Touraine : Le secteur de l’événementiel en crise

Une étude publiée par la CCI de Touraine montre que l’événementiel en Indre-et-Loire est très durement touché par la crise. Plus d’un tiers des sondés pense à un dépôt de bilan.

Les faits

La CCI de Touraine a publié une étude sur les impacts multiples de la crise sanitaire sur le secteur de l’événementiel. Sans surprise, puisque quasiment à l’arrêt depuis de nombreux mois, il est très durement touché. On y apprend que 80 % des entreprises ayant participé à cette enquête ont perdu 50 % de leur chiffre d’affaires.

Si 51 % ont obtenu un Prêt garanti par l’État, 33 % l’ont déjà consommé. La moitié des acteurs anticipent une perte de 75 % de leur chiffre d’affaires avant le mois d’avril. Et, donc, plus d’un tiers estime possible un dépôt de bilan dans les six prochains mois. Les cinquante-trois entreprises qui ont participé à l’étude représentent pas moins de 800 emplois.

Enfin, 38 % des sondé(e)s ont déclaré songer à licencier. Dans le lot, de nombreuses entreprises sont de très petites structures, d’autant plus fragiles.

Les enjeux

Pour tous les professionnels du secteur, il y a donc désormais urgence à agir. Le secteur pèse lourd dans l’économie locale et régionale. Les acteurs de l’événementiel et du monde du spectacle réclament de la visibilité pour les mois à venir. Une tournée, par exemple, nécessite au moins 3 mois de préparation. Il faut également penser à la commercialisation des grands événements qui se fait bien en amont. Quant aux spectacles en plein air, c’est encore le flou total, malgré les promesses du gouvernement.

Le point de vue

Philippe Roussy, le président de la Chambre de commerce, a rappelé que les protocoles sanitaires étaient très respectés dans le monde de l’événementiel et que « même les hôtels et restaurants ont connu quelques moments de respiration depuis mars 2020 ». Il souligne que ce secteur représentait « plus d’emplois que celui de l’automobile », en France. Des emplois, justement, nombreux… mais aussi très variés (voir aussi notre portfolio en fin de journal sur les différents corps de métiers en souffrance dans le monde du spectacle).

Aurélien Germain

On a testé « Allô Voisins » (et on ne décroche plus !)

# EPJTMV Vivre solidaires comme les Schtroumpfs, on en a tous déjà rêvé. Eh bien grâce au site « Allô Voisins », c’est désormais schtroumpfement possible ! « Besoin d’un service, d’un coup de main ? Demandez à vos voisins ! » peut-on lire sur la page d’accueil du site. Mais les Tourangeaux sont-ils aussi prêteurs que le revendique le site ? C’est ce qu’on a voulu vérifier cette semaine.

Allo voisins, un concept solidaire. Photo : Victorine Gay
Allô Voisins, un concept solidaire. Photo : Victorine Gay

Le concept d’Allô Voisins est simple : si vous avez besoin d’un objet ou d’un service, vous pouvez poster un message en faisant part de votre demande. Vous fixez une rémunération pour la personne qui vous propose l’objet / le service et vous n’avez plus qu’à attendre qu’un gentil voisin vous dépanne. Première étape, il faut se créer un compte. Pour ça, rien de plus simple. En me connectant avec mon profil Facebook, l’inscription me prend moins de deux secondes (bon allez, j’exagère un peu, deux minutes le temps que mon ordinateur rame). Et puis c’est gratuit. Et ça c’est cool.

À peine inscrite, je commence à farfouiller dans les publications de mes voisins Tourangeaux. Sécateur, maison, costume de Père Noël ou aide pour un déménagement, les demandes sont variées. Après m’être légèrement emballée et avoir consulté des publications écrites par mes lointains voisins d’Angers, je décide d’élaborer une stratégie. Je dresse une liste d’une dizaine d’objets et de services. Des choses les plus banales aux plus loufoques. Je démarre avec du concret : un aspirateur, un escabeau, une casserole (parce que oui, les voleurs de casseroles ça existe et je préfère en demander une plutôt que d’aller en acheter…). Étant aussi rusée qu’un renard, je décide de me déconnecter de ce compte – trop de demandes d’un coup, c’est louche – et me recrée un compte avec mon adresse mail. Pas bête la guêpe !

Je commence à publier des annonces de plus en plus insolites. Je cherche un costume de Bob l’éponge, une personne pour faire mes courses, une autre pour me donner des cours de chinois, une homme pour me faire un massage relaxant ou encore un fan de Game of Thrones capable de tenir une conversation en dothraki avec moi. Des messages qui ne plaisent pas trop aux modérateurs d’Allô Voisins qui décident de ne pas publier ma demande de massage et de conversation en dothraki (je sais, séchez vos larmes, la vie est parfois trop injuste). Loin d’être désespérée, je me retrousse les manches et retente le massage mais sans préciser que je souhaite un homme. Miracle, cette fois ça passe ! Avec ma dizaine de demandes postées, je n’ai plus qu’à attendre.

Le No man’s land du prêt

Premier jour, rien ! Oh les méchants voisins ! Si j’avais un sachet de pâtes caché dans un placard très très très haut et que j’avais besoin d’une casserole pour les faire chauffer… Je mourrais de faim dans l’indifférence la plus totale. En salle de rédaction, je commence à maugréer dans les oreilles de mes pauvres camarades de l’EPJT : « Allô Voisins, c’est vraiment n’importe quoi, personne me répond et nia nia nia et grrrr grrr grrr de toute façon personne ne m’aime » (chers camarades, je vous présente toutes mes excuses pour les nuisances sonores de ces derniers jours).

Deuxième jour, je me jette sur mon téléphone avant même que mes paupières se décollent. Toujours aucun signe de mon prêteur de casserole ou d’escabeau. Et pourtant, au moment de la publication de mes demandes, le site m’avait annoncé qu’environ une vingtaine de voisins seraient en mesure de m’aider. C’est donc une bien triste journée qui commence pour moi. Mais miracle. À 16 h, je reçois un mail d’Allô Voisins : quelqu’un m’a répondu. Va-t-on me proposer le vélo ? Les cours de chinois ? Ni l’un ni l’autre. J’ai trouvé un volontaire pour me masser. Ô joie.

En fin de journée, les mails s’enchaînent. Deux personnes proposent de faire mes courses, une autre de me prêter un escabeau et un dernier … Une casserole ! Houuuuuurra. Je m’emballe tellement que j’en oublie presque que mes placards sont remplis de casseroles de toutes les couleurs et de toutes les tailles et que je ne suis sur Allô Voisin que pour un test. Une fois redescendue sur Terre, je remercie gentiment tous les voisins qui m’ont proposé leur aide. Le test n’a pas duré longtemps pour moi mais franchement, je ne déconseille pas ce site, bien au contraire ! Pour trouver des objets dont on ne se sert qu’occasionnellement, qu’on a perdus et qu’on ne peut pas racheter dans l’immédiat ou même des services comme des cours ou des baby-sittings, le réseau fonctionne bien. Par contre, pour les demandes trop insolites, on repassera. Allô Voisins, c’est du sérieux quand même !

Célia Habasque