Hellfest 2024 : retour sur une 17e édition de folie

Le festival de metal Hellfest se tenait à Clisson, en Loire-Atlantique, du 27 au 30 juin. Comme chaque année, tmv y était. Et a rapporté quelques souvenirs. Poussez le son, on vous raconte tout.

Des chiffres qui donnent le tournis

Pour parler du Hellfest et de son envergure (de sa démesure, aussi), il faut parler chiffres. Parce que pour cette 17e édition, ils sont de nouveau impressionnants.

Le nombre de billets vendus ? 240 000. Le nombre d’entrées payantes ? 60 000. Par jour, bien sûr. Et 10 000 non payantes, regroupant bénévoles, artistes, invité(e)s, mais aussi médias (coucou, c’est nous !). Budget total de la bête ? 38 millions d’euros. À titre de comparaison, les Vieilles Charrues – qui restent le plus gros festival en France, talonnées par le Hellfest – possèdent un budget de 23 millions d’euros.

Pour le reste, c’est près de 200 groupes, répartis sur six scènes, le tout sur plus de 120 hectares, durant 4 jours. Le festival réunit 72 nationalités, artistes et public confondu. Autant dire que la ville de Clisson, 7 600 habitants de base, voit passer du monde !

Cette année, 500 000 litres de bière ont été consommés. Quant aux bières que la team tmv a descendues cette année, on taira les chiffres. Secret des sources oblige bien sûr.

Les coups de cœur

Dès le jeudi d’ouverture, on attendait évidemment de pied ferme KERRY KING, guitariste de feu-Slayer. Et autant dire que les morceaux de son nouveau projet (intitulé, ô surprise, Kerry King) passent l’épreuve du live haut la main. Sur scène, ça mitraille du riff à tout va, c’est 100 % thrash. Ça ressemble à du Slayer, sans en être (mais si quand même un peu) : inutile de dire que quand le King a dégainé deux, trois reprises de Slayer, ça a fait mal dans la fosse.

Le même jour, les Suédois de GRAVEYARD ont de nouveau montré qu’ils étaient les maîtres en matière de rock typé très années 70 (la voix rocailleuse trempée dans le whisky de Joakim Nilsson, outch !), tandis que BRUJERIA, bandanas masquant une partie du visage, ont fait la « fiesta y cartel ». SODOM, eux, ont mis les point sur les i pour finir la journée : le rouleau-compresseur qui dégomme les chicots ? C’est eux.

Les Norvégiens, des gens froids ? Pas franchement si on se fie à KVELERTAK et sa prestation pied au plancher (et cauchemardesque pour la sécu). Sur scène, le chanteur Ivar Nikolaisen est ingérable et multiplie les allers-retours dans la foule, slammant à tout va pendant que côté son, le punk à la sauce black’n’roll dézingue à tout va.

150 bénévoles composaient le Hellcare, dispositif contre les violences sexuelles et sexistes malheureusement encore présentes.

Des slammeurs, on en aura également vu – et pas qu’un peu – durant les shows explosifs et sans-faute de WHILE SHE SLEEPS et KATAKLYSM. De quoi donner du fil à retordre aux agents de sécurité chargés de récupérer les corps (visqueux, parce qu’on avait un peu chaud) à tout va flottant sur le public.

Côté black metal, impossible de ne pas mentionner la triplette ravageuse KANONENFIEBER, SATYRICON, EMPEROR qui ont, tous les trois, donné une magistrale leçon de black metal. Une triple claque pour autant de dents perdues. Quelqu’un a vu mes plombages ?!

Emperor est considéré comme un des pionniers du black metal.

Enfin, on notera la prestation impeccable de MACHINE HEAD qui n’avait pas mis les pieds au Hellfest depuis 2012. Propulsé en tête d’affiche, le groupe a clairement prouvé qu’il méritait cette place de choix, alignant les missiles (« Imperium » d’entrée de jeu, le très méchant « Davidian » pour ratatiner la foule…). Une baffe, ni plus ni moins.

