François Pérona, le sourire et l’accueil du CCCOD

#VisMaVille Jean-François Pérona est chargé d’accueil au centre de création contemporaine Olivier Debré de Tours. Rencontre avec cette figure du lieu.

Les habitués du musée d’art contemporain connaissent forcément Jean-François Pérona. Au CCC rue Marcel-Tribut puis désormais au CCCOD en plein coeur de ville, il en est un des visages historiques. Depuis 2005, il est au service du public, ce qui en fait le plus ancien de l’équipe.

Au milieu des sept autres jeunes personnes qui s’occupent des visiteurs, il apporte son expérience et son savoir-faire. Car avant tout, Jean-François Pérona a le don de recevoir et de vous mettre à l’aise comme si vous entriez dans sa propre maison. Avec tact, il vous ouvre la porte de son univers professionnel, celui de l’art contemporain.

Un univers auquel il n’était toutefois pas destiné, lui qui n’a pas fait d’études d’art ou d’histoire. Ce Normand d’origine, débarqué à Tours dans les années 80 pour ses études, a travaillé dans le commerce, un temps caissier chez Mammouth. Déjà, le contact avec le public l’attire, « j’étais moins doué pour vendre », concède-t-il. Seule incartade avec le milieu des artistes avant son entrée au musée : sa participation à l’organisation niveau régie d’une grande expo en 2000 avec Jeff Koons entre autres.

Car s’il est amateur d’art sans être spécialiste, « c’est un hasard si j’y travaille aujourd’hui après avoir répondu à une annonce du CCC. Je devais rester un an, j’ai manifesté l’envie de rester et j’y suis encore », explique Jean-François Pérona. Rue Marcel-Tribut, il n’était pas rare de le voir quitter l’entrée pour faire visiter les expositions.

Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Avec la nouvelle dimension du centre d’art, il reste attaché au public et à la billetterie, mais il n’est pas pour autant bloqué derrière le comptoir. Car il ne tient pas en place, Jean-François. Quand il n’y a pas trop de monde, il apprécie de se promener au milieu des expositions ou de dispenser quelques informations aux visiteurs, « même si je ne suis pas capable de faire le travail des médiateurs et conférenciers ».

Bavard lorsqu’il tient sa place au musée, il sait toutefois s’adapter au public. « Je reconnais les personnes qu’il ne faut pas aller embêter ou bien les jeunes pressés qui n’aiment pas trop les longs discours », tempère-t-il. « Mon travail, c’est orienter, recevoir, être attentif aux caractères de chacun et à ce qui se passe. Le public ici est bienveillant et détendu. Notre idée est d’accueillir simplement. »

D’un public d’habitués rue Marcel-Tribut, il est passé à un panel plus large, jeunes et touristes inclus. Ce qui n’est pas pour lui déplaire. « L’esprit d’accueil demeure l’âme du CCCOD. » En dehors de son temps au musée, Jean-François Pérona aime voir des comédies au cinéma, quelques spectacles de danse.

Mais son côté casanier prend vite le dessus. « En fait timide dans la vie privée », il n’aime rien tant que cultiver son petit bout de potager et se plonger sur les chaînes youtube des agriculteurs stars. Ce qui lui rappelle le rapport à la terre de ses aïeux dans l’Orne.

Textes et photos : Aurélie Dunouau

Un accueil unique pour les femmes victimes de violences

Les femmes victimes de violences pourront désormais être aidées et accompagnées dans un centre unique. Il sera inauguré ce jeudi 25 avril.

 

Un espace d’accueil unique pour les femmes victimes de violences sera inauguré ce jeudi 25 avril (d’après une information révélée par nos collègues d’info-tours. fr).

Ouvert 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, il se situera au niveau des bureaux du Médipôle de SOS Médecins à Tours. Le docteur Paul Phu et le député Philippe Chalumeau ont initié ce projet.

Concrètement, il s’agira d’un espace d’accueil et d’écoute à destination des femmes victimes de violences physiques et sexuelles. Elles pourront ainsi être prises en charge, orientées ou encore aidées, que ce soit dans les démarches, le parcours médical et psychologique, voire juridique.

