Baptiste Trotignon, toutes les musiques dans un piano

Trotignon, c’est du jazz, du classique, de la chanson, des compos et du grand répertoire. C’est une musique sans oeillères, pleine d’énergie et d’envies. Il est à Tours cette semaine pour deux concerts exceptionnels.

Baptiste Trotignon en concert (Photo Fabrice Neddam)

C’est un des événements culturels de la saison à Tours. Le pianiste et compositeur Baptiste Trotignon pose ses valises pour une résidence exceptionnelle au Grand Théâtre. Pour la faire courte, Baptiste Trotignon, c’est une référence du jazz sans frontières et de l’impro tous azimuts.

Un artiste toujours en mouvement et surtout sans œillères, qui se trouve tout aussi naturellement dans son élément chez Mozart que du côté de la chanson anglo-saxonne.

Évidemment, quand on accueille un artiste à ce point curieux et multiple, il faut s’attendre à une sortie de résidence particulièrement riche. On y verra des créations bien sûr, mais aussi une commande (à découvrir le 12 juin au CCCOD), des concerts du compositeur, des rencontres et des masterclasses.

Trotignon et l’Orchestre symphonique de la Région

Et le premier acte de cette résidence au long cours, c’est cette semaine. Samedi 16 novembre, à 20 h et dimanche 17 novembre à 17 h, Baptiste Trotignon retrouvera l’Orchestre symphonique de la Région Centre-Val de Loire, placé sous la direction de Benjamin Pionnier, pour un concert symphonique à son image : dynamique et enlevé !

Baptiste Trotignon en concert (Photo Fabrice Neddam)

On y entendra des pièces d’Offenbach (le Concerto militaire, mais aussi le voyage dans la Lune et des extraits de la Gaité Parisienne) et Hiatus et turbulences, la première pièce symphonique de l’artiste, créée en 2018. « C’est une pièce très dynamique, d’un seul souffle, pleine d’agitations et de turbulences comme je les aime », décrit Baptiste Trotignon.

Improvisation dans la partition

Mais c’est pas tout, mais c’est pas tout, comme chantait le regretté Bourvil. Mercredi 20 novembre, à 20 h, le pianiste revient sur la scène du Grand Théâtre, en solo cette fois, pour son récital issu de son dernier album You’ve changed. « Cet album raconte une histoire, celle d’une évolution, une transformation intérieure, une sorte de chrysalide. C’est l’album qui me ressemble le plus », explique t-il.

Et ce qui est sûr, c’est que, sur scène, la musique prend une ampleur nouvelle. À chaque concert, l’improvisation vient se mêler à la partition et les grands classiques de la chanson anglo-saxonne ou d’Amérique du sud ou encore les standards du jazz viennent à la rencontre de Bach ou d’autres. Une soirée pour tous et faite de toutes les musiques, pleine de surprises et de mouvement. En un mot comme en cent : à ne pas louper.
Matthieu Pays


> Au programme

-Concerts symphoniques Offenbach et Hiatu et Turbulences. Avec l’orchestre symphonique de la Région Centre Val de Loire. Samedi 16 novembre, à 20 h et dimanche 17 novembre, à 17 h, au Grand Théâtre. Tarifs : de 12,50 à 52 €.
-Récital Piano solo de Baptiste Trotignon. Mercredi 20 novembre, à 20 h, au Grand Théâtre. Tarifs : de 8 à 25 €.

A Tours, l’Orchestre prend l’air !

L’orchestre de la région Centre investit la Place de la Résistance, le 5 juillet à 20 h 30, pour un concert gratuit et festif, en plein air. Décryptage avec Benjamin Pionnier, l’homme à la baguette.

Benjamin Pionnier

C’est quoi, cette histoire de concert en plein air ?
C’est l’orchestre au complet avec un répertoire grand public et de grands classiques, des tubes et beaucoup de belles musiques de films. Pour citer ce qu’on adore : Star Wars, Pirates des Caraïbes, l’Âge de glace… Il y a aussi des musiques du répertoire classique, comme l’ouverture du Barbier de Séville et on terminera avec de la musique d’Amérique du sud pour danser un peu. Le tout joué par l’orchestre symphonique, en live. Une vraie fête, quoi !

