Les Vegans veulent faire bouger Tours

Piloté par l’association L214, VegOresto est désormais bien implanté à Tours et souhaite inciter les restaurateurs à proposer un menu végétal à leur carte. Avec l’un de ses référents, Tmv fait le point sur leurs soirées repas qui cartonnent et les actions organisées par L214 en Touraine.

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VEGORESTO : L’ALTERNATIVE À TOURS

« De plus en plus de gens recherchent ce côté vegan dans les restaurants. La demande de menus végétariens revient souvent, il y a une vraie montée en puissance. » Ces paroles, ce sont celles d’Émilien, l’un des co-référents de VegOresto à Tours avec Ludivine et Marine. VegOresto ? Kézako ? C’est un concept, une initiative née grâce à L214, « l’association qui fait trembler l’industrie de la viande », comme le titrait récemment Les Inrocks. Connue pour ses vidéos clandestines d’abattoirs et ses happenings (lire page 11), L214 pilote les VegOresto qui se sont implantés dans plusieurs villes de France. Dont Tours, début 2016.

Le but ? Inciter les restaurateurs à proposer un menu « 100 % végétal et travaillé ». « Ensuite, ils peuvent signer une charte s’ils le veulent et instaurer un menu végétal dans leur carte pour la suite », explique Émilien. Une fois par trimestre, les intéressé(e)s se retrouvent donc dans un restaurant tourangeau différent privatisé pour l’occasion. Les Belles Caves et l’Aloco-Thiep se sont déjà prêtés au jeu. Le Shelter, aussi. Un pionnier, en quelque sorte. « Effectivement, nous avons démarré avec lui », acquiesce Émilien. « En démarchant, nous avons vu qu’il proposait déjà un menu vegan. C’était parfait. »Le premier repas VegOresto était lancé.
Le succès, lui, est toujours au rendez-vous. Le dernier repas a ramené une cinquantaine de convives. Parce qu’il y a une vraie demande à Tours. Et que les végétariens ne trouvent pas forcément leur bonheur ici. Pour autant, les profils différents se succèdent aux soirées VegOresto : « Des végétaliens, des omnivores, des vegans ou encore des flexitariens. » Un néologisme faisant référence à une pratique alimentaire semi-végétarienne. Comprenez des mangeurs de viande qui pensent leur consommation de barbac’ différemment (en en mangeant moins, par exemple). Bref, un végétarisme à temps partiel, mais qui a tout autant sa place aux VegOresto. De quoi balayer certaines accusations de sectarisme. « On ne force pas le débat, l’ambiance est sympa et on évite le discours militant qui agresse », prend soin d’ajouter Émilien. Tout le monde est le/ la bienvenu(e). D’autant qu’il n’est pas obligatoire d’adhérer àl’association pour participer à VegOresto.

Pour le reste, il suffit de mettre les pieds sous la table. Les menus tournent, en général, autour des vingt euros. Une volonté de L214 : « Localement, nous sommes libres. Mais l’association, au niveau national, peut nous dire : “attention, le prix est trop élevé ou le menu pas assez travaillé’’ », précise le co-référent tourangeau. Avant de bien faire comprendre que, pour ces repas VegOresto, « on ne prend pas l’argent. Tout va au restaurateur ! » Au final, une alternative qui semble plaire. « Ça manquait en Touraine… Mais ça commence à changer. Les restaurateurs s’adaptent. » Il y a peu, un établissement a pris les devants. Sans même avoir accueilli une de leurs soirées, il a tout de même signé la charte VegOresto : « Il s’agit du Court-Circuit. Parce qu’il y avait une grosse demande de la clientèle… »

Un VegOresto. Ici, au Shelter (photo VegOresto Tours)
Un VegOresto. Ici, au Shelter (photo VegOresto Tours)

L214, L’ANIMAL AVANT TOUT

« Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce. » Bim. Voilà l’article L-214 du Code rural. Ce qui a donné le nom, en 2008, de l’association L214, fondée par des activistes. Devenue depuis la bête noire des lobbys agro-alimentaires. Leurs vidéos choc sont des armes de guerre. L’asso L214 dénonce les pratiques barbares des abattoirs, les conditions déplorables des élevages en cage ou, plus récemment, étrille la chaîne de fabrication des bonbons gélifiés. Au niveau national, ils font trembler. Mais au niveau local, des antennes ont aussi fait leur nid.

