Chantier du Nouvel Hôpital Trousseau : le futur du CHRU

Les travaux vont bon train sur le site du Nouvel Hôpital Trousseau. C’est l’un des plus gros projets hospitaliers de France, un chantier colossal sur 80 000 m².

Les faits

Là, c’est sûr qu’on ne parle pas d’un petit agrandissement ou de légers travaux… Non, on est davantage dans du changement XXL : car le chantier du Nouvel Hôpital Trousseau se dessine sur une surface de 80 000 m² ! Sans compter les 13 000 m² qui seront dédiés à la psychiatrie.

Coût du contrat du chantier ? Près de 410 millions d’euros. Il devrait s’achever en 2028 pour une ouverture espérée en 2029.

Bouygues à la manœuvre

Au mois d’octobre dernier, c’est Bouygues Construction qui signait le contrat et décrochait le marché du futur CHRU de Tours. Le géant du BTP, avec AIA Architectes, va réaliser deux bâtiments étroitement liés.

Le principal sera sur quatre niveaux, abritant par exemple les services d’urgences, un important plateau d’imagerie, les unités de réanimation, etc. Le second abritera, sur quatre niveaux également, des unités de médecine ambulatoire et d’hospitalisation ou encore un plateau de biologie.

Dans sa synthèse de présentation, le CHRU et Bouygues Construction indiquent : « Le projet du Nouvel Hôpital Trousseau vise à restructurer l’offre de soins et à améliorer la prise en charge des patients pour cet hôpital situé au cœur de la métropole de Tours. » Le nouveau complexe hospitalier sera doté de 541 lits, 25 salles d’opération et 13 salles interventionnelles.

Les travaux

Les travaux ont débuté le 8 avril 2024 et continuent coûte que coûte en ce moment, malgré les averses de ces dernières semaines et les intempéries qui n’ont pas franchement aidé les ouvriers… Dans les colonnes de la Nouvelle République, Jean-François Mari, directeur de projet chez Bouygues, indique : « Le rythme est soutenu, mais on est dans les temps. » Actuellement, trois grues sont sur le site, mais elles passeront à sept cet été. Certains murs de béton sont déjà coulés dans les fondations et dressés. Le gros œuvre, le « squelette », sera terminé fin 2025.

En période de pointe, en 2026, plus de 500 personnes seront mobilisées pour ces travaux d’ampleur. C’est l’un des plus gros projets hospitaliers lancés en France.

Aurélien Germain / Photos : illustration AIA Architectes

Gihade Lagmiry : de la boxe aux urgences

Championne de France de boxe anglaise, médecin urgentiste et maman, la Tourangelle Gihade Lagmiry a l’âme d’une combattante et les pieds sur terre.

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La jeune femme vient de finir sa garde à Trousseau. Pendant vingt-quatre heures, la médecin du Centre de traitement et de régulation de l’alerte (Certa) de l’Indre-et-Loire a orienté les patients vers un spécialiste, déclenché une ambulance ou rassuré une personne dépressive. Prête à partir sur une intervention vitale à tout instant.
Fatiguée, elle rayonne pourtant ce matin dans son jean et son pull noirs, affichant un large sourire. « J’ai pu dormir une petite heure », se réjouit-elle, le regard direct et bienveillant. « J’ai hâte de rentrer chez moi », ajoute-t-elle. Elle dormira encore un peu, pendant que son fils est chez la nounou, puis partira courir, avant un nouvel entraînement à la salle de boxe ce soir.

Sacrée championne de France de boxe anglaise au Havre en février, la trentenaire n’espérait pas un si beau retour quand elle a repris les gants en septembre. Pourtant, à en croire son parcours, tout ce qu’elle veut vraiment, elle le décroche. « Quand j’étais petite, j’avais toujours mon stéthoscope autour du cou et une petite mallette rouge de médecin », rigole Gihade Lagmiry qui a grandi à Châteaudun en Eure-et-Loire.

Du jeu à la réalité, cette bavarde a déménagé, avec toute sa famille à Tours pour entrer à la Fac de médecine. Gihade Lagmiry arrête alors le hand pour se consacrer à ses études qu’elle réussit brillamment. « Ma mère ne voulait pas que j’aille aux rattrapages… » À 21 ans, elle découvre la boxe thaï avec son frère dans un club de La Riche. « J’ai accroché, pas lui. » André Macé, son entraîneur, se rend compte de ses capacités et l’amène à la boxe française. Poings et pieds alertes, elle remporte un premier titre de championne de France. Mais elle en veut plus et s’attaque à la boxe anglaise. En 2009, elle part avec son futur mari et nouvel entraîneur, Tony Geraldo au club de Chambray-les-Tours.

À coups de direct du droit et d’uppercut, elle remporte trois années de suite le championnat de France et participe au championnat du monde. Parallèlement, allier sport et travail se compliquent en internat de médecine. Une défaite contre une amie, le doute, elle dit stop en 2013 et fait le deuil de sa carrière sportive. Elle continue son bout de chemin entre les Urgences et le Certa, avant de remettre un pied sur le ring en septembre. Juste pour voir. Aujourd’hui, elle hésite entre arrêter le haut niveau car c’est une situation précaire, choisir de passer professionnelle, ou intégrer l’équipe de France pour « tâter l’international ».

Une chose est sûre, elle ne voudrait pas « baisser en performance » dans son métier qui lui procure à la fois l’adrénaline et la polyvalence ; et un sport qui la canalise, la pousse à aller à l’essentiel et lui offre une famille particulière. « Je suis peut-être trop gourmande, on verra ! ».

Portrait par Pauline Phouthonessy