A Tours, des associations comme à la maison

Il y a toutes sortes d’associations. Certaines disposent de leurs propres locaux et d’un ou plusieurs salariés. D’autres n’ont ni les uns ni les autres. C’est pour elles, d’abord, que la Maison des Associations a été créée. À la fois lieu d’accueil et lieu ressource, cette structure municipale est à la fois une pépinière et une… association d’associations.

Ouverte depuis 2019 dans l’ancien collège Louis Pasteur, quartier du Sanitas, la Maison des Associations est désormais bien installée dans le paysage de la vie associative locale. Certaines associations tourangelles y ont élu domicile, d’autres viennent y trouver aides et conseils ou y travailler leurs dossiers, quand il ne s’agit pas d’y organiser son assemblée générale ou ses rendez-vous hebdomadaires. Petit tour du propriétaire…

Des étages du collège Louis-Pasteur, on ne verra rien : la Maison des Associations n’occupe que le rez-de-chaussée de l’ancien établissement scolaire. La faute à l’amiante. Au début du couloir, les bureaux du Service de la vie associative. Ici, on gère les demandes de subventions, on répond aux questions sur des sujets aussi variés que la recherche de bénévoles, l’embauche de salariés ou la réservation de locaux, quand on n’organise pas des ateliers pour accompagner dirigeants et bénévoles dans les aléas de la gestion associative.

C’est ici aussi que Marie Rousseau, animatrice et coordinatrice de la Maison, chapeaute l’organisation de Tours en Fête. L’événement qui se déroulera le dimanche 10 septembre au lac de la Bergeonnerie est une importante vitrine pour les associations tourangelles.

Une vie associative « dynamique » à Tours

Elles seront 76 associations culturelles cette année, et plus de 200 associations sportives. Tout ceci sans compter la face immergée de l’iceberg piloté par Nathalie Tibolla, responsable du service vie associative : participation à divers réseaux (réseau national des Maisons des Associations, Guid’Asso 37…), gestion du « Portail des associations » pour les démarches en ligne, etc.

Sept personnes travaillent à plein temps pour tout cela. « La vie associative a toujours été dynamique à Tours, rappelle Catherine Reynaud, adjointe au maire déléguée à la vie associative et à la cohésion territoriale. C’est une tradition de longue date, certains patronages ont été créés dans les années 1930 ! Les municipalités successives ont toujours pris au sérieux les associations, jusqu’à créer le service en 2014. »

Aide et appui

Et depuis l’arrivée de la nouvelle municipalité, la vie associative est vécue comme une opportunité supplémentaire d’encourager la démocratie permanente : « L’entraide, les échanges entre générations, la proximité sont des valeurs communes, d’autant que les associations participent à la dynamisation des quartiers », souligne l’élue.

Au-delà des subventions (7 603 160 € en 2023 pour 444 associations), ce soutien se traduit par la mise à disposition de locaux et de matériel, l’appui à la communication… et cette Maison des Associations qui ne se contente pas d’héberger le service vie associative. Boîtes aux lettres, espace coworking, deux salles de réunion et deux salles d’activités disponibles sur réservation : tout pour que les associations s’y sentent comme à la maison !

M.M. / Photo Maison des Assos – © Ville de Tours – V. Liorit

Monde associatif à Tours : des réseaux sociaux in vivo

À l’approche de la rentrée, toutes les associations sont sur la ligne départ. Objectif ? Trouver des adhérents pour leurs activités… et des bénévoles pour les faire tourner !

la Société Chevaleresque des Programmeurs 37, pas d’épée en vue, mais des pirates, puisque l’association prévoit un atelier hacking informatique, avec le soutien du Crous et de l’Université de Tours. L’occasion pour ces étudiants d’éveiller l’intérêt des nouveaux arrivants dans leur filière, et de « recréer du lien entre les étudiants d’informatique », selon le président, Andreas Mulard (qui entame sa 3e année).

Le lien humain ? C’est ce qui a poussé les habitants de la rue Chanzy à créer leur association au printemps : La Commune Libre de Chanzy. Au départ, une conversation Whatsapp née pendant le confinement de 2020, comme le raconte l’actuel président, Stéphane Fouassier : « À l’origine on échangeait pour des achats de paniers de légumes ; cela a attiré beaucoup de voisins, et des liens durables se sont créés. »

Echange et coopération

En juin, la Fête des Voisins fait ainsi le plein, avec presque cent participants cette année, et d’autres idées ont germé… Tellement d’idées que les voisins motivés ont lancé une association pour pouvoir les porter. Bientôt une boîte à livres, un vide-greniers, des activités culturelles… La rue Chanzy va continuer de s’animer, tandis que le groupe Whatsapp poursuit sa vie pour l’organisation d’apéros, des balades à vélo ou des échanges d’outils, dans un quartier « où les gens se connaissent, il n’y a plus d’anonymat, mais un esprit village », se réjouit Stéphane.

L’échange et la coopération sont tout aussi essentiels pour Alain Herault, président de l’Ardente, qui est un vrai dinosaure du monde associatif tourangeau.

