Monde associatif à Tours : des réseaux sociaux in vivo

À l’approche de la rentrée, toutes les associations sont sur la ligne départ. Objectif ? Trouver des adhérents pour leurs activités… et des bénévoles pour les faire tourner !

la Société Chevaleresque des Programmeurs 37, pas d’épée en vue, mais des pirates, puisque l’association prévoit un atelier hacking informatique, avec le soutien du Crous et de l’Université de Tours. L’occasion pour ces étudiants d’éveiller l’intérêt des nouveaux arrivants dans leur filière, et de « recréer du lien entre les étudiants d’informatique », selon le président, Andreas Mulard (qui entame sa 3e année).

Le lien humain ? C’est ce qui a poussé les habitants de la rue Chanzy à créer leur association au printemps : La Commune Libre de Chanzy. Au départ, une conversation Whatsapp née pendant le confinement de 2020, comme le raconte l’actuel président, Stéphane Fouassier : « À l’origine on échangeait pour des achats de paniers de légumes ; cela a attiré beaucoup de voisins, et des liens durables se sont créés. »

Echange et coopération

En juin, la Fête des Voisins fait ainsi le plein, avec presque cent participants cette année, et d’autres idées ont germé… Tellement d’idées que les voisins motivés ont lancé une association pour pouvoir les porter. Bientôt une boîte à livres, un vide-greniers, des activités culturelles… La rue Chanzy va continuer de s’animer, tandis que le groupe Whatsapp poursuit sa vie pour l’organisation d’apéros, des balades à vélo ou des échanges d’outils, dans un quartier « où les gens se connaissent, il n’y a plus d’anonymat, mais un esprit village », se réjouit Stéphane.

L’échange et la coopération sont tout aussi essentiels pour Alain Herault, président de l’Ardente, qui est un vrai dinosaure du monde associatif tourangeau.

« Une association sans convivialité, ça n’est pas une association ! »

Créée en 1936, l’association désormais basée dans le quartier de la Bergeonnerie a pour devise « entraide et convivialité ». « Une association sans convivialité, ça n’est pas une association ! » ajoute Alain. Dans la section football, où s’entraînent une soixantaine d’enfants, tous les animateurs sont bénévoles. Idem pour les responsables des cinq sections de l’Ardente : football, gymnastique, danse, sarbacane, et « Bebbo », la section dédiée à la vie de quartier (Bergeonnerie Est Bois Bergeonnerie Ouest) qui a pour objectif que « les gens fassent connaissance entre eux et se sentent bien dans leur quartier ».

Mais tout cela n’est pas de tout repos ! Si créer une association est assez simple (deux personnes pour former le bureau, des statuts souvent inspirés de modèles trouver en ligne, un compte en banque et une assurance pour enregistrer tout cela sur le site web de la préfecture), la faire fonctionner est parfois une gageure.

Lors de l’assemblée générale de l’Ardente, en juin dernier, Alain avait fait les comptes : comité directeur, responsables de sections, animateurs… les bénévoles avaient consacré à eux tous plus de 6 500 heures à l’Ardente au cours de l’année écoulée, pour faire vivre les activités qui réunissent près de 170 adhérents.

Et si le bénévolat est une manière de partager un bon moment, des compétences, ou les deux, c’est aussi parfois un sacerdoce ! Les mesures sanitaires mises en place pendant la pandémie ont ainsi mis à rude épreuve les nerfs de nombre de responsables associatifs, responsables légaux en cas d’incident. Pas toujours simple !

Et pas toujours attractif ? Richard Lévrier, vice-président de France Bénévolat Touraine, souligne en effet la baisse du nombre de bénévoles en France en 2023. « Pendant le Covid, de nouvelles personnes se sont investies dans des actions bénévoles, mais on constate tout de même une perte de 2 millions de bénévoles entre les périodes avant et après Covid. »

Et le bénévolat change de physionomie : les séniors sont moins nombreux qu’avant (25 % des bénévoles contre 38 % en 2019), ce qui ne devrait pas s’arranger avec le recul de l’âge de départ en retraite. Il est également difficile de trouver des bénévoles sur le long terme ou pour des missions à responsabilité. Le défi pour les associations, qu’elles œuvrent dans la culture, le social, l’environnement ou le sport ? « Fidéliser les bénévoles en maintenant le plaisir et l’envie de s’engager. » Alors, prêts à vous lancer ?

Maud Martinez / Photos : Tours en Fête @ Sébastien Pons

Bienvenue au nouveau Bar Bidule !

Le café des enfants ouvre ses portes le 10 mai dans son tout nouveau local du 64 rue d’Entraigues.

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À ce stade, on débarque encore dans un joyeux bazar de pinceaux, de grattoirs et de meubles qui cherchent leur place. Mais le 10 mai, promis, tout sera prêt pour l’ouverture du nouveau Bar Bidule. Bénévoles et permanents de l’association ont retroussé leurs manches pour mettre fin aux travaux. Où ? Au 64, rue d’Entraigues.

L’association créée il y a 5 ans par deux mamans tourangelles sur le modèle du café des enfants parisien, sans alcool — le Cafézoïde — a enfin trouvé son nid douillet. Elle avait quitté, en décembre, ses locaux du quai Paul-Bert voués à la démolition. Aujourd’hui, le Bar Bidule dispose d’environ 80 m2 avec une partie bar/restauration adapté aux enfants, une petite cuisine, un espace jeux, lecture et ateliers, et même un jardin !

« L’idée, c’est toujours d’être un lieu de vie et d’expérimentation où la place de l’enfant est privilégié, détaille Floriane Chabal, coordinatrice de l’association. C’est un lieu de rencontres et de socialisation qui permet d’accompagner les initiatives des enfants et des adhérents, mais c’est aussi un lieu ouvert à tous. » Le principe reste le même, les horaires d’ouverture identiques : de 10 à 18 h du mercredi au dimanche avec la possibilité d’y déjeuner mais aussi de suivre les ateliers (musique, arts plastiques, etc) proposés par les volontaires.

Mais le bouclage du budget travaux s’avérant difficile, l’association a lancé une campagne de financement participatif sur helloasso.com. Son objectif : réunir, d’ici fin mai, 2 000 € qui permettront de financer les matériaux achetés, mais aussi d’investir dans du nouveau matériel pédagogique. Une étape avant d’investir, potentiellement, dans un camion permettant de proposer plus facilement les services du Bar Bidule en mode itinérant.

> facebook.com/bar.bidule.3/