Metallica : la déception ?

Dur, dur d’écrire ces lignes (si, si, notre petit cœur tout mou saigne) mais force est de constater que METALLICA, maxi tête d’affiche de cette cuvée 2024, n’a pas délivré le concert qu’on espérait. Les papas du metal ont déroulé un set assez clinique et mécanique, sans trop de folie, le pied plutôt sur la pédale de frein que sur l’accélérateur.

La foule est colossale lorsque le groupe démarre le show. Les écrans géants ne servent à rien, puisqu’ils sont fragmentés en mode « multi screen » rendant le tout imbuvable et faisant grimper en flèche le nombre de rendez-vous chez les ophtalmos du coin.
Certains solos sont à moitié loupés (si ce n’est foiré, comme sur le départ de « Master of Puppets ») et des breaks sont égratignés. Cela reste tout de même un bon concert de Metallica (les « Hit the lights », « Sad but true » et autres « Creeping Death » font toujours leur effet), mais qui nous a laissé sur notre faim. Bon, mais pas jouissif.

→Regardez notre vidéo résumé du Hellfest 2024 :

Quand Metallica reprend… Indochine

L’instant lunaire aura sans conteste été le bassiste de Metallica, Rob Trujillo, racontant sur scène avoir découvert « L’Aventurier » d’Indochine grâce à son épouse française… avant de jouer ladite chanson devant un public de métalleux beuglant à tout va le refrain. Une bonne reprise ? Non, un véritable massacre.

Même la gare de Clisson s’est mise aux couleurs du Hellfest.

Des révélations

L’une des plus grosses surprises vient sans conteste de UUHAI, débarqué tout droit de Mongolie qui a littéralement renversé la scène à midi à peine. Au menu : folk metal boosté aux instruments traditionnelles, le tout mâtiné de khöömi, une technique de chant ancestral dyphonique, le fameux chant de gorge mongol. Magnifique et prenant.

Après le succès de The Hu l’an dernier, Uuhai a également fait chapiteau comble avec son folk metal mongol.

Côté voyage, HRAFNGRIMR nous en a offert un beau aussi, avec un concert à la croisée entre chamanisme hypnotique et chants vikings en vieux norrois. Quant au trip des cowboys de WAYFARER, c’était un retour au Far-West, avec un « black metal western » viscéral inspiré de récits prenant place dans les montagnes du Colorado.

Lofofora, militant, le poing levé

Engagé ? Pas qu’un peu. Enragé ? Pas qu’un peu (bis) ! Les Français de LOFOFORA ont clairement balancé les uppercuts, aussi bien musicaux, que dans leurs discours. Sur scène, Reuno, tout de rouge vêtu, envoie les scuds : « On espère que vous êtes contents d’avoir payé 350 balles pour voir Shaka Ponk et leur méga tournée de départ écologique ! » (et vlan dans les dents)
Derrière lui, l’écran gigantesque projette un « Nique le R.Haine ».  « N’oubliez pas que le rock’n’roll est à la base une musique noire. Les races n’existent pas ! »

Le groupe est également rejoint par deux Femen sur scène qui font alors un happening. Reuno, toujours en rage, rappellera « à ces mecs qui ne savent pas tenir leur teub d’y foutre un cadenas dessus ! Tout le monde devrait pouvoir profiter de son festival, sans se faire emmerder ». Un rappel plus que salutaire.


De nouveau, le Hellfest aura donc été monumental (dans tous les sens du terme). Débutant sous une chaleur de plomb (nos coups de soleil vous font coucou), entrecoupé par une pluie des enfers (sacré dimanche pluvieux !), cette virée à Clisson aura été un festival de découvertes et de belles surprises, une véritable coupure dans une actualité pas franchement gaie.

Les pass pour l’édition 2025, eux, seront déjà mis en vente le 9 juillet. On se revoit en enfer ?

