Deux jours de hackathon pour défier le VIH

Dans le cadre de la prochaine journée mondiale de lutte contre le SIDA, un hackathon VIH est organisé à Tours. Objectif : inventer les solutions qui permettront de mieux prévenir et de mieux soigner la maladie.

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En France, la région Centre-Val de Loire est la deuxième région où l’on détecte le plus de nouveaux cas de VIH après l’Île de France. Il faut donc, encore et plus que jamais, se mobiliser d’après l’association VIH Val de Loire.

À ce propos, et dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre le sida, un Hackathon VIH, baptisé Vihack, est organisé à Tours les 29 et 30 novembre, au HQ.

Cet événement doit réunir une centaine de participants (personnels de santé, étudiants en nouvelles technologies ou encore membres d’assos LGBT) afin de réfléchir ensemble et « d’inventer les solutions qui demain permettront de mieux prévenir et soigner la maladie », indique-t-on.

Organisés par le CHU et le Corevih, ces « deux jours d’effervescence collective » s’adressent à quiconque souhaite s’investir, tout en étant capable de travailler en équipe. C’est la première fois qu’est mis en place ce Vihack dans la région.

> Informations sur facebook.com/VIHValdeLoire

VIH : les chiffres en région Centre

Les chiffres du VIH en région ont été publiés. Les instances en charge rappellent également l’existence d’une « épidémie cachée ».

VIH

Récemment, les CeGIDD (Centres de dépistage du VIH, des hépatites et infections sexuellement transmissibles) de la région Centre-Val de Loire ont tenu leur journée professionnelle annuelle, afin de faire un point sur l’épidémiologie du VIH.

En Région Centre, 2 847 patients (dont 18 % ont plus de 60 ans) étaient suivis pour une infection par le VIH pour l’année 2017. C’est une hausse de 6,7 %.

Il est également à noter que 101 nouveaux patients ont été dépistés durant cette année. « Ce sont majoritairement des personnes originaires d’Afrique Subsaharienne (44 %) et des homosexuels (26 %) », précisent, dans un communiqué, le CHU de Tours et le COREVIH (Coordination Régionale contre le VIH).

Pour autant, ces deux instances rappellent l’existence d’une « épidémie cachée » du Sida.
En effet, près de 850 patients ignorent leur séropositivité en région Centre, soit 22 % des patients. « Un chiffre particulièrement élevé au vu de la taille du COREVIH. »
Le département de l’Indre-et-Loire est le plus affecté : 391 personnes ne savent pas qu’elles sont porteuses du VIH.

>> Contact : CeGIDD de Tours

TOP 4 : Sida et Cinéma

120 Battements par minute de Robin Campillo avait ému la croisette et remporté le Grand Prix du Jury du Festival de Cannes. Tout juste nominé aux Oscars dans la catégorie « Films étrangers », ce film actuellement à l’affiche, continue à faire parler de la lutte contre le Sida comme d’autres avant lui.

LES NUITS FAUVES

Tout commence en 1992, avec Cyril Collard, réalisateur et acteur principal. Pour la première fois, le mal qui ronge la société est exposé sur la toile, racontée à la première personne dans une histoire d’amour.

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THE NORMAL HEART

Et comme le Sida n’a pas de frontière, sa montée en puissance dans les années 80 a également été racontée outre-Atlantique. Ce téléfilm décrit le combat de Ned Weeks et de son groupe d’aide pour lutter contre la maladie.

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LE SECRET DE CHANDA

Direction l’Afrique du Sud. Chanda, 12 ans, se demande ce qui a tué sa sœur à peine née et pousse sa mère à fuir seule. La maladie ravage la population, mais c’est une malédiction dont on ne doit pas prononcer le nom.

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DALLAS BUYERS CLUB

True story. Séropositif, il reste trente jours à vivre à Ron Woodroof. Mais le monsieur au chapeau de cow-boy ne compte pas en rester-là. Il rassemble d’autres malades qui recourent à des traitements alternatifs dans un club.
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Sida : « Faites le test ! »

#EPJTMV La journée mondiale de lutte contre le sida a lieu jeudi 1er décembre. Rencontre avec Jean-François Dailloux, médecin tourangeau impliqué dans la lutte depuis 25 ans. Il a notamment fondé le forum santé et VIH.

