Jeu concours : tentez de gagner le livre « Le vin, ça se partage », d’Emile Coddens, vigneron star de TikTok

Alerte jeu concours ! Tentez de remporter le livre « Le Vin, ça se partage » signé Emile Coddens.

Il compte bientôt 500 000 abonné(e)s sur son compte TikTok : Emile Coddens est le vigneron star du réseau social et dépoussière l’image du vin et du monde de l’œnologie.

Tmv vous fait gagner l’un des dix exemplaires de son livre « Le vin, ça se partage » (éditions Equateurs) ! Participez en envoyant vos noms, prénoms et coordonnées à redac@tmvtours.fr (objet : concours vin).

Un tirage au sort sera effectué le 9 décembre prochain ! 

 

Emile Coddens, vigneron star de TikTok : « Le vin, c’est pour tout le monde ! »

Son compte TikTok compte presque 500 000 abonnés. Ses fans raffolent de ses vidéos où il désacralise le monde du vin, vu de l’intérieur. Second de chai chez Plou & Fils, a 24 ans, il a été classé parmi les 50 meilleurs jeunes vignerons du monde. Et en plus, il vient de sortir un livre (Le vin, ça se partage, chez Équateurs). Rencontre avec Émile Coddens, vigneron à Chargé.

Il est né comment ce compte TikTok (@le.vigneron) qui cartonne actuellement ?

Chez Plou & Fils, je fais souvent des visites. J’avais donc cette habitude de transmettre ma passion et j’ai toujours vu aussi mes oncles le faire. J’adore ça, de voir les yeux des gens ébahis qui comprennent enfin comment on fait du vin ! Puis, le confinement est arrivé : plus de touristes, pas de visites. Je trouvais ça dommage qu’il y ait du raisin, du jus de raisin, plein de belles choses à montrer et qu’on ne puisse pas le faire. Comme il n’y avait pas de vigneron sur TikTok, j’ai eu envie de me lancer. Et tout cela a pris une ampleur assez folle en l’espace de quelques mois !

500 000 abonnés en moins d’un an : comment expliquez-vous ce succès incroyable ?

Je reste moi-même dans mes vidéos, je prends mon téléphone à la main et je me filme, en expliquant simplement les choses. Je pense être assez fun et assez simple. Du coup, ça fonctionne…

Avez-vous le sentiment de dépoussiérer le terroir ?

Oui, sans doute. Mais, en fait, je ne néglige pas du tout le côté terroir. C’est juste que ce n’est pas mon registre. Ce qui compte pour moi, c’est de montrer que le monde du vin est accessible à tous. Le vin, c’est un produit assez cool et qui ressemble à celui qui le produit. Boire du vin, cela suscite des sentiments personnels, souvent liés à des souvenirs ou à des sensations. Je trouvais dommage que des gens aient peur de ça. Parce que, c’est vrai, les gens ont souvent peur de dire des choses sur le vin par crainte de se sentir nuls.

Avec vous, les jeunes vont enfin pouvoir se dire que le vin, c’est aussi pour eux…

C’est vrai que ce que je fais tisse un lien direct entre les jeunes et le vin. Les jeunes se disent parfois que pour boire un bon vin il faut mettre un gros billet et qu’un vin à 5 € sera forcément mauvais. Alors qu’en fait, pas du tout, ça ne marche pas comme ça ! On peut trouver de très bonnes bouteilles à bas prix et de mauvaises bouteilles très chères. Au début, quand on demande aux jeunes qui viennent ici ce qu’ils pensent des vins qu’ils dégustent, ils n’osent pas en parler. Et nous, on leur demande de dire simplement s’ils aiment ou s’ils n’aiment pas. Après, on peut en discuter.

Diriez-vous que les goûts des consommateurs évoluent également ?

Oui, c’est sûr. Il y a 30 ans, le goût Parker faisait la loi à Bordeaux et même un peu ailleurs. Il y avait des stéréotypes sur les rouges qui se sont inscrits dans la tête des gens. Aujourd’hui, les gens aiment bien les vins plus simples. Il faut des vins à la fois faciles à boire tout de suite et qui puissent aussi se déguster dans 10 ans. C’est un véritable enjeu économique pour la filière. Le vin, ce n’est pas quelque chose de vital, c’est un plaisir. Donc, il faut écouter le goût des consommateurs.

Chez les vignerons aussi, la nouvelle génération arrive. Qu’est-ce que cela change sur la façon de faire du vin ?

