Hellfest et canicule : un samedi dans les flammes du festival

Grand retour du Hellfest après la (trop) longue période de restrictions sanitaires ! Le premier week-end (il y a deux éditions en une cette année) aura été chaud, très chaud, plongeant les festivaliers dans la marmite de la canicule. Récit d’une journée dans les chaleurs de l’enfer, pour une édition de tous les records.

420 000 personnes sur 7 jours, 350 groupes et parkings géants

[Instant introduction]

Les métalleux de tout poil l’attendaient avec impatience : cette quinzième édition – anniversaire – du Hellfest se devait d’être grandiose, après 2 ans d’annulation pour cause de Covid et restrictions. Autant dire que Ben Barbaud, big boss du festival, a vu les choses en grand : pour 2022, place à deux éditions réparties sur… SEPT jours ! Au menu ? Plus de 350 groupes, répartis sur deux maxi week-ends gros comme un kebab post-soirée, sur 6 scènes, avec comme point d’orgue la venue de Metallica pour clore l’événement.
On ne vous parle même pas des 420 000 personnes attendues sur cette « 2 éditions en une ».

Pour faire face à l’afflux et éviter le stationnement sauvage dans la paisible bourgade de Clisson (à peine 7 000 habitants habituellement), les organisateurs ont ouvert deux parkings, dont l’un de 35 hectares (l’un des plus grands de France)… qui ont pourtant été rapidement complets dès le vendredi. Résultat : un troisième parking géant ouvrira pour le week-end prochain.

Des chiffres vertigineux qui risquent d’exploser un record devenu mythique au Hellfest : celui du nombre de bières ! Lors de la dernière édition, 440 000 litres de binouze avaient été écoulés. Nul doute que cette double ration de festival devrait faire augmenter la dose…

Chercher de l’ombre : deuxième activité après les concerts au Hellfest.

Sue, sue donc !

On ne va pas vous mentir : ce week-end au Hellfest aura été l’un des plus difficiles en 10 ans de pèlerinage pour notre part. Si le vendredi fut atrocement chaud, c’est le samedi que les flammes de l’enfer ont littéralement léché le site du festival.

Avec pareille météo, le Hellfest n’aura jamais aussi bien porté son nom…

Les 40°C ont été dépassés. Pour le ressenti, on devait plutôt être sur du 666°C. Une fournaise, une vraie. Et ce, dès le matin, les 33°C étant déjà largement de mise. De quoi nous mettre direct dans l’ambiance pour le concert de BRUTAL SPHINCTER (amis de la poésie, bonjour), du grindcore gruik gruik bien gras, fun et stupide, mais parfaitement maîtrisé. Idem du côté de AKTARUM, du folk metal – eux revendiquent l’étiquette « troll metal » – qui a mis l’ambiance dans une fosse déjà bouillante.

Bref, à midi, on avait déjà perdu environ 328 litres de sueur et 2 kg de gras par conséquent.

800 malaises

Le bonheur des brumisateurs géants, commandés en dernière minute…

Coup de chaud ! Alors que le vendredi avait déjà fait quelques victimes (rien de grave, on vous rassure) de l’écrasante chaleur, la canicule a envoyé 800 festivalier(e)s chez les secours, d’après un décompte samedi à  19 h.

Par chance, brumisateurs géants et murs d’eau ont été installés sur le site. Tout comme nos amis pompiers qui auront sauvé la vie de bien des gens dans le public, en les arrosant à coup de lance à canon (11 000 litres d’eau dans le gosier).

Les murs d’eau – ou « arches » – ont sauvé bien des festivalier(e)s…

Oui, mais côté musique ?

Ouais, c’est vrai ça ? Non, parce que malgré les températures infernales (qui, on vous le rappelle, ne sont pas du tout normales pour la saison…), la caliente était aussi et surtout sur scène. A ce petit jeu, les cultissimes SEPULTURA ont gagné haut la main. Pionniers du thrash metal brésilien, le groupe formé en 1984 a déboulé sur scène avec un « Arise » joué pied au plancher, transformant la scène Altar en folie totale et rajoutant quelques degrés supplémentaires (on en avait besoin, c’est vrai). Et on ne vous parle même pas du final composé de Refuse/Resist, Ratamahatta, Roots Bloody Roots. Outch.

