En 2023, une cuisine centrale commune pour la Ville et le CHRU

Le devenir de la cuisine centrale de la Ville de Tours est enfin connu !

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(Photo archives tmv)

Cela faisait des mois que la discussion se poursuivait : finalement, le projet de mutualisation de la cuisine centrale du CHRU et de la Ville de Tours semble se confirmer ; la municipalité ayant indiqué dans un communiqué qu’elle constituerait un Groupement d’intérêt public (GIP) avec l’hôpital.

Cette unité de production alimentaire ne serait donc pas confiée à un prestataire privé.

La future cuisine centrale devrait voir le jour d’ici à 2023 et serait « construite sur le site de l’Hôpital Trousseau », la Ville de Tours et le CHRU produisant chacun environ 1,5 million de repas par an.

Ce regroupement entre les deux entités « va permettre d’optimiser la gestion des deniers publics en maîtrisant les coûts d’investissement et une partie des coûts de fonctionnement ». La municipalité a promis de de « produire des repas d’un niveau qualitatif élevé » et de poursuivre leur engagement en faveur « des produits locaux et issus de l’agriculture biologique ».

Cuisine centrale : débat et pétition

Une pétition a été lancée, pour le maintien de la cuisine centrale en régie publique.

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« Conservez la cuisine centrale de Tours en régie publique ! » Sur le site change.org, la pétition lancée par Convergence37 a franchi un nouveau cap.
Les signatures s’accumulent doucement mais sûrement (à l’heure où nous rédigeons, les 1 500 sont bientôt atteintes).

Et le mouvement semble s’amplifier. Dans un communiqué, l’élu écologiste Emmanuel Denis a déjà prévenu qu’ils seraient « présents à l’entrée des écoles de Tours toute la semaine et nous prévoyons d’autres actions d’ici le conseil municipal du 20 décembre ».

M.Denis a régulièrement interpellé la majorité sur la vétusté de la cuisine centrale qui fournit 9 000 repas par jour aux écoles et employés communaux notamment.
Celle-ci doit être reconstruite. Mais quid de sa gestion ? Délégation à une entreprise privée ou maintien en régie publique, ce que souhaite Convergence 37 ?

Adressée à Christophe Bouchet, maire de Tours, cette pétition demande « de bien vouloir faire un choix clair de défense de l’intérêt général en matière alimentaire ».

> Pétition à retrouver ICI

La cuisine centrale dans le pétrin ?

La cuisine centrale des Fontaines ne semble plus adaptée. La question de son avenir se pose et cela pourrait ne pas être sans conséquences sur les assiettes de nos enfants…

Si ce que mangent les petits Tourangeaux est relativement bon, sain et de qualité, force est de constater qu’une menace pèse sur les repas scolaires de notre cité de la gastronomie. « Cette cuisine tourne très bien, assure Barbara Darnet-Malaquin, adjointe en charge de l’éducation et déléguée à la famille et à la petite enfance. Mais elle n’est plus adaptée. » Et pour cause, depuis quelques années, la Direction départementale de la protection de la population, ex-service vétérinaire, relèverait quelques « non-conformités »… Alors faut-il restaurer, reconstruire, repenser ?
« On y travaille, affirme l’adjointe. Mais beaucoup de questions se posent. » Une en particulier inquiète les directeurs et directrices d’écoles, le personnel de restauration et les parents d’élèves : devant l’ampleur du chantier estimé à 8 millions d’euros, la mairie pourrait décider de déléguer la restauration scolaire à une société privée type Sodexo ou Elior. Mme Darnet-Malaquin ne s’en cache qu’à moitié : « Beaucoup de communes travaillent avec le privé. Dans les cuisines récentes, il n’y a plus de produits bruts travaillés. Aujourd’hui, ça arrive en sachet. Cela permet d’avoir moins de personnel. »

La preuve par l’exemple : pour préparer 8 000 repas, la cuisine de Tours fait travailler environ 45 personnes en production, quand celle de Nancy, confiée à Sodexo, en emploie 10… Selon le Syndicat national de la restauration collective, 51 % des établissements du premier degré dépendent d’une cuisine gérée par une société privée. Une aberration selon la FCPE37 (Fédération des conseils de parents d’élèves) qui craint une baisse de la qualité des repas et une perte de visibilité et de traçabilité.
Pour le moment, seule une « étude de programmation » pour une nouvelle cuisine centrale a été votée au Budget primitif 2016. Sur cette question, comme sur beaucoup d’autres, la mairie a refusé de nous en dire plus mais d’après nos informations, rien n’a encore été lancé pour le moment.

Jeanne Beutter

POINT DE VUE
Emmanuel Denis, conseiller municipal de Tours (EELV)
« L’externalisation rendrait encore plus industrielle la nourriture servie à nos enfants, alors que c’est l’occasion de construire un projet global aux retentissements forts pour tout le territoire : politique d’installation agricole, construction d’une légumerie automatisée qui pourrait servir à toute la restauration collective, etc. Avec 5 ou 6 maraîchers, on pourrait profiter d’une ceinture verte autour de la ville. Demain, ces producteurs seraient à même de fournir une bonne partie de l’alimentation des Tourangeaux. »

>> ENQUÊTE SUR LES CANTINES SCOLAIRES A TOURS. A lire par ici ! <<