Jouer dehors, avec du bruit et des gens qui s’arrêtent et repartent, ça ne vous gêne pas ?
Aller à la rencontre des publics, c’est notre mission. Il faut revenir à cette base première de la musique qui est le partage. La musique, c’est aussi un vrai spectacle populaire. C’est la fin du XIXe et le début du XXe siècle qui ont institutionnalisé le concert dit sérieux, mais le concert a toujours été une fête et un moment de rencontre entre une oeuvre et le public.
À la création de la 5e symphonie de Beethoven, par exemple, on n’entendait plus l’oeuvre. Il y avait ceux qui criaient parce qu’ils adoraient et ceux qui criaient parce qu’ils détestaient. C’est comme quand on applaudit après un solo à l’opéra : ça ne me dérange pas du tout. On applaudit quand on a envie, quand on apprécie. C’était quelque chose de fréquent au XIXe, d’applaudir au milieu des œuvres pour manifester son plaisir.

Et mélanger les répertoires, comme ça, ce n’est pas un peu péché ?
Il ne faut pas croire que c’est parce que c’est de la musique de film que c’est de la moins bonne musique. Au contraire, c’est de la musique géniale qui est super bien écrite pour l’orchestre.
John Williams, c’est un compositeur et un orchestrateur de génie. C’est de la musique contemporaine qui s’inscrit vraiment dans la continuité des grands classiques qui ont, d’ailleurs, aussi souvent servi la musique de film. Cela fait partie de notre répertoire, il ne faut pas cloisonner. La saison qui vient de s’écouler était justement dans cet esprit de grande ouverture avec les concerts Charlie Chaplin, avec les suites de John Williams pour Harry Potter, des concerts thématiques ouverts à tous…

Un concert en plein air, avec des tubes, c’est un format rock, ça !
Quand l’orchestre se déplace, c’est un gros camion plein à craquer, comme pour un groupe de rock, mais la console de son en moins ! Et vous savez, les musiques actuelles dérivent toutes des musiques classiques.
Tout cela, c’est des strates et c’est une histoire. Ce n’est pas parce qu’on est fan de rock, qu’on aime le slam ou le rap qu’on doit tirer une croix sur ce qui s’est fait avant. Au XVIIIe siècle, quand on écoutait de la musique contemporaine, on écoutait du Mozart, parce que c’était un improvisateur de génie. Baptiste Trotignon qui est en résidence chez nous l’an prochain, on va venir l’écouter pour les mêmes raisons. C’est la même chose, à une autre époque.

JAZZ/VOIX/CLASSIQUE/MONDE : Fête de la musique, le programme à Tours

L’éclectisme, c’est votre dada. Mais vous êtes fasciné par le classique, les musiques du monde ou encore le jazz. Réveillez le Duke Ellington qui sommeille en vous…

