Série Jobs d’été [2/2] Animation et agriculture : témoignages et conseils

À peine le printemps… mais il faut déjà penser à l’été ! Pour tous les étudiants et autres travailleurs saisonniers, c’est en effet dès maintenant ça se prépare ! Second volet de notre série sur les jobs d’été.

ANIMATION : PATIENCE ET RELATIONS HUMAINES

Tous ces enfants qui partent en colo ou qui fréquentent le centre de loisirs pendant que papa-maman sont au travail, qui s’en occupe ? Peut-être vous !

Pour exercer les fonctions d’animateur-animatrice auprès de mineurs, il est fortement recommandé d’être titulaire du BAFA (brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur). Mais ce n’est pas obligatoire : les structures d’accueil doivent avoir au minimum 50 % de leur effectif diplômé, ce qui laisse un peu de place pour les passionnés qui n’ont pas (encore) ce sésame.

Et pour les séjours adultes (souvent des séjours adaptés, pour personnes handicapées), plus de quota, comme le précise Aurélie Tireau de l’association LCV – Loisirs Culture Vacances : « Nos animateurs n’ont pas forcément de diplôme ou de formation spécifique, même s’ils sont souvent étudiants en psychologie ou dans le paramédical et le médicosocial. L’essentiel est d’être motivé, à l’écoute, et de comprendre en quoi consistent nos séjours. »

Cécile, 21 ans, animatrice en séjour adapté

« J’ai travaillé pour plusieurs associations, et j’ai mon BAFA. Ça m’est toujours utile pour la partie animation, qu’il faut concevoir avec l’équipe, mais pas obligatoire. Certaines associations proposent une formation avant de nous envoyer en séjour, c’est l’idéal ! ».

Le +

Le travail en équipe et les échanges humains avec les collègues et les adultes dont on s’occupe. Ce sont des relations fortes qui se tissent !

Le –

Les horaires, car on travaille 6 jours sur 7, souvent de 8 h à 23 h ou plus. Et le salaire, qui varie beaucoup d’une association à l’autre.

Le conseil : bien se renseigner sur l’association et le séjour (quel degré d’autonomie des pensionnaires, la taille du groupe…) pour être sûr de vivre une bonne expérience.

Madeline, 21 ans, animatrice en centre de loisirs

« J’ai travaillé pour plein de structures différentes, et tout peut changer de l’une à l’autre ! Maintenant je travaille plutôt en centre de loisirs, car les colonies c’est très prenant. »

Le +

En centre de loisirs les horaires sont mieux cadrés qu’en colo, on est sur du 35 h-40 h par semaine.

Le –

Le salaire n’est pas extraordinaire, et le BAFA est plus souvent exigé.

Le conseil : faire connaissance rapidement avec l’équipe d’animation, car ça va déterminer l’ambiance du séjour. Bien s’entendre avec ses collègues c’est essentiel.


AGRICULTURE, SOUS LE SOLEIL TOURANGEAU

« Pour les étudiants, les propositions d’emploi vont surtout concerner la castration des maïs, ou les récoltes de fruits et légumes. Tout ce qui concerne la vigne ou les travaux des champs (conduire des tracteurs par exemple) s’adresse plutôt à des travailleurs saisonniers, qualifiés », explique Julien Primault, du Groupement d’Employeurs de Touraine (affilié à la FNSEA et la Maison des Agriculteurs).

Et, pour le maïs comme pour le maraîchage, la solution, c’est de passer directement par l’exploitant, ou de fréquenter le site web de Pôle Emploi !

Marie, 17 ans, castreuse de maïs

« Franchement, c’est pas facile ! Il faut parfois être dans les champs avant 7 h du matin, et même comme ça il peut faire chaud. Mais c’est un bon moyen de se faire un peu d’argent quand on n’a pas d’expérience et qu’on est mineur, et si l’équipe est sympa on passe de bons moments. »

Le +

Hmm… le bronzage ? La vie au grand air ? On a souvent ses après-midi de libres aussi.

Le –

Le rythme, pas toujours simple si on n’est pas du matin comme moi !

