enrichissant, il y a de l’entraide, de l’échange. Mon père ne s’attendait pas et il était à la fois heureux qu’une nouvelle génération prenne le relais, mais aussi inquiet pour moi ».

Aujourd’hui, Didier est rassuré car sa fille assure ! À Chançay (AOC Vouvray), Valentin Pieaux a rejoint son père et son oncle au domaine du Margalleau. Pour lui, c’était évident : « Je suis tombé dedans quand j’étais petit, comme Obélix ! Je suis né juste avant les vendanges 1995, date de la création du domaine. J’ai tout de même suivi un BTS à Montpellier, qui m’a permis d’acquérir de l’expérience en Alsace et au Chili avant de revenir ici en 2017 ».

Avec lui, il a ramené un lot de belles idées, dont la fabrication de rosé sec en bouteille dont la première cuvée (2018) s’appelle « L’intronisé ». Et notre nouvel arrivant n’a pas fini d’innover : les trois Pieaux travaillent en effet sur la création d’une nouvelle gamme élevée en fut de chêne, pour monter en gamme et séduire une nouvelle clientèle.

Texte : Maud Martinez / Photos : Adobe Stock (ouverture) & archives NR et tmv (corps de l’article)
*L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.


Les Z’Imbert et Moreau : « Les petits colibris de l’écologie musicale »

Le groupe les Z’Imbert et Moreau s’est formé en 1967. Très engagés dans l’éducation des enfants, Françoise Moreau et François Imbert ont également participé aux luttes écologistes.

« Notre engagement pour l’environnement a commencé il y a déjà très longtemps », se remémorent Françoise Moreau et François Imbert. Dans la cuisine, attablés devant la grande baie vitrée qui mène au jardin, ils replongent dans leurs souvenirs.

En plus de cinquante années de carrière, les chanteurs du groupe Les Z’Imbert et Moreau sont toujours restés concernés par les enjeux écologiques. Pionniers dans l’élaboration de chansons dédiées aux enfants, ils ont très vite décidé d’intégrer un de leur combat dans l’élaboration des textes. Leur nouvel album « Magique ! » est sorti le 20 septembre 2019.

« Des chanteurs concernés »

« Le choix de mettre le titre Tout va bien en première place n’est pas anodin. Tout le monde s’emporte contre la petite Greta (Thunberg, Ndlr) alors qu’elle est magnifique à tenir tête à tous ces vieux politiques », explique François. La chanson présente un monde qui ne tourne plus très rond et dont le refrain « Tout va bien », entonné gaiement en chœur par des enfants, accentue l’ironie.

« Nous sommes des chanteurs non plus engagés, mais concernés. Nous avons des petits enfants de 10 et 15 ans qui sont très sensibles à ces questions. » Françoise explique que leurs propres enfants, Jérémie et Corentin, qui sont aussi membres du groupe les Z’Imbert et Moreau, avaient essentiellement des jouets en bois. François se lève pour aller chercher les albums qui sont très utilisés par les enseignants dans les écoles. La pile est impressionnante.

« La lune saigne », en 1976, « La baleine au supermarché » en 2001, « Les éléphants » en 2009, sont autant de titres qui traitent d’enjeux écologiques. « Pierre Rabhi a théorisé cette idée du petit colibri que je reprends un petit peu dans ce que nous faisons. Depuis des années, nous semons des petites choses pour que les enfants et les parents se les approprient », précise François.

La conjoncture environnementale ne laisse pas les Z’Imbert et Moreau très tranquilles. Tous deux m’invitent à les suivre dans le salon où François lance son lecteur vinyle. « Nous allons replonger dans une époque hippie », plaisante-t-il, avant de lancer leur première chanson engagée, sortie en 1970, « Vivre et survivre ».

