Elle veut distribuer vêtements chauds et nourriture aux sans-abri

Une jeune Tourangelle veut distribuer vêtements chauds et nourriture aux sans-abri avant Noël.

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Elle s’appelle Léa, a tout juste 18 ans, mais cette jeune femme a eu une très belle idée pour Noël. Avec son amie Mathilde, elle a décidé d’organiser une distribution de nourriture et de vêtements chauds, pour les personnes sans-domicile fixe à Tours.

Pour l’aider dans son projet, celles et ceux qui sont intéressé(e)s pourront lui déposer habits et nourriture le dimanche 10 décembre, à partir de 15 h, à la fontaine près de la Bibliothèque de Tours. Léa recherche surtout des plaids, couvertures, oreillers, gants, bonnets, ainsi que des conserves (« uniquement de la nourriture qui ne se chauffe pas », indique-t-elle).

L’événement, créé sur les réseaux sociaux, a rapidement reçu de nombreux messages. Dans sa présentation, Léa indique simplement : « Ceci ne changera pas le monde, mais un coup de main afin de l’améliorer reste toujours mieux que de ne rien faire. (…) Si cela m’arrive un jour, je serai bien contente que l’on m’aide. J’aide à mon échelle ».

Contactée par la rédac’, Léa a ajouté qu’elle espérait que cela « permette peut-être à certaines personnes d’être un peu plus solidaires ».

> Dépôt le 10 décembre dès 15 h, à la fontaine de la bibliothèque de Tours. Et distribution le 17 décembre, dès 15 h dans les rues.

> Contact : événement sur la page Facebook.

Coupez court ! Le concours de courts à Tours

Trois étudiantes de l’IUT lancent Coupez court !, un concours de courts-métrages. Cinéastes amateurs, à vos caméras.

Coupez Court!
Coupez Court! Le concours de courts-métrages à Tours.

Le nez dans le guidon… Depuis décembre, Léa, Léana et Emmeline courent partout, passent des coups de fil à tour de bras. On ne dira pas que c’est Hollywood dans leurs têtes, mais presque. Parce que ces trois amies en communication de l’IUT ont eu la bonne idée de lancer Coupez court !, un projet qui s’inscrit dans le cadre de leurs études : « Il est vrai qu’on adore aussi le cinéma. Sur Tours, il y a pas mal de festivals, de diffusion, mais là, c’est vraiment un concours. Et comme on est étudiantes, les gens ont moins peur, ils osent se lancer », explique Léa Ngo-di.

Après avoir récolté 1 225 € sur un site de financement participatif (au lieu des 1 000 prévus), les filles ont mis la machine en route. Quand elles parlent de Coupez court !, elles ont des étoiles plein les yeux. Le curseur de la motivation poussé au maximum. « En tant que cinéphiles, on voulait donner la possibilité aux gens de s’exprimer à travers un court-métrage, un format pas si connu que ça », précise Léa. Comme elle le dit : « Dans un court, on dit en cinq minutes ce que les films disent en 1 h 30 ! »

Léana, Léa et Emmeline se sont armées d’un thème simple, mais qui laisse la porte grande ouverte : je rêve. « On a galéré pour trouver. Au départ, on souhaitait quelque chose sur la vie étudiante. Mais c’était trop banal », avoue Emmeline. Et puis elle se sont souvenues d’une citation du jeune réalisateur prodige Xavier Dolan, à Cannes : « Accrochons-nous à nos rêves. » Le déclic.
Pour les cinéastes en herbe qui veulent donc tenter le concours, tout est permis. Noir et blanc, couleurs, animation, horreur, fantastique, comédie, docu… Seule contrainte ? Ne pas excéder les cinq minutes. Une fois la totalité des courts-métrages visionnée, les étudiantes pré-selectionneront les potentiels vainqueurs. Ultime étape : un jury choisira trois gagnants. Dans les coulisses, on peut d’ailleurs déjà dire que l’acteur Philippe de Janerand sera de la partie (vu dans Taxi, Les Choristes ou encore Paulette). Léa, Emmeline et Léana espèrent maintenant recevoir un paquet de courts-métrages pour le concours. Histoire de ne pas couper court à leur rêve.

[Mise à jour 10/02/2015 : se rajoutent au juryle réalisateur et scénariste Just Philippot, ainsi que Marie-Laure Boukredine, coordinatrice diffusion à CICLIC et chargée de la coordination régionale du Mois du film documentaire]

Aurélien Germain

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=rTDadi7ODA0[/youtube]

>>>EN BREF

COMMENT ON FAIT ?
D’abord, direction CE SITE pour remplir un formulaire de pré-sélection.Vous avez jusqu’au 28 février pour envoyer votre court (toutes les infos utiles sur le site). La soirée de remise des prix aura lieu vendredi 20 mars, au CGR de Tours. Les gagnants seront récompensés.
Aussi sur facebook.com/coupezcourt

CONSEILS
> Pour un bon court-métrage, soyez efficace. « Il ne faut pas se perdre ou s’éparpiller », avance Léa.
> « On veut découvrir quelque chose. Soyez libre, puisqu’il n’y a pas d’exigence sur la forme. »
> « Vous pouvez monter vos films sur Imovie, Windows Movie Maker, Adobe première pro… »

CONTRAINTES
Bah oui, il en faut. Comme les courts seront diffusés sur grand écran, la vidéo doit être de qualité : 1,080 dcp. Il doit durer entre 30 secondes et 5 minutes. Après le montage, il faut graver la vidéo sur un DVD vierge. Inutile de préciser que tout plagiat est interdit…

DERRIÈRE LE PROJET
Léa Ngo-di a 20 ans. Étudiante et musicienne, elle s’est notamment investie dans les partenariats et l’organisation. Emmeline Buthaud, 20 ans, fan de ciné, a déjà participé à des chroniques sur Radio campus. Enfin, Léana Charpentier est une passionnée de cinéma italien de 19 ans. Elle a aussi pris en charge les relations presse pour le projet. Côté partenaires, elles ont obtenu la mairie de Tours, le Futuroscope, les Films des loups blancs, les magazines So Film et Positif.

