La Dreamhack : OK, mais c’est quoi ?

Parce qu’il n’est pas forcément facile d’y voir clair ou de tout comprendre quand on est néophyte, tmv vous explique en quelques mots ce qu’est vraiment la DreamHack, ce rendez-vous incontournable qui se tiendra à Tours cette semaine.

(Photo Julien Pruvost)

C’EST QUOI ?

La DreamHack, c’est un rendez- vous pour tout fan de jeux vidéo qui soit. En fait, il s’agit d’un immense événement e-sport. Le e-sport ? Oui, le « sport électronique » : en gros, vous remplacez le ballon de foot par un jeu prévu à cet effet, comme Fortnite ou Counter Strike.
C’est une pratique où des joueurs s’affrontent sur un support électronique, essentiellement le jeu vidéo. À la DreamHack, donc, on peut assister à une sorte de compétition géante, des tournois où des cyber-athlètes se tirent la bourre sur des jeux de plate-forme, de combats, d’aventures, etc. Les Jeux Olympiques du gaming, quoi !

LE WOODSTOCK DU NUMÉRIQUE

À la DreamHack, les organisateurs aiment à rappeler qu’il s’agit d’un endroit où « la passion et le fun que procurent l’eSport jouent un rôle central ». Ce qui fait qu’au fil du temps, cet événement est devenu plus qu’un simple rendez- vous.
Fondée en 1994 dans la cafet’ d’une école suédoise, la DreamHack détient aujourd’hui le record Guinness Book du plus grand festival numérique au monde. À l’international, il y a déjà plusieurs dates prévues, comme à Montréal, Valence, Dallas ou encore Rotterdam. La France compte une étape de cette tournée qu’on appelle DreamHack World Tour : c’est de nouveau à Tours.

DEUX ZONES

À la Dreamhack de Tours, deux zones seront séparées. La « LAN Party » accueillera plus de 1 500 participants pour le plein de compétitions. Dans le Grand Hall, la « DH Open », c’est l’endroit où jouera le gratin des meilleurs joueurs professionnels. Ainsi que la « Dream Expo », où se situeront stands, tests de jeux vidéo en avant-première, partenaires, finales, etc.

JOUEURS… ET VISITEURS !

Le public lambda a tendance à croire que l’événement est réservé aux joueurs pros. Loin de là. Les visiteurs peuvent assister à certaines parties en live, défier la gameuse Kayane (!), tester des jeux vidéo en avant-première, jouer à certains titres lors de sessions, découvrir des stands de constructeurs et éditeurs vidéo, et – nouveauté cette année – participer à un concours de cosplay qualitatif pour la Coupe de France.
Les pass 1 jour (15 €) ou 3 jours (39€) sont disponibles sur dreamhack.com/tours

C’EST NOUVEAU CETTE ANNÉE !

SILVERGEEK : IL N’Y A PAS D’ÂGE
Pour la première fois, la DreamHack accueille le tournoi Silvergeek dédié aux seniors, en partenariat avec la Fondation Macif. Des personnes âgées (parfois de plus de 90 ans) s’affronteront dans le Grand Hall comme leurs petits derniers, pas sur League of Legends quand même, mais sur Wii Sports Bowling.
Comme quoi, il n’y a pas d’âge.

COSPLAY : HAUT EN COULEURS
En parallèle du concours Cosplay Caisse d’Épargne-Loire Centre, qualificatif pour la coupe de France de Cosplay, organisé par Sohei, l’association de la région Centre Cos’Castle sera aussi présente sur le stand, samedi et dimanche pour des animations hautes en couleurs. Le cosplay consiste à incarner des personnages issus de la culture populaire comme les dessins animés, les séries, les films, les bandes dessinées et les jeux vidéo.

> DreamHack : du 17 au 19 mai, au Parc expo de Tours. 
> Retrouvez le programme en détail, les invités et les horaires dans notre numéro spécial, n°334

Dans les baskets d’un(e) député(e)

Ernestine Bonvoisin vient d’être élue députée. La fête avec ses amis et ses soutiens dans sa circonscription à peine passée, la voilà à la porte du Palais Bourbon. Un huissier en queue-de-pie lui lance un « Bienvenue dans votre maison » et Ernestine comprend qu’elle vient de pénétrer dans un nouveau monde, qui lui est totalement inconnu. Elle comprend aussi que la vie de député ressemble souvent à un marathon… qui ne s’arrête jamais.

