Anne-Laure Rouxel et la danse hawaïenne pour femmes enceintes

Anne-Laure Rouxel est danseuse chorégraphe. Depuis cette année, elle propose des ateliers de danse hawaïenne, gratuits pour les femmes enceintes suivies à l’hôpital de Tours.

D’emblée, Anne-Laure Rouxel dresse le décor. « On commence par se masser le dos, le ventre, on respire. Imaginez-vous à Hawaï, sur le sable, on cueille la jolie fleur et on la met dans ses cheveux, on se pare d’un collier de fleurs autour de la tête puis sur la poitrine tout en respirant son parfum. Nous voilà prêtes ! »

Du fond sonore jaillissent les vagues. Les bassins d’Anne-Laure et de son élève du jour, Clarisse, ondulent peu à peu. Une ambiance douce et chaleureuse les entoure.

Nous sommes à l’atelier de danse hawaïenne que propose la chorégraphe tous les mercredis pour les femmes enceintes suivies au CHRU de Tours. Crise sanitaire oblige, il est délocalisé au studio du Petit Morier et comme il vient tout juste d’être mis en place, il n’y a pas foule ce matin. Mais gageons que bientôt le cours d’Anne-Laure Rouxel affichera complet. Car la danse hawaïenne est source de multiples bienfaits pour les femmes enceintes.

« Le travail que je propose, le hula prénatal, vise à mieux connaître son corps, mieux sentir ses appuis, mieux développer sa respiration, étirer sa colonne vertébrale et découvrir l’ensemble des mouvements du bassin. Les femmes qui le pratiquent savourent cette détente pendant le cours puis cela résonne en elles dans leur quotidien. Quelque part aussi, cela les prépare à l’accouchement, en les amenant vers plus de mobilité et en développant leurs appuis. »

Formée à la danse hawaïenne à Paris et dans le pays des origines par une maître danseuse devenue sa meilleure amie, Anne-Laure est précurseur en France de cette pratique auprès des femmes enceintes. Elle est heureuse de l’intérêt porté par le professeur Perrotin, chef du service gynécologie de l’hôpital, pour ces ateliers pour les femmes enceintes mais aussi les sages-femmes. Les cours ont démarré en janvier, juste avant le confinement. Elles étaient six femmes enceintes à participer et pour Anne-Laure, « elles ne sont pas six, mais douze, leur bébé en elles danse aussi ! ».

Elle aime les liens qui se créent avec ces personnes et rien ne la réjouit plus de voir qu’une de ses élèves, aide à domicile dont le corps est abîmé par le poids des personnes âgées qu’elle soulève, s’est éveillée à la danse. Le sourire en prime. Car Anne-Laure est persuadée que « la danse et la musique répondent à un besoin ontologique et social. La sensation des mouvements de bassin qui singularise cette danse est très douce et ondulante. Et puis c’est une danse qui ancre dans le sol, la terre ».

À la fin du cours, Clarisse, enceinte de son troisième enfant, semble approuver. Elle qui avait « le bassin en vrac » en arrivant au cours de hula prénatal, ressort une heure plus tard apaisée. Après avoir dansé et chanté, le temps d’une échappée à Hawaï.

Aurélie Dunouau


> Ateliers de danse femmes enceintes, mode d’emploi

Le temps de la crise sanitaire, ces ateliers gratuits se déroulent au Studio de danse Le Petit Morier (81 boulevard Jean-Royer, à Tours), les mercredis de 10 h 45 à 11 h 45. L’inscription se fait auprès de l’équipe d’accueil de la maternité, au Centre Olympe de Gouges du CHRU. Anne-Laure Rouxel est auteure d’un guide pratique et poétique pour un accouchement physiologique : Bougez votre bassin ! Elle sera à la librairie La Boîte à Livres, le jeudi 29 octobre, à 19 h 30.

Femmes enceintes : peinture sur bidon

Rencontre avec Vanessa, une esthéticienne dans l’agglo tourangelle qui exerce le belly-painting : elle peint le ventre des femmes enceintes !

Amandine, une Castelroussine de 24 ans, enceinte de 7 mois, vient de faire près d’une heure et demie de route pour tester le belly painting. Elle a attendu parler de cette nouvelle pratique provenant des États-Unis par une amie. Curieuse, la jeune femme aime l’idée d’avoir un souvenir artistique de cette première maternité. À son domicile, l’esthéticienne, baptisée V Fée Mère, a préparé un endroit douillet pour que la future maman se sente à l’aise. Ce jour-là, elle est accompagnée de son conjoint et des futures mamies toutes émues. C’est décidé, Amandine a opté pour un dessin de Walt Disney.

La professionnelle commence la séance par esquisser les contours du dessin, à l’aide de pinceaux et de couleurs issus de produits professionnels hypoallergéniques. « Il n’y aucun risque pour la femme enceinte, précise Vanessa. Il faut savoir que ce maquillage est éphémère puisqu’il part à l’eau et au savon. » La future maman se détend et apprécie cette pause relaxante. Une fois allongée sur le canapé, son ventre se met à bouger. « Cela arrive souvent. Le foetus est bercé par les mouvements du pinceau. » Entre temps, la maquilleuse sort son appareil photo pour immortaliser la séance. La future maman prévoit déjà d’utiliser ces clichés pour illustrer en autre les faire-parts de naissance. Deux heures viennent de passer, la création est terminée. La maman est ravie : « Le résultat est épatant. C’est une expérience magique ! »

Anne-Cécile Cadio

> De 120 à 180 € la séance (entre le 6e et le 8e mois). Infos : Facebook de V fée Mère ou par mail v.fee.mere@gmail.com

Kids : aider les mamans enceintes

Les Ouvrières de la reine : et si on aidait les femmes enceintes ?

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Il est 15 h, ce mercredi dans le boudoir des ouvrières de la Reine, place des Joulins. Une future maman vient tester une séance de yoga. Après le cours adapté, elle prend le temps de déguster un thé, bien confortablement installée dans un fauteuil renaissance rose. Toute la semaine, six professionnelles diplômées s’affairent pour faire vivre cette nouvelle association tourangelle. Le planning, varié, prévoit des cours de yoga, de massages, de sophrologie, de pilates, des ateliers culinaires, etc. L’idée des ouvrières de la Reine est née il y a quelques mois dans la tête de Lauren Valverde.
Cette trentenaire sensibilisée au développement durable a eu une révélation en plein cours de yoga. « Ce jour-là, une femme enceinte est entrée. Elle a essayé de suivre la séance. J’ai été surprise de voir que le professeur n’adaptait pas les mouvements. » Le projet s’est alors mis en route : il fallait créer un lieu de vie chaleureux, solidaire et zen pour soutenir les femmes durant leur grossesse et les premiers mois qui suivent. Un accompagnement adapté. Il a fallu mettre en place un réseau et, après un financement participatif en ligne, les ouvrières de la Reine ont vu le jour en mai dernier. « Notre offre est complémentaire à tout ce qui existe déjà, nous ne voulons d’ailleurs pas remplacer les spécialistes de la maternité. Nous sommes là pour prendre soin de nos reines », explique en souriant la coordinatrice.
Les ouvrières de la Reine recherchent des papas pour participer au projet. Dons de livres, de matériel et de vêtements possibles également. Plus d’infos : lesouvrieresdelareine.com