La Bricole : un resto à devenir marteau !

Les créateurs de Mamie Bigoude proposent un nouveau concept fou : manger au coeur d’un chantier !

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Des plots suspendus, des échafaudages et des pots de peinture qui dégoulinent. Un chantier. Mais le cliquetis des fourchettes sur les assiettes a remplacé le bruit strident du marteau-piqueur. En entrant dans le restaurant La Bricole, géré par Arnaud Deffis, le client en prend plein la vue. « Un concept unique en France », se réjouit Frédérique Deffis, du restaurant.
Les restaurants à thème, elle en connaît un rayon. Créatrice du célèbre Mamie Bigoude, à Tours, elle a remis le couvert avec la Bricole depuis le 29 mai. « On a fait appel à notre décorateur habituel, Michael Duval. Il a un côté loufoque, comme le lieu », rigole-t-elle.
Brochettes sur tournevis
On admire son travail. On suit les lignes de démarcation au sol. Elles amènent à des tables sur lesquelles on observe de grands panneaux de signalisation. Et puis, on s’assoit dans un curieux mais agréable fauteuil-brouette. Les serveurs, avec leur sacoche de bricoleur, apportent des plats à la présentation originale : brochettes plantées sur des tournevis, hamburger dans des boîtes à outils.
Mais qui vient donc manger dans cet univers décalé ? « Le midi, on cible une clientèle de travailleurs de la zone », explique Frédérique. Les gars du chantier de l’avenue de Bordeaux, juste à côté, ne devraient pas être dépaysés. L’idée du restaurant rameute aussi des familles et ravit les enfants. « Ils s’amusent dans le décor du bricolage et adorent les serrures accrochées au mur », continue Frédérique. Un espace, Pom d’amour, leur est dédié et jouxte la Bricole. L’enseigne est ainsi intégrée dans un ensemble plus large, appelé le Carrousel gourmand, qui comprend une troisième entité : un nouveau Mamie Bigoude !
Et pas de panique : un repas vous coûtera moins cher que de retaper votre salon. Une formule entrée+plat ou plat+dessert coûte 13,50 €. Les prix ne devraient pas donc pas vous faire péter un boulon. Alors, foncez vous réparer le ventre !
Chloé Vernon
Rue Gilles-Personne-de-Roberval, 37170 Chambray-lès-Tours. 02.47.37.81.14.


UNE ENTRÉE
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Une petite terrine de porc pour fixer votre appétit.
UN PLAT
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Hamburger dans la boîte à out’s, avec frites maison et fromage de lait cru.
UN DESSERT
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Après ce dur labeur, un galopin façon pain perdu et sa glace caramel au beurre salé.

Patrice Delory, pinceau-voyageur

Patrice Delory a vagabondé à travers le monde. Et ça se ressent avec son exposition « Perspect’trip » au Château de Tours.

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D’innombrables pinceaux et tableaux s’amoncellent dans son atelier aux murs usés. Pourtant, Patrice Delory a posé ses bagages en Touraine il y a seulement deux ans. Avant, il a bourlingué, traîné ses palettes, sa bonhomie aux quatre coins de la France et du monde. « J’ai toujours eu envie de m’ouvrir aux autres cultures », explique-t-il, quelques jours avant de se voir exposé au château de Tours (voir ci-dessous).
L’artiste pointe du doigt ses carnets de voyage entassés près de sa collection de disques. Des tranches de vie et des paysages captés au cours de ses pérégrinations. Il se souvient d’un voyage en Inde, au milieu des années 70. Il devait se rendre en banlieue de Bombay, sans un rond. « Paumé entre des millions d’Indiens, j’ai éprouvé une extrême solitude, j’ai appris le dénuement », relève le peintre, âgé de 61 ans.
Des jumelles pour les déserts
Un sentiment à retrouver dans ses tableaux d’Arènes, où un personnage affronte la foule. Il parle aussi de ses Déserts. Sur lesquels chacun peut voir un espace ouvert, infini. « Quand des gens les regardent et me disent : ‘on voyage’, je suis heureux », raconte-t-il, le sourire aux lèvres. Satisfait que ses visiteurs prennent le temps de s’arrêter. « Il y a une invitation à la méditation, à l’observation. Quand on voyage, c’est la même chose : on prend le temps sur place de rencontrer les gens, d’être attentif à ce qu’il se passe », glisse-t-il.
Pour sa prochaine exposition, Patrice Delory ajoute un accessoire d’explorateur afin d’admirer et de comprendre ses oeuvres : des jumelles. « Avec elles, on pourra contempler trois Déserts à trois mètres de distance », explique-t-il, content comme un gosse d’avoir l’instrument autour du cou. Il se nourrit de toutes les expériences vécues. Car Patrice Delory a aussi pérégriné dans sa carrière. Il a été guide touristique, bien sûr. Bossé dans une usine, été directeur de production. « J’aime bien expérimenter de nouvelles choses », résume l’artiste. Il s’imbibe de tout. « À la manière d’une éponge, comme dirait Matisse », relève-t-il, avec ses yeux bleus malicieux. Dernier clin d’oeil pour la route : le sous-titre de son exposition au château de Tours, intitulé « Du bon usage de la peinture à l’intention des voyageurs et autres sédentaires ».
Guillaume Vénétitay


C’EST QUOI ?
« Perspect’trip » comporte une cinquantaine de toiles de Patrice Delory, basées sur quatre axes : arènes, portraits, déserts, stylites. Il a utilisé des techniques variées : acryliques, pastels secs ; feuilles d’or pour remplir ses grands formats.
C’EST OÙ ?
Le travail de l’artiste sera exposé au château de Tours, qui présente annuellement entre dix et douze expositions. 25 av. André-Malraux, 37000 Tours. 02 47 61 75 55
C’EST QUAND ?
C’est l’été et il ne fait pas beau. Alors vous aurez tout le temps de vous réfugier au Château pour admirer les oeuvres de Patrice Delory. Elles seront exposées du 29 juin au 8 septembre (mardi-vendredi : 14 h-18 h ; week-end : 14 h 15-18 h 15). Visites avec le peintre les samedis 6 et 20 juillet, à 15 h 30. Vernissage de l’exposition le 28 juin, à 18 h 30. Et bien sûr, c’est gratuit !
SES INSPIRATIONS ?
« J’aime beaucoup le peintre britannique Francis Bacon. Mais aussi ceux qu’on appelle les primitifs italiens, du XIIIe et XIVe siècle, avant la Renaissance. Et puis, Rembrandt : magnifique ! »