1.Une des premières choses que l’on demande à Ernestine, c’est de s’affilier à un groupe parlementaire. Pour faire un groupe, c’est un peu comme sur Facebook, pas besoin d’être amis pour de vrai : il faut être 15 au minimum et être d’accord sur les choses importantes. Et, c’est comme en classe : il faut bien choisir parce qu’après, on est assis à côté des gens du groupe pendant toute la législature. Si pas de dissolution, ça nous fait du cinq ans, quand même…

2.Le jour du discours de politique générale du Premier ministre, l’Assemblée nationale, c’est vraiment THE place to be. Le principe de l’exercice est simple : il parle, il dit ce qu’il veut faire et, ensuite, les députés votent la confiance… Ou pas. Pour de vrai, le suspense est limité, selon la composition de l’hémicycle, on connaît à l’avance le résultat des courses.

3.Autre truc important à gérer pour le déCaptureputé fraîchement élu, intégrer une commission. C’est obligé. Tous les groupes sont représentés dans chaque commission, au prorata de leur nombre de députés. Il y en a huit et ça a une certaine importance parce que toutes les lois passent par une commission avant d’être votées en séance. Il paraît même que c’est là que se fait le vrai travail parlementaire. On discute des amendements, on écoute l’avis des gens concernés… Donc, si un mercredi Ernestine n’est pas en séance, n’allez pas la dénoncer à Mediapart : elle est peut-être en commission. Eh oui…

4.S’il est particulièrement inspiré ou en pointe sur un sujet, un député peut rédiger un texte de loi. Dans ce cas, on appelle ça une « proposition de loi » (quand c’est le gouvernement qui porte un texte, c’est un « projet de loi »). Soyons clairs, pour avoir une chance de la voir adoptée un jour, il vaut mieux être affilié à un groupe majoritaire.

5.Mercredi, c’est ravioli, mais c’est aussi le jour des questions au gouvernement. La séance est télévisée, c’est un peu la vitrine de la boutique. Chaque question dure deux minutes, montre en main. Et le gouvernement a aussi deux minutes pour répondre. Les ministres sont présents et ils n’ont pas eu les questions avant, c’est du direct live !

6.En plus des commissions traditionnelles (Affaires sociales, Affaires étrangères…), Ernestine peut se retrouver au sein d’une commission d’enquête dont la création est décidée par la conférence des Présidents. Elle concerne un sujet d’actualité précis. À l’issue de ses travaux, la commission doit remettre un rapport. Ces commissions comprennent une vingtaine de députés, un président, des vices-présidents, des secrétaires et un rapporteur

7.Le vote de la loi, c’est LE boulot du député. Il en vote en moyenne une centaine par an. C’est un moment qui va très vite. Le temps qui s’écoule entre « Le scrutin est ouvert » et « Le scrutin est clos », est à l’appréciation du président de séance mais il est toujours très bref, autour de deux secondes. Ernestine doit être derrière son pupitre et choisir entre POUR, CONTRE et ABST, en appuyant sur le bon bouton. Et c’est comme dans Qui veut gagner des millions, parfois, il y en a qui se trompent…

8.Rédiger un amendement, c’est-à-dire un bout de texte qui va corriger une partie d’une loi, c’est monnaie courante. Parfois, c’est vraiment pour améliorer la loi, parfois, c’est juste pour ralentir le travail parlementaire puisque tout amendement, aussi loufoque ou anecdotique soit-il, doit être examiné.

9.Ernestine le sait car elle connaît ses électeurs, le travail à Paris n’est qu’une partie de son job de député. Alors, plusieurs jours par semaine, elle revient chez elle et se consacre à sa circonscription. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle est attendue. Tout remonte à un moment ou à un autre vers le député, les problèmes et les situations compliquées surtout. Rendez-vous en permanence, inaugurations, rencontres officielles… Ernestine ne va pas chômer !

10.À la maison, c’est Ernestine qui gère les comptes de la famille. Mais là, c’est carrément une PME qu’elle a entre les mains ! Pour elle, 7 100 € d’indemnités, de salaire donc, imposable sur 5 600 €. Pour ses collaborateurs (assistants parlementaires), une enveloppe globale à partager de 9 500 €. À cela s’ajoutent 5 770 € pour les frais de représentation (hors transports, puisque les députés voyagent gratuitement). Une somme dont l’utilisation n’est (pour le moment) pas contrôlée.

Conseil municipal : parole aux jeunes !