Texte, photos, vidéo : Aurélien Germain

En enfer, il faut toujours se rafraîchir…

Barbara Goutte, la vidéaste aux yeux créatifs

#VisMaVille Barbara Goutte est vidéaste, réalisatrice de contenus audiovisuels. C’est en Touraine qu’elle filme artistes et entreprises, avec l’envie de sublimer chacun par l’image.

Installée sur le canapé de son bureau des ateliers de la Morinerie à Saint-Pierredes- Corps, avec son rouge à lèvres, ses yeux et cheveux bleus, elle a un petit air de Jinx, personnage de la série Arcane, version sympa. Dans la vraie vie, Barbara Goutte n’a pas pour habitude d’être devant le cadre, elle est plutôt derrière sa petite caméra Sony à filmer les autres.

La jeune femme de 27 ans, à peine deux ans dans le métier, a déjà un carnet d’adresses bien rempli et une notoriété qui se construit à grands pas dans le milieu tourangeau. Productrice de contenus audiovisuels, elle filme, prend en photo, construit des images et des clips à destination de ses clients : des entreprises, des particuliers, des institutionnels comme TV Tours, la Ville de Tours et la Métropole, mais aussi des artistes musicaux tels que Shælin, Myosotis, Jane et les autres. Elle réalise également des making-of pour le réalisateur franco-canadien Fred Grivois.

Après une école de cinéma à Toronto où elle est restée vivre cinq ans et un stage à Canal +, elle décide de poser ses valises à Tours, non loin de la Sologne où elle a grandi. En 2020, en plein Covid, elle prend un travail d’agent d’accueil chez Mame tandis qu’elle démarre son activité de vidéaste en auto-entrepreneur.

Les startupers de Mame et la Métropole seront d’ailleurs ses premiers clients. « Grâce à Mame, j’ai pu au bout d’un an arrêter mon job alimentaire et me mettre à mon compte à temps plein. Cela a déterminé le développement rapide de mon activité. »

Aujourd’hui ses vidéos circulent vite sur You Tube et les réseaux sociaux. En ce moment, elle poursuit une collaboration avec la boîte de nuit de Rochecorbon, le Red Club. Un monde du spectacle qu’elle adore filmer. « J’aime ce métier qui me permet de travailler dans plein de secteurs différents, je ne m’ennuie pas. Le milieu artistique me laisse une liberté créative plus grande, plus de couleurs possibles. Pour des entreprises, c’est plus carré. »

Elle est souvent appelée à construire des aftermovies, des films en direct lors de soirées d’entreprises. Elle mène aussi des interviews, construit des scénarios… Un travail élaboré seule de A à Z, de la conception, de l’écriture du script au montage des images. « Le temps de la rencontre avec la personne, l’échange est important. Ensuite, j’essaie de sublimer par l’image ces personnes, qui sont souvent passionnées par leur métier. Je me demande quelles images peuvent correspondre à leur personnalité, à l’entreprise, les mettre en valeur. »

Derrière ce travail à la fois technique et créatif, Barbara Goutte Production y apporte sa patte, sa signature visuelle, reconnaissable d’après son entourage. Un aspect qu’elle développe sur son temps personnel à travers la réalisation de courts-métrages plus expérimentaux, dont un réalisé dernièrement dans le bassin de la piscine du lac.

Texte et photos : Aurélie Dunouau

Bon Entendeur : « On souhaite mettre en avant cette culture française dont on est fier »

Bon entendeur : 89 000 abonnés sur SoundCloud, 48 000 sur YouTube. Les trois jeunes ont une patte artistique bien à eux. Tous les mois, ils sortent une mixtape qui met à l’honneur la voix et le discours d’une figure française : Pierre Rabhi, Jacques Brel, Jean Dujardin, Catherine Deneuve, Jacques Chirac… Le groupe électro-chill continue d’enchaîner les projets et y’a très bientôt du nouveau (exclu)…

D’où est venue votre inspiration ?