« Une association sans convivialité, ça n’est pas une association ! »

Créée en 1936, l’association désormais basée dans le quartier de la Bergeonnerie a pour devise « entraide et convivialité ». « Une association sans convivialité, ça n’est pas une association ! » ajoute Alain. Dans la section football, où s’entraînent une soixantaine d’enfants, tous les animateurs sont bénévoles. Idem pour les responsables des cinq sections de l’Ardente : football, gymnastique, danse, sarbacane, et « Bebbo », la section dédiée à la vie de quartier (Bergeonnerie Est Bois Bergeonnerie Ouest) qui a pour objectif que « les gens fassent connaissance entre eux et se sentent bien dans leur quartier ».

Mais tout cela n’est pas de tout repos ! Si créer une association est assez simple (deux personnes pour former le bureau, des statuts souvent inspirés de modèles trouver en ligne, un compte en banque et une assurance pour enregistrer tout cela sur le site web de la préfecture), la faire fonctionner est parfois une gageure.

Lors de l’assemblée générale de l’Ardente, en juin dernier, Alain avait fait les comptes : comité directeur, responsables de sections, animateurs… les bénévoles avaient consacré à eux tous plus de 6 500 heures à l’Ardente au cours de l’année écoulée, pour faire vivre les activités qui réunissent près de 170 adhérents.

Et si le bénévolat est une manière de partager un bon moment, des compétences, ou les deux, c’est aussi parfois un sacerdoce ! Les mesures sanitaires mises en place pendant la pandémie ont ainsi mis à rude épreuve les nerfs de nombre de responsables associatifs, responsables légaux en cas d’incident. Pas toujours simple !

Et pas toujours attractif ? Richard Lévrier, vice-président de France Bénévolat Touraine, souligne en effet la baisse du nombre de bénévoles en France en 2023. « Pendant le Covid, de nouvelles personnes se sont investies dans des actions bénévoles, mais on constate tout de même une perte de 2 millions de bénévoles entre les périodes avant et après Covid. »

Et le bénévolat change de physionomie : les séniors sont moins nombreux qu’avant (25 % des bénévoles contre 38 % en 2019), ce qui ne devrait pas s’arranger avec le recul de l’âge de départ en retraite. Il est également difficile de trouver des bénévoles sur le long terme ou pour des missions à responsabilité. Le défi pour les associations, qu’elles œuvrent dans la culture, le social, l’environnement ou le sport ? « Fidéliser les bénévoles en maintenant le plaisir et l’envie de s’engager. » Alors, prêts à vous lancer ?

Maud Martinez / Photos : Tours en Fête @ Sébastien Pons

10 & 20 km de Tours : appel à candidatures aux associations

Le Comité d’Organisation du Marathon, 10 et 20 km de Tours a lancé un appel à candidatures à destination des associations de la Région Centre-Val de Loire. Attention, clôture des inscriptions le 17 mars !

On vous prévient tout de suite, il ne vous reste plus que quelques petits jours pour vous inscrire ! Dans le cadre des 10 & 20 km de Tours – ainsi que du marathon – un appel à candidatures a été lancé, en janvier, aux associations de la Région mettant en œuvre des actions sur des thématiques précises (environnement, solidarité, inclusion, handisport, sport, santé et solidarité).

L’heureuse élue sera ensuite mise à l’honneur lors de la prochaine édition de la célèbre course qui aura lieu le 24 septembre prochain, « via une communication tout au long de l’année et le versement d’un euro pour chaque inscription coureurs », rappelle le comité d’organisation.

Les associations intéressées peuvent donc encore se manifester jusqu’au 17 mars, en postulant via un formulaire disponible sur www.runningloirevalley. com (en bas de page ou EN CLIQUANT ICI).

« Le Comité Directeur sera particulièrement attentif à la qualité et la pertinence des projets menés par l’association mais aussi des valeurs véhiculées lors de ses actions », précise-t-on. Le vote aura lieu le 20 mars.

Ces cinq dernières années, 42 120 € ont été reversés à : la Ligue Contre le Cancer (9 500 € en 2018), Magie à l’hôpital (10 053 € en 2019), Vaincre la Mucoviscidose (6 767 € en 2020), Les Blouses Roses (6 500 € en 2021), Comité Handisport 37 (9 300 € en 2022).

A.G. / Photo : NR – J.Pruvost

Duck Race : des canards qui ont du cœur

Dans un mois, des milliers de canards de bain vont envahir le Cher aux abords du château de Chenonceau. Une « Duck Race » qui permettra d’aider trois associations.

SAUVONS PAULINE

« Sauvons Pauline », c’est le nom de l’association qui soutient une jeune femme atteinte d’une maladie dégénérative nommée syndrome de Rasmussen.
Cette maladie auto-immune et inflammatoire entraîne une atrophie progressive de l’hémisphère gauche du cerveau de Pauline. Cela a pour conséquence « de très nombreuses crises d’épilepsie, jusqu’à 200 par jour, ainsi qu’une paraplégie et la perte, entre autres, de la parole ou de la mémoire à court terme », explique l’association.

