François Gervais : « Le CO2 n’est pas dangereux pour la planète »

#EPJTMV L’homme est professeur émérite à l’université François Rabelais. Il est aussi chercheur au CNRS. Depuis 2008, François Gervais axe ses recherches sur le climat et pointe les idées reçues sur le réchauffement climatique. En somme, il se retrouve dans les idées minoritaires des « climato-sceptiques » et il l’assume.

 

François Gervais nie la dangerosité du CO2. Photo : Victorine Gay
François Gervais nie la dangerosité du CO2. Photo : Victorine Gay

La COP21 débute la semaine prochaine. Elle réunira les dirigeants de 195 pays afin de trouver des solutions pour réduire les émissions de CO2 responsables du réchauffement climatique. Qu’en pensez-vous ?

Je pense tout simplement que cet événement est absurde. Le CO2 n’est pas responsable du réchauffement climatique et c’est ce que j’ai prouvé grâce à mes recherches. De ce fait, vouloir le diminuer ne fait pas avancer les choses. On présente le CO2 comme un polluant. Ce n’est pas vrai. Il est bénéfique à la végétation puisque c’est sa nourriture.

Prendre la voiture, c’est donc un bon comportement ?

Evidemment ! Pour les plantes, c’est une bonne chose ! Et j’ai prouvé que même si les émissions de CO2 ont augmenté de 40 % depuis 23 ans, cela n’a pas eu d’impact significatif sur la température de la planète. Ce n’est pas une idéologie, mais juste le résultat de recherches scientifiques.

Vous niez donc l’existence d’un quelconque réchauffement de la planète ?

Non, il y a bien un réchauffement climatique mais il est tout petit. La hausse de la température moyenne de la planète pourrait être seulement de 0,1 degré d’ici 2100. Cette minuscule hausse est surtout le résultat d’un mécanisme de cycles naturels de baisses et de hausses successives de la température depuis plus de 250 années. Le CO2 n’est en rien le responsable de cela. Il y a même une tendance à un refroidissement de la planète depuis 2002. D’ailleurs, la superficie de la banquise est redevenue excédentaire par rapport à sa moyenne en 2013. Sans les gaz à effet de serre, la température moyenne de la terre serait de moins 15 degrés en permanence. Ce serait invivable. C’est une imposture de montrer que la terre voit sa température augmenter en permanence.

Le statut de climato-sceptique est assez mal vu. Comment le vivez-vous ?

Je trouve ce terme très malheureux, puisque chaque scientifique se doit d’être sceptique. Mais à part ça, j’assume totalement de l’être puisque j’appuie ma thèse sur des recherches scientifiques sérieuses. Mais j’admets volontiers qu’il faut être masochiste pour être climato-sceptique par plaisir. Non seulement nous sommes très mal vus, puisque très loin du politiquement correct, mais nous pouvons même être insultés. Je ne vous raconte pas le nombre de fois où j’ai été traité de « négationniste » par certains climatologues lors de congrès scientifiques. Je rappelle toutefois que pour être négationniste, il faut nier une histoire qui s’est déjà produite. Or ce n’est pas le cas pour le climat.

Si le CO2 n’est pas dangereux pour la planète, pourquoi se priver d’en émettre encore plus qu’aujourd’hui ?

C’est là qu’il ne faut pas se tromper. Il ne s’agit pas de faire tout et n’importe quoi malgré les conclusions de mes recherches. Préserver les ressources pour les générations futures est un impératif primordial. Il ne faut absolument pas capitaliser sur le fait que le réchauffement climatique soit minime. Ce serait encore plus dangereux.

Pourquoi laisser croire que le CO2 est dangereux pour la planète ?