Arnaud Bonet : Tout est parti de DSK. On l’a écouté se justifier à la télévision pendant l’affaire du Sofitel. Le discours nous a fait marrer. On a essayé de faire une mixtape et y’a eu un déclic. Les idées se sont enchaînées avec l’envie de continuer en installant une récurrence et en choisissant des discours qui impactent les gens. Avec le temps, on a essayé de créer une histoire.

Comment choisissez-vous les personnalités ?

Pierre Della Monica : On essaye de jouer sur tous les tableaux : on choisit des intellectuels avec des messages engagés, mais on ajoute aussi un peu d’humour, parfois, avec certaines célébrités. Il faut que les paroles choisies aient un sens et un intérêt. J’assume, je ne prendrai pas un discours de Nabilla ou Hanouna par exemple.

A.B. : On recherche des icônes françaises, tout en faisant attention aux styles de la voix. C’est vrai, on a peu de voix féminines dans nos mixtapes. Mais c’est compliqué de trouver une voix féminine forte. Les hommes ont plus de coffre, leurs voix sont plus faciles à caler sur des sons.

Nicolas Boisseleau : On a fait une mixtape avec la voix de Catherine Deneuve. Ça a marché parce qu’elle a une voix grave et particulière. On a essayé de choisir des figures comme Simone Veil, mais ça n’a pas fonctionné.

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Vous avez enregistré vous-même plusieurs discours…

PDM : On a rencontré pas mal de monde : PPDA, Richard Borhinger, Oxmo Puccino… Avec Borhinger c’était exceptionnel comme moment. On est resté super longtemps avec lui. On peut faire au moins dix mixtapes (rires).

A.B. : Il nous a fourni beaucoup d’anecdotes. Son discours est très riche ! Bon… on a du faire des choix sur les 2 h 30 de discours quand même.

Avez-vous eu quelques retours sur vos musiques par les personnalités françaises ?

N.B. : Oui, la légende dit que Jean Reno a dansé sur du Jean Reno (rires). On lui a envoyé un vinyle. Il a pris une photo avec. Ça nous a fait super plaisir !

Quel est le but de votre musique ?

A.B. : On souhaite juste mettre en avant cette culture française dont on est fier.

N.B. : Il y a plein de belles choses en France. Il y a de quoi faire ! Notre but est de continuer à travailler avec des voix francophones jusqu’à épuisement. Mais je doute que ça arrive.

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À quoi devez-vous votre réussite ?

A.B. : On n’a jamais lâché, on ne s’est jamais démotivé. Je pense qu’on réussit avec cette philosophie. Chaque mois, à chaque sortie, on gagne en notoriété.

N.B. : Il y a eu tout de même des étapes : après la sortie des mixtapes avec Cluzet, Reno, et Astier, les choses ont changé.

Vous proposez quelque chose de complètement différent sur Internet et sur scène…

N.B. : Les gens sont parfois surpris par ce que l’on propose sur scène. Notre musique ne ressemble pas à celle proposée sur Internet. C’est Pierre et Arnaud qui mixe, moi je m’occupe de manager. Notre musique est très chill sur SoundCloud mais dans un festoche, à 00 h 30, faut envoyer du son. Donc on a décidé de corser un peu notre musique. Finalement, on a réussi à conquérir un nouveau public avec notre show.

Quels sont vos projets pour cette fin d’année ?

N.B. : Actuellement, on bosse sur la mixtape de l’été. Qui est très attendue. On n’a pas encore choisi notre figure. Parallèlement, on continue à faire la tournée des festivals avec notre Bon entendeur show. On travaille aussi sur notre soirée parisienne prévue en novembre prochain. Et dernière info, on sort très bientôt notre première track. On a pris du temps… mais là on se dit que c’est le moment. Elle est prête et on mise dessus.

Propos recueillis par Philippine David

Photos : Simon Bolle et Philippine David

Infos pratiques sur Bon Entendeur : 

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Spectacles : nos coups de cœur pour la saison AZ Prod’

Ce jeudi 17 septembre, la société de production AZ Prod’ a présenté la programmation de cette nouvelle saison 2015-2016. Tmv y était et a déjà repéré ses coups de cœur. Et vous ? 

