Voyage sensoriel dans les vignes

Les 3 et 4 septembre se tiendra la 13e édition de Vignes, vins et randos en Val de Loire. En avant-première, à Rivarennes, Tmv a rencontré l’un des vignerons participant à l’opération.

"La conversion à l'agriculture biologique m'a permis de redécouvrir mes vignes"
« La conversion à l’agriculture biologique m’a permis de redécouvrir mes vignes »

Une route étroite serpente entre deux parcelles de vigne. Le temps est au beau fixe, et pourtant il n’y a personne à la ronde. « C’est le calme avant la tempête, nous éclaire Nicolas Paget, vigneron à Rivarennes sur un domaine de 15 hectares en appellations Azay-le-Rideau, Touraine et Chinon. Passés les travaux d’entretien de la vigne qui se déroulent de mai à juillet, nous observons la véraison, ce moment où le grain change de couleur, aux alentours du 15 août. »
Selon les cépages, le grain vert tourne au rouge ou au jaune. La tempête, elle, est annoncée pour début octobre : cette année, les vendanges seront tardives. En septembre, le vigneron préparera son arrivée : « C’est le moment où nous sortons le matériel, nous nettoyons les fûts et la cave. » L’objectif : être fin prêt pour accueillir la récolte.

Au moment de la véraison, les grains changent de couleur.
Au moment de la véraison, les grains changent de couleur.

À l’intérieur d’un vaste hangar se dressent de hautes cuves en inox dotées d’un système sophistiqué de régulation des températures de fermentation. Dans cet ancien bâtiment d’élevage réhabilité en chai moderne sera réceptionnée la récolte, cueillie à la main par une quinzaine de vendangeurs. Le domaine, dans les mains de la famille depuis cinq générations, est passé progressivement de la polyculture- élevage à la viticulture. Nicolas Paget, lui, exerce le métier de vigneron depuis 15 ans. Il y quelques années, le quadragénaire a choisi d’orienter le domaine en agriculture biologique : « C’est ma contribution personnelle afin d’assurer la pérennité du domaine familial », affirme-t- il. Ce mode de production met en oeuvre des pratiques culturales et d’élevage dans le respect des équilibres naturels. Par exemple, il exclut l’usage des OGM et des produits chimiques de synthèse, comme les herbicides. Pourtant, en viticulture, se passer des herbicides n’est pas une mince affaire : « On passe beaucoup de temps à travailler les sols. Ça a été compliqué, mais aujourd’hui mon vignoble vit, sans être étouffé par d’autres plantes. Il est magnifique », avance le vigneron, non sans une pointe de fierté.
Un cheminement qui donne, aussi, un nouveau sens à sa vie : « Je me suis voué corps et âme à cette reconversion, qui a remis un grain de folie dans mon activité. Au début, c’était dur : je me posais plein de questions, je ne savais pas trop où j’allais. Mais j’en suis ressorti grandi. C’est une véritable renaissance. »

Passion bio

Nicolas Paget l’affirme : il a redécouvert ses terres et sa vigne. Aujourd’hui, il prend le temps de l’observer, de comprendre comment elle fonctionne. Autre élément de satisfaction, la diversité des espèces qui vivent sur l’exploitation : « En bio, on nuit moins à la nature. Un naturaliste réalise des relevés sur mes parcelles. Il y a découvert des libellules très rares. » Le revers de la médaille ? Ses rendements ont un peu baissé et ses coûts de production sont devenus plus importants. En cause, la main d’oeuvre nécessaire à l’entretien des vignes : « Sur un domaine comme le mien, en agriculture conventionnelle, un seul salarié pourrait suffire. Alors qu’en bio, j’en emploie quatre : deux à temps complet et deux à mi-temps. » Tout l’enjeu, alors, consiste à réussir à maîtriser ce nouveau système, af in de proposer des vins à un prix qui reste abordable.

Dans la cave historique du domaine, le vin se bonifie en fût de chêne.
Dans la cave historique du domaine, le vin se bonifie en fût de chêne.

En contrebas du chai moderne, le vigneron nous amène dans la Creuse rue, une voie pittoresque qui s’engouffre dans le tuffeau. Elle descend jusqu’au village d’Armentières situé au niveau de l’Indre. De part et d’autre de la rue, pas moins de 80 caves dépendent des habitations du village. Nous pénétrons dans l’une d’elles par une double porte en chêne qui s’ouvre sur une grange construite contre la paroi de tuffeau. C’est la cave historique du domaine. Au fond, deux galeries sont creusées dans la roche. Des dizaines de fûts de chêne s’y alignent. Loin de toute agitation, cet endroit frais respire la tranquillité : « Ici, on laisse au vin le temps de se bonifier en fût, avant la mise en bouteille », précise Nicolas Paget. Le vin décante longtemps, ce qui permet au vigneron de supprimer l’étape de filtration. L’intérêt ? « Ça évite de déstructurer le vin. En filtrant, on casse l’âme du vin », estime le spécialiste.
Résultat, une belle gamme de vins – rosés, blancs et rouges – sur trois appellations. Mélodie, opus, maestro, jajavanaise… Chaque cuvée porte un nom qui évoque la musique. Et pour cause, Nicolas Paget a longtemps hésité entre deux vocations : le vin ou la musique. Il en reste une invitation à boire son vin en chantant.

