On a testé le foodtruck Aïda, gastronomie levantine

Impossible de rater son joli camion couleur safran : Aïda Gastronomie levantine est le foodtruck d’Amal qui fait voyager tout en restant place Jean-Jaurès !

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Chaque jeudi, elle s’installe place Jean-Jaurès, en face de la Poste. Chaque jeudi, elle ouvre les portes de son food-truck rutilant noir et safran.
Elle, c’est Amal Béna. Israélo-palestinienne, elle s’est spécialisée dans la cuisine du Levant. Son camion « Aïda – gastronomie levantine » propose une cuisine qui fait voyager les papilles, des falafels aux mezzés, en passant par les sambouseks. Si les noms ne parleront pas à tout le monde, la charmante Amal n’hésite pas à expliquer ses plats, les raconter… et faire goûter ! Amal a toujours à cœur de faire découvrir de nouvelles saveurs.

Et c’est parfaitement réussi : ce jour-là, on a opté pour une formule gourmande avec entrée, plat, dessert (à 15 €). On débute avec le trio Aida : le houmous est impeccable et le contraste de goût avec cette purée de betterave est étonnant, sans oublier la fraîcheur d’un taboulé à base de persil haché, menthe, cébettes et citron. Pour se réchauffer, on tente aussi les kafta, excellente viande embaumée d’épices et d’oignons.
Pour parfaire le tout, une galette manakiche (avec beaucoup d’huile d’olive et de graines de sésame) : « Chez nous, on les mange ça comme ça, en marchant dans la rue… comme un sandwich ! », se réjouit Amal qui tient à préciser « qu’elle cuisine tout le jour même, avec des produits frais. Je fais tout toute seule ».
Le dessert, un flan libanais à la fleur d’oranger qu’on appelle mouhallabié, finit de nous convaincre.

Ici, la cuisine est équilibrée, légère et saine. Et, même si Amal peut parfois s’éparpiller en étant un peu trop perfectionniste (mais rien de grave !), sa générosité et ses plats raffinés sont une sympathique découverte.

> Tous les jeudis, de 11 h à 18 h place Jean-Jaurès à Tours. (Le vendredi à Vendôme. Le samedi à Blois.) Contact : 06 25 34 85 96 ou facebook.com/pg/ aidacuisinelevantine
> Formule gourmande à 15 € ; formule express à 8 € ; mezzés entre 1 et 4 €.

Kids : Génération krav-maga

#EPJTMV Le krav-maga a sa déclinaison pour enfants à Tours. Depuis deux ans, Karine Askar forme, une fois par semaine, les plus petits à cette technique d’auto-défense

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« Au secours, au secours ! », crie un enfant sur le tatami du dojo Alphonse-Daudet, avant d’enchaîner une chorégraphie de défense. Tous les mercredis soirs, ce dojo accueille un cours de krav-maga destiné aux enfants. Depuis deux ans, l’O.I.S. Emeth Krav-Maga Tours a mis en place cette section. Les élèves, qui ont entre 6 et 11 ans, s’initient à cette technique de combat venue d’Israël. Ils apprennent à se défendre et à réagir en cas de problème. Le tout en s’amusant et se défoulant.

Ici, pas de réelle mise en situation, mais des scénarios et des jeux. Un système de ceinture a également été mis en place avec plusieurs niveaux de couleurs. « Pour avoir une nouvelle ceinture, nous évaluons leur technique, leur agressivité et leur comportement que ce soit dans le cours, à la maison ou à l’école », explique Karine Askar, qui les encadre. « Par exemple, l’un des nos premiers exercices est d’apprendre un numéro de téléphone et une adresse à donner, s’il y a un souci », raconte-t-elle.
Pour la quinzaine de jeunes présents, le profil est souvent le même : des enfants en manque de confiance, souvent les boucs émissaires de leurs camarades à l’école. « Le krav-maga leur offre plus d’assurance. Et ils savent comment réagir lorsqu’ils sont pris à partie par leurs camarades », se félicite Sylvie, qui assiste avec d’autres parents à l’entraînement de leurs enfants.