Pour cette nouvelle saison, une trentaine de spectacles ont déjà été calés par AZ Prod’. Une grande partie se déroulera de nouveau au Centre Vinci, à deux pas de la gare.
Outre les concerts et les humoristes, le théâtre aura de nouveau sa place. « C’est la troisième saison de théâtre au Vinci. L’an dernier, on a fait huit pièces. Certaines n’ont pas marché, d’autres si. Les gens aiment les têtes d’affiche et les pièces où on rigole. On l’a retenu ! », a indiqué Julien Lavergne, la tête pensante d’AZ Prod.

Côté coups de cœur, l’équipe de tmv a notamment repéré :

Melody Gardot

Elle marie jazz et blues à la perfection. Son dernier album, Currency of man (excellent au demeurant), est sorti cet été et a plutôt bien marché. Sa voix magnifique va rendre fou le grand théâtre de Tours. « Elle jouera dans un lieu historique. C’est une belle artiste, à la mélodie particulière et qui a cartonné dans tous les festivals de jazz », souligne Julien Lavergne.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Jb3lTVL7qM8[/youtube]

>>Vendredi 30 octobre, à 20 h 30, au Grand Théâtre. Tarifs : de 56 à 62 €.

Best of Floyd

On ne présente plus les Pink Floyd (si vous ne connaissez pas, on ne peut plus rien pour vous. Zou, retournez dans votre grotte !). Maintenant, Best of Floyd perpétue la légende et reproduit les morceaux cultes d’un groupe tout aussi culte. Autant dire que ça va planer !
>>Mercredi 25 novembre, à 20 h, au Vinci. Tarifs : de 35 à 48 €. Tarifs réduits possibles.

Les Chevaliers du Fiel

Ils ont beau revenir, encore et toujours, mais les excellents Chevaliers ne lassent jamais. Le plus ? Ils arrivent avec un nouveau spectacle sous le coude : ça s’appelle Otaké et ils promettent d’allier « la sagesse japonaise à un show déjanté à l’américaine ». Connaissant les gusses, on a déjà peur (et c’est tant mieux).
>>Mercredi 13 janvier 2016, à 20 h 30, au Vinci. Tarifs : de 45 à 55 €.

Deux Hommes tout nus

Ah, forcément, quand y a des gens tout nus, tmv est toujours là. Pièce de théâtre qui a l’air 100 % fendard, elle met en scène Alain, avocat sérieux et mari fidèle, qui se réveille en tenue d’Adam chez lui avec un collègue de bureau. Souci ? Ils ne savent pas pourquoi, ni comment ils ont fait pour en arriver là (ne riez pas au fond, ça peut arriver au meilleur d’entre nous). Ah et c’est avec François Berléand et Isabelle Gelinas !
>>Vendredi 22 janvier 2016, à 20 h 30, au Vinci. Tarifs : de 39 à 59 €.

Véronic Dicaire

Bon, au lieu d’écrire un pavé, on vous laisse vous faire votre propre avis, avec une vidéo de cette imitatrice de génie :
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=an0dymdMo70[/youtube]
>>Mardi 9 février 2016, à 20 h 30, au Vinci. Tarifs : de 49 à 62 €.

Sans filtre

Du théâtre bis. Parce que : 1) c’est Laurent Baffie ; 2) Laurent Baffie est drôle ; 3) c’est corrosif ; 4) ça risque d’être très fleuri… Humpf !
>>Jeudi 24 mars 2016, à 20 h 30, au Vinci. Tarifs : de 39 à 52 €.

 

On aurait bien dit Joe Bonamassa, le guitariste prestigieux et exceptionnel. Le six-cordistes débarque à Tours le 17 octobre. « On a ramé pour l’avoir car toutes les villes le veulent. Mais il ne passe qu’à Paris et à Tours », rappelle Julien Lavergne. Mais attention, à l’heure où nous écrivons, il ne restait qu’une dizaine de places. Avis aux amateurs… et aux rapides.