28.REMIX A L’ANTILLAISE HDB, c’est plusieurs DJ. Mais pour la fête de la musique, c’est Jimmy Largitte qui s’y colle, aka DJ Windo. L’Antillais remixe de la salsa, du Rnb, des musiques des îles. « Avec HDB, c’est l’ambiance assurée », dit-il. Il sera précédé d’un showcase hip-hop : Melting Music. Sur le boulevard Béranger (poste).
29.ALLUMER LE FEU Ils ont l’habitude de l’éteindre. Exceptionnellement, ils vont mettre le feu. Enfin, en douceur quand même, avec de la musique d’harmonie. La musique départementale des sapeurs-pompiers de Touraine, créée en 1966, ira exercer son talent au Jardin de la Préfecture. À partir de 21 h 30.
30.NE FUYEZ PAS Le comité de quartier La Fuye- Velpeau fête ses 150 ans non pas en fanfare mais en harmonie. La chorale sera présente, comme l’an dernier, pour le solstice d’été. Le tout, avec le soleil éclairant tranquillement le jardin Velpeau. À partir de 18 h.
31.FLÛTE ALORS ! La flûte à bec, on en a tous fait au collège. Pour ceux qui ont été dégoûtés, nous vous recommandons d’aller voir souffler les Éoliennes, un quatuor qui ne pioche pas seulement dans le répertoire classique. Surprenant. À partir de 17 h, médiathèque François-Mitterrand.
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32.L’AMOUR DU TEXTE À 17 H, À LA MÉDIATHÈQUE FRANÇOIS-MITTERRAND – À 20 H, À LA GUINGUETTE DE TOURS
DANS LEUR COIN
Amateurs de chansons à texte, foncez voir Olive- MonCoin ! Le projet est porté par deux trentenaires, qui ont pas mal bourlingué avant de se retrouver dans la musique minimaliste. « On est issus de la scène punk/rock alternative de la fin des années 80/90. Puis, on s’est tournés vers le hip-hop, le reggae aussi », se rappelle Olivier Jacopin, dit Olive. Avec Mr Seb, qui l’accompagne aux percussions, ils se connaissent depuis tout petit. Et donc, ces deux potes, de quoi ils causent dans leurs chansons ? De sujets intimes. Forcément, avec l’âge.
« On peut passer d’un coup de gueule politique à un sujet comme la paternité. On parle du quotidien », continue Olivier. On les sent à la bonne franquette, sans prise de tête. La preuve sur leur page Facebook, où ils annoncent leur agenda pour la Fête de la musique. À 23 h, il est écrit : « Chez toi, si tu as un grand appart et du vin ». Ce sera aussi l’heure de télécharger leur prochain EP numérique, qui sort le jourmême ! olivemoncoin.c.la
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33.DU GOSPEL MODERNE ! COURS OCKEGHEM – À PARTIR DE 20 H 30
OH HAPPY DAYS !
Pour les rares badauds qui n’auraient pas vu Sister Act, séance de rattrapage avec l’association Gospel Aujourd’hui. Et même mieux puisque vous aurez le droit à un gospel moderne. « C’est plus groovy, on s’appuie sur des chants qui ont été écrits par des personnes contemporaines, comme Kirk Franklin ou Vickie Winans », explique Catherine Adam, qui pratique cet art depuis trois ans.
La particularité de l’association : prendre des gens qui n’ont aucune expérience sur le grand choeur. Il y aura aussi le choeur Rejoice, avec des personnes qui ne sont pas professionnelles mais recrutées sur audition. Attention, le dimanche matin, vous aurez envie de prendre un avion pour la messe à Harlem.
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34.AUX BEAUX-ARTS Non, Fritz ne barrit (White ?) pas pour la Fête de la musique. Le jardin des Beaux-Arts vous offre quelque chose de plus calme : l’orchestre Choeur A Piacere, un orchestre classique, avec un côté jazzy bien entraînant. À écouter également : les Troiselles pour de la variété internationale et deux bouts d’chou de huit ans (Jules et Henri) qui vont jouer du basson. De 17 h 30 à 19 h 45.
35.ALLELUIA Les cathos ont aussi leurs groupes de pop. Les Boeufs louanges de la paroisse St-Jean de Beaumont donnent rendezvous au passage du Pèlerin. S’ils pouvaient louer le ciel en musique pour que le soleil et la chaleur arrivent enfin, on leur serait reconnaissants. À partir de 18 h.
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36.RESTAURANT LE BAC 3 RUE DU COMMERCE – À PARTIR DE 20 H
ÇA VA SWINGUER !
Du jazz manouche avec des voix qui se posent dessus. Le pari était osé. My Favourite Swing a relevé le pari. « On se situe entre du manouche comme Angelo Debarre et du jazz vocal », explique Brice Guillon, le contrebassiste. La rencontre s’est faite en octobre 2012. Brice arrive un peu par hasard, pour un remplacement, trois jours avant une date. Et le courant passe direct avec Jean Guyomac’h et Philippe Cann.
Des bonnes tranches de rire, un gros repas. Les trois compères régalent avec leur swing audacieux, sans prise de tête et accessible à tous. Ils ont enregistré un EP de cinq titres, qui sera diffusé à la rentrée. « Pour la Fête de la musique, on va jouer les morceaux », indique Brice Guillon. Pour les écouter le 21 juin, rendez-vous dans une ambiance intimiste et idéale pour écouter du jazz : au restaurant le Bac, 3, rue du commerce. À partir de 20 heures. http://www.reverbnation.com/favo uriteswing
DOS_JAZZ_MYFAVOURITESWING
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37.LES CUIVRES À LA FÊTE Deux « orchestres à l’école », on est gâté ! Les petits des écoles Alain et Claude Bernard lancent les hostilités. La deuxième partie sera assurée par les élèves de classes de cuivre du conservatoire. Histoire d’écouter les futurs meilleurs joueurs de trompette, tuba et saxophone. Le tout sera à savourer du côté de l’esplanade François-Mitterrand, à partir de 18 h 30.
38.ENCORE DES JEUNES Les élèves de l’association Alumni Poulenc de l’Université François- Rabelais iront partager leur répertoire très varié au kiosque du jardin Mirabeau. Au programme : du jazz bien sûr. De la musique classique, cela va sans dire, avec également le choeur de la fac. Et puis des petites balades folk pour rêver tranquillement, allongé dans l’herbe… De 15 h 30 à 18 h 30.