Le conseil : trouver un bon chapeau et des bons gants pour ne pas se blesser. Et comme les horaires peuvent changer d’un jour sur l’autre, bien se renseigner sur la manière de se tenir au courant.


Photo ouverture illustration : Freepik
M.M.

AMAP de la Fuye-Velpeau : le succès de la vente directe bio

L’association pour le maintien d’une agriculture paysanne de la Fuye-Velpeau distribue des paniers de fruits et légumes à ses adhérents chaque semaine depuis 2016. Le projet rencontre un tel succès qu’une liste d’attente a été mise en place pour l’année prochaine.

Le 16 janvier 2020, dans la salle du 4 rue Montesquieu, les habitants du quartier défilent comme tous les jeudis soir et ressortent avec leurs paniers garnis de légumes bio. L’AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) de La Fuye-Velpeau est la seule présente dans le centre de Tours. Elle accueille les 80 adhérents de l’association à partir de 18h30. Deux paniers leur sont proposés : le grand panier à 17 euros et le petit panier à 12 euros. Le paiement se fait chaque trimestre, pour toute l’année, et garantit aux paysans une juste rémunération de leur travail.

En plus de soutenir l’agriculture paysanne, la vente en AMAP s’inscrit aussi dans une démarche de consommation plus saine, locale et de saison.  Toutes sortes de légumes composent ainsi les paniers. Au menu cette semaine : courges butternut, choux blanc, ail, carottes, et fenouil. C’est ce qui plaît à Mireille : « Avec l’AMAP, je découvre des légumes. Ce sont toujours des produits de saison variés ». Des pâtes, du pain, des produits laitiers et d’autres aliments bio et locaux peuvent aussi être commandés chaque trimestre.

Sylvain Le Thuault, maraîcher, est présent depuis le début. Il fournit l’AMAP depuis sa ferme Les bio de l’Isle. Il est à la fois producteur et intermédiaire entre les agriculteurs et les clients. Pour lui, l’AMAP est un moyen de « ne pas vendre ses légumes à des anonymes, de valoriser ses produits et créer du contact humain ».

Un réel engouement 

Pour l’année 2020, le carnet de commandes des paniers est d’ores et déjà rempli. Le projet rencontre un tel succès qu’une liste d’attente a été mise en place pour en bénéficier l’année prochaine. 

Ce système de vente directe s’avère rassurant pour les consommateurs. Beaucoup pensent comme Thierry Bodin, 39 ans et membre de l’AMAP depuis sa création en 2016. Il explique : « Quand je paye, je sais à qui je donne mon argent et pour quels produits j’achète. »  Pour le maraîcher Sylvain Le Thuault, se rendre à l’association le jeudi est aussi une récompense qui lui permet de voir dans quelles assiettes finissent ses produits. « Cela participe à un certain équilibre », précise-t-il.

Si les bénévoles précisent qu’entre les départs et les arrivées d’adhérents, une forme de roulement s’installe ; le maraîcher a choisi de limiter cette année le nombre de paniers disponibles par semaine à 75 . Il envisage éventuellement d’augmenter le nombre l’année prochaine en fonction de la demande. Néanmoins, ils sont beaucoup à préférer que d’autres AMAP se développent au centre de Tours. Comme la retraitée et consommatrice Mireille le précise, « il ne faut pas que cette AMAP devienne démentielle ».

Texte : Lise Lacombe et Théo Hesnard / Photos : Sophie Podevin – étudiants à l’Ecole Publique de Journalisme de Tours (EPJT).

Manger, c’est d’un Commun !

Les Rencontres nationales des agricultures arrivent pour la première fois à Tours.

Du 21 au 23 octobre, l’agrocampus Tours-Fondettes accueille pour la première fois les Rencontres nationales des agricultures. Organisée par le réseau InPACT national et la Confédération paysanne, cette 3e édition souhaite faire se rencontrer le monde paysan et le grand public, autour du thème « Manger, c’est d’un Commun ». L’objectif ? Montrer que choisir son alimentation a des conséquences sur son futur.