Et ce ne sont pas les Norvégiens de KAMPFAR qui ont fait retomber la température non plus, avec leur black metal pourtant froid comme une forêt de Bergen. Dolk, le chanteur, fait le show à lui tout seul, nom du groupe tatoué sur le ventre, vêtu de son éternel perfecto et éructant dans le micro. Derrière, c’est riff guerrier sur riff guerrier, et ça tabasse à la double pédale.

« Tmv, c’est quiiii l’astrolooooogue stupide de ton journaaaal ? » (Aktarum, combo belge de passage le samedi)

Petite surprise, plutôt agréable, du côté de la scène principale où l’on avait loupé l’info de l’annulation des Dead Daisies (la chaleur nous a fait perdre quelques neurones)… mais remplacé par SOLDIER SIDE, un groupe de reprises de System of a down qui, malgré quelques erreurs de jeu et quelques fausses notes (personne n’est parfait, surtout pas nous), retranscrivent très fidèlement la musique des Arméniens. « On espère que vous n’êtes pas trop déçus de tomber finalement sur le System of a down de Wish ! », balancera même le frontman (on salue la vanne). Visiblement non, vu l’ambiance dans la foule ! Des classiques bien défendus et un retour dans le temps aussi agréable qu’une pizza 4 fromages : avouons, on a aimé !

Un petit mot également sur STEEL PANTHER : le groupe qui parodie le heavy metal des années 80 débarque sur scène à 19 h 25, heure à laquelle nous avons perdu 390 litres de sueur supplémentaires (à ce stade, notre ressemblance avec un phoque échoué est frappante).
Le show des Californiens, c’est 2398 vannes en-dessous de la ceinture, un humour « prout-nichons-braguette » beauf et millième degré, mais le public réagit au mélange hard rock et glam, maîtrisé il faut le dire (Satchel, sous les délires, manie très clairement la guitare, technicité y compris). Le tout, avec une énergie contagieuse. Reste que les bonhommes de Hollywood gagneraient à mieux répartir leur set, entre humour et musique (Sauf quand il s’agit, comme ce jour-là, de singer Ozzy Osbourne face à un public hilare. Là, avouons qu’on a BEAUCOUP ri).

Pour le reste de ce samedi, si EINHERJER n’a provoqué chez nous qu’un ennui poli (on est sympas, hein ? Les euphémismes, tout ça), ME & THAT MAN nous a mis la petite claque blues qui va bien (en vrai, c’est de la dark country, mais chut) avec son lot d’hymnes (« Blues & Cocaine » qui a fait chanter tout le chapiteau). Le leader, Nergal, connu aussi pour son groupe de black metal polonais satanique BEHEMOTH (bah ouais, on sait se diversifier dans le metal), a du charisme à revendre et tourne au muscadet alors qu’il fait environ 593049°C. Normal.
Enfin, RIVAL SONS prouve encore à quel point Jay Buchanan est l’un des meilleurs chanteurs du circuit (cette voix, bon sang, cette voix !). On appelle ça une claque.

La Préfecture avait conseillé de boire de l’eau, plutôt que de la bière.

Quand les vikings débarquent

« Le Hellfest, gngngn, de toute façon, c’est que du metal. » Eh bien oui, mais non. La preuve encore cette année, puisqu’un des concerts qui aura le plus dégagé d’intensité en ce samedi aura été celui de SKÁLD. Racontant les vikings et leurs poèmes, utilisant le chant des scaldes et du vieux norrois, à la frontière de la transe chamanique, le groupe, possédé sur scène via ce qu’il appelle des « chants », aura atomisé la scène Temple qui, pour le coup, aura parfaitement porté son nom.

Et ô miracle, c’est à ce moment-là, 23 h passées, que la température baisse et le vent arrive. Un signe de Thor, pour sûr…

Un petit mot pour l’Ukraine…

Impossible de ne pas faire une parenthèse sur un concert qui, certes, n’a pas eu lieu le samedi, mais le dimanche : JINJER a débarqué sur la Mainstage face à parterre surblindé. Il faut dire que les Ukrainiens, menés par l’hallucinante Tatiana Shmayluk, étaient attendus de pied ferme. Leur dernière tournée a été annulée, afin que le groupe prenne soin de sa famille durant la guerre.

