La culture face au monde d’après : les salles de concert

[5/5] Ces derniers mois sans théâtre, sans musique ou sans art nous ont rendus tout chose. Mais aujourd’hui, tout repart et il faut aller de l’avant. Des acteurs et actrices de la vie culturelle tourangelle évoquent pour nous les mois qui viennent. Aujourd’hui, laissons la parole à Carole Lebrun, de la Scic OHE (Le Bateau Ivre) et Odram Trumel, directeur du Temps Machine.

Carole Lebrun
Présidente de la Scic OHE ! (Le Bateau Ivre)

Carole Lebrun, de l’équipe du Bateau Ivre (Photo DR)

« Patience ou impatience. On est en train de mûrir la date d’ouverture, en visant début octobre. Ce qui est sûr : les travaux seront finis fin août, on a mis le paquet sur l’acoustique. Ça devrait être performant ! Mine de rien, ça fait 10 ans qu’on attend, nous ne sommes plus à un mois près… On a hâte que ça commence vraiment.

Fête. L’idée derrière ça est celle de la fête, avec un besoin d’une convivialité retrouvée, de partager avec les artistes, le public, les sociétaires, que les gens puissent enfin retrouver le nouveau Bateau, que les jeunes générations qui ne le connaissaient pas le découvrent.

Explorations. Cette année sera une année d’explorations et d’expérimentations. Il n’y aura pas un unique événement d’ouverture car nos 1 800 sociétaires ne rentreraient pas… Nous aurons au début une programmation modeste en fonction des moyens. On aura des soirées pirates dans une jauge réduite où les artistes prendront les commandes. On va aussi ouvrir le café culturel avec des programmations impromptues, sous le mode de l’intime, une fois par mois. Et puis dès que ce sera possible, le lieu a vocation à être loué. »

Odran Trumel
Directeur du Temps machine / Terres du Son

Odran Trumel est le directeur de la salle Le Temps Machine, à Joué-lès-Tours (photo archives tmv)

« Brouillard. Comme nous avons une salle debout, nous ne pouvons, pour l’instant, pas faire grand-chose. On espère reprendre les concerts en septembre, en partie avec les concerts annulés du printemps dernier, sans appliquer les règles actuelles, car notre jauge serait limitée à 50 personnes et ce modèle économique-là est introuvable.

Public ? Va-t-il revenir ? Quand toutes les règles sont faites pour que les gens s’éloignent, nous nous interrogeons sur notre capacité à imaginer notre activité. Si on ne peut organiser des concerts que dans des conditions antinomiques à la convivialité (qui fait partie de notre esprit), est-ce qu’on aura encore envie de le faire ?

Contrecoup. Les séquelles économiques sur le Temps Machine liées aux finances publiques vont être lourdes. Pour Terres du Son, les trois jours du festival nous font vivre un an. On va devoir emprunter pour supporter cette année. L’aspect plus positif c’est de savoir si on va profiter de cette crise pour casser la bulle spéculative autour des prix des spectacles, notamment des festivals. Peut-être qu’on ira vers quelque chose de plus solidaire et compréhensif pour que survivent les festivals. »

Propos recueillis par Aurélie Dunouau

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