« Le Bateau Ivre, c’est vous, c’est nous ! »

Il existe une règle simple au Bateau : une personne = une voix. Chaque sociétaire a donc son mot à dire pour participer à la définition du cap à suivre.

Avec 2 000 sociétaires, le Bateau Ivre est un paquebot hors-norme dans l’univers des sociétés coopératives du secteur culturel. Mais aujourd’hui, ils sont à peine 300 à s’engager régulièrement pour faire vivre la salle de spectacles. Or pour fonctionner à plein régime, le Bateau a besoin de toutes les énergies disponibles !

Le Forum des Sociétaires, samedi 6 mai, aura pour thème la responsabilité et l’engagement des sociétaires dans la vie du Bateau. « On ne tiendra pas si les gens ne se l’approprient pas », explicite Franck Mouget. Les associations locales, sociétaires ou non, s’impliquent déjà dans la vie du lieu et dans sa programmation.

Mais tout Tourangeau peut aussi participer. Comment ça se passe ? Voici deux Tourangelles qui sont à bord !

Perrine, matelot tout-terrain Chaloupe « vie coopérative », chaloupe « vie de l’équipage », chaloupe « bar » :

Perrine donne un coup de main sur ces trois thématiques. Concrètement, cela signifie une réunion par mois par chaloupe, et parfois un peu de temps passé sur un dossier qu’il faut faire avancer. Participer au choix des boissons proposées au bar ou créer un questionnaire destiné aux sociétaires par exemple.

Pour cette Tourangelle qui a vécu à quelques pas de la salle, s’investir dans la vie du Bateau tombait sous le sens : « J’aime l’utopie du Bateau, son indépendance, et travailler en collectif. J’espère que l’Archipel et l’Aassemblée générale vont développer plus d’engagement, de participation, pour que l’aventure continue ! »

Zoé, au comptoir Zoé est bénévole au bar du Bateau Ivre depuis l’ouverture.

Et sociétaire depuis quelques mois seulement : « C’est un cadeau d’anniversaire qu’on m’a fait l’été dernier ! Et en septembre prochain je pense intégrer la chaloupe Bar ». Zoé s’insère progressivement dans la vie coopérative, où elle se devait d’avoir sa place : « En revenant à Tours et en voyant que le Bateau rouvrait, c’était une évidence d’y participer ! »

Servir des bières, rendre la monnaie, sans se tromper sur la tablette de la caisse, tout un art que les bénévoles se partagent, sous la houlette de Thomas et Laurence, salariés du Bateau. « N’hésitez pas à nous rejoindre, au bar ou ailleurs il y a toujours de la place pour les bénévoles ! »

Dans les baskets d’un(e) député(e)

Ernestine Bonvoisin vient d’être élue députée. La fête avec ses amis et ses soutiens dans sa circonscription à peine passée, la voilà à la porte du Palais Bourbon. Un huissier en queue-de-pie lui lance un « Bienvenue dans votre maison » et Ernestine comprend qu’elle vient de pénétrer dans un nouveau monde, qui lui est totalement inconnu. Elle comprend aussi que la vie de député ressemble souvent à un marathon… qui ne s’arrête jamais.

1.Une des premières choses que l’on demande à Ernestine, c’est de s’affilier à un groupe parlementaire. Pour faire un groupe, c’est un peu comme sur Facebook, pas besoin d’être amis pour de vrai : il faut être 15 au minimum et être d’accord sur les choses importantes. Et, c’est comme en classe : il faut bien choisir parce qu’après, on est assis à côté des gens du groupe pendant toute la législature. Si pas de dissolution, ça nous fait du cinq ans, quand même…

2.Le jour du discours de politique générale du Premier ministre, l’Assemblée nationale, c’est vraiment THE place to be. Le principe de l’exercice est simple : il parle, il dit ce qu’il veut faire et, ensuite, les députés votent la confiance… Ou pas. Pour de vrai, le suspense est limité, selon la composition de l’hémicycle, on connaît à l’avance le résultat des courses.

3.Autre truc important à gérer pour le déCaptureputé fraîchement élu, intégrer une commission. C’est obligé. Tous les groupes sont représentés dans chaque commission, au prorata de leur nombre de députés. Il y en a huit et ça a une certaine importance parce que toutes les lois passent par une commission avant d’être votées en séance. Il paraît même que c’est là que se fait le vrai travail parlementaire. On discute des amendements, on écoute l’avis des gens concernés… Donc, si un mercredi Ernestine n’est pas en séance, n’allez pas la dénoncer à Mediapart : elle est peut-être en commission. Eh oui…

4.S’il est particulièrement inspiré ou en pointe sur un sujet, un député peut rédiger un texte de loi. Dans ce cas, on appelle ça une « proposition de loi » (quand c’est le gouvernement qui porte un texte, c’est un « projet de loi »). Soyons clairs, pour avoir une chance de la voir adoptée un jour, il vaut mieux être affilié à un groupe majoritaire.