Résultat : un show en béton armé et une foule solidaire, arborant drapeaux ukrainiens et même casquettes aux couleurs du pays. Classe, vraiment.

Texte et photos : Aurélien Germain (excepté photo Jinjer : capture écran Arte Concert)


> TMV retourne au Hellfest lors de la partie 2 de cette édition 2022. On vous ramène encore un compte-rendu en bonne et due forme à notre retour. Une fois qu’on aura dormi plus de 23 minutes d’affilée.

 

Années 2000 : une décennie d’actu

[Spécial années 2000] Retour sur les événements marquants des années 2000, une décennie pas forcément réjouissante. Bon, il y a quand même eu quelques trucs sympas (merci à Barack et à l’euro).

LES TOURS S’EFFONDRENT

Une journée d’horreur. Le 11 septembre 2001, deux avions percutent les tours jumelles du World Trade Center, dans le quartier de Manhattan à New York. Quelques heures plus tard, elles s’effondrent et le monde entier avec elles. Cet attentat, qui a fait au moins 3 000 morts, sera revendiqué par Al-Qaïda.
La réaction du président George W. Bush est quasi immédiate. En 2003, il envoie ses armées en Irak combattre le dictateur Saddam Hussein. Il sera abattu en 2006.

POUTINE ARRIVE

Vladimir Poutine, ancien membre du KGB, devient président de la Fédération de Russie le 26 mars 2000 en récoltant 52 % des voix, succédant à Boris Eltsine. Le début d’un règne, que dis-je, d’une ère Poutine, puisque 19 ans après, il est toujours là. Après avoir laissé la place à Dmitri Medvedev le temps d’un mandat, il a été réélu en 2012 et en est aujourd’hui à son troisième mandat. Sans aucun opposant sérieux.

FIN DE SERVICE

Établi depuis 1789 (rien que ça), le service militaire fait ses adieux aux français en 2001 grâce à Jacques Chirac. Finis les tests physiques et les levées de drapeaux à 6 h du mat’. Quoique, pas totalement.
Dix-huit ans après, Emmanuel Macron lance l’une de ses promesses de campagne : le service national universel. Et à première vue, ce service militaire 2.0 ne semble pas si éloigné de son ancêtre, esprit (ultra) patriotique et uniformes sont au rendez-vous.

GROSSES CHALEURS

En France et en Europe, l’été 2003 a été marqué par un épisode de canicule encore jamais vu. Dans l’Hexagone, le bilan est lourd. En deux semaines, 20 000 personnes sont décédées. Les températures ont pu atteindre jusqu’à 44° dans certaines villes (!).

L’ÉCLAIR BOLT

Du jamais vu sur une piste d’athlétisme. Aux mondiaux de Berlin en 2009, Usain Bolt, sprinter jamaïcain, va entrer dans l’histoire le temps de deux courses. D’abord, sur la finale du 100 m. Bolt pulvérise son propre record établi lors de JO de Berlin, un an plus tôt : 9’’58. Sur le 200 m, il arrive en tête : 19’’19. Son propre record battu. Encore.

COUP DE BOULE

9 juillet 2006, Berlin, finale de Coupe du monde de football. Alors que Zinedine Zidane et Marco Materazzi sont les deux héros du match, ayant inscrit un but chacun, les deux joueurs s’écharpent sur la pelouse. Jusque là, rien de grave. Mais après avoir été insulté par l’Italien, Zidane fait volte face et lui inflige un coup de tête au niveau du thorax. Le geste, qui sera évidemment sanctionné d’un carton rouge, restera dans les mémoires.

« OUI » AU QUINQUENNAT

En 2000, Jacques Chirac avait appelé les Français aux urnes pour qu’ils approuvent ou non le passage au mandat présidentiel de 5 ans. Et ils se sont prononcés : 79 % ont répondu « oui ». Le quinquennat entrera donc en vigueur à l’occasion des présidentielles de 2002 et est venu remplacer le septennat, le mandat de 7 ans (au cas où).

