Guide pratique : Tout savoir sur la bière (ou pas)

Dans le cadre de notre dossier spécial bière, petit guide pratique des binouzes. Bonne dégustation !

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SAVOIR N°1 : Laver son verre

Déjà, sachez que le verre à bière se rince à l’eau froide. Ainsi, les bulles ne collent pas aux parois. Et les impuretés (votre rouge à lèvres, vos miettes de cacahuètes ou votre bave) s’en iront. L’idéal est aussi de laisser s’égoutter le verre. Les puristes vous le diront : on n’essuie jamais un verre à bière.

SAVOIR N°2 : T’as d’belles formes, tu sais ?

Tout comme pour le vin, on évite de boire sa bière dans un verre à moutarde. Chaque bière a, en général, une forme de verre qui lui convient le mieux (les arômes s’épanouissent mieux). Par exemple, une bière d’abbaye ou trappiste mérite un verre large et évasé. Les flûtes conviennent mieux aux lambics et on préférera un bock pour les lager ou les pils, et un verre cylindrique pour les stouts.

SAVOIR N°3 : Comment conserver sa bière ?

Dans l’idéal, la température de conservation doit être stable, entre 10 et 15°C. On préférera aussi un endroit frais et obscur ; la lumière est le pire ennemi de la bière (comme pour la chambre de votre ado prépubère). C’est d’ailleurs pour cela que les bouteilles brunes sont souvent utilisées par les brasseurs.

SAVOIR N°4 : Et comment on sert à la bouteille ?

Normalement, le verre doit être rincé mais non essuyé (cf. point 1), suivez un peu !). Inclinez-le à 45° puis versez doucement le contenu de la bouteille dans le verre, sans vous arrêter, jusqu’aux deux tiers. Redressez le verre, en élevant la bouteille (il vous faut un beau chapeau de mousse). Ne remplissez pas complètement le verre : car comme le vin, on devrait le faire tourner pour libérer les arômes.
Sauf quand il est 1 h du matin, place Plum’, et que vous avez enquillé votre dixième pinte. On ne vise personne, hum hum…

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SAVOIR N°5 : Les températures de service

Déjà, jamais ô grand jamais, vous ne devez mettre votre bouteille au congélateur. Évitez aussi de la conserver trop longtemps au réfrigérateur (ou alors sortez-la un quart d’heure avant la dégustation). Si vous voulez rafraîchir votre binouze, le mieux est de placer votre bouteille dans un seau à champagne rempli d’eau froide. Côté températures, voilà ce que conseille le Guide Hachette des bières d’Elisabeth Pierre (c’est une bible de 400 pages, le livre de chevet de tonton-Roger-haleine- de-Despé’) :
> Type Pils et Lager : 5 à 6°
> Type Ale blonde, ambrée, légère : 7 à 9°
> Type Ale forte, blonde, fortes : 8 à 10°
> Type Ale forte, foncée : 10 à 12°
> Bières noires liquoreuses, trappistes : 12 à 15°

SAVOIR N°6 : La bière, c’est de l’eau

Le principal composant de la bière est… l’eau ! Et à plus de 90 %, messieurs dames. Fini de culpabiliser, ouf.

SAVOIR N°7 : L’habit fait la bière

Noms bourrés de jeux de mots, appellations en forme de clin d’oeil, dessins rétro ou ultra épurés, les jeunes marques de bières mettent le paquet sur le marketing. « Les étiquettes et les sous-bocks contribuent énormément à faire connaître une bière. Chaque bière a son style, les visuels demandent un vrai travail et tous les brasseurs travaillent avec des designers, explique Christelle Alfaïa de la brasserie L’Aurore. Depuis plusieurs années, on travaille avec un graphiste tourangeau installé à Berlin. A chaque lancement, je fais des recherches pour dégager un esprit visuel cohérent avec le goût de la bière. Par exemple, pour la Golden Ladies, je lui ai demandé une étiquette chic, un peu rétro mais moderne et très parisienne, très féminine, qui puisse être placée dans les grands restaurants. Dans le cas des bières vendues en grande distribution, on misera sur des étiquettes colorées, très identifiables, pour être repérés facilement dans les rayons. »
Les brasseurs tourangeaux et nomades de La P’tite Maiz ont choisi, eux, de faire appel à des artistes différents. Résultat ? Chaque bière possède une identité visuelle très forte.

