« Il faut entraîner les gamers comme des sportifs »

Sam, dit Samchaka, est depuis le 7 janvier le coach des joueurs de SolaryTV. Il a rejoint les pros du jeu en ligne League of Legends et réfléchit désormais à la meilleure manière de les entraîner.

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Pourquoi êtes-vous devenu coach d’eSport ?
Pendant dix ans, j’ai travaillé comme éducateur sportif dans le milieu du handball. J’ai été forcé d’arrêter après de multiples fractures aux mains. J’ai commencé à jouer à League of Legends et, petit à petit, je me suis dit que je pouvais profiter de mon expérience de coach sportif pour encadrer des gamers (des « joueurs » NDLR) professionnels. Les 15-25 ans, ça me connaît. Dans le monde du eSport, la plupart des coaches sont des anciens joueurs, ils sont jeunes et ont du mal à se faire respecter par leur équipe.

Comment avez-vous rejoint Solary ?
J’ai récemment travaillé pour une équipe espagnole et pour une équipe turque. Mes résultats étaient assez bons alors j’ai été contacté par plusieurs équipes dont Solary. Pour eux, gagner, perdre, ça ne change pas grand chose. Ils ont juste du plaisir à jouer et ça, ça me plaît.

Qu’apportez-vous aux joueurs ?
Eux ont joué 20 000 parties, moi j’en ai regardé 30 000. Ils sont plus forts que moi, plus rapides : ils font partie des 300 meilleurs joueurs d’Europe ! Mais c’est un jeu d’équipe, ils ont besoin de se coordonner. Je leur apporte une vision extérieure.

Un peu comme dans le sport, non ?
Il y a des similarités. Comme en sport, on met en place un vocabulaire particulier pour être plus efficace en jouant. Je demande aussi aux joueurs de s’atteler à des exercices particuliers. Mais c’est dur pour eux de mettre le jeu de côté. Un joueur de tennis s’entraîne en répétant des mouvements. Un gamer, lui, est obligé de lancer des parties.

Est-ce que vous les guidez dans leur hygiène de vie ?
Pas vraiment. Je ne suis pas qualifié pour et nous n’avons pas encore les moyens d’engager des spécialistes. Les équipes espagnoles ont plus de budget. Elles ont des nutritionnistes, des préparateurs physiques. Les joueurs ont souvent des problèmes de dos, à force d’être assis tout le temps, ou des syndromes du canal carpien à cause des mouvements répétitifs qu’ils font avec leurs mains.

Que diriez-vous à ceux qui ne considèrent pas le gaming comme un métier et dénoncent l’addiction aux jeux vidéo ?
C’est une occupation comme une autre. League of Legends est un jeu passionnant et pas si virtuel que ça. En y jouant, on est propulsé dans un autre monde. Ça peut être dangereux, surtout que le milieu est compétitif, il y a beaucoup d’agressivité. Mais, pour moi, ce n’est pas lié aux jeux vidéo, c’est notre société qui est comme ça. Il faut savoir prendre un peu de recul. Mes joueurs, je leur apprends qu’ils ne sont pas là que pour s’amuser. Ils ne doivent pas oublier qu’ils représentent des marques qui leur donnent beaucoup d’argent.

Propos recueillis par Louise Baliguet & Matthieu Pays

>> Pour relire notre reportage à Solary TV, c’est par ici ! << 

Marco Simone : portrait chinois !

Ancien attaquant virevoltant du Milan AC, du PSG ou encore de l’AS Monaco, ex-consultant sportif pour Canal + et l’Equipe Tv, Marco Simone, 47 ans est, depuis l’été dernier, l’entraîneur des bleus du Tours FC. Portait chinois de l’Italien au verbe spontané.

Marco Simone : portrait italien d'un Chinois. Euh non, portrait chinois d'un Italien.
Marco Simone : portrait italien d’un Chinois. Euh non, portrait chinois d’un Italien.

SI TU ÉTAIS UNE ÉQUIPE…

Le Real Madrid ! « Los blancos », j’ai toujours été attiré par les équipes avec des maillots blancs. Et jouer pour une telle équipe, c’est le rêve pour tous les footballeurs. J’aurais aimé porter ce maillot.

SI TU ÉTAIS UN CHANTEUR…

J’aurais aimé avoir la vie de Michael Jackson. C’était un génie !

SI TU ÉTAIS UN BUT…

Franchement, je vais dire mon plus beau but. C’était en 1992. J’étais attaquant au Milan AC avec Van Basten. On jouait contre l’AS Bari. Frank Rijkaard me fait une passe magnifique et je conclus l’action avec un geste technique extraordinaire.

SI TU ÉTAIS UN JOUEUR…

Diego Maradona ! Lui aussi était un génie. Je suis attiré par les génies. Quand on dit Maradona, tout le monde comprend. C’est l’essence du football.

SI TU ÉTAIS UNE FEMME…

Je ferais l’amour tous les jours ! C’est la vérité ! (rires)

SI TU ÉTAIS UN ENTRAÎNEUR…

Arrigo Sacchi sans hésiter. J’ai eu la chance de le connaître et d’être sous ses ordres. Dans le football, il y a de bons entraîneurs et il y a des génies. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’on l’appelait « Le Mage ».

SI TU ÉTAIS UNE OEUVRE D’ART…

L’Ultima Cena de Leonardo Da Vinci..

SI TU ÉTAIS UNE INSULTE…

Porca Puttena ! (putain de merde) Ce n’est pas tellement une insulte. À vrai dire, c’est une expression que l’humoriste italien Lino Banfi utilise beaucoup avec son accent du sud. (rires)

SI TU ÉTAIS UN ANIMAL…

Un cheval avec l’esprit d’un cochon ! (rires)

SI TU ÉTAIS UN LIVRE…

Il y a un livre que je relis souvent. C’est Le portrait de Dorian Gray, d’Oscar Wilde. On va dire que c’est le premier bouquin « intellectuel » que j’ai lu et que j’ai terminé… (rires)

SI TU ÉTAIS UN PLAT…

Une île flottante ! Le principe de l’île me parle et j’adore la crème anglaise.

SI TU ÉTAIS UN STADE…

J’aimerais être deux stadesŸ: San Siro et Santiago Bernabéu. Quand tu joues dans ces arènes, tu te sens tout petit.

SI TU ÉTAIS UN CONSULTANT SPORTIF…

J’ai beaucoup aimé travailler avec Didier Roustan. Sa manière de voir les choses, de les interpréter et de les analyser… il sort du cadre traditionnel du journaliste sportif. C’est quelqu’un que j’estime.

Par Hugo Lanoë
Photo : Thomas Chatriot