Tandis que leurs voix, d’une autre époque, entonnent conjointement un pamphlet musical contre les centrales nucléaires, François glisse : « Cette chanson est passée une fois sur France Inter à midi moins deux. La personne qui l’a diffusée a été virée pour cela. C’est un combat de longue durée et tant mieux si ce sont les jeunes qui se mobilisent aujourd’hui. »

Textes : Fabian Lavalade / Photo : Sophie Podevin
Etudiants à l’Ecole publique de journalisme de Tours (EPJT)

> www.les-zims.com

 

Redécouvrir la nature avec Couleurs Sauvages

L’association Couleurs Sauvages, basée à La Riche près de Tours, propose des activités pour sensibiliser la Touraine aux grandes problématiques environnementales locales. Des actions et des ateliers sont notamment proposés aux jeunes, jusqu’à 18 ans.

Avec 427 interventions pour sensibiliser plus de 9 200 personnes en 2019, l’association Couleurs Sauvages a mené de nombreuses opérations. Les trois quarts d’entre elles, concernent les jeunes entre 0 et 18 ans.

Créée en 2004, l’association a pour but de valoriser le patrimoine naturel de la région Centre- Val de Loire. Elle organise des animations en pleine nature, tout en soutenant les initiatives écologiques.

« Nous éduquons à l’environnement en stimulant l’imaginaire, le sensoriel et le ludique », explique Nathalie Blanc, éducatrice à l’environnement et coordinatrice de l’association. « Nous aiguisons la sensibilité de ces jeunes à des thèmes comme la faune, la flore, l’eau, l’air, le sol, les énergies, les modes de consommation… ».

Intervenir auprès des scolaires

Le but ? Montrer aux jeunes que la nature est belle et porteuse de bien-être. Positive, l’éducatrice nature estime que beaucoup de jeunes sont très intéressés par la cause environnementale. « On ne peut pas dire qu’ils ne comprennent pas ce qu’il se passe », précise-t-elle. Elle explique avoir rencontré un public « hyper motivé » et « prêt à faire beaucoup pour agir en faveur de la nature ».

Si Couleurs Sauvages intervient souvent dans les écoles primaires et les collèges, elle ne souhaite pas exclure les adultes : « On ne peut pas mettre le sauvetage de la planète seulement sur les épaules des jeunes, c’est l’affaire de tous ».

L’association met ainsi en place des sorties natures, des ateliers et des stages destinés à tout âge. Pour s’organiser et agir efficacement, l’association est présente au sein du réseau régional pour l’éducation à l’environnement : Graine Centre-Val de Loire. Ce regroupement permet aux éducateurs de travailler conjointement et de pouvoir élargir leur champ d’action dans la région. Au niveau local, elle fait également partie du Réseau d’éducation à l’environnement d’Indre-et-Loire (REE 37). Celui-ci regroupe des associations œuvrant pour la cause environnementale dans le département.

« À Tours, la population est en partie sensibilisée, cependant, nous sommes bien conscients que chacun fait ce qu’il peut en fonction de ses moyens », déclare-t-elle. Ainsi, Couleurs Sauvages tente de rassembler, chaque année, des financements auprès de la région et de la métropole afin de proposer « un maximum d’actions gratuites » en fonction de la demande.


Textes : Rachel Herman et Amel Zaki / étudiantes à l’Ecole publique de journalisme de Tours (EPJT)
Photo : Association Couleurs Sauvages

A la Gloriette, les enfants s’interrogent sur l’urgence climatique

Au parc de la Gloriette, des élèves de CM2 sont invités à s’interroger sur les questions liées à l’urgence climatique à travers diverses activités. C’est aussi l’occasion pour ces enfants citadins de sentir et déguster les plantes de saison.

« Vite, vite, vite mon équipe » s’exclame Lucien, 10 ans. Un questionnaire dans une main, un crayon de bois dans l’autre, l’atelier climat commence pour la classe de CM2 de l’école André-Gide. Pendant deux heures, les 25 enfants vont participer à différentes activités.