C’est pour cela que le 23 octobre, de 10 h à 18 h, une journée ouverte à tous proposera marché paysan, mini-ferme, ateliers de fabrication de pain, tables rondes ou encore balade-découvertes et visite de ferme. « La production de l’alimentation, sa transformation, sa distribution, telles que mises en oeuvre majoritairement aujourd’hui participent à l’accroissement des inégalités, à l’épuisement des ressources naturelles et à la perte de confiance dans la nourriture proposée », affirme le comité exécutif de ces Rencontres nationales.

Une volonté de sensibiliser le grand public de la part des paysan(ne)s. Et d’affirmer la nécessité d’envisager l’avenir ensemble.

>> A retrouver ici : www.rencontresdesagricultures.com

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Une nouvelle maraîchère sur les terres de l’agglo

Clara Dupré est maraîchère en agriculture bio. Elle a racheté 2 hectares de terres de l’agglo. Désormais, son exploitation cartonne.

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Son parcours

Titulaire d’un DUT de génie biologique, Clara Dupré a fait quelques années de fac et des jobs en intérim avant de trouver sa voie. « C’est une copine qui m’a donné l’idée, lorsqu’elle m’a raconté que l’un de ses amis cultivait des légumes et les vendait en paniers. » En 2010, la jeune femme se lance dans une formation de responsable d’exploitation agricole (BPREA) au lycée de Fondettes et réalise des stages chez des maraîchers. Passent ensuite quelques années, le temps de faire mûrir son projet et de devenir maman d’un petit garçon. En 2014, Tour(s)plus lance un appel à candidature : la collectivité souhaite sélectionner un jeune maraîcher pour cultiver les deux hectares de terres qu’elle a rachetés sur Fondettes à un agriculteur proche de la retraite. La candidature de Clara Dupré est retenue. Ensuite, tout s’accélère : les cultures, qui démarrent en mars 2015, puis les premières ventes dès le mois de juin. « La petite fève », c’est le nom qu’elle a donné à son exploitation.

Maraîchère en agriculture bio

Cultiver, récolter et vendre ses légumes. Clara Dupré apprécie son nouveau métier : « J’aime être dehors, échanger avec les gens et travailler à mon compte. Ça me permet de concilier toutes mes envies. Et puis je me sens utile, aussi : l’alimentation, c’est la base, notre premier besoin. Une nourriture saine, c’est le mieux pour éviter les maladies. » Car la jeune femme respecte le cahier des charges de l’agriculture biologique. Elle n’utilise aucun produit de synthèse et évite même, si possible, des traitements autorisés en bio, comme la bouillie bordelaise. « J’informe toujours mes clients des produits mis sur mes légumes », précise-t-elle. Et à part le purin d’ortie, pas grand-chose à déclarer.

Image6La charte de l’agglo

Locataire, la jeune maraîchère a signé un bail rural de neuf ans : elle paie à Tour(s)plus un loyer au tarif agricole, avec une légère remise en l’échange du respect d’une charte. Elle doit cultiver ses légumes en agriculture bio et privilégier la vente en circuits courts. Dans le cadre de son plan climat territorial, Tour(s)plus acquiert des terres agricoles dans la ceinture périurbaine de Tours. Elle les loue à des agriculteurs, dans l’objectif qu’ils vendent en circuits courts, notamment en restauration collective. Les légumes de Clara se retrouvent dans les assiettes des écoliers de Fondettes et de certains lycéens de Fondettes ou de Tours.

En réseau

Comment faire pour lutter contre les ravageurs en bio ? Quelles variétés semer ? Comment choisir son matériel ? Les réponses à ces questions, Clara les a trouvées en rejoignant un groupe d’échanges techniques entre maraîchers, animé par une association du réseau Inpact 37. « Ce réseau m’a accompagnée et m’a permis de réussir mon installation », souligne-t-elle.

Faire vivre le jardin

Ce n’est qu’un début. Clara Dupré a plein d’idées : « J’aimerais créer une association pour faire vivre le jardin maraîcher : monter un club de petits jardiniers, des ateliers de bricolages, des événements culturels… » Une parcelle est à disposition, avis aux motivés.

