Tours à l’heure des Jeux olympiques ?

Les collectivités tout comme le Comité olympique et sportif d’Indre-et-Loire (CDOS) entendent bien faire monter l’agglo dans le grand train olympique.

On peut dire que le compte à rebours est vraiment déclenché pour les Jeux olympiques de Paris 2024. Dans un peu moins de 500 jours, nous y serons ! « Et alors ? », nous direz-vous. Tours ce n’est pas Paris et, si des épreuves sont prévues en dehors de la capitale, notamment à Châteauroux pour le tir, Tours n’est pas directement concernée par l’événement.

Et pourtant, les collectivités tout comme le Comité olympique et sportif d’Indre-et-Loire (CDOS) entendent bien faire monter l’agglo dans le grand train olympique. Ils s’appuient pour cela sur le label « Terre de Jeux 2024 », qui permet à la ville d’espérer servir de camp de base à une délégation internationale.

En effet, avec sa situation géographique et la qualité de sa liaison avec la région parisienne, Tours ne manque pas d’arguments. À cela s’ajoute, naturellement, la qualité et la diversité des équipements sportifs de l’agglomération.

Preuve de cette attractivité, le choix de l’Irlande (peut-être la meilleure équipe de rugby au monde actuellement) d’installer à Tours son camp de base lors de la Coupe du monde de septembre 2023.

La Colombie intéressée ?

Pour les JO, c’est la Colombie qui semble intéressée par la proposition tourangelle. Des contacts sont actuellement en cours pour que les athlètes colombiens viennent vivre leur préparation à Tours avant leur installation dans le village olympique.

Rappelons que dix sites tourangeaux ont été retenus comme Centres de préparation aux Jeux. Il s’agit du stade de Grandmont (athlétisme), du stade de la Chambrerie (rugby à 7), du stade de la Vallée du Cher (football), du dojo Van Hauwe (judo), de la Halle Monconseil (basket), du Palais des sports (volley), des complexes de tennis de l’Île Aucard et de la Vallée du Cher (tennis), de l’espace Rabelais (tennis de table) et de la salle Gérard- Galland (haltérophilie).

Enfin, pour faire vivre pleinement l’événement JO à Tours, il faudra entraîner, aussi, les habitants. La mise en place d’une fan zone sécurisée est donc envisagée. Il ne reste plus qu’à trouver le lieu idéal.

M.P.

« Il faut entraîner les gamers comme des sportifs »

Sam, dit Samchaka, est depuis le 7 janvier le coach des joueurs de SolaryTV. Il a rejoint les pros du jeu en ligne League of Legends et réfléchit désormais à la meilleure manière de les entraîner.

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Pourquoi êtes-vous devenu coach d’eSport ?
Pendant dix ans, j’ai travaillé comme éducateur sportif dans le milieu du handball. J’ai été forcé d’arrêter après de multiples fractures aux mains. J’ai commencé à jouer à League of Legends et, petit à petit, je me suis dit que je pouvais profiter de mon expérience de coach sportif pour encadrer des gamers (des « joueurs » NDLR) professionnels. Les 15-25 ans, ça me connaît. Dans le monde du eSport, la plupart des coaches sont des anciens joueurs, ils sont jeunes et ont du mal à se faire respecter par leur équipe.

Comment avez-vous rejoint Solary ?
J’ai récemment travaillé pour une équipe espagnole et pour une équipe turque. Mes résultats étaient assez bons alors j’ai été contacté par plusieurs équipes dont Solary. Pour eux, gagner, perdre, ça ne change pas grand chose. Ils ont juste du plaisir à jouer et ça, ça me plaît.

Qu’apportez-vous aux joueurs ?
Eux ont joué 20 000 parties, moi j’en ai regardé 30 000. Ils sont plus forts que moi, plus rapides : ils font partie des 300 meilleurs joueurs d’Europe ! Mais c’est un jeu d’équipe, ils ont besoin de se coordonner. Je leur apporte une vision extérieure.

Un peu comme dans le sport, non ?
Il y a des similarités. Comme en sport, on met en place un vocabulaire particulier pour être plus efficace en jouant. Je demande aussi aux joueurs de s’atteler à des exercices particuliers. Mais c’est dur pour eux de mettre le jeu de côté. Un joueur de tennis s’entraîne en répétant des mouvements. Un gamer, lui, est obligé de lancer des parties.

Est-ce que vous les guidez dans leur hygiène de vie ?
Pas vraiment. Je ne suis pas qualifié pour et nous n’avons pas encore les moyens d’engager des spécialistes. Les équipes espagnoles ont plus de budget. Elles ont des nutritionnistes, des préparateurs physiques. Les joueurs ont souvent des problèmes de dos, à force d’être assis tout le temps, ou des syndromes du canal carpien à cause des mouvements répétitifs qu’ils font avec leurs mains.

Que diriez-vous à ceux qui ne considèrent pas le gaming comme un métier et dénoncent l’addiction aux jeux vidéo ?
C’est une occupation comme une autre. League of Legends est un jeu passionnant et pas si virtuel que ça. En y jouant, on est propulsé dans un autre monde. Ça peut être dangereux, surtout que le milieu est compétitif, il y a beaucoup d’agressivité. Mais, pour moi, ce n’est pas lié aux jeux vidéo, c’est notre société qui est comme ça. Il faut savoir prendre un peu de recul. Mes joueurs, je leur apprends qu’ils ne sont pas là que pour s’amuser. Ils ne doivent pas oublier qu’ils représentent des marques qui leur donnent beaucoup d’argent.

Propos recueillis par Louise Baliguet & Matthieu Pays

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