Au programme, questionnaire sur l’hiver, dégustation de plantes aromatiques et visite de la serre du parc. Ce jeudi 16 janvier, leur terrain de jeu s’étend sur deux parcelles du potager de la Gloriette. Leur mission ? Identifier les plantes, les légumes et les animaux typiques de la saison hivernale. Par groupe de trois, les élèves déambulent en remplissant leur questionnaire.

L’animal phare de la matinée est le ver de terre. Anis le ramasse en premier avant de le montrer fièrement à ses camarades. « Touche, touche, touche ! », dit-il au petit groupe qui s’est formé autour de lui. Intrigués, les enfants tendent timidement leurs mains.

Après vingt minutes, Sophie Legland, l’animatrice de la Gloriette en charge de l’atelier, rassemble les élèves. « Qu’estce que vous avez répondu pour la météo du jour ? » Aussitôt, les mains se lèvent et les réponses fusent. « Froid », « nuageux », « soleil », réagissent les enfants. Sophie Legland leur explique alors que le climat est relativement doux avec une température de 10° C, plus du double de la température moyenne pour la saison.

« Rassembler des enfants d’un milieu urbain autour d’un projet commun lié à l’écologie »

« Regardez, un ver de terre qui marche ! », s’exclame un élève. Une nouvelle fois, le lombric vole la vedette à l’animatrice. Pendant un an, la classe de CM2 va participer à différents ateliers autour du climat. Tantôt dans leur classe, tantôt à la Gloriette. Une initiative de leur enseignant, Stéphane Burel, pour qui « il est intéressant de rassembler des enfants d’un milieu urbain autour d’un projet commun lié à l’écologie ».

Leur vision du réchauffement climatique témoigne de leur vie citadine. Lors de leur deuxième séance en décembre, Sophie Legland a présenté à sa classe plusieurs photos liées au dérèglement du climat : des embouteillages, des radiateurs, des catastrophes naturelles ou encore des panneaux solaires. Instinctivement, la plupart des élèves se sont tournés vers des images de pollution ou de déchets.

Avant les vacances de Noël, Sophie Legland était venue dans la classe des CM2 pour un atelier bouture. Le but était qu’ils se questionnent sur l’effet de serre. La moitié de la classe a réalisé un pot avec un couvercle et l’autre moitié a laissé la plante à l’air libre.

Tous les matins, les élèves suivent le même rituel ; après avoir regardé Arte journal junior, ils observent l’évolution de leurs boutures. « Des élèves jouent les jardiniers dans la classe et s’occupent des plantes tous les jours », précise leur professeur. Il est maintenant l’heure pour les élèves de se rendre dans la serre, pour enfin comprendre ce qu’est ce fameux effet de serre.

Mais avant, petit détour par le potager où une dégustation de plantes aromatiques s’improvise. Devant la lavande, les réactions ne se font pas attendre : « Ça se mange ça ? » Sophie Legland répond par la négative et les invite à sentir la plante. Quelques mètres plus loin, le groupe s’arrête devant un plan de légumes. Ici, l’animatrice leur fait goûter des feuilles de céleri. D’abord sceptique, « ça se mange cru ça ? », demande l’un deux, les enfants se prêtent finalement au jeu. Souriant, ils semblent avoir apprécié.

Avec le froid qui commence à se faire sentir, les enfants sont de plus en plus pressés d’arriver à la serre. Une fois à l’intérieur, ils découvrent l’espace et observent avec attention les différentes plantes qui y poussent. L’animatrice les rassemble devant les plantes aromatiques. Persil, origan, basilic… Les enfants poursuivent leur dégustation.

Avant qu’ils retournent à l’école, Sophie aborde la problématique de l’effet de serre. Les accessoires sont de mises : globe terrestre, saladier, lampe torche et tableau. Les enfants se concentrent et écoutent avec attention. Sophie aborde le parcours des rayons du soleil et des rayons infrarouges avant de demander aux enfants quels sont les gaz à effet de serre. Les réponses sont diverses : CO2, O3, CH4 ou encore N2O. L’animatrice est bluffée.

