Octobre Rose : les événements sportifs pour mettre le cancer au pas

Se bouger pour la bonne cause, tel pourrait être le slogan d’Octobre Rose ! Derrière la mobilisation des associations se trouvent de nombreux enjeux pour les malades, et pour nous tous.

Ce dimanche, plus de 700 personnes se sont élancées sur le parcours de la Pink Run. Pour Stéphanie, c’est une évidence : courir, c’est forcément pour une bonne cause. « Les 10 km de Tours ne m’intéressent pas ; quand je participe à une course, c’est quand elle a du sens. » Quant à Pierre, il dit avoir atteint l’âge où l’on prend conscience des maladies qui peuvent nous toucher, nous et nos proches.

Dans les événements sportifs de cet Octobre Rose, on trouve ainsi des Tourangeaux et Tourangelles ayant bon pied bon œil, mais aussi des personnes malades ou en convalescence, car le sport est un ingrédient essentiel d’une guérison plus rapide (lire notre article sur la thérapie sportive ICI), et d’un moral au top.

Un élément important du parcours de soin

Jean-Christophe Bonnin, kinésithérapeute et président de l’association Rose & Blu, ne dira pas le contraire : « L’activité physique adaptée est un élément important d’un parcours de soin. » Au-delà des bienfaits physiques (rebouger cette épaule affectée par la mastectomie par exemple), le sport est aussi un lien social qui fait du bien au moral.

Les membres des Cher Dames de Loire, parties cet automne naviguer du côté d’Annecy sur leur dragon-boat, confirment par leurs exploits et leurs activités régulières que l’effort physique, la bonne humeur et le sens du collectif sont essentiels pour aller de l’avant.

 

Le défi sportif Rose & Blu, qui a lieu chaque début d’été à Tours, permet aussi aux malades et à leurs proches de se fixer un objectif, de regarder vers l’avenir avec optimisme et l’envie d’y arriver.

Mais revenons au temps présent : octobre 2023. À l’heure où vous nous lisez, Sophie Auconie est au travail, et reprendra sa Marche Rose vendredi. Rien ne sert de courir, il faut marcher à point ? L’ancienne députée, diagnostiquée en 2020 d’un cancer aux deux seins, va aujourd’hui de l’avant sans oublier l’épreuve qu’elle a traversée puisque la Marche Rose vise à sensibiliser au dépistage, récolter des dons pour la Ligue contre le cancer, et promouvoir un soin de qualité pour toutes et tous, et partout.

Elle raconte l’importance du dépistage, qu’elle avait négligé : « Avec une maman touchée par un cancer du sein à récidive, deux tantes, et ma cousine décédée de cette maladie, j’étais une personne à risque, mais je reportais toujours la mammographie au profit d’autres obligations… jusqu’au jour où on m’a découvert un cancer déjà avancé. »

Heureusement rétablie aujourd’hui, elle mène pour la deuxième fois cette marche de 250 km, accompagnée par le Comité départemental de la randonnée pédestre, des élus, et des citoyens et citoyennes venus marcher pour la bonne cause.

Mais au-delà des dons récoltés lors de ces journées de marche souvent festives, Sophie Auconie souligne d’autres sujets de mobilisation : « Être malade à Yzeures-sur-Creuse ou à Tours, ce n’est pas la même chose, l’accès aux soins est différent. Et 20 % des femmes qui subissent une ablation du sein ne se font jamais reconstruire. On peut ajouter aussi que la reconstruction du mamelon ou du téton n’est pas prise en charge par la Sécurité sociale, alors que c’est un véritable soin, un bienfait psychologique, et non un simple confort. »

Aides et initiatives

Soins médicaux versus soins de confort : l’Assurance maladie distingue ce qui relève du médical, et ce qu’elle considère comme facultatif. De nombreuses associations viennent donc pallier cette défaillance, car le facultatif est souvent essentiel et onéreux.

La course pédestre Pink Run Tours’N transforme ainsi les dons des particuliers en coupons de financement pour des vêtements compressifs post-opératoires (qui coutent près de 75 €) et des dermographies (pigmentation de la peau pour simuler un mamelon).

L’association Esprit Papillon est elle-même née d’un arrêt de financement par l’Agence régionale de santé des ateliers d’éducation thérapeutique du patient : Stéphanie Coutoux a donc pris le relais pour proposer sophrologie et conseil en image aux femmes.
Les Roses Poudrées amènent la socio-esthétique mêlée de moments conviviaux à leurs adhérentes, tandis que Flamme en Rose finance des aides à domicile, pour prêter main-forte aux patientes trop « fortunées » pour obtenir des financements publics. Car l’union fait la force.