Nous vous avions annoncé sa formation à Tours, maintenant place aux explications. Le conseil municipal des jeunes (CMJ), c’est quoi ?

Il s’agit d’un dispositif vieux comme le monde, déjà mis en place dans 2 500 communes françaises – à Orléans depuis plus de 30 ans. Pour former leur conseil municipal, à l’instar des « vieux », les jeunes, de 7 à 30 ans selon les communes, mouillent la chemise et se frottent à la vie politique réelle : campagne électorale fondée sur un projet, élections, dépouillement, etc.
Une fois élus, pour une période de 2 ans, ils siègent, avec les élus et services de la ville, au sein de commissions thématiques et tachent de faire aboutir les projets pour lesquels ils ont été élus. Oui, parce qu’ils ne font pas tout comme les grands… L’objectif ? Donner la parole aux jeunes ! À Tours, une vingtaine de collèges publics et privés participent à cette première édition. Les jeunes conseillers, issus des classes de 4e, viennent d’être élus au sein de leurs établissements.

Au collège Corneille, quatre binômes (un titulaire et un suppléant) sont en lice. Le principal, M. Gulibert, constate qu’en termes de projets, « les idées fusent ». Et de poursuivre : « En gérant de manière autonome ces projets et leur budget au sein du CMJ, ils appréhenderont la réalité de la politique au sens noble du terme. » À la mairie, on souligne l’aspect consultatif du concept : « On a besoin d’écouter les jeunes, déclare Barbara Darnet-Malaquin, adjointe chargée de la jeunesse et de l’éducation. Ils pourront donner leur avis sur les politiques municipales les concernant ».
Leur prise de fonctions est prévue le 30 janvier. Comptez sur nous pour suivre leur travail !

Jeanne Beutter

Comment survivre à un dîner Star Wars (quand on n’y connaît que dalle)

Si, comme notre journaliste, vous n’avez pas la moindre idée de qui est Maître Yoda, vous risquez d’endurer mille mortifications au cours des prochaines semaines. De l’horrifié : « Quoi ??? Tu n’as pas vu Star Wars ?! » au méprisant : « Je ne comprends pas comment on peut ne pas s’intéresser à Star Wars », la semaine qui vient risque d’être violente. Heureusement tmv est là…

Captu2rePOUR SAUVER SA PEAU
Si le sujet devient trop pointu, détournez l’attention. Demandez à votre voisin de droite combien il y a de créatures dans la scène mythique de La Cantina. Et combien mesure Dark Vador (pour info, 2,04 m). Et son sabre. S’il rougit, c’est bon.

LA PHRASE CULTE
À sortir à toutes les sauces, et tout le monde croira que vous l’avez vu (on a testé pour vous : on a fait illusion pendant 30 ans) : « Luke, je suis ton père ». Ou l’acmé de L’Empire Contre-attaque, quand le méchant Dark Vador révèle son secret au gentil Jedi Luke. À se demander tout de même si ce n’est pas juste pour éviter de se faire laminer.

POUR JETER UN FROID
Le chiffre à jeter négligemment entre le fromage et la bûche : « On se demande pourquoi l’épisode VII, Le Réveil de la Force, a coûté 200 millions de dollars. Alors qu’il a suffi de 11 millions pour tourner l’épisode IV. »

PRÉFÉREZ LE VINTAGE Capture
Star Wars et La Guerre des étoiles, c’est la même chose mais on ne dit plus La Guerre des Etoiles depuis 1997. Soyez snob, soyez chic : dites « La Guerre des étoiles est la meilleure expression moderne de la lutte entre le bien et le mal. » Là, ils parleront tous ensemble. C’est gagné (again).

POUR CLORE LA DISCUSSION
D’un ton sentencieux ou navré : «Si tu n’es pas avec moi, alors tu es contre moi». Comme Dark Vador face à Obi-Wan Kenobi dans La Revanche des Sith (Épisode III). Un vieux poncif, que Georges Lucas a d’ailleurs piqué dans la Bible, évangile de Matthieu.

À ÉVITER
« Toujours par deux ils vont, ni plus, ni moins… Le Maître et son Apprenti… » On a beau la retourner dans tous les sens, la phrase de maître Yoda à Mace Windu dans La Menace fantôme ferait passer n’importe qui pour un faible d’esprit. Sauf si vous êtes vert et mesurez 90 cm.