Le mois prochain, ils se transformeront en petits rats de laboratoires pour comprendre les effets du réchauffement climatique à travers des expériences chimiques.


Enquête : Mélanie Guiraud et Cassandre Riverain / Photos : Jeanne Gerbault
Étudiantes à l’Ecole publique de journalisme de Tours (EPJT)

Alice Simpère : la « nettoyeuse » de CleanWalker Tours

Initié en septembre 2018 par le comédien Benjamin Carboni, le mouvement CleanWalker rassemble aujourd’hui des milliers de citoyens. À Tours, le mouvement est né en juillet dernier, à l’initiative d’une jeune étudiante de 21 ans, Alice Simpère. Rencontre.

Comment avez-vous lancé le mouvement Cleanwalker à Tours ?
De mon enfance à la campagne, près de Chartres, j’ai gardé un attachement fort à l’environnement. Arrivée à l’Escem, j’ai rejoint le bureau de l’humanitaire. Nous avons organisé une première Cleanwalk en mars dernier sur les quais de la Loire. Ensuite, deux jeunes m’ont demandé de les aider à en organiser une en juillet. L’événement a eu beaucoup de succès : nous étions soixante personnes réparties sur plusieurs parcours (Vieux-Tours, Sanitas, quais de la Loire). Il n’existait pas encore de cellule tourangelle du mouvement Cleanwalker, alors j’ai décidé de la lancer.

Ramasser des déchets, c’est un nouveau geste citoyen ?
Non, plein de gens le font déjà spontanément dans leur coin. L’idée, c’est de se rassembler. Ensemble, il est plus facile de transporter de lourds déchets comme des pneus. C’est plus convivial, aussi ! Et nous ne sommes jamais de trop : à chaque Cleanwalk, nous ramassons au minimum 5 sacs de déchets de 50 litres. Des prises parfois étonnantes : smartphones, pneus, chariot enfoui dans le sable, skateboard… La Cleanwalk réalisée en bord de Loire fin septembre à La Riche fut la plus impressionnante : des couches de vêtements, matelas, éviers, pots de peinture… C’est une décharge cachée.

Un peu déprimant, non ?
C’est parfois décourageant. Lorsqu’il y a trop de déchets, je les prends en photos et informe Tours Métropole. Sur les quais de Loire, près de la guinguette, nous avons passé des heures à ramasser les mégots de cigarettes. Je ne comprends pas les gens qui prennent la nature pour leur poubelle… Mais au moins, on agit, on se sent impliqué ! Il n’y a pas de petits efforts : tous les gestes comptent. Le slogan du mouvement Cleanwalker, c’est « chacun peut nettoyer sa planète ». Au total, nous avons rassemblé plus de 200 participants : des jeunes, des personnes âgées, plein d’associations… La diversité, c’est important. Nous voulons rendre la cause écologique accessible à tous.

Les jeunes ont-ils un rôle particulier à jouer ?
Bien sûr. Ils doivent se rassembler et montrer le chemin vers une société qui consomme moins et pollue moins. La jeunesse, c’est aussi la positivité : malgré tous ces rapports et ces prévisions qui font froid dans le dos, elle porte l’envie de se battre et de changer les choses.

Propos recueillis par Nathalie Picard


> Infos sur la page Facebook CleanWalker Tours

 

Tours : la jeunesse en action pour la planète

Face à l’urgence climatique, l’appel de Greta Thunberg a déclenché une mobilisation des jeunes sans précédent. Dans le monde, en France… et à Tours.

(15 mars 2019 à Tours : 3 000 lycéens manifestaient pour le climat)

Et 1, et 2, et 3 degrés ! C’est un crime contre l’humanité ! » À Tours, le 15 mars 2019, 3 000 jeunes en grève scolaire manifestaient pour le climat. Une première à Tours ! L’objectif ? Dénoncer l’inaction des dirigeants politiques.