 

Pour tous les autres spectacles, programmation complète et réservations, direction ICI !

Catch impro : théâtre coup de poing !

Improviser sur un ring, avec un public qui choisit lui-même les thèmes : c’est le show proposé par La Clef.

(Photo Aude Segunier)
(Photo Aude Segunier)

« Vas y, le thème est : mon mari ronfle. Improvise. Qu’est-ce que tu ferais ? », demande Valérie Lesage, responsable artistique de la compagnie La Clef. Trou noir total. Le black-out, l’hésitation. Pas si évident de se lancer dans une improvisation, comme ça, en quelques secondes. C’est pourtant ce que vont faire les duos de comédiens pour un catch impro, les 4 et 5 avril à Tours.

Catch impro, kézako ? C’est une séance d’improvisation, mais transposée sur un ring, avec les codes du catch. « Rien n’est prévu à l’avance. À l’entrée, le public écrit un thème sur une carte. Ensuite, le spectacle commence : il y a une présentation haute en couleurs, avec un DJ qui envoie du son. Un arbitre rentre, il y a des commentateurs, un faux service d’ordre, des bunnies (jeunes femmes qui défilent avec des panneaux entre les rounds, NDLR)… Là, j’énonce le thème et ça improvise direct, après un décompte de 5 secondes », explique Valérie Lesage.
En fait, une sorte de show à l’américaine. « Le public va voter en criant des trucs. Un bazar monstre ! », rigole-t-elle. Si la compagnie travaille régulièrement avec des pros, le catch impro de ce week-end verra s’affronter des amateurs. « Des gens qui ont un autre métier dans la vie », mais qui sont vraiment doués à en voir les vidéos (lire ci-contre). Par duos, ils devront donc improviser sur des thèmes parfois plus qu’incongrus, à la merci du public. « Des fois, on a même eu des thèmes comme : demain, les ratons-laveurs auront le pouvoir ! »

Alors pour être au top, il faut bien sûr avoir quelques qualités… « Il faut absolument savoir écouter, accepter ce que dit l’autre et savoir surenchérir. Bien évidemment, il faut être prêt à tout et lâcher prise », énonce Valérie Lesage. A contrario, le défaut ultime est de « cabotiner ». Comprendre, quelqu’un qui se préoccupe plus de l’effet public que celui des partenaires. Un travail de longue haleine finalement. Car paradoxalement, « il faut beaucoup bosser » pour savoir improviser. Deux ans d’atelier minimum. « On a tous de l’imagination. Mais on n’accepte pas tous de la faire sortir. Improviser ne s’improvise pas… »
Aurélien Germain

Vendredi 4 avril, mini-tournoi et qualifications ; samedi 5 avril, finale. À 20 h 30, à l’Espace Jacques-Villeret de Tours. Tarifs : Pass 2 jours de 10 à 15 € ; un soir : 11 € sur place, 9 € en résa ou 6 € en réduit. Résas : 02 47 41 14 71 ou contact@laclef37.fr
EN BREF
√ LE CONCEPT
Le catch impro, spectacle interactif, est né à Strasbourg et existe en Touraine depuis 2007. « On n’a pas inventé le concept, mais on s’en est emparé », indique Valérie Lesage. Le public participe et a totale liberté pour les thèmes. Unique restriction : « On censure le graveleux ou encore l’actu politique brûlante… »
MATCH OU CATCH
Catch d’impro et match d’impro sont différents ! Le premier se joue sur un ring, avec les codes du catch ; le second, né au Canada, se réalise sur une patinoire.
LA CLEF
C’est de nouveau la compagnie La Clef aux commandes de cette soirée. Créée en 1997 par des improvisateurs professionnels, dont Séverine Denis et Valérie Lesage, elle propose des interventions basées sur les techniques de l’improvisation et des modules de formation. Ses locaux, occupés par Valérie Lesage et Eric Coatleven, chargé de diffusion, se trouvent au 106, rue de la Fuye. Site : compagnielaclef.fr
LA VIDÉO
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=LwL_kl9K9mU[/youtube]