La philosophie du cours : apprendre à se défendre, mais pas à attaquer. On est bien loin de la violence qu’on pourrait imaginer pour un sport de combat. « J’incite les parents hésitants à venir assister à un cours. Généralement, ils sont convaincus », précise Karine Askar. Pour preuve, la séance dédiée aux enfants affiche complet.

Texte : Théo Caubel
(Photo : Manon Vautier-Chollet)

[#EPJTMV / Cet article fait partie du numéro 235 de tmv, entièrement réalisé par les étudiant(e)s de 2e année en journalisme de Tours]

La belle promise : un portrait de femmes captivant

La première réalisation de Suha Arraf ne tient pas toutes ses promesses mais livre une dernière demi-heure glaciale, qui laisse bouche-bée.

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Elles sont trois. Trois sœurs issues de l’aristocratie chrétienne, en Palestine. Presque isolées du monde depuis qu’elles ont perdu leur terre et leur statut social, après la guerre des Six Jours avec Israël. Enfermées dans une villa silencieuse, triste et terne, à Ramallah. Jusqu’au jour où débarque leur nièce…

Pour La Belle Promise, sa première réalisation, Suha Arraf, née à Mi’ilya, Israël, a accouché d’un quasi huis-clos. Presque oppressant, d’ailleurs. Ces cadres aux lignes géométriques, ces plans carrés, ne font qu’accentuer cette impression. Faisant écho à la rigueur de ces trois tantes recluses chez elles (les scènes en extérieur sont rares). Le long-métrage est aussi élégant que la villa qu’il filme. Aussi dur que le caractère de ses personnages. À coup de plans séquences et de plans fixes, Suha Arraf fait pénétrer le spectateur dans l’intimité de ces femmes. Tour à tour touchantes, froides, acerbes, ou pleines d’émotion. Le jeu tout en justesse des actrices, formidables, est à saluer : Cherien Dabis, qui joue Antoinette, excelle dans son rôle de tante au grand cœur, toujours prête à défendre sa petite nièce Badia (merveille – use Maria Zreik). Contrairement à Juliette et Violet (incarnées par Nisreen Faour et Ula Tabari), rudes et sèches, perpétuellement rongées à l’idée de connaître la honte. Aiguisant leurs paroles comme des lames de rasoir.

Ici, c’est le côté humain qui prime. Pour une fois, les Palestiniens sont dépeints autrement que comme des pions politiques, simplement des personnes. Avec La Belle Promise (Villa Touma en VO), la réalisatrice voulait un film « apatride » et montrer la réalité de la vie en Palestine. « J’avais l’impression que cela manquait aux films palestiniens où nous sommes dépeints soit comme des héros, soit comme des victimes, sans jamais parler des êtres en tant que personne » , a-t-elle déclaré. La caméra, discrète, sait d’ailleurs se faire oublier. Laisse les personnages interagir. Transformant ce film en un conte parfois cruel, parfois émotionnel.

Abordant de nombreux sujets, La Belle Promise a tendance à trop les survoler : enterrements, mariages, poids des traditions, rapports entre musulmans et chrétiens, aristocratie, amour… Mais dans une réalisation si courte (le film ne dépasse même pas les 85 minutes), la cinéaste tend à noyer son propos. Connaissant un passage à vide assez rapidement, La Belle Promise réussit tout de même à se transformer en uppercut lors d’une dernière demi-heure glaciale. L’épilogue, lui, est une bombe. Une décharge émotionnelle qui laisse bouche bée.

Drame, de Suha Arraf (Palestine). Durée : 1 h 25. Avec Nisreen Faour, Cherien Dabis, Maria Zreik…
NOTE : **

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=USKK-XuAnSY[/youtube]

NOTATION :
**** CULTEissime
*** TOPissime
** PASMALissime
* BOFissime
X NULissime