L214 à l'un des happenings contre les cirques avec animaux, à Tours (Photo facebook.com/vegorestotours)
L214 à l’un des happenings contre les cirques avec animaux, à Tours (Photo facebook.com/vegorestotours)

À Tours, « on reste soft », indique Emilien, co-référent des VegOresto donc, mais aussi militant L214. Vous les avez d’ailleurs sûrement déjà vus en ville. Rue Nationale, notamment. Pétitions contre la corrida ou encore actions contre les cirques avec animaux… Des happenings loin d’être aussi « choc » que dans certaines capitales, mais qui ont le mérite de faire causer.
Réfléchir, peut-être ? « En général, nous sommes bien reçus, les gens sont à l’écoute. Bien sûr, certains ne sont pas sympas ou ne comprennent pas nos actions… Une fois, une mère de famille est venue nous voir en disant qu’elle trouvait les cirques avec animaux incroyables, car ses enfants étaient émerveillés. Devant nos arguments, elle a fait la sourde oreille et est partie. »

Si L214, à l’échelle du pays, tape dans le féroce, la déclinaison tourangelle est bien moins agressive. « La plupart d’entre nous ne souhaitent pas être trop choquants. » Une manière de toucher le plus grand nombre. Aux festivals Terres du Son, Cosmopolite et Vivre Mieux à La Riche, ils avaient un stand. « Parce que les gens se posent des questions. » Pour le reste, des actions sont prévues tous les mois jusqu’à juin 2017. Ce samedi 22 octobre, aura lieu un happening rue Nationale sur le thème des peaux des animaux. Le 19 novembre, un sur le foie gras. « On aimerait aussi installer un stand sur le végétarisme au Marché de Noël. Et l’an prochain, il y aura une séance ciné aux Studio, une sensibilisation sur l’étiquetage des oeufs au marché des Halles ou encore un happening sur le thème du cirque et des delphinariums… » Même à Tours, L214 n’a pas fini de chômer.

>> VEGORESTO TOURS par mail à repasvegorestotours@ gmail.com ou facebook.com/vegorestotours Prochain rendez-vous en décembre.

>> L214 : à retrouver sur leur site internet. Les actions tourangelles se retrouvent sur la page Facebook de VegOresto ci-dessus !

Journal d’une jeune végétarienne #7

Quel est le comble pour une fille d’éleveur? Arrêter de manger de la viande bien sûr. C’est pourtant l’expérience que j’ai voulu tenter et que je me propose de vous raconter au fil des jours, ici même. Etape 7 : la cuisine végétarienne.

Quel est le comble pour une fille d’éleveur? Arrêter de manger de la viande bien sûr! C’est pourtant l’expérience que j’ai voulu tenter et que je me propose de vous raconter au fil des jours, ici même. Pendant un mois, découvrez donc le parcours initiatique d’un passage au régime végétarien. Etape 7 : la cuisine végétarienne.

(Photo Joana Hard)

« Dès qu’on introduit une contrainte dans la cuisine, cela stimule et donne envie d’explorer de nouvelles saveurs. Cela motive« , m’expliquait Anne Brunner, bloggeuse tourangelle de recettes bios et végétariennes lors de notre rencontre avant mon passage au végétarisme.

Mon expérience lui a donné raison. Je crois n’avoir jamais autant cuisiné que depuis que je suis apprentie-végétarienne. Il est vrai que changer de régime nécessite une plus grande attention à ce que l’on mange pour ne pas avoir de carence.

Pour cela, je n’ai pas acheté de livre de cuisine comme me l’avait conseillé Anne Brunner, mais j’ai énormément consulté son blog, le célèbre marmiton ainsi que le site de l’Association Végétarienne de Franceces deux derniers permettant de rechercher une recette en fonction des ingrédients dont nous disposons. Sur marmiton, il suffit de cocher la case végétarienne avant de lancer la recherche afin de ne trouver que des recettes correspondant au régime végétarien. Un jeu d’enfants!

Cocotte de légumes racines braisés façon gremolata (Photo Anne Brunner)

Voici quelques recettes que j’ai testées et adoptées : la salade chaude lentilles et riz, la cocotte de légumes racines braisés façon gremolata qui m’a fait redécouvrir les légumes racines et les lentilles, tomates et lait de coco, un plat aux saveurs exotiques.

