Café des parents : le retour

Testé et approuvé au printemps, puis interrompu pour des questions logistiques, le Café des parents de Léo Lagrange Gentiana revient dès le 4 janvier prochain.

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Ils avaient eu lieu en mars puis en avril. Une bonne douzaine de parents étaient au rendez-vous et les discussions allaient bon train. Après quelques mois d’interruption, le centre socioculturel Gentiana rouvre les portes de son Café des parents, tous les premiers mercredis du mois. « Au cours de nos différentes animations, on a clairement pu identifier le besoin des uns et des autres de se retrouver, d’avoir un lieu d’échange autour de la fonction parentale », explique Pierre Boscredon, animateur et organisateur de ces rendez-vous.

Le principe est simple, chaque premier mercredi du mois, à 8 h 45, les parents sont invités à venir prendre un café sur le site Gentiana. Ils peuvent y discuter librement des sujets qui les interpellent. Que ce soient l’alimentation, le rapport aux écrans, le sommeil, la séparation ou bien la relation avec les ados, le harcèlement, la vie de couple, la laïcité et bien d’autres, aucun thème n’est tabou.
« Les fondamentaux de ces rendez-vous sont l’écoute, la bienveillance et le respect mutuel, insiste Pierre Boscredon. Il n’y a pas de manuel du parfait parent, pas de leçons à donner. Chacun vient avec ses questionnements et on se rend vite compte que beaucoup d’autres ont les mêmes. » Des animateurs sont présents pour permettre que la parole circule, mais l’idée réside dans l’interaction et le soutien mutuel entre parents.

Pour l’équipe de Léo Legrange, l’esprit « café » est important ! Pas question de former un groupe de parole ou de donner une conférence. Les thèmes des séances ne sont pas imposés. Si plusieurs sujets ressortent, les personnes présentes peuvent se répartir en petit pôle de discussion autour d’une table, puis circuler, aller et venir de l’un à l’autre. Comme au café !

>Prochain Café des parents à Gentiana, le 4 janvier 2017, en accès libre. De 8 h 45 à 10 h 30, 90.

De UND au Années Joué via Les Éphémérides Décalées

Qui dit lundi, dit chronique pilot. Le doc revient avec un paquet de concerts et de culture sous le bras… et même un CD à découvrir !

UND au Théâtre Olympia

Nathalie Dessay (Photo vidéo doc pilot)
Nathalie Dessay (Photo vidéo doc pilot)

Nathalie Dessay, bien sur, dans le rôle, l’incarnation vocale, mais surtout une actrice de la trempe des grandes tragédiennes pour exprimer la force du bel agneau en l’attente de son boucher, l’omniprésence du drame sans possibilité d’endiguer l’angoisse, le destin tragique de ceux qui durent comprendre avant l’heure l’impossibilité d’échapper à la chute et à la déchéance. Rarement vu et entendu une si parfaite expression de cette injustice universelle vécue par les victimes de génocides, identifiée ici dans la Shoah mais directement transposable pour d’autres peuples, d’autres temps ou d’autres terres.
De la Saint-Barthélémy au Rwanda, toujours cet état au delà de la classe sociale, au-delà de la raison, au-delà de la force d’exister, de résister, d’envisager l’avenir. Dans une mise en scène de Jacques Vincey difficile à exprimer par des mots, l’attente et l’angoisse s’installent avec la certitude d’une « happy end » impossible. L’accompagnement musical d’Alexandre Meyer joué en live habille d’impacts et de malaises un univers de glaces en fusion, et la scène de peur « pisse sur elle ». Une réussite globale et utile, une leçon de vie et de mort.

Les Éphémérides Décalées en Arcades Institute

Philippe du Janerand en lecture jouée de textes écrits par l’historienne dramaturge Typhaine de Toury et la joie d’ainsi dépasser l’histoire reliée à Tours et diverses dates et événements habilement exposés pour générer la curiosité, le rire et le partage. Dans un Arcades Institute bondé, nous voyageons sur 2 000 ans d’Histoire, avec des points forts dans une scène sur Calder, une autre sur Henri III et celle sur une hypothétique remise des « Étienne » aux saints les plus méritants, dans un possible concours de l’an 400.
La plume de l’auteure est imparable, habile, subtilement travaillée pour mélanger des sources identifiées d’événements importants à une liberté délirante dans la forme et parfois même dans le fond. De la bonne matière pour l’excellent acteur qu’est Philippe du Janerand.