« L’appel de la militante suédoise Greta Thunberg a déclenché ce mouvement transnational. Les jeunes se reportent sur une personne de leur âge, figure d’apaisement et d’indignation morale », analyse Joël Cabalion, sociologue à l’université de Tours. En août 2018, l’adolescente avait commencé seule devant le Parlement suédois, sa pancarte « grève scolaire pour le climat » à la main.

La première mobilisation tourangelle était organisée par des lycéennes de Grandmont et Notre- Dame-La-Riche au sein du collectif « Pas de printemps silencieux ». Une seconde grève a suivi en mai, puis une troisième en septembre, avec un millier de lycéens et d’étudiants à chaque fois.

(Manifestation d’Extinction Rebellion, le 7 octobre à Tours)

Depuis, le collectif s’est structuré. En août dernier, il a rejoint le mouvement de jeunes Youth for Climate France (YFC) : « Nous sommes engagés pour le climat et l’écologie, contre le capitalisme et toutes les discriminations (racisme, sexisme…) », présente le lycéen Nicolas Mercier, membre de YFC Tours et chargé de la communication. Le mouvement se veut horizontal, sans hiérarchie : un collège tourangeau de 10 jeunes (tous lycéens) est élu tous les trois mois afin de prendre les décisions et d’organiser la vie du groupe.

« Nous sommes les adultes de demain, concernés et inquiets pour l’avenir »

D’autres initiatives sont nées de l’urgence écologique, avec des jeunes en première ligne à Tours. Comme ANV-Cop 21 et ses actions non-violentes (les décrochages de portraits présidentiels par exemple) ou Extinction Rebellion (XR), mouvement de désobéissance civile lancé fin 2018 au Royaume-Uni. « Il faut agir face à l’urgence », résume ChaBou (pseudo), 20 ans, membre d’XR Tours.

Le groupe a manifesté devant la métropole pour dénoncer les subventions à l’aéroport, organisé une marche funèbre devant la mairie ou éteint les enseignes lumineuses de magasins. « Ce sont des mouvements disparates, avec diverses formes de mobilisation (grèves, marches, actes de désobéissance civile…), mais aussi des points communs : l’environnement devient une cause dont s’emparent des jeunes, plutôt urbains, issus des classes supérieures », poursuit Joël Cabalion.

Selon les études du collectif de chercheurs Quantité critique, la jeunesse des classes populaires reste la grande absente. À noter cependant, l’initiative #MaCitéVaBriller, où des jeunes des quartiers se lancent le défi de nettoyer leur cité. À Joué-lès-Tours, l’association Salade tomate union, créée par des jeunes du quartier La Rabière, a relevé le challenge en septembre. Ce nouvel élan profite aussi à des associations historiques, comme la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO Touraine).

Fin septembre, elle lançait son groupe jeunes, avec 57 recrues (90 % d’étudiants). Du jamais vu ! « Cet engouement va nous permettre de démultiplier nos actions », se réjouit Baptiste Boulay, animateur et coordinateur du groupe à la LPO Touraine.

« La pensée politique est en pleine ébullition »

De quoi changer certains regards portés sur la jeunesse ? Assurément, « cela remet en cause une vision individualiste et je-m’en-foutiste des jeunes », pointe Joël Cabalion. Pour autant, certains adultes gardent un avis négatif sur leur mobilisation, n’y voyant qu’une seule motivation : sécher les cours… « Non, nous ne sommes pas une bande d’individus amorphes ! Nous sommes les adultes de demain, concernés et inquiets pour notre avenir. Nous voulons construire le futur dans le respect de la planète. Nous portons des alternatives tournées vers l’écologie et le social. Nous aussi, nous voulons réaliser nos rêves ! Et nous nous en donnerons les moyens », assure Nicolas Mercier à Youth for Climate.