Eveil de l’imagination

J’ai ainsi découvert de nouvelles saveurs ainsi que de nouvelles associations tout au long de mon régime végétarien. Des expériences qui ont nourri mon imagination : j’ai ainsi créé quelques recettes. En voici un exemple.

Un gratin de pommes de terre sauce tomates et noix. Pour deux personnes, il vous faut quatre pommes de terre, un petit bocal pesto tomates séchées, 20 cl de crème fraîche liquide, du gruyère râpé, quelques noix, du sel et du poivre. Épluchez les pommes de terre, coupez-les rondelles et faites les cuire à l’autocuiseur. Pendant ce temps, préparez la sauce. Mélangez ensemble trois cuillères de sauce tomates et la crème fraîche. Cassez quelques noix et réduisez-les en miettes. Ajoutez-les à la sauce, salez et poivrez. Ajoutez les pommes de terre cuites à la sauce. Dans un plat  à four graissé, déposez le mélange et saupoudrez de gruyère râpé. Passez au four. Retirez dès que le gruyère est fondu. Bonne dégustation.

Un régime végétarien qui a également imposé à  mes proches d’adapter leur cuisine lors de mes venues. Ainsi, mon ami, véritable carnivore, s’est finalement très bien adapté à ce régime qui lui a permis de tester de nouvelles saveurs, de nouvelles associations. Il m’a d’ailleurs fait découvrir les croques-monsieurs végétariens. Un plat plus léger et délicieux!

La cuisine végétarienne est également souvent associée à des aliments inconnus de mes papilles tels que le tofu mais également le soja. J’ai donc voulu en goûter certains. J’ai ainsi testé les steacks de tofu aux herbes, que j’ai très peu appréciés mais également, plus récemment, le lait de soja saveur vanille : un vrai délice le matin pour accompagner des céréales !

Journal d’une jeune végétarienne #8

Journal d’une jeune végétarienne #6

Quel est le comble pour une fille d’éleveur? Arrêter de manger de la viande bien sûr. C’est pourtant l’expérience que j’ai voulu tenter et que je me propose de vous raconter au fil des jours, ici même. Etape 6 : la lutte contre les idées reçues.

Quel est le comble pour une fille d’éleveur? Arrêter de manger de la viande bien sûr! C’est pourtant l’expérience que j’ai voulu tenter et que je me propose de vous raconter au fil des jours, ici même. Pendant un mois, découvrez donc le parcours initiatique d’un passage au régime végétarien. Etape 6 : la lutte contre les idées reçues.

(Photo Danielle Laborde)

Débuter un régime végétarien signifie, bien sûr, adapter son alimentattion « carnivore » à un régime sans viande mais également devoir répondre aux nombreuses questions des inconnus ou des proches concernant le régime végétarien qui souffre de nombreuses idées reçues.

C’est également un régime très mal connu en France. Alors que je lui demandais de me faire une salade composée végétarienne, un restaurateur me demandait si je mangeais des noix de Saint-Jacques… Anne Brunner, bloggeuse bio tourangelle m’avait aussi prévenue que je ne pouvais pas manger de surimi, c’est vrai qu’on peut se demander si cet aliment est vraiment composé de poisson.

Alors pour que les choses soient claires, une fois pour toutes. Voici la définition du mot « végétarisme » selon Le Robert. Végétarisme est un nom masculin (jusque-là vous me suivez) qui correspond à une doctrine diététique qui exclut de l’alimentation la viande, mais permet certains produits du règne animal (lait, beurre, oeufs, miel) à la différence du végétalisme.

Il est vrai que la confusion entre végétarien et végétalien est aussi très courante. Je ne sais combien de fois j’ai dû expliquer la différence entre ces deux notions depuis le début de mon régime.

Anne Brunner, végétairenne et auteure de livre de recette de cuisine bio, est ma référente durant mon mois de végétarisme. (Photo dr)

Végétarisme est également souvent synonyme de carences pour certains, dont moi-même avant le début de cette expérience. Mais Anne Brunner m’a très vite rassurée lors de notre rencontre avant que je ne devienne végétarienne.  Selon les diététiciens américains et canadiens qui se sont intéressés au régime végétarien, pour peu qu’on mange varié et qu’on subvienne à ses besoins en calories, on peut manger végétarien sans se préoccuper des protéines. Surtout que j’ai choisi d’être végétarienne et non végétalienne et que la consommation de laitages et oeufs peut donc m’aider à augmenter mon apport en protéines.