Ce ne sont plus mes recherches scientifiques qui me permettent de dire cela, mais je suis persuadé que la soit disant lutte contre les émissions de CO2 est un formidable buisiness, avec des chiffres qui donnent le vertige. Lors du protocole de Kyoto de 1997, les pays ont débloqué 45 000 milliards pour lutter contre les émissions de CO2. Dans le même temps, les dettes cumulées de tous les Etats du monde équivalaient à 55 000 milliards d’euros. C’est une aberration. Pour résoudre les maux de l’humanité, il y aurait tellement d’autres manières d’utiliser l’argent, plutôt que de combattre un réchauffement climatique quasiment inexistant…

Propos recueillis par Simon Soubieux

Nos articles en rapport avec la COP21 sur : https://tmv.tmvtours.fr/?s=cop21

 

COP21 : Ma vie sans sac plastique

Débarrassons-nous du plastique ! Une idée pleine de bon sens et très en vogue, mais qui n’est pas si facile à appliquer. Changer nos habitudes c’est aussi se confronter à celles des autres. Depuis quelques mois, j’essaye de vivre sans sac plastique… Un défi quotidien !

Combien de sacs plastiques vous propose-t-on par jour ? Essayez de vous en passer pendant une semaine et vous verrez que « non merci » deviendra probablement la phrase que vous prononcerez le plus souvent en faisant vos courses. Car ces sacs, on vous les suggère systématiquement, gratuitement ou pas. Le lieu le plus classique est évidemment le supermarché. En raison de la quantité d’articles achetés, pas évident de répondre : « Je vais les mettre dans mon sac à main ! » La responsabilité est souvent partagée : vous avez oublié vos sacs solides et vous vous dites que « bah, tant pis, pour cette fois, je prends un sac jetable ». Mais si, comme moi, vous êtes particulièrement tête en l’air, en vérité vous cédez bien plus souvent à la facilité que vous ne voulez bien l’admettre. Les grands sacs de courses ne sont pas pratiques à garder sur soi en permanence. Et finalement 4 centimes, quand on est pressé et empêtré, on est prêt à les payer (si, si, avouez-le !).

Évidemment, changer ses habitudes, ce n’est pas simple. La loi de transition énergétique (promulguée le 17 août dernier) tente donc de nous l’imposer petit à petit. Les sacs de caisse en plastique à usage unique seront interdits à partir du 1er janvier 2016. Cela sera étendu aux autres sacs plastiques à usage unique et aux emballages plastiques pour l’envoi de la presse et de la publicité dès 2017. En 2020, ce sera au tour de la vaisselle plastique jetable d’être interdite. Autant dire qu’il vaut mieux commencer tout de suite à prendre le rythme.

Mais la question citoyenne se pose : avons-nous réellement besoin d’une loi pour nous prendre en main ? Les solutions existent déjà et ne sont pas aussi contraignantes qu’on peut l’imaginer. J’ai, par exemple, changé de sac à main, en choisissant un modèle un peu plus grand. Quand mon pharmacien me demande si je veux un sachet, je n’en ai pas besoin : les boîtes de médicaments rentrent dedans sans problème. Dans mon supermarché, j’ai acheté des sacs en tissus bleus, roses ou violets (disponibles en caisse) qui se replient sous forme de pochette (12 x 10 cm). Cela ne prend pratiquement pas de place et j’en laisse systématiquement deux dans mon sac à main (messieurs, à vos besaces !). Ainsi, si je décide d’aller faire des courses à l’improviste je peux tout emporter. Si vous faites de grosses courses, il est probable que vous soyez en voiture : laissez quelques grands sacs dans votre coffre en permanence.

20 000 VIEUX SACHETS SOUS LA MER

Au supermarché, j’ai également arrêté d’emballer mes fruits et légumes dans les sacs plastiques transparents. Je les pèse directement sur la balance, je garde l’étiquette et je les mets en vrac dans mon chariot. Aucune grande surface ne m’a empêchée de fonctionner ainsi jusqu’à présent. J’ai voulu faire de même au marché, mais les vendeurs sont souvent plus rapides que moi. Les légumes sont systématiquement mis dans des sacs plastiques, alors que j’ai des grands sacs vides dans les mains. Je dois souvent insister pour que les maraîchers les mettent directement en vrac dedans.