LE DÉBAT À INITIER
Dark Vador représente le méchant absolu, qui veut dominer le monde, l’Empire, la Galaxie, bref, tout le monde. Mais avant, il était gentil. Jusqu’au jour où il a basculé (du côté obscur de la Force). Et puis il n’arrive pas à tuer son propre fils. Il y aurait donc un petit coeur de chaton qui bat sous cette grande cape noire ?

Toute la force de Star Wars : parole de fan

Le septième épisode de Star Wars est aussi le premier d’une nouvelle trilogie de la saga qui enflamme la planète Terre depuis 38 ans. On a demandé à Arnaud, un collectionneur tourangeau, les raisons de cette passion.

La forme du masque de Dark Vador serait inspiré du Kabuto ainsi que du Menpō japonais.
La forme du masque de Dark Vador serait inspiré du Kabuto
ainsi que du Menpō japonais.

Il y a deux types de fans : celui, compulsif qui offre à ses enfants le bonnet Yoda ou la trotinette, et l’admirateur inconditionnel pour qui Star Wars représente l’alpha et l’oméga de l’imaginaire et qui plonge sans se lasser dans un univers à double, voire triple fond. Arnaud appartient à la dernière catégorie. Pas de lampadaire en forme de sabre laser ni de pantoufles Dark Vador. Mais un Stormtrooper qui nous surveille d’un œil, debout sur une table basse. Le calendrier de l’Avent (Star Wars) est resté sur la table. Mais le reste de la collection d’Arnaud est rangée. On y trouve des livres d’époque, un réveil, des Lego®… Au total, 11 000 pièces !
Il l’a commencée, comme tous les enfants, avec des figurines et des autocollants puis s’est pris au jeu pendant ses études, jusqu’à se rendre deux fois par an en Angleterre pour participer à une convention. Trois cents marchands y vendent Star Wars dans tous ses états. C’est là que l’acteur David Prowse (l’acteur qui joue Dark Vador) lui dédicace photos et livres. Un jour, il ramène même en Eurostar un maître Yoda grandeur nature. Sa collection de figurines vintages, toutes éditées entre 1977 et 1983, est complète, il ne manque pas un personnage, chacun a ses accessoires.

Parmi les trésors d’Arnaud, une dédicace de Dark Vador en chair et en os.
Parmi les trésors d’Arnaud, une dédicace de Dark Vador en
chair et en os.

Il avait 6 ans à la naissance de la saga planétaire, 9 ans quand il regarde L’Empire contre-attaque, en 1980 et depuis 38 ans, il décortique ce deuxième monde sans se lasser. Il a même préparé une série d’émissions radio sur les secrets de la saga. Pour lui, si Dark Vador, la princesse Leia ou Luke sont des personnages symboliques, Yoda reste le plus intéressant : « Ce petit bonhomme de 90 cm, tout vert, très laid, apporte une leçon de sagesse. Il est le seul dont on ignore la race, c’est très symbolique. Et quand Yoda sort un sabre laser dans l’Attaque des clones, c’est énorme pour un fan ! Le sage qui refuse la violence redevient un guerrier pour sauver la Force. »

Star Wars a dépassé le stade du film, explique-t-il, on y trouve tous les ingrédients des grandes épopées et chaque personnage étoffe l’histoire : « Celle du bien et du mal, de la force et du côté obscur, du pardon, l’envie d’être gentil ou méchant…On est tous concernés, on sait tous qu’il est plus facile d’aller vers la colère que de faire un travail sur soi. » En l’écoutant, on réalise brusquement que Star Wars est une quatrième dimension, un monde qui nous a complètement échappé. « Aujourd’hui, on pourrait vivre dans un univers Star Wars, affirme-t-il. Il peut être développé à l’infini, dans toutes les directions, en ajoutant un monde, de nouveaux peuples… ».

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Un téléphone droïde (qui fonctionne !).

Avec Star Wars épisode IV, Georges Lucas a créé en 1977 un monde à part entière, avec ses créatures, sa galaxie, son langage, son alphabet, presque devenu réel. On trouve aujourd’hui des dictionnaires, des bréviaires, des essais sur le système juridique de Star Wars et, consécration ultime, La Petite galerie du musée du Louvre expose « Mythes fondateurs, d’Hercule à Dark Vador », jusqu’au 4 juillet.
Un hommage évident puisque le réalisateur s’est inspiré des travaux de Joseph Campbell sur la mythologie et la religion comparée. Quarante ans et six films plus tard, l’élève a dépassé le maître : le psychothérapeute Arthur Leroy vient de publier « Star Wars, un mythe familial, psychanalyse d’une saga », dans lequel il couche la série sur le divan. « La relation père-fils, le complexe d’OEdipe, ont une place importante, confirme Arnaud. Mais chaque personnage a sa psychologie. Les deux robots, R2-D2 et C-3PO ont un rôle de clown. » Retournements de situations, épaisseur des personnages, perfection créative et thèmes universels, chaque spectateur pourrait donc y trouver son compte : « C’est un film trans générationnel et qui se transmet. Mon fils va voir son premier Star Wars le 16 décembre, j’avais son âge quand j’ai vu l’Empire contre-attaque. »