Outre le côté médical et social, les femmes pourront également bénéficier d’un accompagnement et d’un rendez-vous au commissariat ultra-rapide.
Les faits seraient alors immédiatement signalés au procureur.

En 2018, en Indre-et-Loire, près de 2 000 plaintes pour des violences faites aux femmes ont été déposées. Un bond de… 20 %.

Migrants mineurs, enjeu majeur

Depuis un an, l’Indre-et-Loire connaît un afflux de jeunes migrants. Le quota du Département est déjà dépassé. C’est pourquoi des familles se mobilisent pour aider les mineurs étrangers à être reconnus et à se reconstruire.

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Réfugiés mineurs cherchent familles. Le conseil départemental de la Vienne en appelle au bénévolat pour confier des mineurs isolés à des familles d’accueil. » Mardi 16 mai 2017, la une de Centre Presse est sans équivoque. Le Département voisin encourage les foyers à faire preuve de solidarité pour « contribuer au développement physique, affectif, intellectuel et social de l’enfant ». Les volontaires sélectionnés, après un entretien individuel et une visite de l’habitation, perçoivent des indemnités en échange : 14,22 € par jour (nourriture, habillement et fournitures) ainsi que d’autres allocations.

Changement d’ambiance. Trois jours plus tard, en Indre-et- Loire, une session du conseil départemental aborde ce même thème. C’est l’heure des comptes : en 2017, 117 mineurs isolés étrangers « se sont déjà présentés pour solliciter une prise en charge. On sera à 600 si on poursuit sur cette ligne en fin d’année. Un volume insupportable pour nos finances », explique son président, Jean-Gérard Paumier, à La Nouvelle République. Une enveloppe de 5,7 millions d’euros leur est allouée, soit un peu moins de 1 % du budget prévisionnel total du Département.

CaptureSur les 117 demandes depuis janvier, 58 ont été acceptées par le Département, qui déclare faire face à « une poussée exponentielle du nombre des arrivées ». La situation est critique. « Avec des charges qui augmentent, […] à un moment donné, on n’aura plus de solutions », prévenait il y un mois, au micro de TV Tours Val de Loire, Sylvie Giner, conseillère départementale en charge de la protection de l’enfance. Dans une lettre ouverte, publiée à la mi-mai, RESF, Chrétiens migrants, Utopia 56, La Cimade, Coup d’pouce aux migrants et la Ligue des droits de l’homme fustigeaient cette absence de marge de manœuvre. L’Indre-et-Loire demande des contributions supplémentaires à l’État pour s’en sortir.
Mais, exceptés les centres et les foyers, il n’y a pas eu de dispositif de volontariat semblable à celui de la Vienne déployé en Touraine. En réponse, des familles viennent porter secours à des migrants mineurs depuis la fin de l’année dernière. Un réseau d’hébergement citoyen s’est peu à peu mis en place, l’« accueil durable et bénévole d’un enfant par un tiers » ayant été autorisé par un décret d’octobre 2016. L’objectif est de loger ceux qui ne sont pas pris en charge, le temps du recours à la régularisation devant le juge des enfants.

Être reconnu mineur pour ces étrangers représente une étape indispensable. Ils peuvent ainsi faire valoir leurs droits. Mais tous n’ont pas le réflexe de se rendre à l’Aide sociale à l’enfance (ASE), une branche du Département, quand ils rejoignent la France. Cette entité a pour but de « mener en urgence des actions de protection en faveur des mineurs en danger ». Elle apporte un soutien « matériel, éducatif et psychologique ».

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De bouche à oreille, le concept s’est étendu. Une discussion entre collègues au travail a convaincu Éric* et Christine* de franchir le pas, il y a plusieurs mois. Tout est allé très vite. Un soir, alors qu’ils prenaient un verre dans un bar et discutaient du sujet avec des membres d’une association, un Africain s’apprêtait à passer la nuit près de la gare de Tours. Éric est allé à sa rencontre et l’a invité à table. « Dans la même soirée, nous l’avons ramené à la maison. Je pensais qu’il devait repasser chercher ses affaires. En fait, non. Il n’avait que ses vêtements sur lui et un sac en plastique à la main. »