Les Parpaings à Montjoyeux

Parpaing (Photo vidéo doc pilot)
Parpaing (Photo vidéo doc pilot)

Rock’n’roll au bar le Montjoyeux, avec l’une des plus anciennes formations tourangelles dans le style, une bande de vieux restés jeunes, motivés par l’électricité et la joie, fédérateurs d’une génération venue assister à la messe du punk et du reggae décalé. Le concert de ce groupe devient alors l’alibi à des retrouvailles ; il crée ainsi du lien, du souvenir, de l’échange, et c’est bien : c’est rock et populaire.

Trois jours passés aux Années Joué

Enchaînement de temps forts pour cette bonne cuvée des Années Joué, Funambus ou l’utilisation d’un bus en support à des funambule-acteur pour une plongée dans un univers psychédélique très technique et fascinant, avant la force de la Compagnie Off dans son opéra cosmique et son hypothèse d’un big bang surréaliste ( la participation des enfants du Morier est un plus évident à la mise en scène). Grande claque avec la Cie Bitonio et son spectacle de marionnettes à taille humaine dans une dramaturgie mythologique, avec en réel produit d’appel leur bar animé, où Marcel et Alice vous servent à boire sur leurs corps de bois et de fer animés.
Total dépaysement avec la compagnie belge La charge du Rhinocéros, dans « y’a de la lumière chez le voisin », mélange de jeux d’acteurs et d’images projetées, une lanterne magique appliquée à l’instant pour un charmant scénario plein de douceur et d’humanité. Ballet de vents et de lumières avec la compagnie des quidams dans « fiers à cheval », une déambulation pour atteindre la place Nelson-Mandela où les ambiances sonores donnent matière à divers mouvements de la harde équine imagée… Final grandiose avec le Théâtre Tol, mélange d’opéra et de grande claque visuelle, avec des vélos porteurs d’acteurs musiciens soulevés dans les airs… Le manège enchanté tourne haut dans les airs : il est de chairs et de technologie mélangées, d’Ave maria et de Carmen revisitées… Et puis dans les rues l’oiseau de la compagnie Paris Benares, une belle bête fascinante et magique, La Fanfare Saugrenue et la compagnie Blaka … Dans le square, un temps fort imprévu avec « Ma vie de grenier » de Carnage Productions : plus d’une heure de comédie désopilante par un acteur haut de gamme, ou comment transformer un banal vide-greniers en un dramatique détournement psychologique poussant au rire et à la démesure : avec Bitonio, mon autre coup de cœur du festival.

Beaujardin à Gentiana

En plein soleil, premier apéro rock du festival Aucard de Tours sur l’esplanade de Gentiana avec Beaujardin, le groupe qui monte et se bonifie à chaque prestation. Néo new wave des 80’s passée à la moulinette du rock anglais du début du XXIe siècle, servie par un chanteur habité et des musiciens au service d’un style et de compositions bâties comme des hymnes. Belle reprise de Björk et grande énergie offerte au maigre public, pour ce midi à la température trop élevée pour garantir une parfaite attention.

CD LP Des Jeunes Gens Modernes vol 2 Agnes B

Volume 2 pour ce travail d’archiviste mené par Jean-Francois Sanz, en opposition à d’autres « années 80’s », avec la réunion de pépites et de groupes devenus cultes. C’est de l’Histoire mais ce n’est pas passéiste, tant la période charnière de la fin des seventies au début des eighties se révèle avec le temps une source identifiée pour nombre de groupes des années 10. A leur manière, ces « jeunes gens modernes » inventaient un style et une école sans le savoir, sans en avoir conscience, motivés parfois par l’envie de faire table rase du passé pour s’identifier comme uniques, pour d’autres installés dans ce désir à créer la bande-son de leur époque loin des codes établis… Souvent dans une démarche totalement artistique, globale dans l’accord entre un style vestimentaire, une attitude, un axe de vie, la musique en un reflet sensible d’un romantisme de la déglingue.

J’en suis persuadé : pas un des artistes présents dans cette compilation ne pensaient être encore écouté 30 ans après. L’heure n’était pas à durer, le mois suivant obligeait à se renouveler ou à mourir. Cette compilation est envahie par cette urgence instinctive…