Au pays de Nébine Dominguez…

Nébine Dominguez est une auteure jeunesse installée à Luynes. Cette maman d’un enfant handicapé vient de sortir le troisième livre d’une saga destinée aux 4-6 ans avec des personnes invalides.

Enceinte de son troisième enfant, Nébine Dominguez est ravie. Elle vient juste de conclure un partenariat avec une grande enseigne de jouets. Du 17 au 31 juillet, elle participera à la première édition de la grande fête du livre jeunesse, Lire en short. Une nouvelle récompense pour cette maman qui se bat depuis la naissance, en 2003, de son premier garçon, atteint d’une maladie orpheline et lourdement handicapé. Lasse des moqueries que son fils subissait, cette femme d’affaires passionnée par l’écriture a décidé d’agir à sa manière.

Nébine Dominguez

« Je me sentais frustrée, il fallait que je trouve un moyen pour lui venir en aide. Je me suis rendue compte que dans les histoires que je lui lisais, il n’y avait pas de petit enfant en fauteuil roulant. Mon idée a donc été d’introduire des personnages handicapés dans mes contes. L’objectif est que les parents puissent aborder ce sujet afin que leurs enfants ayant vus des personnages invalides ne les perçoivent plus comme différents. »
Au total, Nébine a imaginé neuf tomes dans lesquels évolue une bande de fruits délurés, le tout illustré par Olivia de Bona, parus aux éditions Paja. Dans ce nouvel opus, Les vacances des fruits Kiki, l’auteure aborde avec tendresse et poésie le thème des inégalités face aux vacances.
Un récit où évoluent entre autres Kikille la myrtille, Koko la banane, Kass et Kroute les tomates ; des fruits de terre qui rencontrent des fruits de mer… Cette collection « Yes they can » a même touché des personnalités du milieu artistique : Béatrice Dalle, Alice Pol et Frank Sorbier viennent de s’associer à la promotion des livres de la Tourangelle.

Anne-Cécile Cadio

Plus d’infos sur nebine.fr

Loi accessibilité : « Un mépris de l’handicapé »

Le 30 avril, ce sera la Journée mondiale des mobilités et de l ’accessibilité. Un événement qui sonne étrangement en France après le recul de la loi sur l’accessibilité. Interview de Gérard Chabert, représentant départemental pour l’Association des paralysés de France.

Au 1er janvier 2015, seuls 10 % des établissements recevant du publics avaient appliqué la loi de 2005. (Photo tmv)
Au 1er janvier 2015, seuls 10 % des établissements recevant du publics
avaient appliqué la loi de 2005. (Photo tmv)

 

Expliquez-nous ce recul ?
Il y a une série d’arrêtés, d’abord celui du 5 novembre 2014 sur les transports et l’habitat, puis ensuite celui de décembre 2014 sur les établissements recevant du public. A été mis en place ce que l’on appelle des Ad’AP. C’est une abréviation pour dire Agendas d’accessibilité. En gros, ils fixent les obligations pour les établissements recevant du public afin qu’ils aménagent leurs locaux pour accueillir des personnes handicapées confortablement.

Qu’en est-il de la loi de 2005 ?
Elle est repoussée, même s’il y avait 10 ans pour l’appliquer. Seulement 10 % des établissements recevant du public, en France, ont réalisé les travaux obligatoires.

Ce recul du gouvernement, comment opère-t-il ?
Tous les établissements recevant du public, transports ou logements, devront remplir un document en septembre prochain afin de fixer leur agenda pour la réalisation des travaux qu’ils auront entre 3 et 9 ans pour réaliser, en fonction de leur cas.

En majorité, qui n’a pas respecté la loi de 2005 ?
Ce sont les cabinets médicaux, les commerçants, les professions libérales. Il y a une certain pression des milieux économiques sur les élus et un mépris de l’handicapé. C’est vrai que d’un point de vue strictement commercial, ce n’est pas à notre avantage. On ne nous considère pas comme des personnes à part entière. C’est inacceptable. Le 5 mai prochain aura lieu la dernière discussion au Sénat, la loi sera ensuite dans les mains du gouvernement. On craint, dans le milieu associatif, un recul par rapport à celle de 2005. Si c’est le cas, une partie d’entre nous risque de se radicaliser. Assez ! Je crois que c’est le mot juste.

Enfance & handicap : Faciliter la garde

Sonia Pareux s’occupe d’une aide à l’accueil pour les enfants handicapés, dans tout le département.

C’est quoi ?
Un projet né en 2010 et qui a été initié par la Caisse d’allocations familiales d’Indre-et-Loire (Caf 37) et qui est « une aide à l’accueil des enfants en situation de handicap reconnu ou non, ou de maladie chronique », comme l’indique Sonia Pareux. Cette éducatrice de l’association Apajh 37 (comprenez, Association pour adultes et jeunes handicapés) a reçu une mission de la Caf : faciliter la vie de parents d’enfants handicapés en recherchant un accueil adapté. « Je dois accompagner ces familles. » Notamment sur Tours, « ce que tout le monde ne sait pas forcément ». « Nous permettons de concilier vie familiale et vie professionnelle… »
Comment ça se passe ?
Pour favoriser la prise en charge des familles et améliorer l’accueil des enfants (dans les crèches, les centres de loisirs, chez les assistantes maternelles du territoire…), l’Apajh 37 apporte son expertise et aide les équipes à accueillir au mieux. « On peut aussi se déplacer à domicile si la famille ne peut pas », précise Sonia Pareux. Le principe ? L’accueil des enfants porteurs de handicap doit être assuré en accueil ordinaire, autant que possible.
Où en est-on ?
Depuis près de trois ans, « on a suivi déjà une soixantaine de situations ». Un chiffre important, mais pas encore suffisant selon elle, dans un département pourtant bien mobilisé sur la question du handicap. Car certaines familles, pourtant dans la souffrance, « n’osent pas ». Il suffit pourtant de passer un petit coup de téléphone à Sonia Pareux. L’idée est que ce n’est pas à l’enfant de s’adapter, mais à la structure d’accueil de faire des efforts.
Contact : s.pareux@apajh37.org ou 06 24 21 02 77.

Ce dispositif d'aide permet de concilier vie professionnelle et vie familiale
Ce dispositif d’aide permet de concilier vie professionnelle et vie
familiale