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Comment peut-on se faire dépister à Tours ?
En Indre-et-Loire, 850 patients séropositifs sont suivis. En France, environ 6 580 nouvelles personnes sont dépistées comme séropositives, chaque année. L’un des moyens les plus rapides est l’auto-test de dépistage du sida. Il s’adresse aux personnes n’ayant pas franchi le seuil des centres de dépistage ou des laboratoires. Disponible en pharmacie depuis septembre 2015, il reste relativement cher, entre 25 et 28 euros. Toutes les semaines, 2000 de ces tests sont achetés. Mais il existe d’autres moyens pour se faire dépister gratuitement et anonymement. C’est le cas du CeGIDD (Centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic des IST), à Tours. Les résultats sont disponibles une semaine après, au centre. Dans tous les cas, afin que le résultat soit fiable, il faut attendre trois mois après une exposition à risque. Les médecins généralistes délivrent également des ordonnances pour une prise de sang dans un laboratoire. L’association Aides (Association française de lutte contre le VIH) permet aussi à ceux qui le souhaitent de se faire dépister sans payer et anonymement.

Comment sensibiliser l’opinion publique autour du virus ?
La journée mondiale de lutte contre le sida y contribue. Tous les ans, elle est comme une piqûre de rappel ; c’est comme les vaccins. Aujourd’hui en France, 30 000 personnes seraient séropositives mais l’ignorent. C’est à elles que nous nous adressons. Il faut prendre en compte que la vie des gens change. Ils sont en couple, se séparent. Ils se protègent, ne se protègent plus. Mais une chose est sûre, ils ne peuvent pas ne pas se sentir concernés. Il faudrait trouver une autre manière de communiquer autour du sujet. En diffusant régulièrement des spots préventifs sur internet par exemple. Car je suis persuadé que la meilleure occasion de sensibiliser les gens, c’est de les inciter à se faire dépister.

En quoi le dépistage est primordial dans la lutte contre le sida ?
En 2013, la France est le pays d’Europe où il y avait le plus de tests de dépistage du VIH. Pourtant, le virus persiste d’année en année. Plus les gens iront se faire dépister, plus ils se feront traiter et moins le virus se répandra. Si tout le monde était traité, on assisterait rapidement à son extinction. Selon les experts, en région Centre, 800 à 1000 personnes vivraient avec le VIH sans le savoir. Cela représente un risque de continuer à transmettre la maladie.

Que diriez-vous aux personnes qui ne se sont jamais fait dépister ?
Sautez le pas et allez faire le test. C’est une forme d’engagement. Il faudrait le faire au moins une fois dans sa vie. Certains ne se sentent pas forcément concernés par le problème du VIH, ils disent qu’ils n’ont pas de relations à risque. D’autres ont surtout peur du résultat.

Propos recueillis par Lucie Martin

[#EPJTMV / Cet article fait partie du numéro 235 de tmv, entièrement réalisé par les étudiant(e)s de 2e année en journalisme de Tours]

VIH : la prévention autrement avec PlaySafe

Retenez ce nom : PlaySafe. C’est celui d’un projet étudiant qui veut sensibiliser les étudiants au VIH par le buzz et la surprise !

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Léa, Bastien, Tom, Clara. Quatre étudiants de l’IUT de Tours. Des idées plein la tête et un nom à retenir : PlaySafe. C’est leur projet, leur bébé. Qu’ils chouchoutent, puisque PlaySafe veut sensibiliser les étudiant( e)s tourangeaux sur le virus du sida.
Leur credo ? Prévenir autrement. Oubliez les discours un chouïa moralisateurs ou complètement anxiogènes. Les quatre amis vont plutôt organiser « trois opérations “buzz” qui ne laisseront pas indifférents » qui auront lieu aux facs des Tanneurs et des 2-Lions, mais aussi à l’IUT de Tours-Nord. Des actions de prévention originales qui restent pour l’instant assez secrètes (et nous, on adore ça, curieux qu’on est !).