Emmeline, Léana et Léa.
Emmeline, Léana et Léa.

« L'anglais ne s'apprend pas seulement à l'école »

Enseignant-chercheur au département d’anglais de l’université de Tours, Guillaume Cingal explique le retard des Français dans la langue de Shakespeare.

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Les Français sont-ils vraiment nuls en anglais ?
Les Français ne sont pas mauvais. Mais les résultats sont alarmants par rapport à notre statut géopolitique. Quand on compare avec des pays similaires, nous sommes en retard. La France a stagné quand les autres progressaient. Pour donner un chiffre, et selon nos statistiques, en 2011, un tiers des étudiants qui entraient dans nos filières d’anglais à la fac n’avaient pas le niveau requis en classe de seconde.
Est-ce que l’apprentissage commence assez tôt ?
L’anglais a sa place dès le CE 1. Mais on ne commence vraiment l’instruction de l’anglais qu’à partir de la 6e.
Qu’est-ce qui cloche donc en primaire ?
Il n’y a pas de cohérence pédagogique. On a tendance à refaire en CM 1 ce qu’on a déjà travaillé en CE 1. Parce que l’approche de la langue est très ludique, à travers des ateliers. Et surtout, parce que les instituteurs ne sont pas assez formés sur ce point. Ils doivent avoir le niveau 2 du CLES (Compétences en langues de l’enseignement supérieur), mais c’est une vérification minimale. C’est comme si on demandait à quelqu’un d’enseigner la géométrie parce qu’il connaît très bien ses tables de multiplication…
Et nos parents, est-ce qu’ils suivaient des cours adaptés ?
Dans les années 70-80, il y a eu un âge d’or. On travaillait beaucoup sur l’oral et l’interaction, au travers de méthodes audiovisuelles. Ce qui manque aujourd’hui à tous les niveaux. Il y a eu un retour à l’écrit à partir du début des années 90.
Mais on ne peut pas mettre toute la faute sur l’école, si ?
Non, au contraire ! Le gros problème français, il est surtout en dehors. Nous ne sommes pas assez confrontés à la langue anglaise.
C’est-à-dire ?
Au Danemark, une large partie des programmes télé pour les petits est en anglais et sous-titrée en danois. On observe un double effet : une meilleure alphabétisation de la langue maternelle et une accoutumance à entendre la musique d’une langue étrangère. L’anglais devient normal puisqu’on a l’habitude de l’entendre.
Doit-on, alors, sortir de l’apprentissage classique ?
Oui ! Il faut arrêter de croire que l’on apprend l’anglais seulement dans le cadre scolaire. Psychologiquement, c’est déjà une barrière ! Par exemple, si les entreprises veulent faire progresser leurs employés dans cette langue, il vaut mieux les envoyer outre- Manche en mission que leur payer des cours. L’idée, c’est de s’immerger dans un bain linguistique pour progresser.
Existe-t-il d’autres barrières psychologiques à casser ?
Déjà, arrêtons de dire que les Français sont nuls en anglais. Si on se dit que l’on est nul, forcément, on ne va pas progresser. Nous sommes schizophrènes. On veut être bon, mais on n’arrête pas de se dire qu’on est mauvais. Comme si c’était une fatalité. On ne dit jamais : « Je suis nul en histoire-géo, comme toute ma famille ». Mais pour l’anglais, c’est une excuse toute trouvée…
Et même si on y arrive, l’anglais n’est-il pas trop différent de notre français ?
L’anglais a une sonorité et une accentuation qui sont éloignées de notre langue. Mais c’est loin d’être insurmontable. L’essentiel n’est pas là dans ce débat.
Ne sommes-nous pas aussi trop attachés à notre langue, qui a rayonné dans le passé ?
La défense de la francophonie, c’est un débat d’élites. Franchement, je ne pense pas que cela soit la préoccupation du Français lambda. On est dans quelque chose de politique. Vous regrettez le manque de place pour l’oral.
Avec les nouvelles technologies, les jeunes ne peuvent-ils pas plus facilement apprendre de manière audiovisuelle ?
Je ne suis pas sûr que nos adolescents utilisent beaucoup plus ces ressources, qui se sont considérablement développées. Sur Internet, j’ai l’impression qu’ils passent toujours plus par l’écrit.
Quels conseils donneriez-vous aux Tourangeaux qui souhaitent progresser ?
S’immerger progressivement dans l’anglais. Chaque jour, lire cinq minutes en anglais sur un sujet qu’ils aiment. La version anglophone de Wikipedia est de qualité. Ils peuvent regarder des vidéos. Au fur et à mesure, le déclic va se faire. Qu’ils délaissent les problèmes de vocabulaire ou de grammaire. Ils doivent se lancer et foncer !
Propos recueillis par Guillaume Vénétitay