« ON A REÇU UNE LEÇON DE VIE »

Le père de famille avoue avoir eu des réticences au départ. « Où est la vérité ?, s’interroge-t-il. Je ne suis pas candide. Un conditionnement s’opère auprès des passeurs. Mais bon, il ne faut pas globaliser. Chaque individu a son propre passé. » Aujourd’hui, avec le recul, Éric considère qu’il est devenu plus humble et tolérant. Lui, sa femme et ses enfants ont appris à confronter les cultures. « On a reçu une leçon de vie. » Ils accompagnent Samuel* dans sa recherche de documents d’identité. « On s’inquiète pour lui. Ses problèmes deviennent les nôtres. C’est un membre de notre famille. »

Juridiquement, le migrant mineur qu’ils hébergent ne compte pas comme une personne à charge. Aucune aide ne lui est versée. L’autonomie passe pourtant par l’indépendance financière. La scolarisation et le sport permettent aussi aux jeunes de s’intégrer. Plusieurs prennent ce chemin avec la volonté d’assimiler les codes de la société. Les familles bénévoles souhaitent développer le réseau qu’elles ont structuré. Mais des ménages sont freinés par leur manque de moyens. Cette initiative représente un coût. « Si on recevait des compléments, le problème ne se poserait plus. » Les associations du coin n’ont qu’une envie : « Collaborer avec les collectivités locales. »

(*) Les prénoms ont été modifiés.

>Si vous êtes intéressés par cette démarche, envoyez un message collectif aux associations via cette adresse : UTOPIA.TOURS.HEBERGEMENT@GMAIL.COM 

Enquête : Simon Bolle & Philippine David

Resto : Bientôt un label « baby friendly »

Baby friendly : c’est le label qui sera bientôt apposé aux lieux proposant, à Tours, un environnement adapté à l’accueil des familles.

Lauren Valverde, coordinatrice de l'association les ouvrières de la Reine.
Lauren Valverde, coordinatrice de l’association les ouvrières de la Reine.

Des idées de bonnes tables pour déjeuner avec ses marmots à Tours ? « Non. Mais si tu veux, je te fais une méga liste des restos tourangeaux qui détestent les enfants », répond, narquoise, une jeune maman.
Bien sûr, quelques adresses, semblent avoir été imaginées pour les familles. Il y a Mamie Bigoude et son espace pour les petits, encadré par une animatrice, son alter ego de Chambray, la Bricole, les deux Patateries à Tours et Joué-les-Tours. Il y a aussi les tables — comme L’Étape à pâtes rue Colbert — qui mettent pas mal de jeux à disposition des petits.

N’empêche. « Lors de rencontres à l’association, je me suis aperçue que les parents manquaient d’endroits où aller avec bébé dans un environnement adapté », analyse Lauren Valverde, coordinatrice des Ouvrières de la Reine, association de soutien et d’accompagnement à la parentalité. D’où son projet de lancer un label « baby friendly » avec des restaurateurs partenaires. « L’idée, c’est de comprendre leurs besoins et de les accompagner jusqu’à l’obtention du label. »

Interrogés via un questionnaire, les parents ont listé leurs principaux souhaits. Numéro 1 ? « Que les restaurateurs aient une attitude bienveillante envers les familles », sourit Lauren Valverde. Numéro 2 : « Qu’ils adaptent leur lieu à l’accueil des enfants. » « Pas besoin d’avoir un espace de jeux », prévient tout de suite la fondatrice des Ouvrières de la Reine.
En revanche, pouvoir stocker une poussette à l’abri, disposer d’une chaise haute ou d’un réhausseur et d’une table à langer font partie des basiques. Les parents souhaiteraient également avoir la possibilité, par exemple, de faire réchauffer un petit pot dans un micro-ondes, celle d’allaiter tranquillement ou de bénéficier d’une prise en charge prioritaire pour les enfants. Et puis, comme la plupart des grandes chaînes le proposent, d’avoir à portée de main crayons et sets de table à colorier, histoire de faire patienter les monstres !

Flore Mabilleau

Décrochage scolaire : un accueil pour les jeunes

Le Point d’O lance une campagne de financement participatif. Il veut ouvrir un lieu d’accueil pour les jeunes en décrochage scolaire.