SAVOIR N°8 : Retour vers le futur

La Brasserie L’Aurore a retrouvé et ressuscité les recettes de bières tourangelles brassées à Saint-Éloi jusque dans les années 1970. Elle les présentera à la Foire de Tours.

SAVOIR N°9 : Et les plus gros consommateurs de bière sont…

D’après le dernier classement effectué par Bonial, le pays le plus consommateur de bière au monde est… la République Tchèque ! Eh oui (bon, il faut dire que là-bas, la bière est moins chère que l’eau minérale…). Avec 148,6 litres bus par personne chaque année, le pays explose l’Autriche, sur la 2e marche du podium (107,8 litres), et l’Allemagne (106,1 litres), 3e. La France est 41e (30 petits litres).
La Belgique, qu’on aurait tendance à penser dans le trio de tête, n’est qu’à la 18e place (74 litres).

SAVOIR N°10 : Inondation de bière !

Toten Hall house sur Tottenham Court Road (1813). (Photo Wikipédia)
Toten Hall house sur Tottenham Court Road (1813). (Photo Wikipédia)

C’était en 1814, à Londres. L’accident survient suite à la rupture d’une énorme cuve de bière, dans une fabrique de Tottenham Court Road. L’effet domino fait que les autres cuves sont détruites et provoquent une sorte de mini tsunami : une vague de bière de 1,5 million de litres se déverse, fait s’écrouler deux maisons et des murs, et tue 7 personnes

« L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération »
Ce serait bête de finir ainsi :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=H5bNC9nx0l0[/youtube]

Les grappes n'ont pas résisté

Les violents orages ont dévasté une grande partie du domaine de Vouvray. Les vignerons témoignent.

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« Un massacre complet. » C’est avec anxiété que Gérard Guertin, vigneron à Vouvray, a fait le tour de ses parcelles. La grêle, qui s’est abattue ce matin vers 5 h 50, a anéanti la majorité de ses vignes. Il décrit le paysage qui s’étend sous ses yeux : « Quand on regarde les vignes, on se croirait en hiver. Il n’y a plus rien alors que tout était vert. Les grêlons étaient gros comme des œufs de poule, je n’avais jamais vu ça. Il y a bien eu de la grêle en 1982, mais ce n’étaient que des billes. Cette fois, même ma voiture a des traces d’impact. »

Selon le vigneron, l’orage a suivi la vallée de la Brenne, en remontant vers le Nord. Si les communes de Montlouis et de Rochecorbon ont globalement été épargnées, celles de Vernou et de Reugny ont en revanche été particulièrement touchées : « C’est simple, tout est détruit, toutes les grappes sont par terre. Pour nous, la vendange est faite, se désespère un vigneron de Reugny, une petite commune au nord de Vernou. C’est rageant parce qu’on a déjà souffert du gel l’année dernière. »

« Augmenter les prix, ce n’est pas la solution »

Le syndicat des vignerons de l’appellation Vouvray estime que deux tiers du domaine ont été atteints et 10% complètement détruits. Mais pour les vignerons, il reste difficile, pour l’instant, de déterminer la surface touchée. En effet, certaines grappes sont restées accrochées mais peuvent tomber dans les prochains jours ou pourrir sur place, aggravant encore le bilan. Seule solution pour les vignerons : étendre de la bouillie bordelaise, un mélange de chaux et de cuivre, chargée en oligo-éléments et utilisée pour ses vertus cicatrisantes.

Faut-il pour autant s’attendre à une flambée des prix de la cuvée 2013 ? Pas si sûr. « Augmenter les prix, ce n’est pas la solution, surtout dans le contexte économique actuel, défend Alain Blateau, vigneron à Vouvray. De toute façon, cela ne suffirait pas à compenser nos pertes. On va essayer de tenir le coup jusqu’à l’année prochaine. On aime notre métier, donc on n’abandonne pas aussi facilement. »

Laura Buratti

(Photo : Patrice Deschamps, NR)
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