Marie Cherrier, Miss Billie

Après cinq ans de silence, la belle Marie nous revient sous les traits de Billie et une tournée qui commence le 15 juin chez elle, à Blois. Interview

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C’est qui, d’abord, cette Billie ?
Billie, c’est une attitude, plus qu’un personnage. On peut tous être sauvages, amoureux et audacieux. Mais la société nous bride souvent. Alors Billie, c’est ça. C’est ce côté aventureux et libre que nous avons tous en nous mais que nous n’osons pas laisser s’exprimer. Bien sûr, si on était tous tout le temps comme ça, ce serait compliqué de vivre ensemble, mais bon, c’est juste pour ne pas l’oublier, cette attitude fière et sauvage qui dort en nous.
Qu’est-ce que vous avez fait pendant ces quelques années où on ne vous a pas trop vue ?
Eh bien, j’ai regardé autour de moi. J’ai pris du recul. Vous savez, je sortais de cinq ans de folie. Deux albums qui se sont enchaînés, des concerts un peu partout en France et à l’international… J’étais sûrement arrivée au bout de quelque chose. Alors, j’ai pris le temps de découvrir un autre monde musical, de construire autre chose.
Et cela a commencé par la rencontre avec Mickael Désir, le batteur de Kéziah Jones et d’Ayo…
Oui, il m’a proposé de travailler avec lui. Lui incarne la musique pop et variété et moi, j’ai un univers très chanson française. Du coup, ça a donné un beau son pop/rock aux morceaux que nous avons cocomposés.
Et sur scène, ça va donner quoi ?
Eh bien, ce sera le Billie-Show ! Nous serons quatre sur scène avec les tenues qui vont avec les chansons. C’est l’album, qui est quand même un peu un album-concept (même si je n’aime pas trop ça), qui impose ce côté spectacle. Mais il y aura aussi des moments plus intimes, pianovoix ou guitare-voix. Et je chanterai aussi les anciennes chansons, Les Baleines, Le temps des noyaux… On ne devrait pas s’ennuyer !
C’est devenu vraiment très compliqué de faire un album aujourd’hui et encore plus de le vendre. Comment vivez-vous cette situation ?
C’est très difficile, bien sûr… Mais je crois que cela nous impose d’être encore plus pointus et pertinents dans l’écriture. Il faut être acteur, dire les choses. Les grands médias ne jouent plus leur rôle, les émissions disparaissent. Alors, pour exister et se faire entendre, il nous faut créer notre propre antenne, sur internet. C’est un créneau de libre expression qui est devenu indispensable aujourd’hui.
Propos recueillis par Matthieu Pays


EN LIVE
Marie Cherrier sera en showcase à l’Espace culturel du Auchan de Saint-Cyr-sur- Loire, le vendredi 14 juin, à 18 h. Pour une version acoustique de son album. Le lendemain, nous la retrouverons au Chato’do (Blois), à 20 h, pour la première de sa nouvelle tournée. Résa au 02 54 45 50 00. Le 21 juin, à Orléans, place de la République, dans le cadre de la Fête de la musique.
EN CD
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Billie est dans les bacs et un peu partout depuis le 27 mai. Autant dire qu’il est tout frais.
EN ÉCOUTE
Ni vue ni connue (2004) Le premier album de la jeune blésoise décroche 3 clés Télérama. On dira ce qu’on veut, c’est quand même un signe. Nous avions adoré cette fraîche insolence, aux mélodies simples, certes, mais limpides, juste portées par sa guitare, quelques arrangements et un coeur gros comme ça. Ça faisait frais dans les oreilles !
Alors quoi ? (2007) Il serait injuste de résumer ce deuxième album au coup de pied au c.. (mérité et admiratif) que la jeunette y envoie à Mister Renaud. Arrêtons-nous plutôt sur ce Temps des noyaux, ode Prévertienne qui, une fois calée dans l’occiput, s’entête à ne plus en sortir…