Car contrairement aux idées reçues, le régime végétarien n’est pas seulement composé de légumes et riz. « Nombreux sont ceux qui pensent aux végétarien(ne)s en imaginant que leur cuisine est triste et limitée. Il sont dans l’idée que ces gens-là ne se nourrissent que de quelques sortes de fruits et de légumes, de pâtes, de riz, de lentilles… En réalité, la nourriture végétarienne est une cuisine savoureuse, saine et variée – étonnamment variée -, et c’est pitié de constater que tant de personnes passent à côté de tant de bons aliments en en sachant pas se servir du traditionnel menu : viande + légumes + fromage + dessert. » écrit l’Association Végétarienne de France, dans sa fiche Que mangent les végétariens? Après cette remarque, l’association dresse la liste des aliments que les végétariens peuvent manger. Une liste qui montre l’étendue des possibilités pour varier une alimentation végétarienne.

Si pour certains, végétarien rime avec monotonie, pour d’autres, il rime même avec tristesse. « Vous êtes végétarienne? Mais vous n’avez pas l’air triste pourtant? » Il est vrai que j’ai entendu cette réflexion durant ma première semaine de végétarisme, alors peut-être que ce régime n’avait pas encore atteint ma joie de vivre, ou peut-être simplement qu’être végétarien ne signifie en aucun cas être triste. Tous les végétariens que j’ai pû rencontrer lors de mon régime ne m’ont semblé tristes.  Dire adieu à la viande n’est peut-être pas si dur… Prochaine étape : la cuisine végétarienne.

Journal d’une jeune végétarienne #7

Journal d’une jeune végétarienne #5

Quel est le comble pour une fille d’éleveur? Arrêter de manger de la viande bien sûr. C’est pourtant l’expérience que j’ai voulu tenter et que je me propose de vous raconter au fil des jours, ici même. Etape 5 : les végétariens célèbres.

egime-vegetarien

Après la découverte du régime végétarien de Miss France, ma curiosité était aiguisée. Je suis donc partie à la recherche des végétariens célèbres. Et il y en a … beaucoup, beaucoup plus que ce que j’aurais pu penser en tout cas.

D’ailleurs, l‘Association végétarienne de France les a recensés et les a même classés par catégorie : musique, cinéma et spectacle, télévision et radio, mode, sport et personnalités.

Parmi les plus connus, on trouve Paul McCartney, Mylène Farmer, Brad Pitt, Nathalie Portman, Frantz Olivier Giesbert, Surya Bonaly, Adriana Karembeu ou encore Rajendra Pachauri, l’actuel président du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat).

D’ailleurs, certains n’ont même plus besoin de demander un régime spécial. C’est le cas du rockeur britannique  Morrissey. Lors d’un de ses concerts en Belgique, les organisateurs ont décidé avant sa venue de bannir les saussices de cheval, vraie tradition dans la région.

Un million de Français végétariens

Mais il n’y a pas que des végétariens célèbres non plus. Malgré un manque d’études sur la population végétarienne française, l’Insee estime tout de même qu’un peu plus d’un million de personnes en France ont des habitudes végétariennes, plus ou moins marquées.

D’autres se revendiquent quasi-végétariens ou néo-végétariens, c’est-à-dire qu’ils font davantage attention à leur alimentation en mangeant plus de fruits et légumes et en diminuant leur consommation de viande. Parmi les néo-végatriens célèbres, Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, qui a décidé en 2011 de ne manger de la viande que si elle provient d’animaux qu’il a lui-même tués… Drôle d’idée qui ne plaît pas à l’ensemble de la population végétarienne.

Comme quoi être végétarien ce n’est pas si grave, on peut même réussir dans la vie. Prochaine étape : la lutte contre les idées reçues.

Journal d’une jeune végétarienne #6

Journal d’une jeune végétarienne #4

Quel est le comble pour une fille d’éleveur? Arrêter de manger de la viande bien sûr. C’est pourtant l’expérience que j’ai voulu tenter et que je me propose de vous raconter au fil des jours, ici même. Etape 4 : le grand repas de famille.

Quel est le comble pour une fille d’éleveur? Arrêter de manger de la viande bien sûr! C’est pourtant l’expérience que j’ai voulu tenter et que je me propose de vous raconter au fil des jours, ici même. Pendant un mois, découvrez donc le parcours initiatique d’un passage au régime végétarien. Etape 4 : le grand repas de famille.