Et pour en revenir au cinéma ? Parce que tout de même, c’est ça, Star Wars. Un film auréolé de 7 Oscars, les premiers effets spéciaux, la création du son THX, de systèmes de motion capture, de caméra… la saga a ouvert la porte à beaucoup d’innovations. « Star Wars a été une sorte de labo de recherche et développement du cinéma. Alien naîtra en 1978. Les marionnettistes, les maquettistes, les équipes techniques de Lucas vont ensuite travailler avec Spielberg. » Pourtant, Star Wars revient de loin : en 1977, deux gros studios ont refusé le scénario et le budget concédé par la Century Fox était si ric-rac que Georges Lucas a dû mettre de sa poche pour réaliser la dernière scène tournée, celle de La Cantina, qui rassemble toutes les créatures du film.

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Le titre original de Star Wars VI, Le Retour du Jedi, modifié au dernier moment.

Pas besoin d’avoir vu Star Wars pour comprendre qu’il se prête à toutes les reprises, les déclinaisons et les jeux de mots. Le graphisme et les costumes sont époustouflants. « La force de George Lucas est de s’être entouré des meilleurs techniciens, comme Ralf McQuarrie qui a réalisé les storyboards, imaginé les personnages et les vaisseaux. La musique de John Williams est un élément central à ne jamais oublier : Star Wars est un space opera. Quand on passe 3, 4 notes du générique de Star Wars, tout le monde le reconnaît même sans être un fan, c’est l’une des musiques plus célèbres au monde. »

Mais comment expliquer cette hystérie marketing autour la série ? Gomme, couette, slip, baskets, déambulateur… tout ce qui peut être manufacturé a reçu un jour ou l’autre un logo Star Wars. Sa licence de jouets est la plus exploitée au monde, elle a généré plus de 200 millions de dollars l’an dernier. Parce que la Century Fox rechignait à investir dans le film, explique Arnaud, Lucas a eu cette idée de génie, de dire : ok, je prends un petit cachet mais je garde les droits sur les produits dérivés. Au début des années 2000, il avait déjà engrangé 1 milliard et demi de fortune personnelle.
« Lucas était très regardant sur les droits et avec Disney, c’est devenu encore pire. Tu dis Star Wars, tu dois payer ! La cash machine, c’est bien gentil mais les fans attendent d’abord des films. » Et pas seulement des effets spéciaux ou des têtes d’affiches poursuit Arnaud. « Dans La Menace fantôme, Georges Lucas a voulu ratisser large et les personnages étaient vraiment débiles, le film a fait beaucoup d’entrées mais les fans l’ont trouvé très mauvais. Il s’est rattrapé avec L’Attaque des clones. Même si ce n’est pas aux fans de dicter le scénario, Lucas ne doit pas les décevoir. »

Comprendre les Régionales en 5 minutes chrono

Au mois de décembre, on a plus l’habitude de choisir ses cadeaux que ses élus. Mais comme cette année, vous avez droit aux Régionales, on s’est dit qu’on allait vous faire comprendre l’élection en 5 minutes chrono.

POURQUOI VOTER ?

Si vous voulez plus de TER le matin, allez voter ! La région choisit ses axes de développement économiques et l’aménagement de son territoire. Par exemple :
– La gestion des lycées et financement des filières d’apprentissage (50 % du budget de la région Centre)
– La formation et l’orientation des étudiants (gestion des CROUS et CIO) – le financement d’actions de formation pour les salariés des secteurs en difficultés et les chômeurs.
– Le soutien aux PME et au tissu économique via des actions de filières (agriculture, industrie, recherche, tourisme…)
– Le transport ferroviaire : 20 % du budget de la région (TER, articulation des bus et des trains, transport scolaire à partir de 2017)

CaptureCOMMENT CA MARCHE ?

