Beauté : un salon contre les diktats

Certains jeunes refusent de céder aux images formatées de la beauté : la preuve avec ce Salon En Apparence, organisé à Tours le 6 février à l’Arcades institute.

En Apparence
Astrid Villemain, Ismaël El Hajri et Cécile Heraut ont eu l’idée de ce projet tutoré après un cours sur Photoshop. (Photo extraite du film Supervénus)

Non, tous les jeunes d’aujourd’hui ne sont pas obsédés par la taille 36, le corps de rêve et le look mannequin. Pas Cécile, Astrid et Ismaël en tout cas. À 19 ans, ces étudiants à l’IUT de Tours, en info-com, organisent le Salon En apparence. Mot d’ordre ? Dire non aux diktats de la beauté imposés par la société, les médias et les marques. « On veut dénoncer leurs méfaits et dire aux gens : ouvrez les yeux ! », indique Astrid Villemain, l’une des organisatrices. « Le but, c’est de sortir du Salon en ayant confiance en soi, en s’acceptant. On ne dit pas qu’il ne faut pas faire attention à soi. Simplement de s’assumer comme on est. »
Une attitude étonnamment mature et lucide dans une « société de l’image », comme le dénonce Astrid. Pour ce faire, le trio met en place plusieurs pôles pour leur Salon : un coin santé avec un psy ou un chirurgien plastique, et un médecin. « Car les diktats de la beauté peuvent entraîner des dégâts physiques, notamment l’anorexie… »

Un espace graphique montrera « les pouvoirs de Photoshop » avec retouches en direct ; des matchs d’impro bourrés d’autodérision ; un pôle artistique avec des étudiantes qui dessineront des volontaires sans les voir (uniquement grâce aux descriptions)… Le gros du Salon étant une expo photo avec des photos d’étudiant(e)s de Tours retouchées au maximum. « C’est vrai qu’on cible principalement les étudiants et les jeunes. Parce que beaucoup n’ont pas confiance en eux, l’image est importante… Il suffit de voir toutes ces filles de 15 ans qui ne jurent que pas les thigh gaps (l’écart entre les cuisses, NDLR) ! Mais évidemment, tout le monde peut venir à ce salon. » Si ce projet a été un véritable déclic pour Astrid, Cécile et Ismaël, il le sera peut-être pour d’autres. Astrid assume son optimisme : « J’ai envie que la société change. Il n’y a pas que l’image. Il faut cultiver l’estime de soi. »

>> Le 6 février, de 17 h à 21 h, à l’Arcades Institute. Entrée libre. « En apparence », sur Facebook.

EN BONUS :
Les pouvoirs de Photoshop ? Vraiment ?
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=mg8Hihwpu48[/youtube]