Difficile de dire si ces mouvements changeront la donne. Une chose est sûre : « Ils transforment les individus. D’autant plus les jeunes, dont la pensée politique est en pleine ébullition », précise le sociologue. En tout cas, l’action continue. Lycéens et étudiants se donnent rendez-vous à la fin du mois, le 29 novembre, pour une nouvelle grève mondiale pour le climat.

Texte : Nathalie Picard / Photos : Hugues Le Guellec & Julien Pruvost NR

« Le réchauffement climatique nous concerne tous »

Jean Jouzel, climatologue et glaciologue mondialement connu, prix Nobel de la paix 2007 avec le Giec, était à Tours le semaine dernière à l’occasion d’un colloque international sur l’eau et le changement climatique. Rencontre.

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Ras-le-bol de ce temps pourri. Après un mois et demi de pluie, il neige et il gèle. Qu’à cela ne tienne ! La rédaction de tmv a décidé de vous parler de réchauffement climatique. Une curieuse vision de l’actualité ? Eh bien non ! Figurez-vous que le sujet s’avère même d’une brûlante actualité. Sur la planète, le climat se réchauffe depuis une soixantaine d’années à cause des activités humaines. Dans le monde, la température a grimpé de 0,85°C.
Bien peu, pensez-vous ? Mais si la température de notre corps passe de 37-38 à 39°C, cela suffit pour nous perturber. Pareil pour la planète. À l’occasion du colloque international sur l’eau et le changement climatique, le climatologue Jean Jouzel est venu à Tours. Le septuagénaire, qui a vice-présidé le groupe scientifique du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), a été co-lauréat du prix Nobel de la paix en 2007.

Que se passera-t-il si la température monte de 3 ou 4°C à la fin du siècle, en l’absence de mesures efficaces pour lutter contre le réchauffement climatique ?
Nous irons vers un monde où dès la deuxième partie de ce siècle, il deviendra difficile de s’adapter. Il ne s’agit donc pas d’un futur lointain ! Je dis souvent qu’en matière de réchauffement climatique, on ne peut plus parler de « générations futures » : ce sont les jeunes d’aujourd’hui qui devront faire face… À l’échelle mondiale, les précipitations vont s’accroître. Elles seront plus importantes dans les régions déjà humides.
Sous nos latitudes, des pluies hivernales plus intenses aggraveront les inondations. En revanche, il y aura moins de précipitations dans les zones arides, sur le pourtour méditerranéen par exemple, ce qui entraînera un risque accru de sécheresse. Des régions lointaines sont déjà durement touchées, comme en Afrique du Sud, mais ces conséquences désastreuses se rapprochent de nous. L’été dernier, des incendies dramatiques ont ravagé les forêts du Portugal. Dans 50 ans, le Centre et l’Ouest de la France ne seront plus épargnés par ces risques de feux. Dans l’Hexagone, les records de température estivaux pourront dépasser, de manière ponctuelle, les 50°C. Par ailleurs, les rendements agricoles baisseront à l’échelle mondiale, ce qui mettra en danger notre sécurité alimentaire.

Poussées par la consommation chinoise, les émissions mondiales de carbone sont reparties à la hausse en 2017. Même constat en 2016 en France, où elles ont dépassé la limitation annuelle fixée par la stratégie nationale bas carbone. Quant aux États-Unis, ils se sont retirés de l’accord de Paris… Cela fait beaucoup de mauvaises nouvelles ?
En effet, c’est très décevant. Pourtant, la plupart des pays sont convaincus qu’il faut agir. Si l’on veut maîtriser la hausse de température en deçà de deux degrés, il y a urgence ! Maintenant que les États-Unis se sont désengagés, je place mes espoirs dans la Chine, qui a promis d’atteindre son pic d’émissions en 2030 au plus tard, et dans l’Europe bien sûr.