Âgée aujourd’hui de 24 ans, Pauline a découvert à l’âge de 20 ans qu’elle était atteinte de cette maladie très rare. Elle était alors en première année de master à l’Espe (École supérieure du professorat et de l’éducation) de Tours. Pauline doit suivre un traitement lourd et onéreux en France et au Canada, « où le 1er cas porteur de cette maladie a été découvert par le Dr Théodore Brown Rasmussen, qui exerçait à l’hôpital neurologique de Montréal », explique son compagnon Théo, qui la soutient au quotidien avec sa famille.

Grâce à une première cagnotte en ligne, Pauline avait ainsi pu suivre un traitement au laser basse intensité au Canada en mai dernier. « Il n’y a que 50 cas répertoriés au monde dont 10 en France. L’argent récolté par la Duck Race permettra de participer à la location de l’appareil laser dont elle a besoin pour ses traitements, qui coûte 600 € par mois », explique Carl Thiercelin, organisateur de la course.

Les abords du château de Chenonceau vont voir quelques canards débarquer !

LA MAISON DES PARENTS

Comme une bulle dans l’hôpital. La Maison des parents de Clocheville a été créée en 1995, en partie grâce aux pièces jaunes (elle a été inaugurée par Bernadette Chirac).

Elle accueille des familles de personnes hospitalisées, dont une majorité de parents, de tous les hôpitaux et cliniques de la région, à des tarifs très modérés fixés en fonction des revenus. « Des gens qui habitent loin peuvent ainsi disposer d’une chambre et d’un espace de restauration sur place », décrivent les bénévoles qui s’occupent de faire tourner cette maison eux-mêmes.
Ils sont ainsi une trentaine à se relayer pour s’occuper de la réception, des chambres et des trois repas servis par jour, une organisation associative unique — avec la Maison des parents d’Orléans — pour ce type d’établissement. Des salariés réalisent toutefois le ménage et la préparation des repas.

Mais le travail des bénévoles ne s’arrête pas à l’aspect pratique. Ils sont aussi là pour écouter les parents inquiets, rassurer les proches et les encourager dans ces moments difficiles. Au maximum, 60 personnes peuvent être hébergées à la Maison des Parents, réparties dans 30 chambres. Mais il y a en moyenne 45 personnes en continu, pour des durées variables de quelques jours à quelques mois.
Selon sa présidente Chantal Desaguiller, « les dons issus de la Duck Race permettront d’investir pour le fonctionnement de la maison, dans le mobilier ou le remplacement du chauffe-eau par exemple. »

UNE ÉCOLE-CENTRE POUR LES ENFANTS AUTISTES

Le projet de Christophe Villemain, maire de Mosnes, serait d’adosser aux travaux de l’école publique existante un centre pilote pour les enfants autistes.

Afin que chacun des enfants accueillis puisse y découvrir et apprendre des méthodes innovantes pour l’aider à progresser. Parmi les moyens utilisés : la musicothérapie, les contacts avec les animaux dont l’équithérapie ou les jeux avec des couleurs dans l’art-thérapie.
En fonction de sa propre personnalité et de son degré d’autisme, chaque enfant va ainsi pouvoir trouver les techniques qui lui conviennent, mais aussi en éliminer certaines qui ne lui correspondent pas à ce moment-là de sa vie. « Les enfants resteraient un certain temps pour définir ce dont ils ont besoin, une à trois semaines en moyenne », décrit le maire de Mosnes.

Un établissement unique en France qui travaillera en lien avec l’actuel Centre de recherche sur l’autisme de l’hôpital Bretonneau à Tours. Le nouveau bâtiment pourra accueillir 80 enfants dans la partie école primaire publique et 50 enfants autistes jusqu’à 11 ans, de la région et d’ailleurs.
Ce lieu, « mixte » à l’heure des repas et des récréations, aura aussi pour vocation d’aider les parents d’enfants autistes en proposant des formations et des informations sur les diverses méthodes existantes.

Pour financer ce projet, dix concerts dans dix cathédrales et églises ont été donnés dans la région Centre et à Rennes. Les parrains de cette action nommée « Une musique, un sourire » étaient Francis Perrin, qui se bat pour son fils autiste Louis, et l’actrice Véronique Jannot. « Au total, 700.000 enfants en France sont autistes mais seulement 10 % utilisent la bonne méthode d’apprentissage », explique Christophe Villemain, qui a même été contacté par la Nouvelle-Zélande pour un projet similaire.

Le maire (qui ne se représentera pas en 2020), voudrait que les travaux commencent au début de l’année prochaine. Un chantier en bonne voie. « Il manque un million d’euros pour finaliser le projet », précise le porteur de projet ravi d’être soutenu par la Duck Race.

PRATIQUE
Dimanche 9 juin, journée d’animations à Civray-de-Touraine, de 10 h à 17 h. Lâcher de canards à 14 h de la galerie de Chenonceau.
> Plus d’informations sur chenonceau.adopteuncanard.com

⇒ Retrouvez l’interview des organisateurs juste ici !