Les faits
Sur leur compte Twitter aux 1 300 abonnés, l’association d’usagers de la ligne TGV Tours-Paris n’y va pas par quatre chemins. « Un point de rupture est atteint », écrit-elle, avant d’énumérer ses griefs : « qualité de service en baisse (retards, horaires inadaptés, durée de trajets plus long…), tarifs en constante augmentation (+ 42 % en 10 ans), rupture de dialogue avec la SNCF (comités de ligne abandonnés). »
Chaque année, ces usagers alertent de la dégradation de la ligne Tours-Paris, l’une des plus chères de France. Récemment, les 4 000 abonnés de la ligne étaient appelés à refuser de présenter leurs abonnements aux contrôleurs. Revendication de cette grève symbolique ? Réclamer une indemnité de 150 € en compensation à la grève des contrôleurs à Noël dernier.
Mais la demande vient de leur être refusée en début de semaine. « Ils refusent cette indemnisation au motif que les abonnés ont été très peu impactés, car ils se sont organisés autrement, résume David Charretier, président de l’association dans les colonnes de la NR. C’est une réponse hallucinante de la part d’une entreprise commerciale. D’autant que la situation a causé beaucoup de stress. »
Pour la SNCF, c’est parce que très peu d’abonnés avaient réservé une place dans les trains restés à quai durant la grève.
Notre président de l'association TGV TOURS PARIS en direct sur @FBTouraine (journal de 7h45).
La situation est inadmissible (aucune indemnisation des abonnés suite aux #grèves), la #SNCF doit retrouver le sens du Client, le bras de fer continue…@JPFarandou @CFanichet pic.twitter.com/bFwrIHzawa
— TGV TOURS PARIS (@TGVTOURSPARIS) January 9, 2023
Poursuite de la grève
Toujours en colère, les usagers vont donc poursuivre leur grève de présentation des cartes d’abonnement, une décision qui a visiblement inspiré d’autres associations de voyageurs, à l’instar de celle du TGV Le Mans-Paris. « La piste juridique, sur la notion de contrat qui existe entre nous et la SNCF » est également à l’étude.
Prochainement, les abonnés du TGV Tours-Paris devraient voir leur forfait augmenter à nouveau. De 454 € il y a dix ans, il est passé à 615 € aujourd’hui.
Des objectifs pour 2023
L’association a sollicité un rendez-vous avec Emmanuel Denis, le maire de Tours, qu’elle devrait rencontrer cette semaine, afin d’évoquer la baisse du nombre de TGV entre la ville et la capitale, le matin et le soir. Elle souhaite aussi un retour de la dégressivité du tarif des abonnements selon ancienneté et un prix de billet plafonné à 55 €, un retour des comités de ligne trimestriels et convaincre la SNCF de remettre en place « l’observatoire ponctualité ».
Aurélien Germain / Photo : archives NR – J.Pruvost