Dans notre région en particulier, il y a beaucoup de jeunes qui s’installent. Les exploitations se rajeunissent. Chaque génération apporte sa pierre à l’édifice. Mes oncles font du vin d’une façon complètement différente de ce que faisaient leurs père. Moi, j’arrive avec ma petite fougue et mes nouvelles techniques. Ils ne me laissent pas totalement carte blanche mais ils apprennent de cette jeunesse comme moi j’apprends de leur expérience. On a surtout envie de faire des choses plus écologiques, moins énergivores. C’est aussi ce que veulent les nouveaux consommateurs. Chez nous, le passage en bio est pour bientôt.

Propos recueillis par Matthieu Pays / Photos : Cyril Chignot (ouverture), tmv (corps article)


*L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération

 

 

Covid, climat, bio, changements : le monde du vin en pleine mutation

Économie, société, climat… Le monde viticole s’adapte aux évolutions du monde actuel, sans négliger la qualité et l’amour du travail bien fait.

Au printemps 2020, les Français étaient confinés. Tous ? Non, d’irréductibles viticulteurs tourangeaux, ne pouvant délaisser leurs ceps trop longtemps, étaient au pied des vignes. En plein air et à distance les uns des autres, ils ne risquaient alors rien pour leur santé mais voulaient préserver celle de leurs vignobles.

Ont-ils bien fait ? La vigne n’a en tous cas pas attendu le déconfinement pour vivre sa vie : 2020 a été à Vouvray le débourrement le plus précoce de l’histoire de l’appellation. Et tout le cycle de vie de la vigne a suivi, avec des vendanges achevées en septembre dans certains domaines, quand elles trainent certaines années jusqu’à la mi-octobre.

Covid : repenser la commercialisation

Mais si les grappes de raisin ont fait fi du Covid pour faire leur petit bonhomme de chemin, les vignerons ne sont pas tous sortis indemnes de cette année 2020 pas comme les autres. « Le Val de Loire est en général bien représenté sur les cartes des restaurants, et certains vins s’exportent bien. La pandémie, avec ses confinements et fermetures, a donc eu un gros impact pour certains viticulteurs qui ont vu chuter leurs ventes. »

Pour Lionel Gosseaume, président d’InterLoire, l’interprofession des vins du Val de Loire (de Sancerre à Nantes), le Covid aura donc des effets à long terme sur la santé économique de certaines exploitations viticoles. Toutes ne sont pas dans la même situation, comme le souligne Romain Baillon, conseiller viticulture au GABBTO (Groupement des agriculteurs biologiques et biodynamiques de Touraine) : « Pour nos vignerons qui avaient déjà une clientèle constituée de particuliers, ils s’en sont bien sortis, parfois même mieux que les années précédentes. Alors que pour ceux qui vendaient à l’export ou en hôtellerie-restauration, la situation a été compliquée, il a fallu trouver de nouveaux marchés. »

Quel que soit le profil, l’adaptation est apparue comme le maître-mot du monde viticole. Du côté de Chinon, la tradition a dû s’effacer durant quelques mois, comme le souligne Fabrice Gasnier, président du syndicat des vins de l’AOC : « Chez nous, on a l’habitude de venir au domaine, chez le vigneron, pour acheter ses bouteilles. Les portes sont ouvertes en permanence. Avec le confinement, certains se sont adaptés, ont développé la livraison à domicile par exemple. »

Au domaine du Margalleau, en AOC Vouvray, la famille Pieaux travaille par exemple à la création d’un site web. Valentin Pieaux nous dit pourquoi : « Les neuf mois de fermeture des restaurants ont été compliqués pour nous. Il faut diversifier nos moyens de commercialisation, et réfléchir à comment contrer ce genre de situation, car c’est le monde vers lequel on va. » Un monde qui n’en finit pas de changer… et de se réchauffer.

Climat : anticiper les aléas

Ça chauffe ! Ou ça gèle ? Bref : ça bouge ? 2020 a été une année précoce dans tous les vignobles de Touraine, mais 2021 a été marquée par le gel pour plusieurs appellations. Chinon est passé entre les gouttes. Mais chez d’autres, le verdict a été sans appel : plus de la moitié de la récolte tuée dans l’œuf (ou plutôt dans le bourgeon). Et on ne vous parle même pas des risques de mildiou qui ont fait transpirer nos vignerons tout l’été…

Au-delà de la seule récolte 2021, c’est toute une dynamique qui se trouve freinée, comme le rappelle Hervé Denis, le président de la cave des producteurs de Montlouis-sur-Loire (Maison Laudacius) : « Nous avons eu des gels à répétition en 2016, 2017, 2019 et 2021. Les récoltes sont donc irrégulières, il devient compliqué de planifier des investissements. Et avec l’incertitude sur la production, les projets commerciaux que nous avions sont au ralenti. Nous avons trois de retard par rapport à nos ambitions de développement ! ».