Nathalie Picard

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Pour toutes les autres initiatives locales de notre série COP21, vous n’avez qu’à cliquer ICI.

Le Wwoofing, un voyage participatif

Le Wwoofing, vous connaissez ? Voyager à moindre frais en découvrant le fonctionnement d’une ferme bio séduit de nombreux jeunes : nous sommes allés voir dans la campagne tourangelle.

Wwoofing
Bossay-sur-Claise, dans le sud de la Touraine. Sous un soleil de plomb, Tony et Sylvain, deux jeunes agriculteurs maraîchers, installés à leur compte depuis quelques années, s’affairent sur leurs terres. Il est presque midi, les conditions de travail sont rudes. Difficile de gérer à eux deux 11 hectares de cultures. Bientôt, deux travailleurs à mi-temps viendront les assister, mais en attendant, Tony et Sylvain ont opté pour une solution économique et enrichissante : le Wwoofing. Chaque année, les deux amis accueillent sur leur ferme des apprentis fermiers bénévoles, français ou étrangers, qui viennent les assister gracieusement en échange du gîte, du couvert et de belles rencontres. Côté fermier, l’investissement financier est minime et donc intéressant. Côté Wwoofer, le séjour à la ferme est l’occasion de découvrir le monde agricole et de partager des moments avec les agriculteurs, loin des villes.
« Recevoir des personnes à la ferme, ça nous permet de casser la routine et de rigoler à plusieurs. »
Tania est israélienne. Après deux premières expériences de Wwoofing, une en Israël et une aux États- Unis, elle a choisi la France pour son troisième séjour. Avant tout pour apprendre à parler le Français, mais surtout pour le dépaysement. Car ce qui séduit la jeune femme de 21 ans, c’est « cette déconnexion » qu’offre le Wwoofing. Après avoir passé quelques semaines dans une autre installation agricole du département, elle a choisi de continuer son séjour à la ferme maraîchère de Tony et Sylvain. En contrepartie de ses services, ses hôtes ont mis à sa disposition une petite caravane. Un confort rudimentaire, qui ne perturbe pourtant pas la jeune femme. « Cela fait partie du jeu, on s’adapte à chaque fois aux conditions d’accueil, qui varient d’une ferme à l’autre ». Chaque jour, Tania assiste les fermiers pendant quelques heures. Désherber, entretenir les cultures, préparer les paniers de légumes destinés aux AMAP, nourrir les cochons et les poulets… Tout y passe. La jeune israélienne est investie et n’hésite pas à poser des questions quand elle ne sait pas. Après tout, elle est là pour apprendre. Quand elle a fini son travail, la jeune Wwoofeuse peut profiter des environs ; quand elle le demande, ses hôtes lui prêtent leur voiture, pour qu’elle aille vadrouiller dans les alentours, visiter la Touraine. Et quand, le soir venu, les corps éreintés passent à table, c’est tous ensemble. Wwoofers et fermiers ne partagent pas seulement les tâches quotidiennes, ils apprennent aussi à se connaître autour d’un « bon verre de vin rouge et de fromage français ». En deux ans, Sylvain a accueilli de nombreux Wwoofers et ne pourrait maintenant plus se passer de leur aide. « Outre les avantages financiers, c’est surtout l’aspect humain qui nous manquerait. Recevoir des personnes à la ferme, ça nous permet de casser la routine et de rigoler à plusieurs. »
Nouans-lès-Fontaines, à une cinquantaine de kilomètres plus au nord. Josh, un Wwoofer néozélandais de 26 ans, rentre tout juste de Tours, où il vient de passer quelques jours de détente en compagnie d’amis. Ici, le décor est tout autre. Terminé les cultures à perte de vue, place aux chèvres laitières. Le Wwoofing a la particularité de ne pas se limiter à un type d’exploitation agricole en particulier. Si Josh a choisi l’élevage caprin d’Alexandra Robert, c’est justement pour « varier les plaisirs et avoir une vision d’ensemble de l’agriculture française ». Chaque jour, il sort la cinquantaine de chèvres de leur abri pour les emmener gambader et brouter au pré. Une activité qui amuse le jeune homme, qui assiste aussi Alexandra à la maison. Un geste que la fermière apprécie. « Ce qui est intéressant dans le Wwoofing, c’est que chaque apprenti fermier est différent. Certains sont très à l’aise avec les animaux, alors que d’autres ont plus d’aptitudes à la maison, pour la cuisine par exemple. Dans tous les