J’ai fait le même constat dans les magasins de prêt-à-porter. Les vendeurs glissent mécaniquement les vêtements dans un sac et il m’est arrivé plusieurs fois de leur demander de les ressortir pour les prendre directement dans le mien. Leurs regards perplexes me traumatisent moins que ce que j’ai vu sur internet. En avril, un plongeur a filmé les fonds marins près de la Croisette à Cannes : à cinq minutes des marches du festival, un amas aquatique de déchets en plastique. Avec les courants marins, ces milliers de déchets s’entassent et forment ensuite des continents, dont le plus connu est celui du Pacifique Nord (sa taille équivaut à six fois celle de la France).
Les trois quarts des déchets abandonnés en mer sont en plastique. En France, 17 milliards de sacs plastiques sont encore consommés chaque année (soit trois fois la population mondiale !) et 8 milliards sont abandonnés dans la nature. Or, pour se décomposer totalement, ces sacs ont besoin de 200 ans.

Autrement dit, chaque sac plastique survivra non pas à une mais à trois générations d’hommes.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=xEAiAGMS2x0[/youtube]

Témoignage : Julia Mariton

La COP21 en 7 chiffres

Fin novembre, la COP21 réunira États, ONG, scientifiques, militants, lobbyistes… Au total, 40 000 personnes attendues et des marches pacifiques organisées dans le monde entier, notamment les 28 et 29 novembre. Explications chiffrées de ce qui nous attend.

Cop21

21

La 21e COnférence des Parties (d’où son nom COP21 !) se déroulera du 30 novembre au 11 décembre prochain à Paris. Il s’agit d’une conférence mondiale sur le climat, organisée chaque année pour mettre à jour la Convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques, signée par les pays membres de l’ONU en 1992 au Sommet de la Terre de Rio de Janeiro (Brésil). La première Conférence des Parties s’est tenue en 1995 à Berlin.

195

Le nombre de pays engagés. Ils devront s’entendre sur un accord global les engageant à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) pour enrayer le réchauffement climatique, d’un part et instaurer une solidarité envers les populations les plus vulnérables d’autre part. Car les conséquences des changements climatiques, dus à 95 % aux activités humaines, se font déjà ressentir partout dans le monde.

100

En milliards de dollars, la somme que les pays riches s’étaient engagés à réunir par an et dès 2020 pour aider les pays en développement. Lors de la COP21, ils devront montrer comment sera réellement mobilisé cet argent. C’est un point clé de cette rencontre. Les pays en développement, dont la Chine et l’Inde, jouent le jeu et se sont fixés, pour la plupart, des objectifs de réduction de GES ambitieux. Mais il est clair que leurs efforts et donc leur accord dépendront de la mise en place de cette aide financière, encore un peu floue…

2°C

La limite de la hausse des températures d’ici la fin du siècle. C’est l’objectif. Et aussi le seuil au-delà duquel, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), les conséquences seraient irréversibles. Entre 1980 et 2012, la température moyenne mondiale a déjà augmenté de 0,85°C.

7 %

Le rétrécissement de la surface maximale des terres gelées pendant la saison hiver/printemps dans l’hémisphère Nord depuis 1900. Sur tous les continents, le processus est enclenché : les glaciers de montagne fondent, la couverture neigeuse diminue, la banquise arctique également.

19 CM

L’élévation du niveau de la mer entre 1901 et 2010. Si le réchauffement se poursuit au rythme actuel, l’augmentation pourrait atteindre 1 mètre d’ici 2100. Pourtant, 400 millions de personnes habitent aujourd’hui à moins d’un mètre au-dessus du niveau marin (Bengladesh, îles, New York, Miami, Shanghai, etc.).

40 à 70 %

La réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre, l’objectif fixé par le GIEC d’ici à 2050. Pour le moment, à cinq semaines de la conférence de Paris, les contributions annoncées des 195 pays ne semblent pas suffisantes et mèneraient la planète vers un réchauffement de 3°C. L’impact ? Diminution accrue de la biodiversité, déplacement de population, difficulté voire disparition de certaines activités agricoles, touristiques (le domaine skiable français est clairement menacé), etc. En France, les épisodes de canicules ou de fortes pluies deviendraient plus fréquents entraînant entre autres des conséquences sanitaires graves.

>> Chaque semaine, retrouvez les initiatives locales pour la COP21 à Tours et ses environs !

Jeanne Beutter

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=3J7H7e2cMd4[/youtube]