La coopérative montlouisienne a même dû contracter un prêt, tout en assurant le paiement mensuel de ses quinze adhérents, pour qui le dicton « l’union fait la force » n’a jamais été autant d’actualité. L’interprofession InterLoire et les syndicats de producteurs veulent anticiper l’accélération de ces changements climatiques, « des questions centrales et stratégiques » selon L. Gosseaume.

Coté commercialisation, une gestion des stocks adaptée pour ne pas reculer sur les nouveaux marchés où les vins de Loire sont concurrencés par d’autres vignobles français ou étrangers. Et côté prévention, une cartographie précise des terroirs pour identifier ceux à risque et le test de nouveaux cépages durant dix ans, plus adaptés à ces conditions climatiques coté prévention, pourraient aider à se préparer à ces changements inéluctables. Sur le terrain, certains cherchent d’autres parades.

Sophie Clair et Romuald Colin, au Chai de Thélème, réfléchissent aussi à la plantation de cépages adaptés à ce nouveau climat. Mais ils misent aussi sur l’ouverture d’un gite axé sur l’œnotourisme pour compléter leur activité.

Et le bio alors ?

Autre évolution à laquelle le monde du vin s’engage : le bio, le respect de l’environnement, et au passage, de notre santé. Là encore, regard sur le futur : d’ici à 2030, 100 % des exploitations viticoles en label environnemental ? C’est l’objectif que se fixe InterLoire. À l’heure actuelle, 50 % des exploitations (pour 30 % des surfaces viticoles) sont inscrites en label Bio, HVE3, Terravitis ou Agriconfiance entre Sancerre et Nantes, en passant par la Touraine. Au GABBTO, on compte aujourd’hui 80 vignerons adhérents, sur les quelques 180 à 200 que compte l’Indre-et-Loire.

Et les chiffres grimpent d’année en année. Les motivations sont multiples : convictions profondes de nouveaux venus, ou motivations économiques face à l’engouement de la clientèle grand public pour les produits labellisés bio. À la cave Laudacius (Montlouis), on évoque ainsi la « pression sociétale » et « l’évolution des demandes pour un respect accru des terroirs et de la nature ».

Mais comme le souligne Romain Baillon, « même si parfois la motivation première est l’intérêt pour la commercialisation, les vignerons qui se forment pour se convertir en bio découvrent tout l’intérêt de ces pratiques et deviennent eux aussi des convaincus ! ». Une chose est sûre : à tmv, on est convaincus que nos vins de Touraine sont partis pour durer, grâce aux efforts déployés par ces professionnels qui ne lâchent pas la grappe tant qu’elle n’est pas mûre à point.

Les jeunes prennent le relais

À Saint-Martin-le-Beau (AOC Montlouis), Céline Avenet a rejoint son père pour créer le GAEC Les Mons Gas. Elle avait pourtant débuté son parcours dans une autre voie : la statistique, dans l’industrie pharmaceutique. Mais après deux ans de vie parisienne, retour au bercail : « J’avais déjà hésité à rejoindre la viticulture, mais j’avais peur que ce soit trop difficile. Finalement ça l’est, un peu tous les jours, mais ça me passionne ! J’adore passer ma vie dehors à chouchouter mes vignes, voir pousser le raisin. Et être en coopérative est enrichissant, il y a de l’entraide, de l’échange. Mon père ne s’attendait pas et il était à la fois heureux qu’une nouvelle génération prenne le relais, mais aussi inquiet pour moi ».

Aujourd’hui, Didier est rassuré car sa fille assure ! À Chançay (AOC Vouvray), Valentin Pieaux a rejoint son père et son oncle au domaine du Margalleau. Pour lui, c’était évident : « Je suis tombé dedans quand j’étais petit, comme Obélix ! Je suis né juste avant les vendanges 1995, date de la création du domaine. J’ai tout de même suivi un BTS à Montpellier, qui m’a permis d’acquérir de l’expérience en Alsace et au Chili avant de revenir ici en 2017 ».

Avec lui, il a ramené un lot de belles idées, dont la fabrication de rosé sec en bouteille dont la première cuvée (2018) s’appelle « L’intronisé ». Et notre nouvel arrivant n’a pas fini d’innover : les trois Pieaux travaillent en effet sur la création d’une nouvelle gamme élevée en fut de chêne, pour monter en gamme et séduire une nouvelle clientèle.

Texte : Maud Martinez / Photos : Adobe Stock (ouverture) & archives NR et tmv (corps de l’article)
*L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.