(Photo dr)

Vous ne voyez aucun lien entre mon expérience végétarienne et l’élection de Miss France 2012 ? Et pourtant, après un repas de famille riche en tentations, l’annonce du sacre de Miss France 2012 m’a fait chaud au cœur et m’a redonné du courage pour continuer mon régime. Pourquoi ? Parce que Delphine Wiespiser, notre nouvelle miss nationale est végétarienne !

Comme elle, je suppose, j’avais marqué d’une croix rouge la soirée du 3 décembre dans mon calendrier : date, pour moi, d’un grand repas de famille. Par chance, il avait lieu chez mes parents. J’ai donc pu adapter les plats à mon régime. Néanmoins, l’expérience fut difficile, les tentations, multiples.

Le test commençait dès l’apéritif avec les petits fours aux lardons et crevettes, ainsi que les pruneaux entourés de jambon. Pour moi, ce sera petits fours au fromage et pruneaux… seuls. Vient alors l’entrée : une salade aux gésiers (ma préférée…). Heureusement, j’aide en cuisine et peux donc préparer un plat végétarien : mâche, dés de roquefort et cerneaux de noix… alors que sont servis sur la table deux grands plats de salade complète.  Assise au milieu des convives, je me sens terriblement mise à l’écart.

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Le plat de résistance n’y change rien : est servi un osso bucco de veau accompagné de ses pâtes fraîches bio et ses champignons. Pour moi, seules des pâtes fraîches et des tomates aux oignons prennent place dans l’assiette.

Heureusement, je me console avec le plateau de fromages et le dessert (un macaronais). Et tant pis si ce dernier peut contenir de la gélatine de porc, je ne ferai pas l’impasse sur ce plat.

Tentations et blagues : trop, c’est trop !

Lors de notre rencontre précédant ma transformation en végétarienne, Anne Brunner, bloggeuse tourangelle de recettes de cuisine bio et végétarienne, m’avait prévenue. « Outre les difficultés physiques (pour trouver des plats végétariens notamment au restaurant), les difficultés sociales sont non-négligeables. Ne pas se justifier passe d’autant mieux« , m’avait-elle conseillée.

Et ce repas de famille en est la preuve. Les blagues et les propositions de morceaux de viande se sont multipliées tout au long du repas. Il a également fallu se justifier malgré les conseils d’Anne Brunner. En effet, seule ma famille proche était au courant de cette expérience.

Le plus dur reste le fait de ne pas pouvoir partager un plat avec les autres convives. Le sentiment de solitude est alors très fort. Cette soirée reste, pour l’instant, la plus difficile depuis le début de mon régime végétarien même si l’élection d’une Miss France végétarienne m’a remotivée. Prochaine étape : les végétariens célèbres.

Journal d’une jeune végétarienne #5

Journal d’une jeune végétarienne #3

Quel est le comble pour une fille d’éleveur? Arrêter de manger de la viande bien sûr. C’est pourtant l’expérience que j’ai voulu tenter et que je me propose de vous raconter au fil des jours, ici même. Etape 3 : le restaurant.

Quel est le comble pour une fille d’éleveur? Arrêter de manger de la viande bien sûr! C’est pourtant l’expérience que j’ai voulu tenter et que je me propose de vous raconter au fil des jours, ici même. Pendant un mois, découvrez donc le parcours initiatique d’un passage au régime végétarien. Etape 3 : le restaurant.

Quand les restaurants s'adaptent au régime végétarien, ça donne ça. (Photo dr)
« Lorsqu’on est végétarien, il est difficile de trouver des restaurants qui proposent des plats végétariens, surtout dans les brasseries », m‘avait expliqué Anne Brunner, la bloggeuse tourangelle de cuisine végétarienne. « Par contre, les restaurants libanais, chinois et indien offrent toujours des plats sans viande », avait-elle ajouté. Mon expérience végétarienne lui a donné raison.

Au travail, difficile de faire changer les habitudes alimentaires de vos collègues. Alors lors de mon premier repas en tant que végétarienne, j’ai suivi le groupe dans notre brasserie favorite. Ne voulant pas « embêter » le restaurateur dès le premier jour de mon expérience, je lui ai simplement demandé ma salade favorite… sans les lardons. Résultat : ma salade favorite, certes, mais sans les lardons, ça change tout !

