La Loire, un refuge pour les oiseaux

#EPJTMV Tours a la chance d’être traversée par la Loire, fleuve sauvage, relativement préservé de la bétonisation. Ce havre de paix ne manque pas d’attirer, au cœur de la Métropole, de nombreuses espèces d’oiseaux qui y trouvent une nourriture abondante et un environnement paisible.

« Ce n’est pas meilleure période pour voir des oiseaux », prévient Clément Delaleu, chargé d’études à la Ligue de protection des oiseaux (LPO) du Centre Val de Loire. 

Ce passionné d’ornithologie depuis l’enfance sillonne les bords de la Loire, jumelles autour du cou pour observer les volatiles restés à Tours pour l’hiver.

Outre les cygnes et les couples de canards colvert que l’on peut apercevoir barboter près du pont Wilson, de nombreux oiseaux marins remontent la Loire depuis la côte. Selon Clément Delaleu, « ces oiseaux trouvent dans les grandes villes une nourriture plus abondante et des conditions climatiques plus favorables ».

On peut ainsi observer des cormorans, pêcheurs hors pair facilement reconnaissables à leur plumage sombre orné d’un point blanc sur le flanc.

Des mouettes rieuses et des goélands tourbillonnent dans les airs avant d’atterrir avec adresse sur les quelques bancs de sable quiémergent des eaux. Ces deux espèces aux plumes immaculées sont souvent confondues. La première est plus petite et pourvue d’un bec orangé. Celui de la seconde est jaune et les plumes de ses ailes sont plus foncée. Le héron cendré, échassier au long bec acéré est lui aussi un pensionnaire bien connu de la Loire tourangelle.

L’automne dernier, la LPO a mené une série d’action pour préserver l’habitat d’oiseaux moins connus : les sternes (aussi connues sous le nom d’hirondelles de mer). Pour favoriser leur reproduction, plusieurs îlots du fleuve ont été « dévégétalisés » pour permettre à cette espèce, qui pond à même le sable, de constituer plus facilement des colonies. Actuellement au chaud en Afrique, elles seront observables au printemps à leur retour de migration.

Toutefois, maintenir les sternes près de la Loire s’avère de plus en plus compliqué à mesure que les effets du changement climatique s’amplifient. Au printemps, les crues sont de plus en plus fréquentes et incitent la LPO à faire preuve d’inventivité. Ainsi, depuis deux ans, les équipes construisent et installent des îlots artificiels flottants pour les oiseaux. L’été, le faible niveau de la Loire attire les baigneurs qui peuvent facilement traverser à pied et involontairement piétiner les nids.

La sterne est loin d’être la seule espèce peu courante que l’on peut croiser à Tours. Une fois le retour des beaux jours, il est courant d’apercevoir des oiseaux rares qui s’arrêtent quelques heures sur les berges de la Loire pour reprendre des forces sur le chemin de la migration. 

Confidence d’ornithologue : vous pourriez même observer un faucon, perché au sommet du clocher de la cathédrale Saint-Gatien, prêt à fondre sur ses proies repérées depuis son nid panoramique.

La LPO organise plusieurs comptages par an ouverts aux initiés comme aux novices. Il suffit de téléphoner à l’association au  02 47 51 81 84 pour s’inscrire. Les prochains auront lieu le 2 avril, le 7 mai, le 23 juillet et le 3 septembre 2023.


Texte : Dorian Gallais, Zachary Manceau et Louise Monard–Duval, journalistes en formation à l’École publique de journalisme de Tours.

Photos : Kelvin Jinlack et Mathilde Lafargue, journalistes en formation à l’École publique de journalisme de Tours.

Le théâtre émergent en immersion au Bateau ivre

#EPJTMV À l’initiative de la compagnie Je ne dirai jamais mon nom, huit formations théâtrales s’étaient donné rendez-vous au Bateau ivre le mercredi 18 janvier 2023.

Cette soirée dédiée au « théâtre émergent » a fait défiler sur les planches « la crème de la crème de la création artistique tourangelle » selon les mots de la maîtresse de cérémonie, la comédienne Justine Calais-Gillot.

L’idée d’une réunion entre compagnies de théâtre locales faisait son chemin depuis quelque temps dans la tête des comédiens. Mais il a fallu qu’Agathe Peligry prenne l’initiative pour qu’elle ait lieu. Sollicité pour accueillir la soirée, le Bateau ivre a mis gratuitement à disposition sa salle et sa régie.
« Un geste militant en faveur de la culture », confie Laurence, une des dix salariés que compte ce haut-lieu de la culture en Touraine.

Si la salle est historiquement connue pour accueillir des concerts, « ses sociétaires restent sensibles à une ouverture artistique large », poursuit cette fidèle du Bateau.
Une aubaine pour les troupes représentées à cette soirée qui se sont vues offrir un lieu d’expression et de promotion pour leurs nouvelles créations.

Devant une salle comble, le duo Sale Défaite a ouvert le bal avec son récit sur l’inexorable destin qui lie les princesses et les grenouilles.
Bayan Ramdani a poursuivi par une lecture très incarnée de sa nouvelle création « L’invitation » qui relate une rencontre pleine de crédulité et de pensées intrusives. La Maudite compagnie a ensuite cherché la cause d’un trou dans les nuages avant de laisser la place au clown Formica pour sa conférence sur la recherche du bonheur.

Le trio de Jamais je ne dirai mon nom nous a transportés dans le monde apocalyptique de sa pièce « Vide cosmique ». La Compagnie de Broc et de plumes a croisé ses deux spectacles donnant ainsi une rencontre détonante entre un dieu aztèque et une prostituée débarquée du Québec à la toute fin du XXème siècle. Seule sur scène, Maëlle Koenig nous a fait part de ses questionnements poétiques.
La soirée s’est conclue par la prestation de la compagnie Continuum Flamme mettant en scène un groupe de musique italien à l’énergie débordante.

Le théâtre continue ce soir au Bateau ivre qui laisse carte blanche aux élèves du Conservatoire de Tours.

 > Ce soir le 19 janvier 2023 à 20h , au Bateau ivre à Tours.

Par Dorian Gallais, Zachary Manceau et Louise Monard–Duval, journalistes en formation à l’Ecole publique de journalisme de Tours
Photos : Kelvin Jinlack