Et la France ?
Elle s’est engagée à diviser par quatre ses émissions d’ici à 2050. Cet été, le ministre Nicolas Hulot a même annoncé la neutralité carbone à l’horizon 2050 [bilan nul entre émissions et absorptions de carbone, NDLR]. Avoir de telles ambitions, c’est une bonne chose. Mais dans la pratique, il reste des blocages. En France, il faut près de dix ans pour installer un parc éolien, tandis qu’en Allemagne cela prend trois ans. Aussi, pour conduire de manière efficace la lutte contre le changement climatique, il faut que chaque investissement soit marqué de cette lutte. Une véritable transformation doit s’opérer. Mais souvent, le bon sens climatique est absent.

Peut-on encore être optimiste ?
Oui, si l’on s’y met tous, tout de suite ! Si l’on se réveille en 2035, ce sera trop tard. Nous avons trois ans pour inverser la courbe. Au niveau planétaire, pour maintenir le réchauffement en deçà de 2°C, il va falloir diviser par trois nos rejets de carbone d’ici à 2050. Il faut donc atteindre le pic mondial d’émissions de gaz à effet de serre le plus tôt possible, en 2020, en déployant dès aujourd’hui une économie bas carbone : un tel développement peut s’avérer tout aussi attractif que celui que nous connaissons, basé sur les énergies fossiles.
Avec l’économiste Pierre Larrouturou, nous proposons, au niveau européen, un plan d’investissement de 1 000 milliards d’euros chaque année pour l’adaptation et la lutte contre le réchauffement climatique. Cet argent serait injecté dans l’économie de tous les jours, dans l’urbanisme, la mobilité, l’agriculture, l’énergie… Cette proposition est partie d’un constat : la Banque centrale européenne a bien créé 1 000 milliards d’euros pour sauver la croissance européenne. Pourquoi ne sauverait-on pas le climat ? L’Europe pourrait montrer la voie : rompre avec l’ancien modèle est viable sur le plan économique. Cela créerait même 900 000 emplois en France, d’après l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, et plus de 6 millions dans l’ensemble de l’Europe.
Mais cela ne marchera que si l’on investit massivement et dans la durée. D’où notre idée de négocier un nouveau traité européen, qui organiserait ce plan de sauvetage du climat. Nous comptons le présenter lors de la COP 24 en décembre 2018.

Comment pouvons-nous agir en tant que citoyens ?
Nos déplacements, nos usages domestiques et notre nourriture représentent 50 à 60 % des émissions de carbone en France. Prendre les transports en commun, renoncer à l’achat d’une grosse voiture ou isoler son logement font partie de ces choix que nous pouvons faire pour limiter notre impact. Dans les domaines de l’urbanisme ou des déplacements urbains, les collectivités territoriales ont elles-aussi un rôle majeur à jouer. Nous sommes tous concernés par le réchauffement climatique.

Propos recueillis par Nathalie Picard

Le colloque international sur l’eau et le changement climatique, organisé par le réseau de recherche Midi et le pôle de compétitivité Dream, réunissait 200 scientifiques venus de 46 pays. Les débats scientifiques étaient coordonnés par la géographe Isabelle La Jeunesse. 

EN SAVOIR PLUS

>Pour éviter le chaos climatique et financier. Livre de Jean Jouzel et Pierre Larrouturou. Décembre 2017. Éditions Odile Jacob.
>Appel du collectif climat 2020 sur : climat-2020.eu

François Gervais : « Le CO2 n’est pas dangereux pour la planète »

#EPJTMV L’homme est professeur émérite à l’université François Rabelais. Il est aussi chercheur au CNRS. Depuis 2008, François Gervais axe ses recherches sur le climat et pointe les idées reçues sur le réchauffement climatique. En somme, il se retrouve dans les idées minoritaires des « climato-sceptiques » et il l’assume.