cas, on y gagne, à la fois en main d’oeuvre mais surtout en rencontres. » La jeune éleveuse caprine sait de quoi elle parle. En un an, elle a reçu à sa ferme près de trente Wwoofers. Parfois seuls, parfois en couple, français ou étrangers. Accro au Wwoofing, Alexandra ? « C’est sûr qu’aujourd’hui, je ne vois pas comment je pourrais m’en passer. Sans l’aide de Wwoofers, je ne pourrais plus tenir la ferme seule, d’autant que je dois aussi m’occuper de ma fille de deux ans. » La petite Margot, encore trop jeune pour aider maman, profite aussi du Wwoofing pour rencontrer du monde. « Il arrive que des couples de Wwoofers viennent avec leurs enfants, explique Alexandra. En général, on se répartit les tâches : l’un d’entre nous reste à la maison pour garder les petits, tandis que les autres s’occupent de la ferme. »
Désherber, préparer les paniers de légumes destinés aux AMAP, nourrir les cochons et les poulets… Tout y passe.
Si la plupart des Wwoofers jouent le jeu en respectant la demande d’aide de l’agricultrice, il arrive parfois que certains abusent du concept. « Il m’est arrivé de recevoir des gens qui venaient simplement profiter du logé-nourri pour consacrer leur budget vacances aux sorties. » Des personnes qui n’aident pas, ça arrive, mais cela reste très rare. « En trois ans de Wwoofing, j’ai eu seulement deux cas de ce type, explique Alexandra. La plupart du temps, les gens s’investissent. Certains plus que d’autres, mais dans l’ensemble, je suis très satisfaite. » En cas d’abus, Alexandra et les autres hôtes peuvent compter sur l’association WWOOF France, qui s’occupe de la mise en relation entre Wwoofeur et hôte. Si la personne accueillie à la ferme ne respecte pas ses engagements, elle sera mise en garde par l’association, qui peut aller jusqu’à résilier l’adhésion du Wwoofeur si les abus sont répétitifs. Mais là encore, pas de règle bien définie. WWOOF France ne se considère pas comme une « police » du Wwoofing, mais plutôt comme un intermédiaire entre le voyageur et le fermier. Sa plateforme en ligne est d’ailleurs exclusivement dédiée à la recherche d’hôtes.
En France, ils sont près de 800 à accueillir chaque année des Wwoofers. Sur le département, sept exploitations agricoles proposent le gîte et le couvert aux apprentis fermiers. Souvent considéré comme un moyen pour les étrangers de visiter gratuitement la France, le Wwoofing évolue aujourd’hui. De plus en plus de Wwoofers français se laissent séduire par la formule, qui s’inscrit dans la droite ligne des nombreuses pratiques d’échange de services, comme le covoiturage ou le couchsurfing. Dans un contexte économique difficile, le Wwoofing représente une excellente alternative aux voyages coûteux. Le concept, apparu dans les années 70 en Angleterre, reste perfectible, notamment sur le plan juridique. Mais nul doute que d’ici quelques années le nombre d’hôtes et de Wwoofers aura considérablement augmenté.
WWOOF ?
Comprenez World-Wide Opportunities on Organic Farms. Le WWOOF est un réseau mondial de fermes bio qui se proposent d’accueillir toute personne souhaitant partager le quotidien et le travail de la ferme, en échange du gîte, du couvert et du dépaysement.
ORIGINES
Le WWOOF a été lancé en Angleterre en 1971. Sue Coppard, une secrétaire londonienne, voulait offrir aux citadins l’opportunité de découvrir la campagne anglaise, tout en soutenant l’agriculture bio. D’abord dans le Sussex, la formule s’est développée dans le monde entier.
800
C’est le nombre d’hôtes en France métropolitaine et dans les départements d’outre-mer. Les structures d’accueil sont diverses : élevages, fermes maraîchères, permacultures… Chaque département compte au moins une exploitation agricole accueillant des Woofers.
ALLER PLUS LOIN
Vous souhaitez tenter l’expérience ? Rien de plus simple. Vous trouverez toutes les informations et les contacts nécessaires sur le site web de l’association française de wwoofing : wwoof.fr. Une adhésion annuelle de 20 € est demandée aux futurs wwoofeurs. Un outil de recherche par département et type d’exploitation est mis à leur disposition. Avant de partir D’anciens wwoofeurs partagent leurs expériences en ligne, sur les forums. Vous y trouverez de nombreux conseils pour préparer au mieux votre voyage. Des avis y sont également laissés sur les hôtes.