5.Mercredi, c’est ravioli, mais c’est aussi le jour des questions au gouvernement. La séance est télévisée, c’est un peu la vitrine de la boutique. Chaque question dure deux minutes, montre en main. Et le gouvernement a aussi deux minutes pour répondre. Les ministres sont présents et ils n’ont pas eu les questions avant, c’est du direct live !

6.En plus des commissions traditionnelles (Affaires sociales, Affaires étrangères…), Ernestine peut se retrouver au sein d’une commission d’enquête dont la création est décidée par la conférence des Présidents. Elle concerne un sujet d’actualité précis. À l’issue de ses travaux, la commission doit remettre un rapport. Ces commissions comprennent une vingtaine de députés, un président, des vices-présidents, des secrétaires et un rapporteur

7.Le vote de la loi, c’est LE boulot du député. Il en vote en moyenne une centaine par an. C’est un moment qui va très vite. Le temps qui s’écoule entre « Le scrutin est ouvert » et « Le scrutin est clos », est à l’appréciation du président de séance mais il est toujours très bref, autour de deux secondes. Ernestine doit être derrière son pupitre et choisir entre POUR, CONTRE et ABST, en appuyant sur le bon bouton. Et c’est comme dans Qui veut gagner des millions, parfois, il y en a qui se trompent…

8.Rédiger un amendement, c’est-à-dire un bout de texte qui va corriger une partie d’une loi, c’est monnaie courante. Parfois, c’est vraiment pour améliorer la loi, parfois, c’est juste pour ralentir le travail parlementaire puisque tout amendement, aussi loufoque ou anecdotique soit-il, doit être examiné.

9.Ernestine le sait car elle connaît ses électeurs, le travail à Paris n’est qu’une partie de son job de député. Alors, plusieurs jours par semaine, elle revient chez elle et se consacre à sa circonscription. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle est attendue. Tout remonte à un moment ou à un autre vers le député, les problèmes et les situations compliquées surtout. Rendez-vous en permanence, inaugurations, rencontres officielles… Ernestine ne va pas chômer !

10.À la maison, c’est Ernestine qui gère les comptes de la famille. Mais là, c’est carrément une PME qu’elle a entre les mains ! Pour elle, 7 100 € d’indemnités, de salaire donc, imposable sur 5 600 €. Pour ses collaborateurs (assistants parlementaires), une enveloppe globale à partager de 9 500 €. À cela s’ajoutent 5 770 € pour les frais de représentation (hors transports, puisque les députés voyagent gratuitement). Une somme dont l’utilisation n’est (pour le moment) pas contrôlée.

Association Active : Des dons pour des emplois

Depuis 1999, Active, association caritative d’insertion par le vêtement, aide les femmes en difficulté. Petite virée dans cette véritable ruche, remplie de travailleuses émérites

Gina, appliquée sur sa machine à coudre.
Gina, appliquée sur sa machine à coudre.

La pluie tombe à grosses gouttes ce mardi aprèsmidi. Le ciel est gris, le temps morose. Au 153 rue Saint-François, à La Riche, l’ambiance est toute autre. Dans cet immense bâtiment, on sourit, on s’active. Active, justement, c’est son nom : le lieu abrite l’association caritative tourangelle d’insertion par le vêtement. Émanation du Secours Catholique au départ, devenue autonome depuis, Active « est un chantier d’insertion », introduit Elise Yagoubi-Idrissi, la directrice. Ici, on favorise le retour à l’emploi de femmes en difficulté. La collecte de vêtements et de jouets, puis leur vente en boutique, permet de salarier une vingtaine de personnes.
Ce jour-là, la clientèle est variée. Un grand-père traîne des pieds et déambule entre les rayons. Une petite brune, étudiante, jette un oeil au rayon jouets, tandis que deux mamans se régalent face aux chemisiers. Un peu plus loin, des maillots de foot des équipes françaises et algériennes par dizaines. Les prix sont minis : un haut banal à 3 € ; une tunique Jacqueline Riu pour 5 €. « Cela permet de relativiser le rapport marque/prix, n’est-ce pas ? », sourit Mondane Blin de Laloubie, vice-présidente d’Active. Mais attention, pas question de coller « l’affreuse étiquette du magasin pour “ pauvres ” », prévient Élise Yagoubi-Idrissi. « Nous sommes ouverts à tout le monde. Étudiants, personnes dans le besoin ou qui veulent consommer autrement… il y a une très grande mixité sociale. »

Dans un entrepôt, les sacs remplis d’habits attendent de passer par l’espace tri.
Dans un entrepôt, les sacs remplis d’habits attendent de passer par l’espace tri.