 

François Gervais nie la dangerosité du CO2. Photo : Victorine Gay
François Gervais nie la dangerosité du CO2. Photo : Victorine Gay

La COP21 débute la semaine prochaine. Elle réunira les dirigeants de 195 pays afin de trouver des solutions pour réduire les émissions de CO2 responsables du réchauffement climatique. Qu’en pensez-vous ?

Je pense tout simplement que cet événement est absurde. Le CO2 n’est pas responsable du réchauffement climatique et c’est ce que j’ai prouvé grâce à mes recherches. De ce fait, vouloir le diminuer ne fait pas avancer les choses. On présente le CO2 comme un polluant. Ce n’est pas vrai. Il est bénéfique à la végétation puisque c’est sa nourriture.

Prendre la voiture, c’est donc un bon comportement ?

Evidemment ! Pour les plantes, c’est une bonne chose ! Et j’ai prouvé que même si les émissions de CO2 ont augmenté de 40 % depuis 23 ans, cela n’a pas eu d’impact significatif sur la température de la planète. Ce n’est pas une idéologie, mais juste le résultat de recherches scientifiques.

Vous niez donc l’existence d’un quelconque réchauffement de la planète ?

Non, il y a bien un réchauffement climatique mais il est tout petit. La hausse de la température moyenne de la planète pourrait être seulement de 0,1 degré d’ici 2100. Cette minuscule hausse est surtout le résultat d’un mécanisme de cycles naturels de baisses et de hausses successives de la température depuis plus de 250 années. Le CO2 n’est en rien le responsable de cela. Il y a même une tendance à un refroidissement de la planète depuis 2002. D’ailleurs, la superficie de la banquise est redevenue excédentaire par rapport à sa moyenne en 2013. Sans les gaz à effet de serre, la température moyenne de la terre serait de moins 15 degrés en permanence. Ce serait invivable. C’est une imposture de montrer que la terre voit sa température augmenter en permanence.

Le statut de climato-sceptique est assez mal vu. Comment le vivez-vous ?

Je trouve ce terme très malheureux, puisque chaque scientifique se doit d’être sceptique. Mais à part ça, j’assume totalement de l’être puisque j’appuie ma thèse sur des recherches scientifiques sérieuses. Mais j’admets volontiers qu’il faut être masochiste pour être climato-sceptique par plaisir. Non seulement nous sommes très mal vus, puisque très loin du politiquement correct, mais nous pouvons même être insultés. Je ne vous raconte pas le nombre de fois où j’ai été traité de « négationniste » par certains climatologues lors de congrès scientifiques. Je rappelle toutefois que pour être négationniste, il faut nier une histoire qui s’est déjà produite. Or ce n’est pas le cas pour le climat.

Si le CO2 n’est pas dangereux pour la planète, pourquoi se priver d’en émettre encore plus qu’aujourd’hui ?

C’est là qu’il ne faut pas se tromper. Il ne s’agit pas de faire tout et n’importe quoi malgré les conclusions de mes recherches. Préserver les ressources pour les générations futures est un impératif primordial. Il ne faut absolument pas capitaliser sur le fait que le réchauffement climatique soit minime. Ce serait encore plus dangereux.

Pourquoi laisser croire que le CO2 est dangereux pour la planète ?

Ce ne sont plus mes recherches scientifiques qui me permettent de dire cela, mais je suis persuadé que la soit disant lutte contre les émissions de CO2 est un formidable buisiness, avec des chiffres qui donnent le vertige. Lors du protocole de Kyoto de 1997, les pays ont débloqué 45 000 milliards pour lutter contre les émissions de CO2. Dans le même temps, les dettes cumulées de tous les Etats du monde équivalaient à 55 000 milliards d’euros. C’est une aberration. Pour résoudre les maux de l’humanité, il y aurait tellement d’autres manières d’utiliser l’argent, plutôt que de combattre un réchauffement climatique quasiment inexistant…

Propos recueillis par Simon Soubieux

Nos articles en rapport avec la COP21 sur : https://tmv.tmvtours.fr/?s=cop21