Paroles de wwoofers

Qu’ils soient étrangers ou français, de plus en plus de jeunes se laissent séduire par le Wwoofing.

Pierre, 23 ans, Français, en Wwoofing au Canada
« Je suis arrivé au Canada, en pleine période de pointe pour les semis. J’ai du m’adapter très vite à la langue et au rythme de travail. La famille qui m’accueille a su me mettre tout de suite à l’aise et m’intégrer dans leur culture. Ils m’ont fait visiter, goûter, découvrir leurs coutumes… Ils m’ont même prêté une voiture pour mes vacances ! Cette expérience me donne envie de partir découvrir d’autre pays, toujours par le biais de l’agriculture car je pense que la vie des agriculteurs est assez représentative du pays. »
Tania, 21 ans, Israëlienne, en Wwoofing en Touraine
Tania, wwoofeuse israélienne
« La vie à la ferme est vraiment géniale, ici, en France. J’en suis à ma troisième expérience de Wwoofing, après Israël et les États-Unis, mais je dois bien avouer que je préfère de loin la France. Je ne suis pas sous la contrainte d’horaires de travail bien définis, je donne un coup de main chaque jour et peux disposer de temps libre pour visiter les environs. Et le soir, mes ‘’patrons’’ m’invitent à partager le repas et la soirée avec eux. J’ai un certain faible pour les vins et fromages locaux ! »
Marion, 27 ans, Française, ancienne Wwoofeuse
« Le Wwoofing, ça change du stage et de l’école. C’est l’occasion pour les citadins de rencontrer de nouvelles personnes, proches de la terre. Des gens qui ont une autre vision du quotidien et du travail. Je suis partie cinq semaines en Roumanie en 2011. Il n’y avait ni électricité, ni internet. Vivre cinq semaines, coupée du monde, est une très bonne expérience. Pour l’anecdote, à l’époque de mon voyage, je n’ai appris l’accident de Fukushima que cinq jours après ! »
Josh, 26 ans, Néo-Zélandais, en Wwoofing en Touraine
« Je ne connaissais pas le Wwoofing il y a encore quelques mois, c’est un ami qui m’en a parlé. Je suis venu ici (dans une ferme caprine, ndlr) pour découvrir l’élevage de chèvre, mais surtout pour apprendre le français. C’est selon moi une des méthodes les plus simples pour apprendre une nouvelle langue. J’ai aussi pu profiter de congés pour aller passer du temps à Tours et rencontrer de nombreux étudiants. Certains pensent que Wwoofing rime avec contrainte, bien au contraire. »
Sébastien, 28 ans, Français, ancien Wwoofer
Sébastien, ancien wwoofer
« J’ai été Wwoofer en Nouvelle-Zélande, où je suis resté une bonne dizaine de mois au total entre 2009 et 2010. J’étais parti à la base pour mettre à jour un guide voyage sur le pays, et j’ai fi-nalement prolongé mon voyage pour faire du Wwoofing. Je n’oublierai jamais mes parties de chasse à l’oppossum la nuit avec les jeunes maoris de la ferme voisine d’où je travaillais. Je ne ferai sans doute jamais carrière dans l’agriculture, mais ça fait vraiment du bien de bosser loin d’un ordinateur. »