Un peu plus loin, Hadiamany aide les clients devant les cabines. « Je suis arrivée il y a 4 mois et tout va bien. Je fais un peu de tout ici », explique la jeune femme. Tout comme ses collègues, elle est en CCDI, un contrat à durée déterminée d’insertion. C’est sa conseillère de Mission locale qui l’a dirigée vers Active. Pour d’autres, c’est Pôle emploi. Les contrats – de 20 à 26 h – sont renouvelables. L’accompagnement est obligatoire. « Les encadrantes sont là pour les aider. On redonne confiance à ces femmes », se félicite la présidente d’Active. Soussana, par exemple, est encadrante. On la retrouve à l’atelier textile, situé derrière les murs du grand magasin. Ici, pas de public ou de clients. Seules les salariées d’Active y ont accès.

Active fait partie du réseau Tissons la solidarité et compte 300 passages par jour au magasin.
Active fait partie du réseau Tissons la solidarité et compte 300 passages par jour au magasin.

Soussana conseille et dirige une petite troupe hyper concentrée. Gina, l’une des salariées, est en train de réaliser une nappe. Le travail est minutieux. Un compliment et ses yeux rieurs s’agrandissent derrière ses lunettes : « Oh, pourtant c’est facile ! », rigole-t-elle. Cela fait une semaine qu’elle est arrivée à Active et comme toutes ses collègues, « c’est un plaisir ». La couture, c’est son truc. Tout comme Faiza qui fabrique « une création avec de la fourrure ». Le vêtement « customisé » finira au rayon “ créa ” du magasin. « Ce sera beaucoup plus cher que les autres habits », plaisante Mondane. Soit… 6 € !

CAVERNE D’ALI BABA

Chic dans son petit tailleur, porte-épingles au poignet, Faiza est fière de son travail. Comme toutes les femmes travaillant ici. Une source de motivation incontestable avant de se lancer sur le marché du travail extérieur. Cela se voit aussi sur le visage d’Armine, de l’atelier jouets. « Bienvenue ! », lance-t-elle toute sourire, avec un petit accent. Elle a le français hésitant, mais pas approximatif. Un peu timide, mais rayonnante, elle raconte : « Là, nous trions et nettoyons les articles. Après, nous les présentons en vitrine ou en rayons jouets du magasin. » Annie, l’encadrante, a l’air ravie d’Armine, arrivée il y a déjà 6 mois. « Elles peuvent constamment proposer des idées. J’adore les initiatives. C’est le travail d’équipe qui est intéressant », souligne Annie.
Récemment, ateliers jouet et couture ont collaboré : la mousse de certaines peluches a ainsi été récupérée pour rembourrer l’oreiller d’un petit lit en jouet.

Jouets ou jeux de société : Armine leur offre une seconde vie.
Jouets ou jeux de société : Armine leur offre une seconde vie.

À l’extérieur de cette « caverne d’Ali Baba », il y a cette montagne de sacs. Des tas d’habits y sont entassés. « Il y en a une tonne par jour ! », informe Mondane. « Alors on doit tout trier. C’est un vrai métier. Il faut savoir ce qui est tendance, connaître les marques, etc. Puis certains habits seront récupérés pour l’atelier couture, d’autres seront recyclés. On ne jette rien à Active. »

Cependant, les dons continuent d’être indispensables à leur survie. Jouets, vaisselle, textile, tout est bon à prendre, sauf l’électroménager et les gros meubles. « En revanche, nous manquons d’habits pour hommes et enfants. » Ici, la devanture de la boutique indique « Vos dons créent de l’emploi ». « C’est valorisant pour tout le monde. C’est un beau projet », souffle Mondane. En sortant d’Active, le ciel s’est enfin éclairci. Il ne pleut plus. Le beau temps est revenu.

> Suivre l’association sur son site ou sur Facebook. Téléphone : 02 47 37 13 33.

> Active à La Riche, 153 rue Saint-François / Active à Tours : 155 rue Edouard-Vaillant. 

Faiza, future créatrice de mode ?
Faiza, future créatrice de mode ?