Pour parfaire le tout, ils organiseront aussi un concert étudiant le 17 mars au Temps Machine, au profit de l’association AIDES. Au menu ? Last Train, We are match et Thylacine. Bref, prévention et gros son.

 > Vous pouvez les aider grâce au financement participatif. Faites péter leurs compteurs sur fr.ulule.com/playsafe

Sidaction : « On ne lâche rien »

Le Sidaction, c’est ce week-end. On peut faire un don en appelant le 110 ou par sms en envoyant DON au 33 000. Mais on peut aussi faire le point sur la maladie en France et dans la région avec Catherine Aumond, présidente de Aides Grand-Ouest.

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On a l’impression que les choses s’accélèrent dans le traitement du ViH (virus de l’immunodéficience humaine). Qu’en est-il vraiment ?
 
Les traitements ont évolué et changé beaucoup de choses. Les molécules actuelles ont permis de diminuer le nombre de médicaments pris par les personnes contaminées. Avant c’étaient 4 prises de 20 comprimés par jour. Maintenant, certains patients ne prennent qu’un cachet journalier. Les effets indésirables existent encore, mais sont moindres. Question dépistage, c’est plus simple. Depuis 2010, vous pouvez vous faire dépister dans un centre Aides, où un bénévole vous accueille, vous questionne et effectue le test. Pour ce qui est du vaccin, la recherche existe, elle avance, mais rien de nouveau pour le moment.
 
Comment vit-on, aujourd’hui, avec cette maladie ?
 
Mieux, mais des difficultés subsistent. L’espérance de vie d’une personne contaminée est quasi la même que celle d’une personne saine, alors qu’avant c’était 5 ou 6 ans maximum. Mais le SIDA reste une maladie très discriminante. Par exemple, si vous souhaitez contracter un crédit auprès d’une banque pour acheter une maison, le banquier vous demandera : « Avez-vous le VIH ? ». Si vous répondez « oui », soit vous n’aurez pas de prêt, soit il vous facturera une assurance exorbitante. Idem pour créer son entreprise, c’est monstrueusement difficile. Alors que vous êtes en pleine forme, voire plus en forme que votre voisin. Ça rend les personnes vulnérables.
 
La baisse des subventions publiques, comment vous la vivez ?
 
Concrètement, l’équipe Aides à Tours va devoir diminuer. La lutte contre le VIH et la prévention est mise à mal. C’est vraiment dommage car le boulot fait maintenant va payer d’ici quelques années. Du côté de la recherche scientifique, ce n’est pas tout rose non plus. Mais on fait avec les moyens du bord. Pour vous donner une idée, il y a quelques années, on était financé à 80 % par les subventions. Cette année, on va descendre en dessous des 50 %.
 
À ce jour, le SIDA, ça représente quoi en France ?
 
On estime le nombre de personnes séropositives à 150 000. Mais 30 à 40 000 ignorent encore qu’ils ont contracté le VIH. Notre mission, c’est d’aller vers ces personnes. Souvent, elles ne pensent même pas qu’elles ont pris un risque. Mais on constate qu’au final, l’appel à l’usage du préservatif a très bien pris chez les jeunes, et c’est une population qui se protège très bien. Les personnes très exposées restent les hommes homosexuels, ainsi que les couples hétérosexuels. On y pense moins mais beaucoup de personnes de 40-50 sont touchées par le SIDA. Il s’agit souvent de personne en couple, récemment divorcées, qui vont tenter de nouvelles expériences sexuelles, sans prendre les précautions nécessaires. Quelles que soit les situations, il faut impérativement se protéger.
Si on dépiste tout le monde, et que tout les malades suivent un traitement, des études disent que l’épidémie peut être arrêtée d’ici 2040. Alors ne lâchons rien !