Maud Martinez / Photos : freepick & Ville de Saint-Avertin

Voyage au coeur de l’Europe #2

Le Parlement européen est peu connu des citoyens européens. Pourtant, ses décisions impactent sur la vie des Européens. Aux côtés de Sophie Auconie, député européenne représentant le Centre et l’Auvergne, tmv en a découvert les acteurs, le fonctionnement… La suite du reportage.

Le Parlement européen est une grosse machine peu connue des citoyens européens. Aux côtés de Sophie Auconie, député européenne représentant le Centre et l’Auvergne, tmv en a découvert les acteurs, le fonctionnement… Reportage (suite).

Michel Barnier, ancien ministre de l'Agriculture français, désormais Commissaire européen au Marché intérieur et aux services, préside une réunion de la Commission parlementaire des affaires économiques. (Photo dr)

Une fois à table, la député balaye du regard la vaste salle. « Quand vous voyez deux personnes en costume discuter, ce sont souvent des députés en train de négocier un amendement. Beaucoup de choses se passent comme ça ici, autour d’un déjeuner informel. Pour trouver un consensus avec un parlementaire d’un autre bord, il faut faire des concessions. »

Dans le prolongement du restaurant se trouve un long couloir donnant sur une dizaine de salles. Dans chacune : des tables sont dressées, des buffets remplis de victuailles alléchantes et des vidéos projecteurs installés. Il faut montrer patte blanche pour y pénétrer. Sophie Auconie : « Dans ces salles sont organisés des réunions ou des conférences à l’initiative d’entreprises ou d’associations afin d’informer certains députés de leurs activités. » Du lobbying ? « Oui, à Bruxelles, ce n’est pas comme en France. Le lobbying est très décomplexé. Il s’agit pour nous, députés, de recencer les points de vue de telle entreprise ou de telle association lorsque nous votons des règlements ou quand nous proposons un amendement. » Le déjeuner terminé, Sophie Auconie passe de nouveau par son bureau.

Sophie Auconie, députée européenne du Centre accompagnée de Florence Rangeon, son assistante parlementaire arpente les couloirs du Parlement européen.(Photo dr)
15 h, il est temps d’aller assister au discours de Michel Barnier. L’ancien ministre de l’Agriculture français, désormais Commissaire européen au Marché intérieur et aux Services, préside une réunion de la commission des affaires économiques et monétaires. En introduction de cette réunion d’actualité, au regard de la crise financière, son discours appelle à un retour de la confiance : « Les annonces qui seront faites par l’Union européenne devront être à la mesure des faits. » Sophie Auconie, une fois l’allocution terminée, sort discrètement de la salle.

19 h : la journée continue

Il est presque 16 h et elle doit se préparer pour la conférence qu’elle organise. Encore des passerelles, encore des couloirs, encore des ascenseurs. Un tout petit hémicyle, comparé à celui de la matinée, est mis à sa disposition. Elle a invité plusieurs spécialistes de la malnutrition, le député socialiste Marc Tarabella et Jean-Bernard Bonduelle qui représente la fondation du même nom fondée en 2004 par la très grande entreprise encore du même nom spécialisée dans les légumes. Pendant deux heures, chacun se succédera, présentation vidéo, graphiques et chiffres à l’appui. L’audience, composée de professionnels et d’officiels, est là pour s’informer sur les rythmes des repas et l’alimentation dans différents pays européens. Des conférences comme celle-ci, il y en a des dizaines chaque jour au parlement. Sans compter les dîners, les galas et les apéritifs organisés pour alerter sur la maladie d’Alzeihmer ou pour faire déguster les produits de viticulteurs.

Justement, il est 19 h. La plateforme centrale est bondée. Tous les 30 mètres, des centaines de personnes boivent un verre, dégustent un amuse-bouche. Certains parlent en Anglais de la politique agricole, d’autres s’expriment en Allemand sur un sujet sans doute passionnant mais malheureusement incompréhensible. La nuit est tombée depuis déjà quelques heures. Sophie Auconie a organisé un petit apéritif à base de légume et de jus de fruits, suite logique de sa conférence. Sa soirée, ne fait que commencer. L’Europe se couche tard.

Voir aussi la vidéo de ce reportage

Voyage au coeur de l’Europe #1

Le Parlement européen est peu connu des citoyens européens. Pourtant ses décisions impactent sur la vie des Européens. Aux côtés de Sophie Auconie, député européenne représentant le Centre et l’Auvergne, tmv en a découvert les acteurs, le fonctionnement… Reportage.