« Point d’O, accueil de jeunes en rupture scolaire. Aidez-nous à emménager ! » Sur le site de financement participatif Ulule, ce projet tourangeau crée des émules. L’aventure a commencé en janvier 2015, où 26 membres fondateurs avaient lancé l’association Objectif 100 %, soucieuse « d’aider les jeunes décrocheurs tourangeaux à révéler leurs talents ». Pour eux, il fallait « passer de l’éducation pour tous à la réussite de chacun ». Quelques mois après, le projet Point d’O prenait vie, défini et construit en collaboration avec des ados.

Désormais, Le Point d’O cherche des fonds pour pouvoir investir les 230 m2 de bureaux qu’un mécène a mis à leur disposition. Histoire de finaliser et lancer ce lieu, où « les jeunes seront les bienvenus en permanence et recevront une écoute ». Ressources, soutiens et projets pour décider de la suite de leur parcours seront proposés. Le Point d’O sera tenu par des professionnels ou des bénévoles, formés à l’accueil, à l’écoute et aux méthodes d’accompagnement d’orientation.
L’asso souhaiterait récolter 2 000 €. Elle a déjà obtenu plus de 1 300 €.

Aurélien Germain

> Pour aider le projet : fr.ulule.com/local-point-do

(Photo Objectif 100%)
(Photo Objectif 100%)

Accueil des migrants : et maintenant ?

La Riche était la première à accueillir des migrants. Et ailleurs en Touraine, que fait-on ?

À Tours, récemment, des manifestants avaient fait pression sur la municipalité, rappelant que la Ville comptait plus de 2 000 logements vides. (Photo Hugues Le Guellec)
À Tours, récemment, des manifestants avaient fait pression sur la municipalité, rappelant que la Ville comptait plus de 2 000 logements vides. (Photo Hugues Le Guellec)

C’est le premier à avoir libéré des appartements pour l’accueil de migrants… Wilfried Schwartz, maire de La Riche (PS), a promis d’ouvrir les portes de quatre appartements rue Paul-Bert, déjà disponibles. Les premiers réfugiés sont d’ailleurs attendus cette semaine. Alain Michel, l’ancien maire de la Ville, a été nommé coordinateur du dispositif d’accueil, à titre bénévole. Mais La Riche peut aussi compter sur son site internet (ville-lariche.fr) sur lequel les habitants peuvent remplir un formulaire en ligne. Celui-ci permet de collecter les dons et recenser les bénévoles, afin de participer à l’accueil de personnes fuyant un pays en guerre.

Ailleurs en Touraine, on a pu entendre Christian Gatard, maire de Chambray (PS), parler sur TV Tours « d’obligation morale ». Jean-Yves Couteau (président du département, UDI), lui, ne souhaite pas « créer des ghettos dans des ghettos », mais espère « l’intégration ». Marie-France Beaufils (PC), toujours sur la chaîne tourangelle, rappelait que Saint-Pierre-des-Corps accueillait « depuis longtemps des demandeurs d’asile ».

Du côté de Tours, le ciel s’éclaircit- il après un été catastrophique, suite à la polémique concernant les migrants vivant dans des tentes au Sanitas ? Ce week-end, Serge Babary (Les Républicains) a rencontré le ministre de l’Intérieur, aux côtés de 600 autres maires. L’État s’est en effet engagé financièrement, à hauteur de 1 000 € par logement. Serge Babary a donc pris contact avec le Préfet d’Indre-et-Loire lundi, « pour organiser la participation de la Ville de Tours à cet effort exceptionnel d’accueil des réfugiés fuyant l’Irak et la Syrie ». Quelques jours avant, il avait déclaré vouloir veiller à organiser un accueil pour que « Tours, ville de partage qui honore Saint-Martin, soit au rendez-vous de la solidarité ».

[Mise à jour 15/09/2015 13 : 25] D’après le site d’informations collaboratives La Rotative, certains des migrants du Sanitas se retrouvent de nouveau à la rue, sans aucune solution d’hébergement.

>>Les réactions d’élus du département (par TV Tours) :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=5P73kxq21gs[/youtube]