C’est un scrutin proportionnel, avec prime majoritaire. Au premier tour, le 6 décembre : si une liste recueille 50 % ou plus des votes, elle reçoit le nombre de siège proportionnel, plus un quart des sièges à pourvoir. Les autres sièges sont répartis entre les listes ayant obtenu au moins 5% des suffrages exprimés.
Au second tour (le 13 décembre) : si aucune liste n’obtient la majorité absolue, celles ayant obtenu au moins 10% des suffrages exprimés participent au second tour. La liste qui arrive en tête obtient automatiquement la prime majoritaire, soit le quart des sièges au conseil régional en plus du nombre de sièges lié à son score. Le reste des sièges est ensuite réparti entre les listes ayant recueilli au moins 5 % des suffrages exprimés. A savoir : entre les deux tours, les listes peuvent fusionner avec d’autres ayant obtenu au moins 5% des votes. L’entre-deux tours est donc une période de fortes tractations politiques, chacun essayant de conserver son influence et de peser sur les futures décisions votées par la Région. Chaque département sera représenté par 2 conseillers minimum, 4 pour ceux de plus de 100 000 habitants.

ON NE SAIT PAS QUI ON ÉLIT

C’est vrai, pas facile de connaître chaque candidat puisque les listes sont communes à tous les départements. Mais elles sont tronçonnées par département, en fonction de son poids démographique. Plus un département va voter, plus il sera représenté au niveau régional. Ça vaut le coup d’être chauvin, pour une fois, non ?

COMMENT FONCTIONNE LE CONSEIL RÉGIONAL ÉLU ?

Les 77 membres du Conseil régional élisent le Président du Conseil régional : il dirige l’Assemblée régionale qui se réunit 4 fois par an pour voter les politiques de développement et le budget. En dehors de ces grandes orientations, les élus se répartissent en 11 commissions de travail.
Une Commission permanente composée de conseillers régionaux se réunit une fois par mois et prend les décisions sur les dossiers.

QUI SE PRÉSENTE ?

Huit listes ont été déposées en région Centre-Val-de-Loire. Elles sont présentées dans l’ordre, attribué par tirage au sort, dans lequel elles apparaissent sur les panneaux d’affichage.
Liste Front national présentée par Marine Le Pen, menée par Philippe Loiseau (conseiller jusqu’en 2014). Tête de liste pour l’Indre-et-Loire : Daniel FRACZAK

L’UPR avec François Asselineau Le parti qui monte malgré le silence des médias, menée par Thierry Fouquiau. Tête de liste pour l’Indre-et-Loire : Saïd HAREK

Lutte ouvrière – Faire entendre le camp des travailleurs, menée par Farida Megdoud. Tête de liste pour l’Indre-et-Loire : Jean-Jacques PRODHOMME

Debout la France avec Nicolas Dupont-Aignan, menée par Alix Penloup. Tête de liste pour l’Indre- et-Loire : Patrice COURT-FORTUNE

Centre-Val de Loire, la Renaissance !Union de la droite (UDI – LR – MoDem), menée par Philippe Vigier (conseiller jusqu’en 2014). Tête de liste pour l’Indre-et-Loire : Claude GREFF

Écologistes, citoyens et solidaires (Europe-Ecologie- Les-Verts), menée par Charles Fournier (conseiller jusqu’en 2014). Tête de liste pour l’Indre-et-Loire : Benoît FAUCHEUX

À fond ma région – Union de la Gauche (PS – PRG), menée par François Bonneau (président sortant). Tête de liste pour l’Indre-et- Loire : Jean-Patrick GILLE

Rassembler avec l’Humain au Centre (PCF – MRC), menée par Nicolas Sansu

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La COP21 en 7 chiffres

Fin novembre, la COP21 réunira États, ONG, scientifiques, militants, lobbyistes… Au total, 40 000 personnes attendues et des marches pacifiques organisées dans le monde entier, notamment les 28 et 29 novembre. Explications chiffrées de ce qui nous attend.

Cop21

21

La 21e COnférence des Parties (d’où son nom COP21 !) se déroulera du 30 novembre au 11 décembre prochain à Paris. Il s’agit d’une conférence mondiale sur le climat, organisée chaque année pour mettre à jour la Convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques, signée par les pays membres de l’ONU en 1992 au Sommet de la Terre de Rio de Janeiro (Brésil). La première Conférence des Parties s’est tenue en 1995 à Berlin.