Textes et photos : Aurélien Germain

Coupez court ! Le concours de courts à Tours

Trois étudiantes de l’IUT lancent Coupez court !, un concours de courts-métrages. Cinéastes amateurs, à vos caméras.

Coupez Court!
Coupez Court! Le concours de courts-métrages à Tours.

Le nez dans le guidon… Depuis décembre, Léa, Léana et Emmeline courent partout, passent des coups de fil à tour de bras. On ne dira pas que c’est Hollywood dans leurs têtes, mais presque. Parce que ces trois amies en communication de l’IUT ont eu la bonne idée de lancer Coupez court !, un projet qui s’inscrit dans le cadre de leurs études : « Il est vrai qu’on adore aussi le cinéma. Sur Tours, il y a pas mal de festivals, de diffusion, mais là, c’est vraiment un concours. Et comme on est étudiantes, les gens ont moins peur, ils osent se lancer », explique Léa Ngo-di.

Après avoir récolté 1 225 € sur un site de financement participatif (au lieu des 1 000 prévus), les filles ont mis la machine en route. Quand elles parlent de Coupez court !, elles ont des étoiles plein les yeux. Le curseur de la motivation poussé au maximum. « En tant que cinéphiles, on voulait donner la possibilité aux gens de s’exprimer à travers un court-métrage, un format pas si connu que ça », précise Léa. Comme elle le dit : « Dans un court, on dit en cinq minutes ce que les films disent en 1 h 30 ! »

Léana, Léa et Emmeline se sont armées d’un thème simple, mais qui laisse la porte grande ouverte : je rêve. « On a galéré pour trouver. Au départ, on souhaitait quelque chose sur la vie étudiante. Mais c’était trop banal », avoue Emmeline. Et puis elle se sont souvenues d’une citation du jeune réalisateur prodige Xavier Dolan, à Cannes : « Accrochons-nous à nos rêves. » Le déclic.
Pour les cinéastes en herbe qui veulent donc tenter le concours, tout est permis. Noir et blanc, couleurs, animation, horreur, fantastique, comédie, docu… Seule contrainte ? Ne pas excéder les cinq minutes. Une fois la totalité des courts-métrages visionnée, les étudiantes pré-selectionneront les potentiels vainqueurs. Ultime étape : un jury choisira trois gagnants. Dans les coulisses, on peut d’ailleurs déjà dire que l’acteur Philippe de Janerand sera de la partie (vu dans Taxi, Les Choristes ou encore Paulette). Léa, Emmeline et Léana espèrent maintenant recevoir un paquet de courts-métrages pour le concours. Histoire de ne pas couper court à leur rêve.

[Mise à jour 10/02/2015 : se rajoutent au juryle réalisateur et scénariste Just Philippot, ainsi que Marie-Laure Boukredine, coordinatrice diffusion à CICLIC et chargée de la coordination régionale du Mois du film documentaire]

Aurélien Germain

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=rTDadi7ODA0[/youtube]

>>>EN BREF

COMMENT ON FAIT ?
D’abord, direction CE SITE pour remplir un formulaire de pré-sélection.Vous avez jusqu’au 28 février pour envoyer votre court (toutes les infos utiles sur le site). La soirée de remise des prix aura lieu vendredi 20 mars, au CGR de Tours. Les gagnants seront récompensés.
Aussi sur facebook.com/coupezcourt

CONSEILS
> Pour un bon court-métrage, soyez efficace. « Il ne faut pas se perdre ou s’éparpiller », avance Léa.
> « On veut découvrir quelque chose. Soyez libre, puisqu’il n’y a pas d’exigence sur la forme. »
> « Vous pouvez monter vos films sur Imovie, Windows Movie Maker, Adobe première pro… »

CONTRAINTES
Bah oui, il en faut. Comme les courts seront diffusés sur grand écran, la vidéo doit être de qualité : 1,080 dcp. Il doit durer entre 30 secondes et 5 minutes. Après le montage, il faut graver la vidéo sur un DVD vierge. Inutile de préciser que tout plagiat est interdit…

DERRIÈRE LE PROJET
Léa Ngo-di a 20 ans. Étudiante et musicienne, elle s’est notamment investie dans les partenariats et l’organisation. Emmeline Buthaud, 20 ans, fan de ciné, a déjà participé à des chroniques sur Radio campus. Enfin, Léana Charpentier est une passionnée de cinéma italien de 19 ans. Elle a aussi pris en charge les relations presse pour le projet. Côté partenaires, elles ont obtenu la mairie de Tours, le Futuroscope, les Films des loups blancs, les magazines So Film et Positif.

Emmeline, Léana et Léa.
Emmeline, Léana et Léa.