LE CONCORDE TOMBE

C’est l’une des plus grande catastrophe aérienne que la France ait connue. Le 25 juillet 2000, un concorde d’Air France se prépare à s’envoler pour New York. Mais quelques secondes après avoir décollé de Roissy Charles-de-Gaulle, l’appareil prend feu et vient s’écraser sur un hôtel. Les 113 personnes présentes dans l’avion sont mortes sur le coup, ainsi que 4 membres du personnel de l’hôtel. Cet accident signera le coup d’arrêt du modèle Concorde.

MONNAIE EUROPÉENNE

Après avoir été mis en place par le biais du traité de Maastricht, cette fois, ça y est : l’euro est là ! Les billets et pièces de monnaie en euros sont mis en circulation en 2002. En voyant certains de nos aînés qui convertissent, encore aujourd’hui, à peu près tous les prix en francs, on imagine bien l’ampleur de l’événement. Désormais, dix-neuf pays utilisent cette monnaie, devenue quasi universelle en Europe.

« YES, WE CAN »

Il est sans aucun doute l’un des personnage qui aura le plus marqué les années 2000. En 2009, Barack Obama devient le 44e président des États-Unis d’Amérique, succédant à Georges W. Bush. De ses deux mandats, on retiendra l’apaisement des relations avec Cuba, ses prises de position contre les armes à feu, son combat contre Daech en Syrie et la reconnaissance sur tout le territoire américain du mariage entre personnes du même sexe.
Des actions exemplaires qui lui vaudront le Prix nobel de la paix en 2009. Rien que ça.

C’EST LA CRISE !

Décidément, pas très réjouissant ce début de siècle… En 2008, Lehman Brothers, alors 4e banque d’affaire mondiale, fait faillite et entraîne dans sa chute les grandes places financières mondiales. C’est la crise des subprimes, la plus grave que le monde ait connu depuis 1929 et le fameux Black Thursday.

ILS NOUS ONT QUITTÉS

Le monde du spectacle perd deux de ses figures : le chanteur Charles Trenet et l’actrice Marie Trintignant, tuée par les coups de son compagnon, Bertrand Cantat.
On se souvient aussi de la mort de Yasser Arafat, activiste palestinien, décédé alors qu’il s’était réfugié en France. Le monde religieux, lui aussi, a été ébranlé par la mort du pape Jean-Paul II en 2005. Son successeur sera Benoît XVI. Enfin, en 2007, la France perd une figure, empreinte de solidarité et d’humanité : l’Abbé Pierre. C’est à cet homme que l’on doit notamment la création d’Emmaüs.

 

#WTF 41 : canicule, sortez les jupes !

Que s’est-il passé dans l’actu insolite et WTF ? Des hommes en jupes, un gros boa et un grand, très grand fan de Disneyland…

PAUSE_WTF

> À Nantes, des chauffeurs de bus se sont plaints de ne pas pouvoir venir au travail en short pendant la canicule. Ils dénonçaient des conditions « pas acceptables » car la température des bus est « insupportable » en pantalon. Pour protester, six d’entre eux sont venus au travail… en jupe. Grâce à cette action plutôt culottée, ces hommes peuvent désormais conduire leurs bus en bermuda !

> Imaginez la statue de Bouddha dans un temple, entourée d’immenses figurines des Transformers. En Thaïlande, certains temples ont souhaité « se moderniser ». Un des responsables religieux explique que ces super-héros sont là pour attirer et amuser les enfants. On imagine déjà Mickey Mouse à côté de Jésus dans une église catholique…

> En Tunisie, un conducteur a stoppé le train qu’il conduisait en plein milieu d’une ligne de chemin de fer. Déjà ça, c’est pas très très bien. Mais d’après les passagers, le conducteur se serait arrêté pour acheter des pêches. La vendeuse serait même venue les lui apporter à la fenêtre de la locomotive. Qu’est-ce qu’on ferait pas pour des fruits…

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> Aux États-Unis, un Californien d’une quarantaine d’années s’est rendu au parc d’attractions Disneyland 2 000 jours d’affilé. Défilés, attractions, musiques, il connaît tout sur tout. Il a semble-t- il bien profité de son pass annuel…

> Dans le département de la Loire, un homme s’occupait tranquillement dans son jardin jusqu’au moment où il s ’est retrouvé face à un boa. La « bestiole » mesurait environ 1 mètre de long. Les pompiers sont parvenus sans difficulté à le capturer. Reste à savoir d’où il provenait !

Philippine David