195

Le nombre de pays engagés. Ils devront s’entendre sur un accord global les engageant à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) pour enrayer le réchauffement climatique, d’un part et instaurer une solidarité envers les populations les plus vulnérables d’autre part. Car les conséquences des changements climatiques, dus à 95 % aux activités humaines, se font déjà ressentir partout dans le monde.

100

En milliards de dollars, la somme que les pays riches s’étaient engagés à réunir par an et dès 2020 pour aider les pays en développement. Lors de la COP21, ils devront montrer comment sera réellement mobilisé cet argent. C’est un point clé de cette rencontre. Les pays en développement, dont la Chine et l’Inde, jouent le jeu et se sont fixés, pour la plupart, des objectifs de réduction de GES ambitieux. Mais il est clair que leurs efforts et donc leur accord dépendront de la mise en place de cette aide financière, encore un peu floue…

2°C

La limite de la hausse des températures d’ici la fin du siècle. C’est l’objectif. Et aussi le seuil au-delà duquel, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), les conséquences seraient irréversibles. Entre 1980 et 2012, la température moyenne mondiale a déjà augmenté de 0,85°C.

7 %

Le rétrécissement de la surface maximale des terres gelées pendant la saison hiver/printemps dans l’hémisphère Nord depuis 1900. Sur tous les continents, le processus est enclenché : les glaciers de montagne fondent, la couverture neigeuse diminue, la banquise arctique également.

19 CM

L’élévation du niveau de la mer entre 1901 et 2010. Si le réchauffement se poursuit au rythme actuel, l’augmentation pourrait atteindre 1 mètre d’ici 2100. Pourtant, 400 millions de personnes habitent aujourd’hui à moins d’un mètre au-dessus du niveau marin (Bengladesh, îles, New York, Miami, Shanghai, etc.).

40 à 70 %

La réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre, l’objectif fixé par le GIEC d’ici à 2050. Pour le moment, à cinq semaines de la conférence de Paris, les contributions annoncées des 195 pays ne semblent pas suffisantes et mèneraient la planète vers un réchauffement de 3°C. L’impact ? Diminution accrue de la biodiversité, déplacement de population, difficulté voire disparition de certaines activités agricoles, touristiques (le domaine skiable français est clairement menacé), etc. En France, les épisodes de canicules ou de fortes pluies deviendraient plus fréquents entraînant entre autres des conséquences sanitaires graves.

>> Chaque semaine, retrouvez les initiatives locales pour la COP21 à Tours et ses environs !

Jeanne Beutter

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Procès des mariages chinois : cartes sur table

Le procès des mariages chinois s’ouvre mardi 13 octobre, à Tours. Sept mois après le suicide de Jean Germain. Pour en comprendre les enjeux, retour chronologique sur cette affaire qui empoisonne la vie tourangelle depuis quatre ans.

FÉVRIER 2007
Tours fête le Premier de l’An chinois et Jean Germain, alors maire de la ville, rencontre Lise Han qui a participé à l’organisation des festivités. L’élu veut offrir à Tours une stature internationale. Il est persuadé que la french touch tourangelle peut se vendre en Chine. D’origine taïwanaise, dynamique, séduisante, Lise Han connaît bien le pays, elle a de l’entregent et lui apparaît comme la femme de la situation.

2008
Jean Germain charge Lise Han des relations France-Chine et elle entre officiellement au cabinet du maire pour organiser l’opération « noces romantiques en Touraine ». Le concept est simple : proposer à des couples chinois de venir à Tours renouveler leurs voeux de mariage à la française. Coût du séjour clé en main pour les amoureux : 3 000 euros. La mairie lance un appel d’offre, une société, Time Lotus Bleu, remporte le marché. Elle est chargée de vendre en Chine ces voyages romantiques, puis d’organiser le séjour sur-mesure.

2009 À 2011
Les « noces » se succèdent, par petits groupes. Les amoureux sont accueillis et totalement pris en charge : coiffés, maquillés, promenés en calèche dans les rues de Tours, ils sont ensuite immortalisés sur le perron l’hôtel de ville, au bord de la Loire, dans les vignobles, puis invités à faire leur shopping dans les grands magasins de la ville privatisés toute une soirée. Au fil des mois, plus de 200 couples chinois viennent s’embrasser dans la grande salle des fêtes de la mairie, sous l’oeil ravi de Jean Germain.