Reportage et photos : Nathalie Picard

DRÔLE DE RANDO DANS LES VIGNES

Vignes, vins, randos, c’est déjà de belles balades dans les vignes du Val de Loire. Mais l’événement offre aussi son lot d’animations originales. Comme la découverte des vignes de Nicolas Paget en gyropode tout-terrain, une curieuse machine dotée d’un manche et constituée de deux larges roues reliées par une plate-forme. Cette activité, une journaliste de Tmv l’a testée pour vous. Au péril de sa vie… ou presque ! Jugez plutôt… Coiffée d’un casque et cramponnée au manche, je monte sur la plateforme et tente de trouver l’équilibre en suivant les conseils avisés de Sébastien Trova, organisateur de la randonnée et gérant de la société Gyroway. « Attention, prévient-il. Une chute est vite arrivée si l’on pêche par excès de confiance. » Avancer, freiner, tourner… Sur le parking, je m’exerce à maîtriser l’engin.

Puis, c’est le moment de passer aux choses sérieuses : une balade d’1 h 30 à travers vignes, champs et forêts des coteaux de l’Indre. Au début, tout va bien : on démarre par une route bitumée. En même temps, la balade en pleine nature est le grand intérêt de cette machine tout terrain. Nous voilà donc lancés sur un chemin caillouteux dans la forêt de Chinon.
Lorsqu’une roue de mon gyropode tombe dans un trou, je corrige trop brusquement la direction et me retrouve complètement déséquilibrée. Un pied à droite, un pied à gauche… Je réussis finalement à descendre de l’engin sans chuter. Après cette petite frayeur, nous repartons. Plus loin, nous apercevons un chevreuil à l’orée du bois. Je finis la promenade sans encombre. Et vous livre un conseil avisé : ne forcez pas trop sur la bouteille pendant la randonnée !

Vignes, vins, randos – 3 et 4 septembre 2016 14 randonnées dégustations le long de la vallée de la Loire, de Nantes à Blois, dont 5 en Touraine (Vouvray, Touraine-Mesland, Chinon, Touraine Azay-le-Rideau) Nouveauté 2016 : initiation au yoga du rire sur chaque parcours.
>Inscription en ligne sur vvr-valdeloire.fr

Les grappes n'ont pas résisté

Les violents orages ont dévasté une grande partie du domaine de Vouvray. Les vignerons témoignent.

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« Un massacre complet. » C’est avec anxiété que Gérard Guertin, vigneron à Vouvray, a fait le tour de ses parcelles. La grêle, qui s’est abattue ce matin vers 5 h 50, a anéanti la majorité de ses vignes. Il décrit le paysage qui s’étend sous ses yeux : « Quand on regarde les vignes, on se croirait en hiver. Il n’y a plus rien alors que tout était vert. Les grêlons étaient gros comme des œufs de poule, je n’avais jamais vu ça. Il y a bien eu de la grêle en 1982, mais ce n’étaient que des billes. Cette fois, même ma voiture a des traces d’impact. »

Selon le vigneron, l’orage a suivi la vallée de la Brenne, en remontant vers le Nord. Si les communes de Montlouis et de Rochecorbon ont globalement été épargnées, celles de Vernou et de Reugny ont en revanche été particulièrement touchées : « C’est simple, tout est détruit, toutes les grappes sont par terre. Pour nous, la vendange est faite, se désespère un vigneron de Reugny, une petite commune au nord de Vernou. C’est rageant parce qu’on a déjà souffert du gel l’année dernière. »

« Augmenter les prix, ce n’est pas la solution »

Le syndicat des vignerons de l’appellation Vouvray estime que deux tiers du domaine ont été atteints et 10% complètement détruits. Mais pour les vignerons, il reste difficile, pour l’instant, de déterminer la surface touchée. En effet, certaines grappes sont restées accrochées mais peuvent tomber dans les prochains jours ou pourrir sur place, aggravant encore le bilan. Seule solution pour les vignerons : étendre de la bouillie bordelaise, un mélange de chaux et de cuivre, chargée en oligo-éléments et utilisée pour ses vertus cicatrisantes.

Faut-il pour autant s’attendre à une flambée des prix de la cuvée 2013 ? Pas si sûr. « Augmenter les prix, ce n’est pas la solution, surtout dans le contexte économique actuel, défend Alain Blateau, vigneron à Vouvray. De toute façon, cela ne suffirait pas à compenser nos pertes. On va essayer de tenir le coup jusqu’à l’année prochaine. On aime notre métier, donc on n’abandonne pas aussi facilement. »

Laura Buratti

(Photo : Patrice Deschamps, NR)
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Touraine : dégâts après les orages de grêle

De violents orages accompagnés de grêle ont fait des dégâts, très tôt ce lundi matin…

Ce lundi, vers 5 h du matin, de violents orages ont frappé Tours et ses environs. Parfois, des grêlons gros comme des œufs ont provoqué de nombreux dégâts.
A Tours, les intempéries ont causé des inondations, notamment du côté de la Gloriette, et du Lac de la Bergeonnerie. Des déviations ont été mises en place. Ardoises cassées, vitres brisées, voitures cabossées…  Les dégâts matériels sont importants.
Dans le Vouvrillon, 80 à 100 % des vignes seraient détruites en certains endroits, on aurait enregistré 30 cm de grêlons sur certains secteurs. 2.500 hectares sont touchés…
Sur l’A10, les voitures ne peuvent emprunter la sortie vers Tours-Centre, une partie du boulevard Heurteloup étant inondé (à l’heure où nous écrivons, 10 h 30)
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Photos envoyées par Philippe Lucchese.
Vidéo des orages :
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=BBK7_3YRDS4[/youtube]

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=wDNmHHeLX1w[/youtube]
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=P-kGmS0H9Gk[/youtube]