Dans une autre brasserie, lasse des salades incomplètes et avec quelques jours d’expérience de végétarienne derrière moi, je demande au serveur une salade végétarienne. Le serveur accepte après s’être renseigné des ingrédients qui m’étaient autorisés. Résultat : un plat copieux sur un épais lit de salade verte (voir photo). A la fin du repas, je laisserai un peu de verdure dans mon assiette. Trop c’est trop.

Manger végétarien au resto, c’est possible ?

Dans un autre restaurant italien, lors de la fameuse Pastas Party, pas le temps de demander une assiette spéciale alors qu’un plat collectif à base de poulet est posé au centre de la table, qu’une jolie assiette de pâtes aux légumes et huile d’olives m’est servie. Un délice. Adaptation parfaite.

Enfin, outre les restaurants étrangers, certains établissements proposent des mets végétariens. Il faut alors le temps d’un repas oublier l’accord parfait entre légumineuse et céréales complètes tant apprécié par les végétariens pour faire le plein de protéines mais au moins, pas besoin de demander un plat spécial et accentuant le sentiment de différence avec les autres convives et ça, ça joue. Dans un restaurant italien, je choisirai donc une pizza quatre fromages alors que dans une omeletterie je choisirai, une délicieuse omelette à la ratatouille.

Alors oui, aller au restaurant lorsqu’on est végétarien, n’est pas toujours chose aisée. Des difficultés qu’ont déjà tous rencontrées les « vrais » végétariens. La preuve avec cet article : Sorties au restaurant du blog de l’Association Végétarienne de France. Serais-je devenue une vraie végétarienne ? Prochaine étape : le grand repas de famille.

 Journal d’une jeune végétarienne #4

Journal d’une jeune végétarienne #2

Quel est le comble pour une fille d’éleveur? Arrêter de manger de la viande bien sûr. C’est pourtant l’expérience que j’ai voulu tenter et que je me propose de vous raconter au fil des jours, ici même. Etape 2 : les courses.

Quel est le comble pour une fille d’éleveur? Arrêter de manger de la viande bien sûr! C’est pourtant l’expérience que j’ai voulu tenter et que je me propose de vous raconter au fil des jours, ici même. Pendant un mois, découvrez donc le parcours initiatique d’un passage au régime végétarien. Etape 2 : les courses.

(Photo dr)

Mes réserves de nourriture s’épuisant, je n’ai eu d’autre choix que d’aller faire mes courses. Dans un magasin bio, sur les conseils d’Anne Brunner, bloggeuse bio et végétarienne tourangelle. Après avoir feuilleté le guide gratuit, 171 adresses pour manger bio et local en Touraine, édité début juillet par l’association ATABLE ( l’Association tourangelle pour une alimentation biologique locale équitable) et disponible au téléchargement sur le site de l’association, je repère la Coop Nature la plus proche de mon domicile.

Ma liste de courses en poche, mon sac cabat sous le bras : que les courses commencent! Premier article à trouver : le chocolat à pâtisser. Après une recherche vaine de 10 min (j’exagère peut-être un peu), je décide de prendre des tablettes de chocolat normal jusqu’à ce que mes yeux tombent sur les fameuses tablettes de chocolat à pâtisser. Changement d’articles. Impossible de trouver la farine dans ce rayon. J’abandonne et je me dirige vers les produits frais. Sans aucune difficulté, je trouve le beurre et les oeufs. Et mes yeux, se posent sur le tofu. Sur toute une rangée de tofu, en fait. Du tofu à l’ail et aux fines herbes, du tofu au fromage… Je ne peux résister et me décide pour le tofu à l’ail et aux fines herbes. Une expérience végétarienne sans tofu ne serait pas une vraie expérience végétarienne. Les saucisses au soja ce sera pour la prochaine fois.

Direction le rayon légumes. Là, je dois y trouver tous les ingrédients d’une recette que je veux essayer. Il est écrit dans Le guide du végétarien débutant qu’il faut essayer à peu près trois recettes faciles. Alors je m’exécute. Ce sera donc une cocotte de légumes racines braisés façon gremolata, d’Anne Brunner (heureusement qu’elle est là). Il me faut donc un rutabaga, un navet, du persil et de l’ail. Le reste des ingrédients attendant déjà sagement dans mon frigo. Tous les produits prennent place dans mon panier, excepté le persil. Il suffisait que je demande au vendeur pour qu’il aille m’en chercher.