3 AOÛT 2011
Le Canard Enchaîné publie des copies de factures envoyées anonymement au journal. Toutes payées par la mairie, elles révèlent un conflit d’intérêt entre Lise Han, responsable des marchés publics pour les mariages chinois et la société qui remporte tous ces marchés depuis 2008, Time-Lotus Bleu,… dont elle est la gérante. Le parquet de Tours ouvre une enquête.

NOVEMBRE 2011
Lise Han est licenciée du cabinet du maire et reclassée à l’office de tourisme du Val-de-Loire, sous la direction de Jean-François Lemarchand.

DÉCEMBRE 2012Image5
L’office de tourisme licencie Lise Han.

25 JANVIER 2013
Après deux jours de garde à vue dans les locaux de la police d’Orléans, Lise Han est mise en examen pour escroquerie, tentative d’escroquerie, recel de fonds publics et prise illégale d’intérêt. La justice lui reproche sa double position de chargée des relations avec l’Asie auprès du maire de Tours et de gérante de la société Time-Lotus Bleu. Lise Han doit également s’expliquer sur des factures que la justice estime injustifiées payées par la mairie. Lise Han refuse d’être la seule inquiétée dans ce dossier. Elle déclare : « J’ai réalisé exactement ce que me disait de faire le maire. »

FÉVRIER 2013
Le mari de Lise Han, Vien Loc Huynh et son ex-mari, Marc Cheung, sont à leur tour mis en examen. Le premier pour les mêmes motifs que son épouse et le second pour complicité d’abus de bien social. Les enquêteurs suspectent Lise Han d’avoir continué à gérer de fait la société Time-Lotus Bleu après 2008 et d’en avoir confié la gérance fictive à son mari, tandis qu’elle continuait à travailler pour la collectivité, rémunérée 3 500 € par mois, pour organiser les mariages chinois.

6 FÉVRIER 2013
Jean-François Lemarchand, directeur de l’Office de Tourisme de Tours est à son tour mis en examen. La justice le suspecte d’avoir embauché Lise Han pour un emploi fictif à la Société publique locale de tourisme (SPL) ce qui constitue un détournement de fonds publics. Devant les enquêteurs et le juge d’instruction, Jean-François Lemarchand affirme « avoir engagé Lise Han après avoir cédé à des pressions de ses supérieurs ».

Image328 MAI 2013
François Lagière, le directeur de cabinet de Jean Germain à la mairie de Tours est mis en examen pour « complicité de prise illégale d’intérêt et complicité d’escroquerie. »

30 MAI 2013
Faute d’avoir versé la caution exigée par la justice, Lise Han est placée en détention. Elle sera libérée fin août 2013.

6 OCTOBRE 2013
Lors de l’emission Sept à huit, sur TF1, Jean Germain déclare avoir été abasourdi quand il a découvert les liens de Lise Han avec la société Time-Lotus : « Elle m’a fait un enfant dans le dos. Je me suis fait avoir. Mais quand on est maire d’une grande ville on n’a pas le droit. »

31 OCTOBRE 2013
Jean Germain est mis en examen pour « pour complicité passive de prise illégale d’intérêt et complicité passive de détournement de fonds publics ». Il n’est reproché au maire aucun enrichissement personnel.

4 FÉVRIER 2014
Une confrontation a lieu, au palais de justice de Tours, entre le maire Jean Germain et son ancienne collaboratrice. Elle durera 14 heures et chacun campe sur ses positions. Lors de cette même confrontation, Jean-François Lemarchand aurait confirmé avoir embauché Lise Han sur ordre de Jean Germain.

DÉCEMBRE 2014Image2
Lise Han est interpellée à l’aéroport de Roissy, alors qu’elle tentait de s’embarquer pour la Chine, passant outre son interdiction de quitter le territoire. Elle explique par la voix de son avocat avoir voulu rendre visite à son père mourant. Suite à cet épisode, elle sera assignée à résidence sous surveillance électronique. Mais elle se débarrassera de son bracelet une heure après sa pose et sera de nouveau placée en détention. Elle y restera pendant huit semaines.

11 FÉVRIER 2015
Les Prud’hommes donnent raison à Lise Han face à son ancien employeur, la SPL. Elle obtient 48 000 € d’indemnités pour licenciement abusif.

7 AVRIL 2015
Le procès doit s’ouvrir devant le tribunal correctionnel de Tours. Au matin de l’audience, l’ancien maire, Jean Germain, choisit de mettre fin à ses jours.

Textes : Elisabeth Segard et Matthieu Pays
Dessins : NRV

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