Le Parlement européen est une grosse machine très peu connue des citoyens européens. Aux côtés de Sophie Auconie, députée européenne représentant le Centre et l’Auvergne, tmv en a découvert les acteurs, le fonctionnement… Reportage.

Michel Barnier, ancien ministre de l'Agriculture français, désormais Commissaire européen au Marché intérieur et aux services, préside une réunion de la Commission parlementaire des affaires économiques. (Photo dr)

Pour rejoindre l’énorme quartier qui abrite toutes les institutions européennes à Bruxelles, prenez le train de Tours. De Montparnasse, traversez Paris jusqu’à la gare du Nord, direction Bruxelles. Une fois à la gare du midi, reprenez le métro, belge celui-ci, et descendez à l’arrêt Trone. Descendez rue du Luxembourg sur une centaine de mètres et vous tomberez sur un complexe d’immeubles impressionant. Vous êtes arrivé à l’endroit où se prennent la plupart des décisions européennes.

Sophie Auconie, la députée européenne, fait ce trajet toutes les semaines. Cette femme d’une quarantaine d’années, toute jeune en politique, a été élue en 2009 au Parlement européen. Elle fait partie du Nouveau centre, le parti d’Hervé Morin et représente la région Centre et l’Auvergne.

Il est 11 h et elle assiste à une réunion de la commission parlementaire chargée de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire, dont elle fait partie. Dans cette salle en demi-cercle, tout le monde porte un casque audio où des traducteurs vous retranscrivent dans la langue de votre choix le discours des orateurs. L’hémicyle est entouré d’une dizaine de cabines classées par pays dans lesquelles les traducteurs s’affèrent en direct.

À part les bruits de pas des collaborateurs qui vont et viennent au fond de la salle, le calme règne. Tant que les députés ne sont pas gênés par le bruit, tout le monde peut circuler librement dans les allées. Nous sommes loin des traditions et des coutumes du parlement français. Les assistants parlementaires et les personnes extérieures autorisées peuvent s’installer librement sur les sièges du fond pour écouter, prendre des notes.

Le Parlement européen : un vrai labyrinthe

Sophie Auconie, députée européenne du Centre assite à une réunion de la commission parlementaire chargée de l'environnement notamment. (Photo dr)

Sophie Auconie, elle, est assise à droite de l’estrade du président de cette commission, l’Allemand Jo Leinen. Attentive, elle se permet quand même de consulter sa tablette numérique entre deux discours. Elle griffonne, aussi, quelques phrases. À ses côtés, une grosse valise : elle est arrivée directement du train ce matin.

12 h 30, la réunion se termine. Sophie Auconie se dépêche, elle doit rejoindre son bureau qui se trouve au 14e étage du bâtiment Altiero Spinelli. Pour y accéder, il faut passer dans une dizaine de couloirs, bifurquer sans cesse. Sophie Auconie s’improvise guide express : « Alors là, nous sommes à l’étage central, c’est un point de rassemblement. Il y a également des milliers de casiers correspondant à tous les députés et où chacun reçoit son courrier. » Elle se trouve au milieu d’une gigantesque plateforme que des centaines de personnes traversent à vive allure. C’est le seul étage où tous les bâtiments se rejoignent. C’est un carrefour long comme deux terrains de foot et large d’une trentaine de mètres. Sophie Auconie va se poster sur une petite passerelle en verre. « Ici, vous avez ce que l’on appelle la rue du Parlement. » En contrebas, une rue à l’intérieur du complexe européen, abrite des dizaines de commerces pour faciliter la vie des personnes qui travaillent ici. « Moi je vais souvent chez le coiffeur, ça me fait gagner du temps. Il m’arrive d’utiliser le pressing aussi. » Cette rue, les dizaines d’étages, les milliers de mètres carrés de bureaux font penser à une petite ville entourée de grandes parois de verre. L’activité constante est proche de celle d’une ruche, mais à taille européenne.

Une fois dans son bureau, Sophie Auconie pose enfin sa valise. Florence Rangeon et Gaëtan Clays l’accueillent. Ce sont ses assistants parlementaires à Bruxelles. Ils sont jeunes, moins de 30 ans, et maîtrisent sur le bout des doigts son emploi du temps et les arcanes du Parlement européen. Sophie Auconie s’entretient quelques minutes avec eux, règle les derniers détails de l’après-midi. Florence Rangeon doit la briefer sur la conférence qu’elle donnera à 16 h 30. Elle reste finalement une vingtaine de minutes et repart illico à destination de l’un des restaurants du Parlement.

Retrouvez la suite du reportage ici

Vous pouvez aussi voir la vidéo