Reste à trouver la farine et le sucre pour mon brownie aux noix (les fruits et graines oléagineuses telles que les noix sont source de protéines, selon la fiche Conseils pour une alimentation végétarienne bénéfique de l’Association Végétarienne de France). Ma recherche de sucre se termine par l’achat d’un paquet de sucre de canne roux. A moins qu’au rayon légumes, je ne découvre par le biais de deux autres clientes que la farine et le sucre peuvent être achetés en vrac. Bingo! Moi qui utilise très peu de sucre et de farine, c’est idéal. Dernière vérification de ma liste de courses : le compte y est. Après tout de même une heure dans le magasin pour une quinzaine d’articles… À la caisse, je craque pour une petite tablette de chocolat aux éclats d’amandes. Le chocolat j’y ai droit alors j’en profite (avec modération bien sûr)! Résultat des courses : 33 €. Aïe, heureusement que je n’ai pas acheté de viande… Prochaine étape : le restaurant.

Journal d’une jeune végétarienne #3

Journal d’une jeune végétarienne #1

Quel est le comble pour une fille d’éleveur? Arrêter de manger de la viande bien sûr. C’est pourtant l’expérience que j’ai voulu tenter et que je me propose de vous raconter au fil des jours, ici même. Etape 1 : les aliments interdits.

Quel est le comble pour une fille d’éleveur? Arrêter de manger de la viande bien sûr! C’est pourtant l’expérience que j’ai voulu tenter et que je me propose de vous raconter au fil des jours, ici même. Pendant un mois, découvrez donc le parcours initiatique d’un passage au régime végétarien. Etape 1 : les aliments interdits.

(Photo Danielle Laborde)

« Adieu, veaux, vaches, cochon, poisson et autres crustacés. » Voici comment j’ai annoncé, à mes proches, mercredi que je devenais végétarienne pendant un mois. Le but de cette expérience : découvrir le quotidien d’un tel régime, ses implications, ses difficultés et ses possibles avantages.

Anne Brunner, végétairenne et auteure de livre de recette de cuisine bio, sera ma référente durant mon mois de végétarisme. (Photo dr)

Mais avant de me lancer, j’ai cherché à connaître mes droits et mes devoirs. Pour Anne Brunner, végétarienne, bloggeuse tourangelle et auteure de livres de recettes bio, « il existe différents types de végétarisme. Est avant tout végétarien celui qui ne mange aucune chair animale, ni viande, ni poisson, ni coquillage, ni surimi« . Pouvant manger oeufs et produits laitiers, je serai plus précisément ovolactovégétarienne selon la définition de l’Association Végétarienne de France.

Mais sans chair animale, ma principale interrogation restait celle de la carence en protéines. Selon les diététiciens américains et canadiens qui se sont intéressés au régime végétarien, pour peu qu’on mange varié et qu’on subvienne à ses besoins en calories, on peut manger végétarien sans se préoccuper des protéines. Me voilà rassurée et mes proches avec !

Mais une autre question me taraude : Anne Brunner est végétarienne et écrit des recettes bio. Y-a-t’il un lien entre végétarisme et bio? « Il n’y a aucun lien logique entre végétarisme et bio. Mais certains végétariens le deviennent pour leur santé et sont très sensibles aux questions de l’environnement d’où la consommation de bio. » Il y a également un argument pratique : les magasins bios offriraient un plus grand choix de végétaux, indispensables dans le régime végétarien.

Reste les difficultés sociales qui, elles, sont bien présentes, selon Anne Brunner. « Le plus difficile est de refuser. » La preuve dès mon premier jour de végétarisme lorsque l’une de mes collègues m’offre des fraises Tagada®, je dois refuser. Dur. Vous vous demandez certainement pourquoi j’ai refusé ces petits bonbons rouges ? Eh bien, tout simplement parce qu’ils contiennent de la gélatine de porc…. Adieu, donc bonbons Haribo® mais également certaines mousses au chocolat, bavarois…. Un seul moyen de ne pas se faire avoir : lire les étiquettes. Après l’inspection de mon placard, pas besoin de jeter quoi que se soit. Mes réserves alimentaires ne contiennent aucune gélatine de porc. Ouf!

Après trois jours de végétarisme, les conseils d’une végétarienne, quelques lectures et le guide du végétarien débutant comme livre de chevet, j’ai survécu sans craquer. Un bon début. Prochaine étape : mes courses dans un magasin bio.

Journal d’un jeune végétarienne #2